Publié par Jean-Patrick Grumberg le 25 août 2019

A Biarritz, où se déroule cette année le G7, les médias dissimulent une réalité qui clashe avec leur narratif : en France, Emmanuel Macron est un président rejeté par les Français. Il peine à atteindre 27% de taux de popularité, tandis que Trump, bien qu’attaqué par la presse, est à 51%, et l’économie américaine est en pleine forme.

L’autre réalité bien cachée par les journalistes est que les prises de position de Macron qui déplaisent aux Français sont des annonces en faveur de pays étrangers – migrants, Afrique et Algérie essentiellement – qui vont contre la France, tandis que toutes les déclarations de Trump qui dégoûtent la presse sont en faveur des citoyens Américains.

Retour à Biarritz.

  • Le New York Times critique durement Macron et donne de la réunion l’impression que tout se passe mal entre Trump et plusieurs dirigeants étrangers.
  • Trump, dans une série de tweets, critique durement le NYT et le reste de la presse à qui il reproche de donner une image totalement fausse de la rencontre.

Par fainéantise, les mêmes qui n’ont plus confiance dans la presse décideront de croire aveuglément leur version. Ce n’est pas raisonnable. Certains détails cependant sont crédibles.

L’administration Trump épingle le dirigeant français

Déjeuner sur un patio surplombant le golfe de Gascogne à l’Hôtel du Palais samedi, le Président Trump s’est jeté sur Emmanuel Macron, le président français et l’hôte de la réunion annuelle du Groupe des 7″ écrit le NYT.

Le journaliste ment. Il n’assistait pas à la réunion et il n’a aucune idée de ce que les deux hommes se sont dit, ce qui ne l’empêche en rien de décider que Trump “s’est jeté” sur Macron.

En revanche, il est exact que dans le Wall Street Journal, les membres du gouvernement de M. Trump ont publiquement critiqué le président français et son équipe.

  • Ils se plaingnent que Macron a centré le sommet sur des “sujets de niche” pour éviter les défis économiques mondiaux auxquels les pays sont confrontés, et pour lesquels le jeune président français est incapable d’apporter de solutions, ne pouvant déjà pas régler les problèmes dans sa propre maison.
  • L’Administration Trump a déclaré que l’ordre du jour établi par l’équipe de Macron est centré sur des questions conçues pour plaire aux progressistes et aux médias, pas aux Français : le changement climatique, l’égalité des salaires et des sexes, et le développement de l’Afrique.
  • Ils reprochent aux collaborateurs de Macron d’avoir ignoré les demandes de l’administration Trump que le sommet soit axé sur la sécurité et les signes d’un ralentissement économique global qui pourrait ralentir la bonne santé des Etats-Unis.
  • Et ils disent que Macron a délibérément tenté de diviser le G7 en s’écartant de sa mission, qui est de veiller à ce que les tensions sur les économies d’une région ne se propagent pas à l’échelle mondiale. Nous l’avons vu avec ses basses attaques politiciennes contre Bolsonaro.

Macron se concentre sur des “platitudes politiquement correctes”

La France, l’hôte de cette année, souhaite que le Groupe des Sept reste silencieux sur ces questions économiques fondamentales”, a écrit Larry Kudlow, directeur du Conseil économique national de M. Trump, dans un article d’opinion paru dans The Wall Street Journal. M. Kudlow a accusé Macron de se concentrer sur les “platitudes politiquement correctes” et a déclaré que le G7 risquait de se perdre. “Le commerce et l’économie mondiale ont été négligés.”

Avant d’arriver cette année, M. Macron a déclaré qu’il avait décidé d’abandonner les efforts visant à élaborer une entente conjointe à la fin du sommet, la décrivant comme une tentative d’éviter le conflit inévitable avec M. Trump. Il a déclaré aux journalistes qu’il serait “inutile” d’essayer de parvenir à un consensus sur des questions telles que le changement climatique avec un dirigeant qui a clairement exprimé son point de vue contraire.

Les deux hommes se sont également affrontés récemment au sujet de l’imposition par M. Macron d’une taxe sur les services numériques aux grandes entreprises de technologie américaines. M. Trump a menacé de riposter en imposant une taxe sur le vin français, aggravant ainsi les tensions commerciales entre les pays.

