Publié par Rosaly le 23 août 2019

Lors d’une conférence de presse avant le G7, Jupiter, fier de son succès en France, s’est permis de donner des leçons à l’Italie :

L’Italie est un pays ami et un grand peuple dont le destin est profondément européen. Il mérite un gouvernement et des dirigeants qui soient à cette hauteur.

Tout comme la France, Monsieur le Président !

Il a également fustigé Luigi di Maio et le M5S pour s’être alliés à « l’extrême-droite ». Une attaque à peine voilée contre Matteo Salvini et la Lega, Paris ayant exprimé son souhait de voir l’actuel ministre de l’Intérieur exclu du nouvel Exécutif. Son discours-avertissement indique clairement ce que Paris attend de Rome : un gouvernement qui soit enfin un ami et non plus un adversaire de la stratégie française en Europe et dans la Méditerranée élargie. En d’autres termes, un gouvernement débarrassé de ce trublion populiste, souverainiste, fasciste, de cet empêcheur de tourner en rond. Pensez donc, il défend les intérêts des lépreux ! Mais quelle insanité !

Le chef de l’Elysée ne s’est pas exprimé à demi-mot. Clair et concis, Macron a déclaré souhaiter un gouvernement en Italie sans la Lega dans la majorité. Sa Majesté a parlé au peuple italien. Sa Majesté oublie, dans sa crise de mégalomanie, qu’il n’est ni le roi d’Italie, ni son président, juste le Président de la France. Personne le lui a conféré le droit de se mêler de la politique italienne et d’imposer sa volonté à un pays souverain. Il a encore raté une occasion de se taire.

Qui était en tête lors des dernières élections ? Le M5S, qui prit la décision de gouverner avec Salvini. Qui est le grand perdant aujourd’hui ? Di Maio … Croire que s’allier avec « l’extrême-droite » soit une manière de réinventer la politique ne fonctionne jamais. On le constate ailleurs, cela ne fonctionne pas.

L’oracle jupitérien a parlé.

Cette estocade de Jupiter contre la Lega et le M5S pourrait aider à amener au pouvoir la coalition “URSULA”, qui plaît tant aux pontes de l’UE et donc à Emmanuel Macron, qui rêve de prendre les rênes de l’UE en exploitant la faiblesse d’Angela Merkel et celle des dirigeants d’autres exécutifs européens. Ou le machiavélisme macronien dans toute sa splendeur.

Hypothèse proposée par l’ancien Premier ministre et ex-président de la Commission européenne Romano Prodi, une large coalition gauche-droite à l’allemande, résolument pro-européenne, qu’il a baptisée “gouvernement Ursula“. (Serait-ce en hommage à Ursula von der Leyen, la nouvelle présidente de la Commission européenne?)

Là encore, aucune certitude sur une telle alliance, qui inclurait le parti Forza Italia (centre-droit) de Silvio Berlusconi.

L’ancien président du Parlement européen Antonio Tajani, un proche de M. Berlusconi, l’a jugé “impossible“, dans un entretien à l’AFP, lui préférant une union de la droite derrière “une même vision libérale“.

M. Salvini avait proposé une alliance à Silvio Berlusconi et à la formation d’ultra-droite des Frères d’Italie, recueillant plus de 50% des intentions de vote, et donc une majorité écrasante et inédite. Mais l’opération avait avorté car M. Salvini voulait une liste unique et M. Berlusconi redoutait une disparition de FI.

En se référant à Sergio Mattarella dans son discours, Macron a aussi envoyé un autre signal : il a fait comprendre que le référent de Paris pour Rome n’était pas Giuseppe Conte (avec qui Macron a toujours entretenu des rapports cordiaux), mais le Président de la République italienne, Sergio Mattarella. Un Président ne peut s’adresser qu’à un autre Président, voyons ! D’égal à égal ! Dignité présidentielle oblige !

Avec la chute du gouvernement jaune-vert, la fenêtre d’une opportunité très intéressante pour Macron semble s’ouvrir : l’entrée du PD dans un gouvernement potentiel rouge-jaune représenterait la garantie d’un gouvernement italien beaucoup plus aligné sur les positions de l’Elysée que ne l’était celui composé par la Lega et le M5S. Mais, surtout, cela conforterait le plan de Macron dont le seul objectif est de construire une Europe la plus conforme possible à la politique française et à celle de l’UE.

La France de Macron voit en l’UE non un système d’alliances, avec lequel partager les lignes stratégiques, mais un multiplicateur de puissance.

Avoir un gouvernement fortement lié à la ligne « Ursula » signifie avoir un gouvernement aligné avec Paris, et c’est ce que souhaite le plus le dieu de l’Olympe français.

La .crise diplomatique de cette dernière année entre E. Macron et Matteo Salvini, aboutissant à une confrontation totale sur la politique migratoire, sur la Libye et autres dossiers brûlants – reflétait avant tout la volonté de Macron de frapper dur sur la présidence italienne pour obtenir un gouvernement allié, soumis à sa volonté.

