
Un groupe d’activistes anonymes s’emploie à faire fermer les sites d’opinions qui lui déplaisent en interpellant leurs annonceurs publicitaires… et France Inter tresse des couronnes aux auteurs de ces attaques contre la liberté d’expression et de pensée, se scandalise Gilles-William Goldnadel.
Voilà qu’en plein mois d’août il souffle un vent froid et mauvais sur nos libertés les plus fondamentales.
Le 12 août, France Inter a cru devoir publier sur tous ses sites et applications un article unilatéralement hagiographique sur une organisation d’activistes anonymes dénommés «sleeping giants».
L’intitulé du titre résume bien l’empathie enthousiaste de la radio d’État pour le projet des activistes: «assécher financièrement les sites de désinformation, le combat sans relâche des «sleeping giants».
L’article explique que ces géants endormis ont traversé l’océan après être nés et avoir grandi aux États-Unis sous l’empire du président honni. Bien qu’ils se défendent de faire de la politique, l’objet de leur détestation est bien politiquement géolocalisé, puisqu’il s’agit de «prévenir les annonceurs que leurs publicités arrivent sur des sites d’extrême droite» (sic).
Ces militants se donnent le beau rôle du résistant antifasciste alors qu’ils sont des agresseurs de la liberté à visage couvert
Les militants sont décrits avec une bienveillance touchante comme des résistants condamnés à vivre dans une clandestinité protectrice: «France Inter a pu joindre l’une des militants de la section française de cet «armée» de citoyens. Rachel est un pseudonyme.». «L’anonymat est un élément très important dans la philosophie des sleeping giants» est-il précisé. On tremble en effet pour la sécurité de la militante, au cas où son véritable prénom serait jeté en pâture sur la toile.
Plus loin, hommage est rendu au dévouement désintéressé des militants: «c’est un engagement énorme. Ça prend beaucoup de temps. Il faut beaucoup de résilience face à la violence des ripostes des sites d’extrême droite».PUBLICITÉ
France Inter explique ensuite qu’une des cibles est le site d’opinion Boulevard Voltaire: «aujourd’hui selon la section française des sleeping giants près de mille annonceurs ont choisi de ne plus faire figurer leurs publicités sur Boulevard Voltaire… jusqu’au jour où le site a été privé de publicité…».
Depuis, déplore sans complexe la radio d’État «le site de désinformation a multiplié les initiatives pour contourner ses difficultés financières.».
Les défenseurs déterminés de la liberté d’informer et de s’exprimer ne s’effaroucheront que modérément des menées d’activistes d’extrême -gauche qui s’octroient le pouvoir divinatoire de fixer la limite extrême entre le toléré à droite et l’intolérable au-delà.
Ils ne s’étonneront pas davantage que ces militants se donnent le beau rôle du résistant antifasciste tout en se conduisant comme des agresseurs de la liberté à visage couvert.
Mais l’intolérable intolérance est d’autant plus scandaleuse qu’une radio de service public, astreinte à un devoir de neutralité, dont on sait déjà le caractère effectif très théorique au regard de son irrespect assumé de son obligation de pluralisme, se fait la propagandiste zélée d’une organisation d’activistes aussi marquée.
Selon quels critères cette radio s’octroie-t-elle le droit de déterminer qu’un site serait « de désinformation » ?
Le candide se perd en conjectures pour savoir selon quels critères la radio nationale s’octroie le droit de déterminer qu’un site serait «de désinformation». Après tout, le site précité est animé, renseignement pris, par des journalistes professionnels encartés et non par des repris de justice, au même titre que ceux de la radio publique.
Au demeurant, cette dernière est-elle la mieux placée pour donner des leçons d’information sérieuse?
Rien que cette semaine, il nous aura été donné la pénible occasion de devoir la rappeler à ses obligations, en notre modeste mais incontestable qualité de contribuable et copropriétaire de l’antenne d’État: Dimanche, le préposé à la revue de presse prenait grand plaisir à souligner la proximité de feu Epstein avec Donald Trump… tout en oubliant celle du «suicidé» avec Bill Clinton. Ayant interpellé publiquement ledit préposé, la revue de presse du lendemain réparera l’étrange omission.
Le lendemain, un portrait flatteur de la famille palestinienne de la militante Ahed Tamimi était brossé puisque qualifiée de «pacifique», alors même que de nombreux internautes sur Twitter, y compris Antoine Berranger, très opposé pourtant à la politique israélienne, faisaient remarquer que certains de ses membres s’étaient réjouis ouvertement d’attentats terroristes contre des civils.
Enfin, et pour faire bonne mesure, le même jour, France Inter recevait Julien Bayou porte-parole d‘ EELV qui, peut-être en mal d’inspiration, trouva judicieux d’annoncer qu’une fuite au tritium menaçait la population francilienne. Ce dont il se repentit par la suite. Mais comme le remarquait en temps réel sur Twitter par des messages ulcérés, Emmanuelle Ducros, journaliste à l’Opinion, le plus grave était l’absence totale de contradiction des journalistes: «Je suis sidérée, France Inter: quelqu’un sur votre antenne évoque une fuite radioactive en Île-de-France et ça ne suscite AUCUNE réaction? AUCUNE question? C’est ahurissant».
Vous avez dit «Désinformation»?
Ce grave manquement à la sérénité d’une presse libre et plurielle s’inscrit dans un contexte très anxiogène
Il se trouve que ce grave manquement à la sérénité d’une presse libre et plurielle s’inscrit dans un contexte très anxiogène.
