Publié par Jean-Patrick Grumberg le 29 août 2019

Renaud Camus voyait juste et disait vrai en anticipant le Grand remplacement, que l’ONU présentait sans détour en mars 2000 sous le nom “migration de remplacement” comme la seule solution viable à la survie de nombreux pays européens, dans un rapport publié par son Département des Affaires économiques et sociales.

Traîné dans la boue par l’ensemble des médias, qualifié de réac et d’extrémiste, et je ne sais quoi encore, excommunié de la sphère publique, j’imagine mal les journalistes jamais présenter à Camus leurs excuses. Ils sont trop complexés et mal dans leur peau pour ça. Pourtant, un rapport de l’ONU publié en 2000 soigneusement évité par les médias lui donne raison.

Le titre du rapport de l’ONU est très clair, l’introduction explicite, et la procédure sans appel.

France : 5.897 millions d’immigrés en 1990

Je lis les chiffres les plus fantaisistes, concernant le nombre d’immigrés et descendants d’immigrés en France. Ils viennent de médias en qui l’on ne peut pas avoir confiance puisqu’ils s’intéressent plus à faire accepter l’immigration au risque de diffuser Fake News sur Fake News qu’à la décrire.

Je suis donc satisfait de lire, en page 29 du rapport, que selon la base de données du département des Affaires économiques et sociales des Nations Unies, la population immigrée en France représentait 10,4% de la population totale, pour un total de près de 6 millions en 1990.

Qui plus est, il ressort du scénario II (zéro migration après 1995), par pays, que la population de la France atteindrait 61,1 millions en 2025.

Nous sommes en 2019. La population française est de 65 millions.

Dois-je en conclure que 3,9 millions d’immigrés supplémentaires, en plus des 5,9 millions comptabilisés en 1990, sont venus grossir les rangs hexagonaux ?

Ce que dit l’introduction du rapport de l’ONU

Les projections de l’ONU indiquent qu’au cours des 50 prochaines années, la population de la quasi-totalité des pays d’Europe ainsi que celle du Japon seront confrontées au déclin démographique et au vieillissement de la population. Les nouveaux défis posés par le déclin et le vieillissement de la population nécessiteront une réévaluation complète de nombreux programmes et politiques établis, y compris ceux qui ont trait aux migrations internationales.

Se concentrant sur ces deux tendances démographiques frappantes et critiques, le rapport examine la migration de remplacement pour huit pays à faible fécondité (France, Allemagne, Italie, Japon, République de Corée, Fédération de Russie, Royaume-Uni et États-Unis) et deux régions (Europe et Union européenne).

La migration de remplacement désigne la migration internationale dont un pays aurait besoin pour compenser le déclin démographique et le vieillissement de la population résultant de faibles taux de fécondité et de mortalité.

La France échappe à la dépopulation, pas à l’appauvrissement

Dans sa présentation générale, le rapport examine deux cas différents.

  1. Les pays dont le taux de fertilité négatif fait que sa population va diminuer entre 2000 et 2050.
    • Le record est de -34% pour l’Estonie, le meilleur est le Luxembourg : 0%.
    • Des pays avancés comme l’Autriche (-14%), la Belgique (-12%), le Danemark (-9%), la Finlande (-5%), l’Allemagne (-11%), la Grèce (-23%), la Hongrie (-25%), l’Italie (-28%), les Pays-Bas (-10%), la Pologne (-6%), le Portugal (-18%), la Roumanie (-26%), la Russie (-17%), l’Espagne (-24%), la Suède (-3%), la Suisse (-9%), l’Ukraine (-22%), la Grande-Bretagne (-4%, chiffre faussé par une forte présence immigrée), et ailleurs, le Japon (-17%) et la Chine (-4%) montre le que problème dépasse les choix politiques, les lois immigrationnistes, et la culture.
    • La France n’est pas dans cette liste – parce qu’elle est le pays qui a le plus tôt eu beaucoup d’immigrés, et pendant longtemps le nombre le plus élevé. Mais elle ne s’en sort pas mieux, son taux de naissance montre que son remplacement a commencé plus tôt, et elle a un autre problème : les retraites.
  2. Les pays qui n’auront pas assez de jeunes actifs pour financer les retraites des vieux, dont la France (PSR ou ratio de soutien potentiel).

Un “ratio de soutien” qui plonge

Dans la mesure où les personnes en âge de travailler (15 à 64 ans) peuvent être considérées comme soutenant la population âgée (65 ans ou plus), le rapport entre les deux (c.-à-d. le “ratio de soutien potentiel” ou RSP) diminuera considérablement.

