Publié par Michel Onfray le 23 septembre 2019

Prolégomènes à la guerre civile

Peu avant les dernières élections présidentielles j’ai publié un ouvrage intitulé Décoloniser les provinces. La presse a fait un silence total sur ce livre. Il ne m’a valu aucune invitation à la radio ou à la télévision. C’était pourtant un projet et un programme politique libertaire, girondin, populaire. Pour le dire en un seul mot: un projet proudhonien.

J’ai l’habitude…

Les médias souhaitent me cantonner dans le registre polémique et font tout pour qu’il en soit ainsi: affirmer que Freud a menti en disant dans des textes théoriques que la psychanalyse soignait alors qu’il avouait le contraire dans sa correspondance? Polémique. Dire que Moïse n’a peut être pas ouvert la mer en deux afin de laisser passer son peuple avant de la refermer derrière lui, dire que Jésus n’est peut-être pas mort et ressuscité le troisième jour avant de s’asseoir à la droite de Dieu son père, dire que Mahomet n’a peut-être pas effectué le voyage de la Palestine à l’Arabie à cheval dans le ciel? Polémique. Dire que Sade n’a pas été le premier féministe républicain mais le dernier penseur féodal? Polémique. Dire que Sartre a écrit dans un journal collaborationniste pendant l’occupation et que, pistonné par lui, Beauvoir a travaillé à Radio-Vichy ? Polémique. Dire qu’Alain a écrit dans son Journal du bien d’Hitler et du mal du général de Gaulle? Polémique. Dire que Macron a tort de cautionner un doigt d’honneur? Polémique. Dire que Greta Thunberg est manipulée par les tenants du capitalisme vert? Polémique… Car il faut souscrire aux mythologies, aux fables, aux légendes, aux fictions du moment sous peine de pilori médiatique et d’ordures déversées sur les réseaux dits sociaux. Quand j’ai publié un livre de cinq cents pages pour Camus (L’Ordre libartraire), la presse et la rumeur – deux mots pour un même monde – en ont même fait un livre contre Sartre parce que j’y rappelais sur quelques pages le compagnonnage du philosophe avec l’occupant nazi et avec les totalitarismes marxistes-léninistes, des informations indispensables pour expliquer et comprendre la réception de L’Homme révolté.

Ai je publié une dizaine de recueils de poésie ? Une douzaine de livres sur des peintres? Une contre-histoire de la philosophie en onze volumes parus – il en reste un à paraître – qui sont autant de textes en faveur d’une trentaine de philosophes oubliés ? Autrement dit: une trentaine de livres positifs? La collection Bouquins chez Robert Laffont vient-elle de réunir en un seul gros volume une quinzaine de mes textes esthétiques, qui sont autant d’éloges, de célébrations, de déclarations d’amour intellectuel pour des artistes vivants – Adami et Ernest Pignon-Ernest, Combas et Pasquier, Fromanger et Bettina Rheims, Garouste et Pollès – ou depuis hélas morts comme Aillaud, Willy Ronis ou Velikovic ? Aucun écho: les 1500 pages positives de La Danse des simulacres, c’est quantité négligeable. Or, qu’on me donne le nom d’un philosophe contemporain qui aurait publié autant de textes en faveur d’artistes vivants (ajoutons y les compositeurs Tanguy ou Dusapin, les écrivains Bobin et Houellebecq – auquel j’ai consacré un livre dont on n’a pas plus parlé: Miroir du nihilisme… ): on n’en trouvera pas.

Ai-je créé et animé une université populaire à Caen, une université populaire du goût à Argentan, et ce pendant des années, bénévolement? Des artistes, des écrivains, des peintres, des cuisiniers étoilés, des artistes, des viticulteurs, des cinéastes y sont-ils venus, eux aussi gratuitement, rencontrer des gens simples et modestes sous un chapiteau installé à demeure dans une sous-préfecture? Ça n’est pas une information. Mes cours étaient ils suivis par plus de mille personnes? Ça n’est pas une information. Les podcasts sur France-Culture atteignaient-ils le million ? Ça n’est pas une information… Suis-je mis à la porte de France-Culture pour des raisons politiques ? Ça n’est pas une information. Suis-je habilement évincé par le maire de la ville dans laquelle j’habite? Ça n’est toujours pas une information.

