Publié par Guy Millière le 31 août 2019

Le G7 qui s’est tenu à Biarritz implique des commentaires que je vais m’efforcer d’énoncer de manière concise en soulignant plusieurs points.  

1. Le premier de ces points est que ce genre de réunion est de plus en plus inutile. 

Quand il a été conçu par Valéry Giscard d’Estaing en 1975, le G7 pouvait à la rigueur avoir un sens. Il rassemblait alors les principales puissances du monde à l’exception de l’Union Soviétique. Celles-ci étaient dirigées par des gens qui étaient porteurs de visions du monde assez proches, et pouvaient prétendre prendre des décisions et coordonner leurs actions. Elles représentaient un peu moins des trois quarts du PIB mondial. 

Les choses aujourd’hui sont très différentes. 

D’autres puissances ont émergé sur la planète dont il est difficile de ne pas tenir compte, et qu’il est absurde et inefficace de tenir à l’écart : la Chine et l’Inde. L’Union Soviétique a disparu, et si la Russie a été incluse dans les réunions, elle en a été expulsée depuis. 

Les pays membres du G7 sont dirigés par des gens qui n’ont pas du tout la même vision du monde, et qui se divisent en deux groupes : les souverainistes, Trump, Shinzo Abe, Boris Johnson, et les autres. Aucune décision commune ne peut être prise dans ces conditions. Aucune coordination d’action ne peut être envisagée. 

Les pays membres du G7 ne représentent plus aujourd’hui que quarante-cinq pour cent du PIB mondial, et sans les Etats-Unis, le chiffre chute nettement

Aucune décision n’a été prise à Biarritz au nom du G7 et aucune décision ne pouvait être prise. Aucune coordination d’action ne pouvait se décider. 

Ce n’est pas un hasard si aucun communiqué final n’a été rédigé et publié. 

Le G7 ne peut être davantage désormais qu’un ensemble de paroles strictement verbales et l’occasion de photos souvenirs très couteuses. 

2. Le deuxième de ces points est que la seule possibilité d’utiliser son temps pour un chef d’Etat intelligent à une réunion de ce genre est d’en tirer une occasion pour faire avancer ses propres dossiers dans le cadre de dialogues, et pas dans le cadre de palabres à sept. 

C’est ce qu’a fait remarquablement Donald Trump. 

Il a pu, à Biarritz, parler avec Boris Johnson des accords de libre-échange qui seront noués entre les Etats-Unis et le Royaume-Uni quand ce dernier aura quitté la très soviétoide Union Européenne. Il a pu passer avec Shinzo Abe un accord portant sur les accords économiques entre le Japon et les Etats-Unis. Il a pu parler de la paix au Proche-Orient avec Abdel Fattah al Sissi, venu à Biarritz pour le rencontrer. 

Il a choisi diplomatiquement de ne pas vexer Macron, mais a soigneusement évité la vaine réunion sur l’environnement et sur le réchauffement climatique qui n’existe pas, et a évité aussi la plupart des autres discussions, car il savait qu’il y perdrait son temps, et qu’il y rencontrerait des gens à qui il n’a pas grand-chose à dire : Angela Merkel, qui a conduit l’Allemagne vers la récession, et qu’il méprise (même s’il l’a saluée poliment), Giuseppe Conte, pour qui il n’a pas une grande estime (il préfère Salvini), l’inutile apparatchik européen Donald Tusk, le Canadien Justin Trudeau, plus à l’aise pour sourire de manière imbécile, faire de la danse indienne ou participer à des prières musulmanes que pour gouverner. 

Bien qu’aucun dirigeant chinois n’ait été présent à Biarritz, il a même pu évoquer dans une conférence de presse une missive qu’il venait de recevoir montrant la volonté de la Chine de se faire plus humble et de se plier, pour l’essentiel, aux exigences américaines. 

3. Le troisième de ces points est que le G7 de Biarritz a été un fiasco pour Emmanuel Macron et a permis de voir en pleine lumière une fois de plus les aspects les plus détestables de ce personnage.

En préliminaire Macron a insulté le Président brésilien Jair Bolsonaro et dit absolument n’importe quoi sur la forêt amazonienne, qui n’est ni le « poumon » de la planète, ni la source de vingt pour cent de l’oxygène planétaire, ni la forêt la plus touchée par des incendies aujourd’hui (les forêts d’Afrique équatoriale le sont beaucoup plus), ce qui n’était pas un bon démarrage. 