Cette crise politique offrira-t-elle à Macron une opportunité unique historique de réaliser son projet ?

Il est frappant de constater que seule la réalisation de son ambition himalayenne de devenir le dirigeant suprême de l’UE, voire de la planète, au diable la modestie, intéresse le petit acteur de l’Elysée. A croire que le peuple italien, ces lépreux sans importance, n’existe pas ou si peu … et n’ont aucun droit à la parole.

Qualifié d’irresponsable et d’opportuniste mardi au Sénat par le Premier ministre sortant Giuseppe Conte, M. Salvini a maintenu sa ligne : il réclamera au président “la voie royale” du retour aux urnes car “en démocratie la chose la plus belle c’est voter“.

Salvini rappela à Conte l’appel à l’aide qu’il lança à Frau Merkel lors du sommet à Davos en février dernier. La vidéo du dialogue fut diffusée sur la chaîne privée italienne TV 7 lors de l’émission « Piazza Pulita »

J’ai toujours pensé que Conte était un arriviste, un opportuniste, un hypocrite, dont la seule ambition était de plaire à l’Establishment de l’UE et non de servir les intérêts du peuple italien et cela se confirme.

Aux yeux de tous ces pantins de l’UE et de leurs serviles collaborateurs, Matteo Salvini a le tort de parler vrai, d’agir conformément à ses promesses électorales, de respecter le peuple. Toutes ces qualités font de lui un paria en ce monde où les valeurs sont inversées.

Ci-après la traduction du dialogue amical et souriant entre deux amis, enregistré je suppose à leur insu, ce qui explique parfois le mauvais son :

Giuseppe Conte : le M5S est en souffrance …

Angela Merkel: Di Maio ..

GC : Di Maio chute dans les sondages, que nous avons réalisés. Je suis très préoccupé car Salvini est à 30-35% et eux descendent à 27-26%, donc ils disent, quels sont, quels sont, je veux dire les thèmes qui pourraient nous aider dans une campagne électorale ? Car sur l’immigration, Salvini est évidemment totalement opposé … il ferme tout, il n’y pas d’espace . Pour moi, c’est différent tu sais … Tu te souviens de Malte ? Quand j’ai dit que j’irai prendre les femmes et les enfants avec l’avion, c’est parce que Juncker m’ avait dit : « Salvini affirme que tous les ports sont fermés. » J’ai répondu, ok, j’irai alors les prendre avec l’avion. Tu sais … j’ai alors compris la question.

AM : Mais il est vrai que …

GC : Mais nous les prenons, certainement, certainement. Ne t’inquiètes pas Angela, je suis très déterminé. Ma force est quand je dis « maintenant on arrête » eux ne contestent pas. C’est ma position.

AM : Quel est le focus du M5S ?

GC : Dans la campagne électorale, ils sont nombreux dans mon parti aujourd’hui qui disent : « L’Allemagne est notre amie et nous devons donc faire notre campagne contre la France.

AM : C’est une approche très simpliste.

GC : Je pense que ce sera… nous sommes au début…

AM : Donc Salvini est contre la France et l’Allemagne ? Et di Maio est contre la France ?

GC : Salvini est contre tout le monde.

Il ne devait pas être facile pour Matteo Salvini, déjà attaqué de toute parts, insulté, détesté et trahi par les juges rouges, menacé de mort, voué aux flammes de l’enfer par certains membres du clergé, de travailler avec un tel collègue, ni avec d’autres ministres Grillini, qui sans cesse s’opposaient à ses décisions, notamment en matière d’immigration et de la sécurité des citoyens italiens.

Pressé par les siens, qui insistaient pour qu’il débranche le courant avec le M5S, il a fait éclater la coalition en espérant restituer rapidement la parole aux électeurs. Ce coup de poker a momentanément échoué, les autres partis ayant manifesté leur opposition à l’idée de nouvelles élections. Et pour cause : Matteo Salvini a toujours le vent en poupe auprès des citoyens italiens.

Le destin politique de l’Italie est désormais entre les mains du Président italien, qui devra nommer très rapidement un nouvel exécutif, faute de quoi les Italiens retourneront aux urnes, ce que ce Président europhile souhaite évidemment éviter.

Vu l’entente cordiale entre les différents partis, les uns refusant de s’allier aux autres, sa mission ne va pas être facile. Une nouvelle coalition contre nature finira pas imploser très rapidement et leur cauchemar d’un retour aux urnes surgira à nouveau, quant à un éventuel gouvernement de transition, il sera immanquablement suivi par des élections en automne et le coup de poker de Salvini portera alors ses fruits, car là le peuple italien s’exprimera…

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Rosaly pour Dreuz.info.

Source : Italia nel mirino di Macron : Salvini stia fuori dal governo. (Il Giornale.it)

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