En revanche, quand Raël me nomme Prêtre Honoraire de sa secte de débiles sans mon accord, bien sûr, c’est une information dont on fait les gorges chaudes au journal du soir de France-Inter le jour même et dans le restant de la presse dans la foulée. Mais silence quand je le traite “d’abruti local” en répondant à des questions à l’issue d’une conférence à Châlons-en-Champagne et qu’il me traîne au tribunal pour ce fait: on n’entend plus France-Inter… Quand j’écris un texte où je le traite de “crétin sidéral”, les mêmes médias restent muets.

Publié-je un texte de 12.000 signes sur les conditions d’un doigt d’honneur auquel consent avec une jubilation non feinte un président de la République qui se réclame de Jupiter & du général de Gaulle en même temps ? Ma thèse étant que ce président de la République montre ici qu’il socratise le peuple français avec jubilation. On me transforme en sale type qui recourt à la scatologie: je commente un geste scatologique, mais c’est moi qui suis scatologique!  M’installant sur le terrain, choisi par le président de la République lui-même, d’un geste obscène qui renvoie explicitement à la coprophilie, je file la métaphore pour expliquer que, si on élargit à ses quatre autres doigts, le président recourt à cette tétralogie de pals miniatures en mentant sur la déclaration de son patrimoine : un doigt ; en dissimulant l’usage privé qu’il fit des deniers publics pour préparer sa campagne présidentielle : deux doigts; en levant des fonds à Las Vegas sans appel d’offre avec Muriel Pénicaud devenue ministre depuis: trois doigts; en couvrant  outrageusement Alexandre Benalla pour les affaires que l’on sait: quatre doigts; en laissant sa communication à une Mimi assez peu recommandable si l’on en croit sa biographie qui oscille braquage et police: cinq doigts – me voilà désormais avec un Macron à six doigts si l’on compte le médius antillais. Mais la rumeur aveugle et sourde, anonyme et sale qui fait la loi aussi bien sur les réseaux asociaux que dans les arrière-boutiques des salles de rédaction, ou bien encore dans les dîners en ville ou les clubs d’influenceurs, fait courir le bruit que j’insulte un homme avec des propos orduriers et scatologiques. Ajoutons à cela que d’autres ont, à cette occasion, joué la carte de l’homophobie – comme si, les demeurés qu’il faut plaindre, la sexualité anale était l’apanage des seuls homosexuels! En quoi ils sont encore bien puceaux…

Publié-je un texte du même calibre sur Greta Thunberg avec pour thèse que cette jeune fille est instrumentalisée par les tenants du capitalisme le plus agressif, le plus violent et le plus cynique au nom de l’écologie ? Dans l’esprit de Voltaire – de même que le précédent texte s’inscrivait dans l’esprit de Rabelais qu’on me pardonnera de préférer à Cyril Hannouna -, je moque ceux des journalistes qui signalent en marchant sur des œufs que la jeune fille est autiste, il faut le dire, sans le dire, tout le disant. Je stigmatise ici en souriant la sophistique et le jésuitisme des tenants du politiquement correct, journalistes en tête, suivis de près par la génération décérébrée fabriquée par plusieurs décennies d’école libérale, qui affirment que le handicap n’existe pas, mais que la référence au handicap, bien qu’il n’existe pas, est stigmatisante. Les mêmes décrètent l’inexistence des races au nom de l’antiracisme – mais à quoi peuvent bien ressembler racisme et antiracisme si les races n’existent pas ? Le footballeur Lilian Thuram vient d’ailleurs de prouver qu’elles existent en affirmant que tous les Blancs étaient racistes… Je parle de son physique inexpressif en disant qu’il annonce le cyborg que l’idéologie dominante du moment nous propose comme horizon ontologique, on m’accable: or, soit j’ai tort de parler de son physique inexpressif, et je me suis trompé, il est expressif – j’attends alors avec curiosité qu’on me le prouve; soit j’ai raison, et le physique d’une icône planétaire n’échappe pas à l’exercice de la raison raisonnable et raisonnante. Où est passée la France qui se disait massivement “Charlie” il y a peu et qui n’accepte pas qu’on pense le visage d’une image pieuse de notre époque, tout en exigeant la dévotion et l’agenouillement en lieu et place de l’exercice de la raison? N’est-ce pas le retour des catégories de pensée du moyen-âge ? A-t-on le droit de ne pas rouler ainsi en marche arrière, tout en se présentant comme progressiste, bien sûr, et préférer rouler en marche avant en préférant un passé plus récent: celui de la philosophie des Lumières par exemple ?

