Publié par Magali Marc le 19 août 2019

Les Conservateurs sont en tête dans l’Ouest canadien, tandis que les Libéraux sont en tête en Ontario, au Québec et dans le Canada atlantique. Les Néo-démocrates sont en voie de perdre la plupart ou la totalité de leurs sièges au Québec. Le Parti Vert pourraient obtenir une dizaine de sièges en Colombie-Britannique, en Ontario et au Canada atlantique. Le Bloc québécois est en mesure de remporter au moins les 12 sièges au Québec, ce dont ils ont besoin afin d’obtenir le statut de parti reconnu à la Chambre des communes.

Nous sommes à la mi-août et les élections fédérales auront lieu le 21 octobre. Il reste donc deux mois pour que les Canadiens se décident : veulent-ils reconduire Trudeau au pouvoir ou souhaitent-ils donner sa chance à Andrew Scheer ?

Durant la période estivale, les Canadiens ont l’habitude de profiter du beau temps et de la chaleur pour se baigner dans leurs piscines et préparer des grillades sur leurs BBQ. La politique n’est pas une priorité.

Le dernier sondage de la firme Campaign Research (15 août), n’est donc pas nécessairement un reflet fidèle de ce que souhaitent les Canadiens qui, pour l’instant, mettent les Libéraux et les Conservateurs au coude à coude.

Les observateurs constatent que les Libéraux de Justin Trudeau (PLC) demeurent compétitifs, car avec seulement 32.% des votes, ils pourraient remporter une majorité de sièges à la Chambre des Communes (ils en sont à 158 sièges).

Les Conservateurs (PCC) qui avaient 37% des intentions de vote en juin dernier, sont descendus à 33.7% ce qui ne leur donnerait que 142 sièges donc plus loin que les Libéraux des 170 sièges nécessaires pour former un gouvernement majoritaire.

C’est la répartition des sièges dans les circonscriptions qui est déterminante et ce sont les Libéraux qui en profitent.

En effet, le vote en faveur des Conservateurs est mal réparti. Ils sont forts dans des régions où ils ont déjà presque tous les sièges. Faire des gains dans ces régions-là  ne leur donne pas plus de sièges.

Depuis, le mois de juin, les Libéraux ont repris du poil de la bête en Ontario et au Québec, les deux provinces les plus peuplées où vont se jouer les élections.

La montée soudaine du Parti Vert au détriment du NPD devrait avantager le PCC car c’est autant de votes à gauche qui n’iront pas aux Libéraux.
Le Parti populaire (PPC) de Maxime Bernier stagne autour des 3% d’intentions de vote, donc les Conservateurs n’ont pas à s’inquiéter de perdre des votes à droite.

Par contre la montée nationaliste au Québec pourrait jouer en faveur du Bloc Québécois (BQ) et nuire au PCC qui a besoin du Québec.

La situation au Québec

Il y a bel et bien une remontée du nationalisme au Québec qui pourrait amener les Québécois à se rallier derrière le Bloc Québécois (BQ) lequel obtenait 20% des intentions de vote, au Québec, en mai dernier, et se maintient, pour l’instant à 18.9%. En effet, depuis janvier, les Bloquistes ont un nouveau chef, Yves-François Blanchet, qui semble avoir refait l’unité au sein du parti.

Mais le PLC qui avait dégringolé au Québec fin juin, a effectué une remontée qui le met à 35.8% des intentions de vote au Québec, ce qui donnerait presque 50 sièges aux Libéraux (sur les 78 au Québec), si cette tendance se maintient. Donc la montée du BQ ne nuit pas aux Libéraux, ce qui est logique parce que les Nationalistes québécois n’aiment pas Trudeau (l’anti-nationaliste, globaliste, multiculturaliste) et pourraient être tentés de voter pour Andrew Scheer.

Le site QC 125 (http://canada.qc125.com/districts/quebec.htm ) montre que lorsque le BQ monte dans les intentions de vote, le PCC descend et vice-versa.

Le BQ n’a aucune chance de former le prochain gouvernement, mais pourrait avoir la balance du pouvoir si les Libéraux ou les Conservateurs forment un gouvernement minoritaire (ce qui semble être la tendance en ce moment).

Si les Nationalistes québécois veulent battre Trudeau, ils devraient voter pour les Conservateurs d’Andrew Scheer car pour former un gouvernement majoritaire, les Conservateurs (en ce moment, ils obtiennent une projection de 14 sièges au Québec) ont besoin de la douzaine de circonscriptions qui semblent favoriser le BQ.

Conclusion

Les Nationalistes ont appuyé et appuient encore Françcois Legault au niveau provincial. Mathieu Bock Côté (Journal de Montréal, 1 août) constate que : « les Québécois francophones se sont finalement rassemblés sous un nouvel étendard pour reprendre leur avenir en main. C’est ce qui a permis au gouvernement Legault de répondre avec la loi 21 aux aspirations identitaires de la majorité historique francophone.»

Si cette nouvelle confiance des Nationalistes au Québec se traduit par des votes accrus pour le Bloc québécois, Andrew Scheer ne pourra pas former un gouvernement majoritaire. Il pourrait même perdre les élections à cause de cela.

Andrew Scheer devra, dans les prochaines semaines donner aux Nationalistes québécois des raisons de voter conservateur.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.

Sources :

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