Publié par Manuel Gomez le 22 août 2019

Oublié par qui ? Pas par les Oranais qui l’ont vécu et qui en témoignent depuis plus d’un demi-siècle.

Oublié par une certaine France, certes, mais comment ne pourrait-elle pas en avoir honte !

Comment ose-t-on comparer un événement incomparable, la tragédie du 5 juillet 1962 à Oran, sans oublier ce qu’il est préférable d’oublier, les enlèvements, les assassinats, qui se sont déroulés en Algérie entre le 19 mars 1962, après les accords d’Evian, et le 5 juillet 1962 et même dans les mois qui suivirent.

Nous avons maintes fois cités les chiffres officiels de ces civils et militaires « disparus », de ces jeunes femmes dirigées vers les bordels militaires de l’ALN, de ces jeunes hommes vidés de leur sang jusqu’à la dernière goutte pour l’offrir aux combattants, nos ennemis, et tout cela avec la bénédiction du chef de l’Etat Français, sous ses ordres donnés à l’armée française de « ne pas bouger », de « rester l’arme au pied ».

Oui, comment ose-t-on comparer cet épisode tragique de la fin de guerre d’Algérie et du début de l’indépendance offerte à ce pays, que l’on a même tenté d’attribuer aux crimes de l’OAS, alors que plus un seul membre de l’organisation ne se trouvait en Oranie depuis fin juin, tous ayant rejoint Alicante (Espagne) grâce aux navires expédiés par Franco.

Oui, comment ose-t-on comparer cette tragédie avec ce « fait divers », transformé en mensonge d’état, que fut le 17 octobre 1961.

Je l’ai écrit maintes fois et j’en témoigne sur mon honneur : en tant que journaliste d’investigation et chroniqueur judiciaire du quotidien parisien « L’Aurore », j’ai accompagné la mission désignée par le ministre de l’Intérieur pour analyser et rendre compte sur cette soi-disant tuerie.

Je l’ai suivi de la « morgue » de Paris en passant par tous les services hospitaliers de la capitale et jusqu’aux rives de la Seine à Rouen, sans y découvrir un seul cadavre « jeté » dans ce fleuve par les forces de l’ordre.

J’étais accompagné par le colonel Raymond Montaner, le capitaine de Roujoux et le lieutenant Champsavin.

Le ministre de l’intérieur, lors de la séance du 31 octobre 1961, a fait part aux sénateurs du bilan de 7 morts et 136 blessés hospitalisés entre le 17 et le 20 octobre 1961 :

Il n’y eut cette nuit du 17 octobre aucune intervention anormale des pompiers parisiens, ni de police secours, ni de la croix rouge, ni d’aucun service d’ambulance.

-Aucun service d’urgence des hôpitaux de Paris et de la banlieue n’a reçu un afflux anormal de blessés.

-2300 blessés en une seule nuit cela laisse pourtant des traces, non ? Toutes les urgences et même les cliniques privées auraient dû être totalement débordées. Où sont donc passés ces 2300 blessés ? Disparus comme par magie ? Jetés dans la Seine en même temps que les soi-disant 300 morts !

L’enquête auprès des barrages en aval de Paris n’a révélé aucune découverte de noyés. Pourtant 300 corps ne se dissolvent pas dans l’eau de la Seine.

Les berges sur des kilomètres auraient dû être parsemées de cadavres mais aucun riverain n’en a signalé !!

Peut-on d’un coup de baguette magique escamoter 300 cadavres ?

Si l’on conteste ces chiffres que l’on nous donne les noms des 300 morts, et si 2300 blessés sont passés par les services hospitaliers les traces existent, qu’on nous les communique.

Mais, nous dit-on, les cadavres ont été déposés à la morgue les jours suivants.

C’est absolument faux !!!

**Les archives de l’Institut Médico-Légal de Paris affirment qu’entre le 18 et le 21 octobre, 4 cadavres de « NA » seulement furent admis à la Morgue :

Voici un extrait de l’un de mes articles :

Les conclusions du rapport officiel de la commission d’enquête, réclamé par le premier ministre Lionel Jospin et le ministre de l’intérieur Jean-Pierre Chevènement, concernant les événements du 17 octobre 1961, et qui leur a été remis en 1998, viennent confirmer mes affirmations (quotidien L’Aurore) sur le nombre de victimes comptabilisé au cours des journées des 17 à 20 octobre 1961.

Cette commission, dénommée « La mission » » était composée de :

-M. Dieudonné Mandelkern, président de section au Conseil d’Etat.

-M. André Wiehn, Inspecteur général de l’administration.

-Mme Mireille Jean, conservateur aux Archives nationales.

-M. Werner Gagneron, Inspecteur de l’administration.

Elle a examiné scrupuleusement les :

-Archives de la préfecture de police.

-Archives du ministère de l’intérieur

-Archives de l’Institut Médico-Légal

-Dossiers d’enquête de la police judiciaire

-Graphique des entrées de corps « N.A » (Nord-Africain) de septembre à fin octobre 1961

En ce qui concerne plus particulièrement la manifestation interdite du 17 octobre, le nombre de manifestants était estimé entre 20 et 25.000. Encadrés par des groupes de choc armés. Les instructions du FLN menaçaient de mort les Français musulmans algériens qui n’obéissaient pas aux consignes.

11.358 ont été interpellés.

2299 ont été transportés de métropole vers l’Algérie après le 17 octobre 1961.

Le ministre de l’intérieur, lors de la séance du 31 octobre 1961, a fait part aux sénateurs du bilan de 7 morts et 136 blessés hospitalisés entre le 17 et le 20 octobre 1961 :

-Abdelkader Deroues, tué par arme à feu à Puteaux.

-Lamara Achemoune, tué par balle.

-Guy Chevalier, mortellement blessé devant le cinéma REX.

-Achour Belkacemi, tué par un tir d’un gardien de la paix.

-Abdelkader Bennamar, écrasé par un véhicule.

-Amar Mallek, mortellement blessé par un gendarme.

-Ramdane Mehani, mort pendant son transfert.

**Tous les autres chiffres ne sont avancés que par rumeurs ou affabulations par de pseudos historiens, sympathisants FLN, porteurs de valises ou propagandistes gauchistes, afin de servir de propagande au gouvernement algérien et à la presse d’opposition.

Exactement les mêmes personnages, organisations et journaux qui tentent d’occulter depuis des décennies la tragédie du 5 juillet 62 à Oran.

Alors permettez-moi de douter des intentions réelles de France3, télévision d’état aux ordres d’un président qui a proclamé « crimes contre l’humanité » la colonisation française en Algérie, surtout quand elle indique : la tragédie du 5 juillet à Oran est un événement tragique et refoulé du même ordre que le massacre désormais reconnus du 17 octobre 1961 à Paris.

Reconnu par qui ? Par des présidents de la République à des fins uniquement électorales !

Où sont les preuves de « ce crime désormais reconnu » ? Voulez-vous bien nous les communiquer, messieurs les dirigeants de France3 !

Le ministère de l’Intérieur les possède toutes ses preuves officielles.

A part un livre écrit par un communiste plusieurs années plus tard, sur des témoignages totalement orientés !

Le 5 juillet 1962, fut un « événement tragique et refoulé » certes, mais surtout un « crime d’Etat ».

Le 17 octobre 1961, fut un fait divers monté de toute pièce et médiatisé à l’extrême et, surtout, un « mensonge d’Etat ».

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Manuel Gomez pour Dreuz.info.

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