Publié-je un texte de la même longueur sur Yann Moix avec pour thèse qu’on peut ne pas sombrer dans la moraline qui oblige à choisir entre pour ou contre Yann Moix pour lui préférer la question généalogique, et philosophique, du pourquoi Yann Moix est-il ce qu’il est et comment l’est-il devenu? Me voilà tombant le masque et révélant que, finalement, je cache bien mon jeu depuis des années et que je suis bel et bien du côté de Saint-Germain-des-Prés, du monde du show-biz, un habitué des nuits de Paris, un vendu du VI° arrondissement, un stipendié du système, un copain de BHL et de sa clique! Toute ma vie, tout mon travail, tout ce que j’ai fait, tous mes livres, tous mes articles, toutes mes interventions, toutes mes initiatives, vingt ans dans un lycée technique de province, une vie de soixante années en Normandie, des initiatives locales et des universités populaires gratuites et bénévoles depuis plus d’un quart de siècle sans Paris, loin de Paris, contre Paris, malgré Paris: tout ça compte pour rien du tout…

Ce texte sur Yann Moix n’était pas un texte pour ou contre lui, mais un texte qui proposait la généalogie d’un tempérament d’artiste, à savoir un tempérament sadomasochiste – ceci dit sans jugement de valeur. Voilà pourquoi je suis contre Proust et pour Sainte-Beuve en affirmant qu’une œuvre n’a de sens que par celui qui la produit qui s’explique, lui, par une biographie. C’était la thèse de mon article: souvent l’enfant frappé devient un adulte frappeur. Qu’y avait-il là de coupable pour un penseur avec cette idée somme toute relativement courante sous sa formule tout enfant frappé devient un adulte frappeur sinon tout adulte frappeur fut un enfant frappé ce qui, convenons-en, n’est pas exactement ce que je dis…

Dernier avatar en date, la réponse à une question posée par l’un des thuriféraires d’Asselineau qui guettait son moment médiatique dans la salle – ma conférence était diffusée en direct sur le net. Ma thèse a été que je souscrivais à son analyse critique de l’Etat maastrichtien. Je ne sais qui est cet homme, ce que sont ses réseaux, ce que sont ses finances, d’où elles viennent , mais, comme on voit des affiches de ce monsieur partout, que ses militants s’agitent urbi et orbi, que je ne fais pas trois intervention publiques sans qu’au cours de l’une d’entre elles l’un de ses sectaires me questionne sur ce que je pense de lui, j’ai un jour regardé un entretien d’une heure qu’il a donné à Natacha Polony puis j’ai fait savoir à Bordeaux, dans la librairie de mon ami Denis Mollat, que ses thèses critiques sur l’Europe maastrichtienne était très intéressantes, très documentées, très chiffrées, très techniques – ce que je confirme… Il suffisait pour qu’Asselineau m’instrumentalise: il a donc  annoncé que je le soutenais – en tout et sur tout si l’on en croyait le titre – et que la presse, gourmande et réjouie, fasse ses choux gras de cette récupération: j’en étais, je l’avais dit…

Avais-je prévu la chose et, de façon ironique, un sourire sur la vidéo témoigne, parlé d’un outing qui serait évidemment repris en boucle par Asselineau – avais je tort ? La suite a montré que non…- c’était trop tard: les réseaux asociaux affirmaient que c’en était fait, l’extrême droite et l’extrême gauche étaient réunies en ma personne, les rouge-bruns étaient à la manœuvre, Onfray était bel et bien un fasciste – après avoir été la veille un ami de BHL lors de l’affaire Moix…

Résumons nous : j’écris un texte sur Macron dont la thèse est que ce président de la république socratise le peuple français avec une jubilation non feinte ; pour ce faire je file une métaphore scatologique initiée par le président de la république lui même, en personne, confirmée par ses services de communication quelques jours plus tard après que la photo eut fait le buzz, et ce pour lister cinq occasions dans lesquelles Macron incarne cette logique que je dirai digitale. Résultat de la cabale ? On évite le sujet véritable – dénoncer les pratiques d’un homme hors la loi –  pour ne plus discourir que sur un geste qu’on me reproche, bien qu’il ait a été celui d’Emmanuel Macron.

