Publié par Gilles William Goldnadel le 23 septembre 2019

Invité à l’Université de rentrée de la Manif pour tous et à la Convention de la droite, l’avocat Gilles-William Goldnadel explique pourquoi il a choisi de s’y rendre. S’il ne partage pas toutes les idées des organisateurs de ces deux événements, il défend la liberté d’expression.

J’aimerais dire cette semaine les raisons qui ont fait et feront que je suis allé samedi à l’université de rentrée de la Manif pour tous centrée sur la PMA et que j’irai samedi à la Convention de la droite. En fait, et en profondeur, elles sont une: le refus du mépris.

C’est la question du père et l’identification à celui-ci qui est matricielle dans le débat sur la PMA.

Bien sûr que je suis contre la PMA. Quand j’écris bien sûr, je veux dire naturellement. Et dans naturellement, il y a nature. Étrange que certains défenseurs gouvernementaux de la nature, ceux qui vitupèrent, parfois avec raison, les ravages de la technique, qui érigent comme principe celui de précaution, soient moins précautionneux pour l’environnement familial.

Évidemment, l’amour sentimental et charnel entre deux femmes n’a rien de contre nature. Pour être minoritaire, il est fort répandu. C’est la conception d’un enfant par deux femmes qui est contre nature et résulte des avancées d’une technique qu’il n’est pas défendu de croire de Prométhée.

En tout état cause, quand bien même il n’est pas interdit de contrarier par moments la nature cruelle, ce prétendu droit à l’enfant n’a rien de naturel.

Le député En Marche, Jean-Louis Touraine, rapporteur de la loi, a trouvé le moyen de déclarer qu’il n’existait pas «un droit à l’enfant d’avoir un père». On ne peut davantage ici opposer aussi légèrement la tradition naturelle à l’idéologie progressiste. Dans ce cadre effrayant d’être autant déstructurant, on n’oubliera pas de citer cette phrase culte de notre ministre de la justice, jamais à court de perles: «nous créons un mode de filiation qui est totalement déconnecté de la vraisemblance biologique.».

Je n’accepte pas le mépris médiatique qu’inspirent La Manif pour tous et ses membres au camp du Bien autoproclamé.

Chacun aura compris, que c’est la question du père et l’identification à celui-ci qui est matricielle dans ce débat de psychologie sans certitudes. Dès lors, les réserves bienvenues de l’Académie nationale de Médecine auraient pu peut-être arriver plus prestement. Mais ce ne sont pas ces raisons de fond qui m’ont fait accepter l’invitation de la Manif pour tous, n’ayant pas compétence particulière et légitime sur cette angoissante question. Je m’y suis rendu parce que je n’accepte pas le mépris médiatique qu’inspirent cette association et ses membres au camp du Bien autoproclamé.

J’ai encore en mémoire les imprécations de ce dernier les taxant d’homophobie sous prétexte qu’ils s’opposaient au mariage homosexuel. Comme au demeurant, et à tort ou raison, de nombreux homosexuels non communautaristes. Pour leur mener un procès en sorcellerie dans les règles de l’Inquisition, on se contentait de picorer ici ou là une injure isolée venue d’on ne sait où. La même technique de l’amalgame a été utilisée pour taxer le mouvement des «gilets jaunes» d’antisémite. J’ai plutôt le souvenir de manifestants matraqués à côté de leurs enfants, sans que pour autant le chœur des indignés permanents de la violence policière ne s’en émeuve particulièrement.

Mais c’est surtout la sortie de «l’humoriste» de service public Sophia Aram, ralliant les prénoms démodés du vieux pays, Ludovine et Albéric, qui me fit définitivement comprendre de quelle farine était composé le mépris qui les vise. Tout le monde évidemment ne peut s’appeler Aram ou Goldnadel. Raison pour laquelle, je me faisais devoir d’être dimanche parmi eux.

Mon imagination est en effet impuissante à décrire la réaction du bon camp au cas où un humoriste d’État viendrait, par hypothèse aussi invraisemblable que condamnable, railler Mohamed ou Mokhtar pour leurs prénoms. C’est pour les mêmes raisons de principe que je serai samedi avec les gens de droite, parmi lesquels une certaine Marion Maréchal.

La plupart des participants de la Convention de la droite ont été traités par le camp du Bien comme des pestiférés.

Sur le fond, on remarquera que la plupart des participants considèrent, et depuis longtemps, l’immigration de masse et hors loi comme un danger existentiel pour la France, les Français et leur identité. C’est sans doute pourquoi ils ont été traités par le camp du Bien comme des pestiférés. Les déclarations récentes du Président de la République, devraient être de nature à mettre quelque baume sur leurs pustules et les faire sortir de leur ghetto.

Voilà en effet un souverain thaumaturge qui guérit les écrouelles. Il y a peu, les populistes étaient tenus par lui pour lépreux. Ce sont à présent les bourgeois de son camp, insensibles aux malheurs des indigènes des quartiers exogènes, qui sont montrés du doigt par un étrange roi au discours frappé de sincérité duale et de schizophrénie politique. Tel jour le mâle blanc est interdit de rapport dans les banlieues et il n’y a point de culture française, tel jour les deux redeviennent espèces protégées. Allez donc comprendre.

Quoi qu’il en soit, ayant toujours refusé ce chantage à l’union obscène entre une droite et son extrême dont la frontière était tracée par le maître chanteur, tandis que l’union des gauches avec un parti communiste continuant de révérer Castro était bénie, je me rendrai avec plaisir et par principe à cette Convention.

Je n’ai pas oublié non plus qu’au début de l’été un Président du Sénat interdisait à certains de dîner avec une certaine demoiselle. Je dîne et conventionne avec qui me plaît. Et avec gourmandise lorsque cela déplaît.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Gilles-William Goldnadel. Publié dans Figaro Vox.

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