Publié par Gaia - Dreuz le 25 août 2019

Source : Leparisien

Un internaute a proposé de «brûler le maire » parce qu’il accueillait des réfugiés yézidis dans sa commune.

Le parquet du Tarn-et-Garonne a ouvert une enquête après des menaces de mort à l’encontre du maire de Septfonds, une commune qui a accueilli plusieurs familles de réfugiés yézidis. « L’enquête, ouverte la semaine dernière, a été confiée à la gendarmerie », a indiqué le parquet ce samedi.

Le 8 août, 31 femmes et leurs enfants, minorité irakienne persécutée par Daech, avaient atterri à Toulouse dans le cadre d’un programme d’accueil répondant à « l’engagement » pris par Emmanuel Macron auprès de Nadia Murad, prix Nobel de la paix 2018. Le président avait promis d’ouvrir les portes de la France à 100 familles yézidies victimes des crimes commis par l’organisation terroriste, selon le ministère Affaires étrangères.

« Pourquoi ne pas brûler le maire au passage »

Ces familles ont été prises en charge dans plusieurs communes de Haute-Vienne et du Tarn-et-Garonne, notamment celle de Septfonds. Réagissant à un article de La Dépêche du Midi publié sur les réseaux sociaux et relatant l’accueil d’une dizaine de familles yézidies à la salle des fêtes de Septfonds, un internaute a commenté : « Je propose d’aller à la mairie de Septfonds aujourd’hui pendantla manifestation de bienvenue et de les foutre dehors… Puis pourquoi ne pas brûler le maire au passage ».

Selon le quotidien, qui publie une capture d’écran du commentaire, celui-ci a par la suite été effacé. « L’enquête n’a pas encore permis d’identifier l’auteur du commentaire », a souligné le parquet.

Jacques Tabarly, maire du village de 2240 habitants depuis 19 ans, a indiqué avoir porté plainte, mais assure qu’aucune menace ne pourra ébranler sa « détermination à aller jusqu’au bout » de son engagement à accueillir ces familles. Et dans la commune, l’accueil de la population a été aussi « très positif », selon lui.

« Ce n’est rien par rapport à toutes les exactions que ces personnes ont subies »

« On est parfois bousculés, ça ne fait pas plaisir, […] mais c’est que ce n’est rien par rapport à toutes les exactions que ces personnes ont subies » dans leur pays, a confié le maire.

En août 2014, Daech s’est livré selon l’ONU à un potentiel génocide contre les Yézidis. En quelques jours, les djihadistes du « califat » autoproclamé avaient tué des centaines d’hommes de la communauté, enrôlé de force des enfants-soldats et réduit des milliers de femmes à l’esclavage sexuel. Depuis décembre 2018, 75 familles yézidies ont été accueillies en France.

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