J’écris un texte sur Greta Thunberg dont la thèse est que cette jeune fille est instrumentalisée par les tenants du capitalisme le plus agressif. C’est une icône. Or, l’athée que je suis en tout, y compris sur le terrain social et politique, ne saurait souscrire aux logiques grégaires et religieuses, dévotes et pieuses, illuminées et inspirées, sans analyser la figure, l’allure, la personne, le style, le look de cette prophétesse d’une religion nouvelle

Résultat des courses ? On évite une fois encore le sujet véritable – dénoncer l’un des masques du capitalisme planétaire – pour ne plus jouir que des insultes concentrées sur ce que j’aurais dit de son visage et de sa souffrance. Or, si j’en crois la définition du dictionnaire plus que le gloubiboulga de la voix anonyme des réseaux asociaux, l’autisme se définit ainsi : “détachement de la réalité extérieure accompagné d’une vie intérieur intense”, c’est Le Robert qui parle. Sauf à croire que “le détachement de la réalité extérieure” est la meilleure façon d’avoir du monde extérieur la meilleure perception, on est en droit, quand on est philosophe, mais pas seulement, de revendiquer le doute – sauf à ce que la vertu cartésienne par excellence soit déclarée crime contre l’humanité.

J’écris un texte sur Yann Moix dont la thèse est que l’auteur, enfant frappé il est devenu adulte frappeur, ce qui ne valait ni effacement de la triple faute antisémite, négationniste, révisionniste, mais se proposait de les expliquer et de les comprendre sans les excuser. Qu’est-ce donc d’autre que le travail du philosophe ? Qu’on se souvienne de l’invitation spinoziste à ne pas rire, à ne pas pleurer, mais à comprendre. J’étais coupable de tous les maux, y compris celui d’être l’ami des amis de l’ennemi public numéro un du jour. Résultat de la magouille ? On évite une fois de plus le sujet véritable – préférer une civilisation de  l’intelligence des choses à une culture de la guerre civile – pour criminaliser un homme, un livre et une oeuvre sans essayer de connaître les ressorts de cette personne, sans avoir lu ce livre dont tout le monde parle sans l’avoir ouvert, et en ignorant une œuvre faite d’une vingtaine de livres. J’ai été moi-même la cible de Yann Moix chez Ruquier, c’est visible sur YouTube, il n’est jamais venu chez moi, je ne suis jamais allé chez lui, nous n’avons jamais ni déjeuné ni dîné ensemble, nous ne nous sommes jamais croisés chez Grasset qui fut un temps notre éditeur commun: avec ce texte, j’ai juste voulu comprendre un homme. Était-ce coupable de ne pas frapper un homme à terre ? Il semble que oui…

J’ai prononcé quelques mots en disant que je souscrivais à l’analyse critique faite de l’Etat maastrichtien par François Asselineau. Opportuniste comme un homme politique, ce dernier a instrumentalisé ce propos, n’a pas cherché à me joindre, ni lui ni personne de sa bande, et s’est empressé de rédiger un texte de pur et simple arraisonnement de ce que je suis à ce qu’il fait. Comme un seul homme, sans avoir entendu mon propos, on m’a couvert de la boue qui recouvre Asselineau qui le mérite sur un certain nombre de sujets – complotisme, antisémitisme entre autres. Résultat ? On passe à côté du sujet véritable – une critique de l’Europe maastrichtienne existe et peut être bien faite – pour m’assimiler aux crétins qui ont vu la main de je ne sais qui derrière le 11 septembre ou qui estiment que les Juifs jouent un rôle obscur ici ou là.

