Publié par Jean-Patrick Grumberg le 17 septembre 2019

Une nation ne peut annexer des terres sur lesquelles elle a déjà des droits souverains.

L’annonce faite par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou d’officialiser la souveraineté israélienne dans la vallée du Jourdain a provoqué des ondes de choc dans le monde entier.

Toutefois, une grande partie de l’indignation provient d’un malentendu au sujet de la présence d’Israël en Judée et en Samarie et des revendications historiques sur la région, ainsi que d’un grand mépris de la presse pour les faits qui se mettent en travers de ses préjugés.

Même les déclarations des journaux sur l’intention de Nétanyahou d’envisager l'”annexion” de territoires sont inexactes.

Nétanyahou n’a jamais prononcé le mot “annexion”

Au lieu d’annexion, Nétanyahou a parlé d'”application de la souveraineté” en référence aux revendications territoriales d’Israël sur la vallée du Jourdain.

Les médias internationaux, en particulier ceux de gauche, ont qualifié ses propos de “promesse d’annexer des terres”. Ces fainéants se sont contentés de répéter ce que le premier journaliste a traduit en anglais après que le premier journaliste israélien aveuglé par sa haine du Premier ministre ait déformé ses propos.

Et comme les journalistes ne font plus leur métier, personne n’est allé vérifier.

Il y a une raison pour laquelle le Premier ministre a soigneusement choisi le libellé.

Car une nation ne peut annexer des terres sur lesquelles elle a déjà des droits souverains tout comme un propriétaire privé ne peut acheter un bien qu’il possède déjà. Netanyahou a délibérément qualifié ce processus “d’application de la souveraineté israélienne”, s’abstenant d’utiliser le mot hébreu pour désigner l’annexion, sipuach.

Comme l’a fait remarquer Eugene Kontorovich, directeur du Département de droit international du Kohelet Policy Forum, basé à Jérusalem, la proclamation de Netanyahou vise à “traduire le consensus israélien de longue date en action”.

Journalistes, mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose

Les médias étrangers font de leur mieux pour présenter l’application potentielle de la souveraineté comme étant illégitime. Cette interprétation est incorrecte. En effet, après l’annonce de Nétanyahou, le Parti Bleu et Blanc de centre-gauche, qui dirige l’opposition, a sarcastiquement commenté qu’ils étaient heureux de voir Nétanyahou “adopter le plan bleu et blanc pour reconnaître la vallée du Jourdain”. Mais ça, les médias étrangers ne l’ont pas rapporté.

  • En 2014, Bleu et Blanc a accusé Netenyahou de vouloir abandonner le contrôle israélien de la vallée du Jourdain. Cela prouve que l’application par Israël de sa souveraineté sur la vallée du Jourdain n’est pas une notion soudaine, ni nouvelle.
  • En fait, le contrôle israélien sur la vallée du Jourdain est au cœur des plans de paix élaborés dans les années 70. L’annonce de Netanyahou n’est donc pas surprenante.

Un peu d’histoire pour redonner aux faits leur juste place

Pour comprendre les revendications souveraines d’Israël sur la vallée du Jourdain, il faut comprendre les revendications souveraines d’Israël sur l’ensemble de la Judée et de la Samarie, également connues collectivement sous le nom de Cisjordanie.

  • Lors de la guerre d’indépendance d’Israël en 1948, la Jordanie a envahi, conquis et est devenu l’occupant illégal de la Judée et de la Samarie d’Israël, lors d’une guerre d’agression – “guerre d’agression” a une signification spéciale en droit international – visant à détruire l’État juif.
  • Après la guerre, il a été décidé par les instances internationales – l’ONU nouvellement créée pour remplacer la SDN – et presque à l’unanimité, que ni la Jordanie ni l’Égypte ne possédaient aucune légitimité à revendiquer la souveraineté sur les terres nouvellement occupées. (“La Cisjordanie” est en fait le nom que l’occupant Jordanie a donné à la région lorsqu’elle a tenté de l’annexer dans les années 1950).
  • Étant donné que l’ONU ne considère comme légitimes ni les revendications de la Jordanie ni celles de l’Égypte, les revendications de souveraineté d’Israël demeurent jusqu’à aujourd’hui.
  • Ainsi, quand Israël a repris la Judée et la Samarie lors de la guerre des Six Jours en 1967, il a libéré ces territoires de son occupant illégal.
  • Le titre de propriété original d’Israël sur cette terre n’a donc jamais été brisé.
  • Quand Israël a repris la Judée et la Samarie, c’était en conformité avec l’Article 51 de la Charte des Nations Unies, qui permet à une nation de se défendre lorsqu’elle est agressée – la Guerre des Six Jours – et qui a été compris par les spécialistes comme signifiant que la légitime défense peut nécessiter que le non-agresseur prenne le contrôle du territoire précédemment détenu par l’agresseur.

