Publié par Christian Larnet le 27 août 2019

Dire que le prophète Mohamed était un pédophile n’est pas protégé par la liberté d’expression, selon la Cour européenne des droits de l’homme

La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a jugé que le fait de traiter le prophète Mahomet de pédophile n’était pas protégé par les lois sur la liberté d’expression.

L’affaire a été portée par une Autrichienne d’une quarantaine d’années, identifiée uniquement comme “E.S.”, qui a été condamnée pour avoir dénigré la religion – ce qui s’appelait jadis le délit de blasphème et avait été aboli – et condamnée à une amende de 546 $ pour avoir stigmatisé le fondateur de l’Islam comme pédophile lors d’un séminaire en 2009.

Newsweek rapporte que le tribunal, dont le siège est à Strasbourg (France), a déclaré que le juge autrichien qui s’est prononcé le premier sur cette affaire a correctement pesé le droit de cette femme à la liberté d’expression et le droit des autres de voir leurs sentiments religieux protégés, et a servi l’objectif légitime de préserver la paix religieuse en Autriche.

Cette femme a parlé du mariage de Mahomet avec Aisha, qui, selon la tradition islamique, a été consommé lorsqu’elle avait 9 ans et Mahomet 50 ans.

Selon la cour, la femme a raconté aux participants des choses que le prophète “aimait faire avec les enfants”. Elle a dit :

Un homme de 56 ans et un enfant de 6 ans… Comment on appelle ça, si ce n’est pas de la pédophilie ?”

La condamnation de la femme a été confirmée par d’autres juridictions nationales avant d’être portée devant la CEDH.

  • La défenderesse a laissé entendre que ses commentaires étaient couverts par les lois sur la liberté d’expression et qu’il s’agissait d’une question où les groupes religieux ne pouvaient tolérer la critique.
  • Elle a également soutenu que ses commentaires ne visaient pas à diffamer le prophète, mais simplement à contribuer au débat public.

Pour pouvoir la condamner et protéger l’islam sans porter atteinte au droit de blasphémer, la CEDH a fait un vrai travail de passe passe. Elle a jugé que si les religions n’étaient pas exemptes de critiques ou de déni de leurs croyances, les commentaires de la femme n’étaient pas objectifs et manquaient de contexte historique. Les Piss Christ et autres attaques contre la chrétienté semblent échapper à cette nuance. Elle a estimé également que son langage “ne pouvait être compris que comme ayant pour but de démontrer que Mahomet n’était pas digne de culte” et qu’il visait à déprécier l’islam – là on entre de plein pied dans le délit de blasphème. Viva le berceau de la démocratie, il est bien fragile.

Le tribunal a également noté la différence entre la pédophilie et le mariage d’enfants et a déclaré que la femme n’avait pas réussi à démontrer “que son principal intérêt sexuel envers Aisha était qu’elle n’avait pas encore atteint la puberté ou que ses autres femmes ou concubines avaient été aussi jeunes.”

En particulier, la requérante n’avait pas tenu compte du fait que le mariage avec Aisha s’était poursuivi jusqu’à la mort du prophète, alors qu’elle avait déjà dix-huit ans et avait donc dépassé l’âge de la puberté”, ajoute la décision.

Le comité de sept juges a également déclaré qu’il était inacceptable “d’emballer des déclarations incriminantes dans l’emballage d’une expression d’opinion autrement acceptable et de prétendre que cela rendait passables les déclarations dépassant les limites admissibles de la liberté d’expression”.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Christian Larnet pour Dreuz.info.

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