Quelles leçons faut-il tirer de tout cela ? Qu’on ne saurait s’opposer à la politique maastrichtienne ni à son représentant emblématique et son acteur le plus en vue: Emmanuel Macron; qu’on ne saurait relever que plusieurs chefs d’accusation concernant cet homme mériteraient le souci d’une justice qu’on voit plus prompte sur d’autres dossiers – idem avec la presse bien timorée sur ces mêmes sujets;  qu’on interdit de réfléchir aux intérêts capitalistes planétaires cachés derrière l’instrumentalisation d’une jeune fille de seize ans transformée en idole des jeunes; qu’on ne saurait vouloir chercher à comprendre alors que nous vivons dans un monde orwellien qui a déclaré la mort de tout esprit critique et nous laisse le choix entre aduler ou détruire, célébrer ou meurtrir – une “pensée” binaire très utile quand il s’agit d’un second tour de présidentielles; qu’on doit souscrire à cette logique binaire qui fait fi de la réflexion, du doute, de l’analyse, de l’explication, de la réflexion, du scepticisme, de la démonstration, du débat, de la précision, de l’argumentation, car un “like” ou un “nique” ne sauraient constituer l’alpha et l’oméga de toute pensée critique – progressistes contre populistes, humanistes contre nationalistes, camp du mal contre camp du bien, in fine Macron opposé à Le Pen sur le principe Klaus Barbie versus Jean Moulin…; dernière leçon: qu’on ne saurait souscrire à la qualité d’une analyse critique de l’Europe maastrichtienne sans être assimilé à des complotistes, à des antisémites et à la lie de l’humanité.

Avant de finir, je voudrais préciser que la formule  hélas galvaudée du sage qui montre la lune et de l’imbécile qui regarde le doigt fonctionne ici à plein régime: la lune ce fut Macron et sa politique, le doigt ce fut… le doigt d’honneur et la scatologie; la lune c’était l’usage cynique d’une jeune fille pour porter le message planétaire du capitalisme vert, le doigt c’était son visage et son autisme; la lune ce fut l’analyse de la psyché sadomasochiste d’un homme pour expliquer ses faits et gestes, ses mots et ses livres, ses comportements et son œuvre, le doigt c’était un prétendu compagnonnage avec les antisémites tout aussi bien qu’avec BHL, avec les négationnistes et en même temps avec Saint-Germain-des-Prés; la lune ce fut l’aval donné à une analyse critique de l’Europe de Maastricht, le doigt, c’était ma conversion à toutes les thèses de cet homme, mon soutien à son parti et à sa personne et, in fine, l’aveu que je souscrivais à ses thèses les plus délirantes.

Leçon de ces leçons: dans Théorie de la dictature, une lecture d’Orwell, je montre comment on peut définir la dictature d’un type nouveau qui s’installe en France. Parmi de multiples signes: ruiner la vie personnelle, uniformiser l’opinion, dénoncer la crime par la pensée, appauvrir la langue, enseigner l’idéologie, instrumentaliser la presse, répandre de fausses nouvelles, propager la haine, créer des ennemis, psychiatriser la pensée critique, formater les enfants. Qui pourra prétendre que nous n’y sommes pas ?

Un dernier mot: ces quelques minutes consacrées à dire que j’appréciais la critique de l’Etat maastrichtien faite par Asselineau ont été montées en épingle par les réseaux sociaux et la presse afin de montrer qu’il s’agissait de l’aveu de mon ralliement à la totalité de cet homme et à l’entièreté de sa pensée. Elles sont extraites d’une rencontre de deux heures au cours de laquelle j’ai annoncé la reprise d’une nouvelle formule de l’Université populaire sous une forme nomade, donc itinéraire, provinciale, en relation avec les libraires. Quelle bonne aubaine que cette polémique ! Elle avait en effet le double avantage de (faire) parler de moi pour me salir sans parler de moi pour annoncer la nouvelle du retour de l’UP – lieu de résistance à l’orwelisation du monde par Macron et les siens. Le sage montrait une formule de résistance antilibérale, les imbéciles ont regardé Asselineau.

Il reste du travail à faire ! L’UP nomade s’avère plus que jamais nécessaire…

Reproduction interdite, publié avec l’aimable autorisation de michelonfray.com

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