La vallée du Jourdain, dernier rempart contre la Shoah

Au-delà des arguments juridiques étayant les revendications israéliennes de souveraineté territoriale sur la vallée du Jourdain (et la grande région de la Judée et de la Samarie), il existe des raisons stratégiques pour qu’Israël cherche à appliquer sa souveraineté sur la région. Pour ceux qui ne connaissent pas la géographie du Moyen-Orient, la vallée du Jourdain, à l’est d’Israël, est, littéralement, la partie qui se trouve entre Israël et le reste du Moyen-Orient, dont certains et pas des moindres ont des objectifs génocidaires contre les Juifs – que les médias l’ignorent et les propagandistes le nient n’efface pas cette réalité.

L’importance du couloir de la vallée du Jourdain est depuis longtemps au cœur des préoccupations de ceux qui connaissent les questions de sécurité, notamment en Israël, car la région est couramment utilisée par les djihadistes pour infiltrer les frontières israéliennes et faire entrer clandestinement des armes – et elles ne sont pas destinées à décorer les murs au-dessus des cheminées – il n’y a pas beaucoup de cheminées, dans cette région du monde.

La vallée du Jourdain pourrait ressembler aux régions frontalières de Gaza, si une vigilance appropriée n’était pas exercée, et ils ont raison.

Aussi, le contrôle israélien sur cette région crée un meilleur coussin de sécurité entre ceux qui veulent exterminer les Juifs et les régions les plus peuplées d’Israël.

  • La frontière orientale d’Israël est difficile à défendre en raison de sa structure géostratégique, à savoir sa “taille étroite” de 12 kilomètres.
  • Le centre d’Israël, qui est sa zone urbaine la plus densément peuplée, n’a pas de profondeur.
  • Une attaque militaire ou terroriste contre Israël depuis l’est exposerait non seulement la majeure partie de la population, mais aussi les principales installations stratégiques (militaires, industrielles et civiles) à une menace sans précédent.
  • De plus, la vallée du Jourdain n’a pratiquement pas de population palestinienne, ce qui signifie que l’application de la souveraineté israélienne n’entraînerait pas “l’annexion” des Palestiniens.
  • Comme l’a rapporté le Jerusalem Post, Netanyahou a assuré que “les Palestiniens [conserveraient] une totale liberté de mouvement dans toute la Cisjordanie”.

Les colonies palestiniennes illégales

Alors que certains dénoncent la souveraineté israélienne sur la vallée du Jourdain, ils ignorent les violations du droit international par les Palestiniens comme s’ils n’avaient pas à en tenir compte, comme s’ils étaient propriétaires de ces terres disputées.

  • Les Palestiniens continuent de construire des colonies illégales dans la zone C de Judée Samarie.
  • Les Accords d’Oslo stipulent qu’aucune construction ne peut avoir lieu dans la zone C sans l’accord de l’administration civile israélienne.
  • Ces constructions ne sont pas faites au hasard, et elles sont souvent créées à des endroits stratégiques :
    • soit à proximité de villages juifs,
    • soit dans les réserves militaires des Forces de défense israéliennes,
    • ou dans les réserves naturelles israéliennes.
  • Il n’y a pas de coordination avec les autorités israéliennes pour atténuer l’impact environnemental ou discuter de l’allocation des ressources naturelles.
  • Pour noircir encore le tableau, l’Union européenne continue à financer certains de ces projets de construction illégales, ce que beaucoup interprètent comme une vengeance ultime d’Européens nostalgiques qui voudraient achever l’extermination des juifs.
  • Le “Programme de développement de la zone C de l’Union européenne”, avec un engagement de 300 millions d’euros pour cette seule année, est totalement illégal, et Israël est dans son bon droit de détruire tout ce que les Européens construisent.

Contre Israël, le droit international, pour les Palestiniens, le droit de le violer

Pas plus tard que la semaine dernière, l’Autorité palestinienne (AP) a annoncé qu’elle traiterait toute la Cisjordanie, y compris la zone C, comme s’il s’agissait de la zone A, la zone actuellement sous le contrôle de l’AP.

Cette décision unilatérale et illégale se traduit par la délivrance de divers permis de construire dans la zone C au mépris direct de l’administration civile israélienne.

Et bien-sûr, il n’y a pas eu d’indignation à l’égard de cette décision illégale de l’AP, qui prétend maintenant exercer les pouvoirs gouvernementaux sur les régions que les Accords d’Oslo attribuaient auparavant à Israël pour la sécurité et le contrôle administratif.

D’une certaine manière, la promesse de la vallée du Jourdain représente un geste qui fera reculer les activités illégales de l’Autorité palestinienne dans la zone C.

Comme ni l’UE ni l’ONU n’ont dit une seule chose négative au sujet des activités de construction illégales de l’AP dans la zone C, c’est à Israël de le faire. Et il est temps.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

Inspiré d’un article paru dans le Federalist.

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