Publié par Guy Millière le 21 août 2019

J’ai décrit voici peu ici ce qu’était la Chine communiste : un régime totalitaire criminel à visées hégémoniques.

J’insistais sur le fait que la Chine communiste était plus fragile qu’il semblait, et pas du tout en position de devenir effectivement la première puissance économique et géopolitique du monde. J’expliquais pourquoi Donald Trump avait eu raison de décider d’endiguer la Chine communiste. Je disais que le soulèvement de la population de Hong Kong plaçait le  gouvernement chinois face à une situation très difficile, faisant que céder au soulèvement ne pouvait qu’apparaitre comme un signe de faiblesse à même d’être interprété comme tel par la population du reste de la Chine (ce qui, dans un contexte où la croissance économique chinoise marque le pas, serait susceptible d’entrainer d’autres soulèvements), et qu’écraser le soulèvement montrerait de manière ostensible au reste du monde le visage hideux du régime.

Le gouvernement chinois n’a pas tranché entre les deux issues. Il a cédé un peu en retirant sa décision d’extrader vers la Chine communiste les Chinois de Hong Kong mis en examen. Mais il l’a fait tardivement, et d’autres revendications se sont ajoutées aux revendications initiales. Les Chinois de Hong Kong veulent clairement que soient garanties pour eux les libertés dont ils jouissaient jusqu’à la rétrocession de Hong Kong à la Chine communiste. Le régime communiste ne leur accordera vraisemblablement pas ce qu’ils demandent. Il recourt à une répression féroce. Il a massé des troupes aux portes de Hong Kong, mais sans les faire entrer pour le moment sur le territoire de Hong Kong lui-même. Il tente une opération de diversion en accusant les Etats-Unis d’être responsables du soulèvement. Il espère visiblement que le soulèvement retombera.  Ce n’est pas le cas pour le moment.

Quelle que soit l’issue du soulèvement, ce qui se passe devrait être perçu comme un message envoyé par la Chine communiste au reste du monde. La Chine communiste au moment de la rétrocession en 1997 disait qu’elle respecterait le statut de Hong Kong et les libertés des Chinois de Hong Kong. Le mot d’ordre alors était “un pays, deux systèmes”. Il était évident que la Chine communiste ne pouvait pas se conformer au mot d’ordre. Il était fatal qu’un régime totalitaire à visées hégémoniques cherche à éroder, puis à supprimer les libertés à Hong Kong.

Le monde occidental devrait, s’il est digne des valeurs qu’il affirme être les siennes, se placer résolument du côté des Chinois de Hong Kong, et affirmer face au gouvernement chinois que si celui-ci choisit la répression, les conséquences pour la Chine communiste seront très lourdes et signifieront sanctions économiques et désinvestissements massifs. Le monde occidental devrait soutenir pleinement, clairement, nettement les revendications des Chinois de Hong Kong. Il devrait aussi tirer des conclusions concernant les accords commerciaux passés avec la Chine. Ces accords étaient censés permettre l’intégration de la Chine dans l’économie de marché mondiale, et conduire à une ouverture graduelle de la Chine aux libertés et à la démocratie. Ce qui s’est passé a été quasiment l’inverse : cela a été l’entrée dans l’économie de marche mondiale d’un régime prédateur entendant utiliser cette entrée pour soumettre peu à peu le reste du monde. 

L’administration Trump exerce des pressions sur la Chine pour l’endiguer, disais-je. Donald Trump devrait aller beaucoup plus loin et affirmer un soutien plus clair aux Chinois de Hong Kong. Il ne le fait pas pour l’heure parce qu’il sait que le poids de la Chine dans l’économie américaine est à même, par des retraits de capitaux chinois, et par des décisions de renoncer à l’achat de produits américains, de susciter une récession passagère aux Etats Unis, ce qui, à un peu plus d’un an d’une élection présidentielle, pourrait signifier un renforcement des (faibles) chances d’un candidat Démocrate. A l’évidence, la Chine communiste préférerait voir un Démocrate à la Maison Blanche. Et si ce Démocrate s’appelait Joe Biden, elle serait pleinement satisfaite puisque des liens de corruption entre elle et la famille Biden existent depuis des années.  Donald Trump a néanmoins demandé au Département d’Etat de publier un message explicite de soutien à la liberté d’expression et à la liberté de réunion pacifique à Hong Kong. John Bolton, Conseiller national de sécurité de Donald Trump a demandé aux autorités chinoises de “soupeser très prudemment leurs prochaines mesures” et leur a demandé de ne pas commettre une “grave erreur”. Donald Trump ne l’a pas du tout désavoué.

Les pays européens, eux, adoptent une attitude pusillanime vis-à-vis de la Chine communiste. Plusieurs d’entre eux se sont placés en dépendance vis-à-vis de la Chine, ce qui explique leur pusillanimité. Leur position générale peut se trouver résumée dans le communiqué publié par la France de Macron. Il y est question, je cite, de la nécessité de “renouer le fil du dialogue afin de trouver une issue pacifique à cette crise et de mettre fin à l’escalade de la violence”. 

Ces mots ressemblent à ceux utilisés par la France de Macron face à la montée des tensions dans le détroit d’Ormuz.

La France, et au-delà d’elle, l’Union Européenne sont incapables de prendre une position courageuse lorsqu’un conflit entre un régime totalitaire et les valeurs de liberté se dessine, et adoptent en général une position qui, par son absence de clarté, est celle de l’apaisement, donc de la soumission au régime totalitaire.

© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.

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