En France, dit le rapport, l’évolution la plus probable conduit à une baisse du RSP de 4,36 à 2,26. En d’autres termes, la France va connaître une diminution de moitié du nombre de personnes en âge de travailler pour payer les retraites des personnes âgées. C’est grave. Cela veut dire que potentiellement, les retraités toucheront deux fois moins qu’aujourd’hui, ou qu’il faudra placer les personnes en âge de travailler sous perfusion pour qu’ils distribuent chaque goutte de leur sueur aux vieux – je veux dire par là, qu’ils payent beaucoup plus d’impôts qu’aujourd’hui.

Il n’existe aucune autre solution, sauf à revenir au libéralisme et encore, cela me semble trop tard.

Car cette information déjà catastrophique en cache une autre qui est absente du rapport parce qu’elle est politiquement incorrecte : les chiffres supposent que les personnes en âge de travailler seront équivalentes en compétence à celles qu’ils vont remplacer, ce qui n’est pas vrai. Il suffit d’observer les économies des pays d’origine, et le fait largement documenté que les enfants et petits enfants de migrants d’Afrique maintiennent souvent en France et ailleurs en Europe leur mode de vie d’origine.

Au cas où la fécondité atteindrait ce qui semble à ce stade être le niveau le plus plausible dans le contexte français, poursuit le rapport, (2,36 enfants par femme en 2040-2050), le RSP s’améliorera quelque peu, mais il sera encore presque réduit de moitié.

Vous avez bien lu. Même si l’immigration de remplacement continue, cela ne suffira pas à régler le problème des retraites en 2040-2050.

Encore plus alarmiste, le rapport ajoute :

Si, par contre, la fécondité se stabilise à un ISF de 1,58 après 2005, ce qui semble être le niveau le plus bas plausible à ce stade, le RSP diminuera encore plus radicalement, à moins de deux personnes du groupe d’âge actif par personne âgée.

À court et à moyen terme – c’est-à-dire au cours des 20 prochaines années ou des 20 prochaines années -, les mesures visant à soutenir les niveaux de fécondité n’auraient aucune incidence sur le RSP.

Et le coup de grâce :

Même dans les pays où un nombre relativement important de migrants sont systématiquement admis, le niveau actuel d’immigration peut ne pas être suffisant pour empêcher que leur population ne diminue à l’avenir.

Renaud Camus, pas le premier à tirer la sonnette, mais première cible des médias négationnistes

En page 14 du chapitre sur l’examen de la littérature disponible, nous apprenons qu’une étude de Blanchet (1988) sur la France, ainsi qu’une étude de Wattelar et Roumans (1991) sur l’Autriche, la Belgique, le Canada et l’Espagne, s’interrogeaient déjà sur la question de savoir si l’immigration peut maintenir l’équilibre entre les populations actives et dépendantes sous le régime de faible fécondité.

Et elles démontrent que non. Elles expliquent que “la migration peut aider à maintenir l’équilibre de la structure par âge à court terme, mais des cycles de migration d’une grande amplitude sont inévitables à long terme (Blanchet, 1988).”

En 2000, Wanner, dans son étude sur la Suisse, a montré qu’en l’absence de migration, la population totale du pays commencera à diminuer beaucoup plus tôt et sera de 5,6 millions en 2050, soit environ 1,5 million de moins que ce qui est actuellement prévu.

Immigration de remplacement, oui mais…

Tout en reconnaissant qu’une immigration de grande envergure est nécessaire à la survie des pays étudiés, l’étude apporte une touche de réalisme quant à sa faisabilité, qui laisse entendre que des régimes bien plus autoritaires doivent être envisagés pour imposer cette pression à une population qui est appelée à payer et subir – les deux en silence :

Les flux nécessaires pour atteindre ces objectifs démographiques sont souvent d’une ampleur irréaliste et exigeraient un contrôle strict des flux entrants et sortants de migrants.

En outre, dans de nombreux pays, de grands volumes supplémentaires d’immigrants risquent d’être injustifiables sur les plans social et politique, même comme moyen d’assurer la stabilisation de la population.

Par conséquent, pour les gouvernements qui le souhaitent, la réglementation du niveau et de la composition des flux migratoires de remplacement afin d’atteindre une taille de population ou une structure par âge souhaitée pose d’énormes défis.

Conclusion

N’étant pas concerné, j’aimerais connaître votre ressenti réaliste. Les Français, les Européens, n’ont strictement rien fait pour inverser la tendance qu’ils connaissent parfaitement, la réduction des naissances n’était ni secret ni une nouveauté pour personne. Ils se doutaient bien qu’à un moment, il faudrait payer la note, toute action ayant des conséquences. Quel effet cela vous fait-il, en tenant compte de ceci, de savoir que vos enfants et petits enfants sont en cours d’être remplacés par des Africains ?

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

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