Il a ensuite organisé la vaine réunion sur l’environnement et sur le réchauffement climatique qui n’existe pas, et d’autres réunions : aucun d’elle n’a débouché sur quoi que ce soit.

Il a tenté de parler à Abdel Fattah al Sissi, ce qui n’a servi à rien : ce n’est pas lui qu’Abdel El Fattah al Sissi voulait rencontrer. 

Il a fait venir des chefs d’Etat de l’Afrique sub-saharienne : ils ont fait de la figuration, sans plus. 

Il a tenté de parler Brexit avec Boris Johnson : cela a été inutile et n’a pas modifié en quoi que ce soit l’agenda du Premier ministre britannique, qui n’entend pas fléchir et est mandaté pour mener le Brexit jusqu’au bout. 

Il s’est fait tancer par Angela Merkel concernant sa volonté de casser l’accord de libre-échange Mercosur avec le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay et le Paraguay, qu’il est visiblement le seul en Europe à vouloir casser. 

Il a, enfin, fait venir Mohammad Zarif à Biarritz sans lui faire la moindre remontrance sur l’antisémitisme du régime auquel il appartient, sur les menaces que celui-ci ne cesse de proférer contre Israël, et sur l’attentat que l’Iran a failli perpétrer en France il y a un an. 

Nul ne sait si, en le mettant devant le fait accompli, il espérait provoquer la colère de Donald Trump, qui considère, à juste titre, Mohammad Zarif comme le membre d’un régime criminel, ou pousser Donald Trump à rencontrer Mohammad Zarif. Il a échoué sur les deux plans. Il n’a pas réussi à provoquer la colère de Donald Trump, qui, en montrant son indifférence, a réduit la provocation au statut de pétard mouille qui fait pschitt et qui s’éteint. Il n’a pas obtenu de rencontre Trump Zarif. Et Zarif a repris l’avion pour Téhéran, bredouille. 

Avec une insistance frôlant le harcèlement, Macron ne s’est pas arrêté là et a tenté d’obtenir de Trump une rencontre avec Rohani. Trump n’a pas voulu infliger un camouflet à Macron et n’a pas dit non, mais a souligné que la rencontre le cas échéant aurait lieu aux conditions américaines, et impliquait au préalable un renoncement de l’Iran à l’intégralité de son programme nucléaire et à la totalité de son financement du terrorisme islamique. Ce qui signifie que la rencontre n’aura pas lieu. 

En faisant venir Mohammad Zarif, en l’accueillant avec le sourire, en se comportant avec lui comme il s’est comporté, Macron a montré qu’il avait la volonté de sauver un régime antisémite aux intentions génocidaires, et que l’antisémitisme et les intentions génocidaires du régime iranien ne le dérangent pas.  

En tentant de provoquer et de manipuler Trump, il a montré qu’il ne comprenait décidément pas qui est Trump.

Il a quand même embrassé Trump avant que celui-ci reparte pour les Etats-Unis et a donné une fois de plus l’apparence d’un adolescent immature passant en un instant de l’insolence à la volonté de se faire pardonner par son papa. 

4. Le dernier point concerne la presse française. Celle-ci, quasiment unanime, a osé dire que Macron avait remporté un « grand succès » et avait été « très brillant ». Un journaliste a déclaré, je cite que « Macron a maîtrisé Trump, dominé Johnson et Merkel et mis Bolsonaro à l’amende ». Ce serait risible si ce n’était aussi lamentable. 

On pourrait pardonner aux journalistes cireurs des souliers de Macron ce qu’ils disent et ce qu’ils écrivent : ils sont payés pour être cireurs de souliers et se comporter en propagandistes. Ils font ce pour quoi on les paie. On pourrait leur pardonner, oui : s’ils ne mentaient pas sans cesse et à ce degré. 

Abraham Weintraub, ministre brésilien de l’Éducation, a trouvé l’expression pertinente pour définir Macron : crétin arrogant. Le G7 de Biarritz a donné à Macron l’occasion de montrer une fois de plus l’étendue de son crétinisme et de son arrogance. Elle lui a donné aussi, en organisant la visite de Mohammad Zarif, l’occasion de montrer son immoralité cynique. Mais il est vrai que Macron embrasse le chef terroriste islamique Mahmoud Abbas dès qu’il en a l’occasion. 

Décidément, le psychiatre italien qui avait décrit la psychologie de Macron avait l’élection présidentielle ne s’était pas trompé. Les Français l’ont élu. Ils l’ont. Il leur reste à boire la coupe. Jusqu’à la lie. 

© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.

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