J’ai décrit ici le 24 juin l’appréhension que m’inspire cette loi Avia qui me paraît destinée, au-delà de son noble projet affiché de lutter contre la haine électronique, à vouloir réduire l’expression de la pensée dérangeant l’idéologie multiculturaliste encore en majesté médiatique.
Cette dangerosité est d’autant plus réelle que les grandes plates-formes anglo-saxonnes ne demandent pas mieux que d’appliquer un «politically correct» convenu et pourront trouver dans la loi nouvelle, moins une menace de sanctions financières qu’une permission de sévir.
Je viens d’écrire que l’idéologie multiculturaliste était en majesté. Je le redis, mais celle que j’appelle l’église cathodique sait que son trône vacille.
Et des réactions d’intolérance, comme celle de France Inter, doivent être avant tout interprétées comme l’expression de la rage d’être en train de perdre la bataille des idées.
L’église cathodique doit désormais miser davantage sur son sabre que sur son goupillon.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Gilles-William Goldnadel. Publié dans Figaro Vox.
Bien commode, de s’affubler du masque de la résistance,
quand on n’a en tête que la délation: celle d’opposants
politiques au pouvoir.
“L’anonymat est un élément très important”, chez les
délateurs.
Nous le savons: comme cela a bien fonctionné, dans les
années 40!
Excellent comme toujours.
Mais je ne partage pas forcément l’optimisme de GWG, qui pense que l’idéologie multiculturaliste est entrain de perdre la bataille des idées.
Je me sens tous les jours plus minorisé pour les miennes, cells que je partage très souvent ici même sur Dreuz.
Il faut sauvé le soldat Voltaire (BD Voltaire) !
Et pour cela, il faut faire tomber nos états devenus plénipotentiaires. Je veux dire étranger à leurs propres peuples (en principe souverains).
Il faut nous tourner vers une démocratie directe et libérale et faire tomber le socialisme et sa posture “soft”, la bienpensance polco***.
***polco : le politiquement correct
Jean Ferrat: https://www.youtube.com/watch?v=OxI57jbEBzo
Laissez donc ce co… , heu, communiste au placard !
Ferrat est l’archétype de tous ces polcos actuels et leur héro et leur héraut chantant.
A noter qu’en dépit des errements de l’Eglise – tout sauf chrétienne dans le passé – ce sont le christianisme – l’enseignement du juif Jésus de Nazareth – qui nous a sorti de la barbarie en transmettant à travers lui l’héritage grec, le siècle des lumières et les droits universels de l’individu, appelés les droits de l’homme (avant que le socialisme ne les détourne à son profit en le désintégrant en droits de catégories victimaires dont il raffole).
Et ici je ne parle pas de religion, mais de culture, de philosophie, de valeurs, de civilisation. Agnostique suis, chrétien aussi et fier de l’être. !
S’en prendre à l’église (de Rome) aujourd’hui, n’est vraiment pas la bonne cible !
En dépit de son pape politisé et de gauche qui le fait bien tout seul et doit être lui – ad hominem – dénoncé et combattu. Que François rende donc à César ce qui lui appartient et s’en tienne donc à Dieu !
Ferrat s’est rattrapé quand il a démissionné de la présidence d’honneur du MRAP,
après la défense par cette assoc’ de mherde des lycéennes d’Aubervilliers ayant tenté de pénétrer dans l’établissement avec un couvremerde sur leur tête , Ferrat a mis du temps à comprendre mais il a agi en conséquence .
D’ailleurs si vous voulez rabattre son caquet à un petit con (ou conne) du Mrap qui la ramènerait un peu trop fortement dans une assemblée quelconque , vous lui parlez de Jean Ferrat … si il ou elle connait cette histoire , il ou elle ferme sa grande gueule !!!
@ barakat. Vous êtes libre de vos choix, bien sûr. Personnellement, j’ai choisi l’ouverture. J’apprécie la voix et les textes de Ferrat et aussi de beaucoup d’autres artistes disparus tels Brel, Ferré, Brassens etc … sans pour autant m’associer nécessairement aux idées qu’ils ont défendu en leur temps. Je veux parler de ce temps béni de la liberté d’expression chez nous qui nous vaut des chefs d’œuvres d’une civilisation maintenant menacée d’extinction. Et si vous lisez également d’autres commentaires de ma part, vous verrez que je suis un inconditionnel du Christ. Et si l’Eglise de Rome défendait aujourd’hui, par exemple, un homme juste tel Salvini, il serait beaucoup plus difficile de le renverser, ce qui ne saurait plus tarder, hélas.
Gigobleu:
L’ennui c’est que ces grands artistes influencent/ont influencé notamment la jeunesse.
L’Enjoué:
Merci pour cette intéressante précision concernant Ferrat.
@ Fox69. C’est vrai et aujourd’hui ce sont les petits artistes médiocres qui influencent la jeunesse.
Ces hérauts de la liberté selon Goebbels se vantent de lutter contre le mal mais ils ne trouvent rien à redire quand notre état subventionne massivement des torchons à excréments tels le monde, libération ou l’humanité.
Comment faire Cher Maître pour sortir la droite digne de ce nom de son coma et lancer un grand nettoyage des écuries d’Augias ?
Boulevard Voltaire selon Wikipedia, ça vaut le détour.
Et dire que des gens gobent toutes ces insanités…
J’ai connu Jean Ferrat avant qu’il soit connu, quand il chantait dans les patronages dans la région parisienne d’où il sortait, avant sa période Amérique Latine et je l’aimais bien, son caractère, sa voix… mais je n’ai pas trop aimé ses idées anarchistes après.