Publié par Dreuz Info le 26 septembre 2019

Les élèves méprisent chaque année plus l’école, n’ont pas de bases, bloquent par cœur ou trichent, chahutent au point que les paroles du professeur deviennent inaudibles…

Aimant mes élèves, je rêve d’un enseignement respectant la
nature humaine… enseignement utile à l’avenir de nos pays !

Il y a 2.500 ans, Platon, un des plus grands philosophes de tous les temps, a observé que l’émulation – dans le cadre d’une bonne éducation, d’un bon enseignement – pouvait faire dériver l’agressivité naturelle des jeunes vers l’ambition de se surpasser, de surmonter des épreuves difficiles. L’émulation participe de la vie adulte et l’enfant doit s’y entraîner pour devenir un membre efficace, digne, de sa société.

L’émulation est interdite dans nos écoles. Les écoles sont devenues des garderies où la bienveillance, l’égalité et donc l’indifférence pour les prestations individuelles sont la règle. (1) Beaucoup d’entreprises se plaignent du résultat de cet enseignement qui handicape leur fonctionnement . Et on peut se demander s’il ne serait pas utile de s’inspirer du système suisse.

Les parents d’Adrien – 13 ans – s’installent en Suisse. Il vient de passer l’examen d’entrée d’une école genevoise. Ce n’était pas brillant – il a l’excuse de venir du système français – et on lui a expliqué qu’il était «au niveau 1» de sa classe, qu’il pourra arriver au niveau 2 et puis 3 s’il fait les efforts nécessaires. Adrien est bien décidé à progresser.

Observons qu’en Suisse la sélection pour une filière d’enseignement se fait très tôt – juste après l’école primaire – et que de multiples passerelles permettent de bifurquer en cours de route. Le jeune motivé qui se découvre don et ambition peut donc à tout âge décider de changer de voie. Il lui faudra du courage, l’émulation l’aidera et, quelles que soient les études suivies, il sait qu’il sera respecté : il n’est pas question en Suisse de la chute cran par cran si pénible en Belgique. Toutes les études demandent de vraies compétences (2), du vrai travail et toutes sont estimées car utiles au pays, toutes assurent la dignité de celui qui les a réussies.

En Suisse, on peut envisager un apprentissage après l’obtention de la «maturité gymnasiale» (l’enseignement général en Belgique) comme on peut envisager des études supérieures après l’apprentissage. Des contrôles sont prévus et on ne risque pas de voir des étudiants rater trois fois de suite la même année parce qu’ils ont cru – ayant réussi les études secondaires – être capables de «tout» réussir. Cette souplesse est remarquable et réussit à la Suisse.

En Belgique, on a décidé de regrouper tous les élèves commençant le secondaire dans un «tronc commun» identique (3), lit de Procuste des dons des élèves, avant de leur permettre de faire un choix, choix qui les liera pour le reste de la vie s’ils ne «tombent» pas en cours de route. Ajoutons que la formation professionnelle en Suisse se fait d’office en milieu professionnel alors qu’en Wallonie le CEFA est réservé à ceux qui ont d’abord « tout raté » à l’école : valorisant !! Quelle différence avec la Suisse où les élèves sont regroupés selon leurs capacités, où ils peuvent se développer, évoluer… changer de canton si cela apporte un avantage : en Suisse l’émulation existe même entre cantons qui organisent librement leur enseignement…

Terminons par une observation générale : en Suisse règne la discipline, discipline acceptée, renforcée par l’émulation . Certains diront que la Suisse n’est pas la Belgique et j’ose répondre : la Belgique a connu la discipline, l’émulation, la dignité – la renommée internationale pour ses techniciens ! – et il n’y a vraiment pas de raison à l’existence de « garderies » qui préparent les jeunes à devenir des adultes frustrés, adultes incités à la facilité, à la tricherie, et comprenant trop bien qu’ils ne sont pas ce qu’ils auraient pu devenir.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Mia Vossen pour Dreuz.info.

(1) Des écoles, comme l’Ecole du Dialogue de John Rizzo, obtiennent des résultats remarquables : chacun peut et doit montrer de quoi il est capable.

(2) Pas de cours « de haut niveau » pour montrer que « tout le monde est capable », cours inutiles que souvent même le prof ne comprend pas….

(3) Tronc commun qui permet un maximum d’économies sous prétexte d’enseignement démocratique… « Le lit de Procuste » était le lit où ce personnage grec mythique couchait ses victimes : celui qui était plus long que le lit était raccourci, celui qui était plus petit était étiré…

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