Concernant le vin français, il me semble que les menaces de taxes sont l’arbre qui cache la forêt : dans les supermarchés, le vin français a perdu depuis longtemps sa première place. Il n’est plus qu’une origine parmi d’autres, les vins d’Espagne, du Portugal, d’Australie, de Californie, du Chili et de plusieurs autres pays d’Amérique latine se classent régulièrement devant les français dans les magazines de test, et les préférences d’achat.

Les copains d’abord

C’est à cette belle chanson de Brassens que je pense en songeant à la rencontre en tête-à-tête, ce dimanche matin, de Trump avec Boris Johnson.

Comment ignorer que Trump, en apportant publiquement son soutien au Brexit – comme Boris – montre avant tout son soutien à la démocratie et au processus par lequel les Anglais se sont librement prononcés, alors que les médias – sans le moindre respect pour la réalité, l’accusent de flirter avec la dictature, et qu’à l’inverse, les autres dirigeants présents au G7 sont tous irrités par les résultats du référendum britannique, montrant qu’eux sont les vrais ennemis du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

Juste avant leur première rencontre depuis sa récente élection, Donald Trump a salué Boris Johnson comme “l’homme de la situation” du Brexit.

Le président américain a fait l’éloge du nouveau Premier ministre britannique quelques heures après que M. Johnson lui eut demandé qu’il accepte un accord commercial sur l’exportation de porc et de choux-fleur.

Avec son franc-parler, Boris a déclaré :

Les papiers peints, oreillers et autres tissus doivent à nouveau être testés au feu à leur arrivée aux États-Unis au lieu d’être automatiquement admis.

Il y a des tarifs [douaniers] sur les wagons de chemin de fer aux États-Unis de 14 % alors que nous n’avons qu’un tarif de 1,7% au Royaume-Uni sur les wagons de chemin de fer américains.

Ce n’est pas seulement le bœuf ou l’agneau qui est actuellement interdit d’entrée aux États-Unis. En dépit de leur engagement à renverser cette interdiction en 2014, pas un seul morceau de bœuf britannique n’est entré.

Le porc Melton Mowbray qui est vendu en Thaïlande et en Islande ne peut pas entrer sur le marché américain à cause d’une restriction de la Food and Drug Administration.

Il y a des restrictions sur les choux-fleurs, les poivrons, les assurances et les vins britanniques.

Et c’est exactement le genre de propos, francs et directs et non détourné et poli, que le président américain aime entendre et gérer.

En réponse, et pour aider Boris avec le Brexit, Trump a déclaré qu’il pourrait y avoir un “très grand accord commercial lorsque l’obstacle à l’adhésion à l’UE serait levé”.

Et il a attaqué Theresa May – disant que sous sa direction, les négociations commerciales ont été bloquées et que rien n’a été fait de l’autre côté.

Interrogé par les journalistes sur les conseils qu’il pouvait donner pour le Brexit, Trump a répondu : “Il n’a pas besoin de conseils, c’est l’homme de la situation.”

Trump détendu, médias crispés et revanchards

  • Avant son arrivée au G7, le président américain a twitté :

Avant mon arrivée en France, les dégoûtants Fake News disaient que les relations avec les 6 autres pays du G-7 sont très tendues, et que les deux jours de réunions seront un désastre.

Eh bien, nous avons de très bonnes réunions, les dirigeants s’entendent très bien, et notre pays, sur le plan économique, se porte très bien – et le monde en parle !”

  • A la question de savoir si les alliés faisaient pression sur lui pour qu’il renonce à sa guerre commerciale avec la Chine, le président américain a déclaré : “Pas du tout.”

Trump a ajouté que les gouvernements américains précédents “leur ont permis de s’en tirer avec des centaines de milliards de dollars par an, milliards qui ont donné sa puissance à la Chine”, a-t-il affirmé.

Lorsqu’on lui a demandé s’il avait des hésitations sur son intention d’augmenter les tensions économiques avec la Chine, Trump a répondu : “Absolument, pourquoi pas ? Je remets toujours tout en doute.”

Trump a ajouté :

Je n’ai pas de plan pour l’instant de déclarer le sujet crise nationale, en fait, nous nous entendons très bien avec la Chine en ce moment, nous parlons.

Je pense qu’ils veulent passer un accord bien plus que moi.”

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

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