
Bernardino est né en 1380 dans une famille noble de Toscane. Son père est alors le premier magistrat de la ville de Sienne. Orphelin à 6 ans, il est élevé par ses oncle et tante. Intelligent, il entre très jeune à l’université de Sienne, où il étudie le droit et la théologie. A l’âge de 17 ans, alors que la peste gagne la région et fait de nombreuses victimes, il n’hésite pas à apporter des soins aux malades et convainc une équipe d’amis de le rejoindre à l’hôpital Santa Maria della Scala.
En 1400, devant son dévouement et son active compassion, c’est la direction de tout l’hôpital qui lui est confiée. Bernardino ne pense qu’aux besoins des autres, dans l’esprit de François d’Assise. C’est pourquoi il entre chez les franciscains et est ordonné prêtre à 23 ans.
Sa vénération de la Vierge Marie ne le détourne pas de la mission rédemptrice du Christ. C’est ainsi qu’il lance la dévotion au Saint Nom de Jésus, qui signifie « Dieu sauve », avec un emblème solaire au centre duquel les lettres IHS rappellent « Jésus sauveur des hommes ».
C’est dans la perspective de sauver des êtres en difficulté et en perdition que Bernardino se consacre à la prédication, en utilisant un langage populaire et des images parlantes à tous. Il est convaincu de la centralité de la Parole de Dieu et il en développe les implications quotidiennes avec enthousiasme. Les églises deviennent trop petites pour contenir la foule de ses auditeurs, et il parle devant des milliers de personnes rassemblées sur les places publiques des villes et villages.
Cette mission lui semble si importante qu’il déclare : « il vaut mieux manquer une assistance à la messe que l’écoute de la prédication ! ». Partout où il passe, il incite à des changements de comportements, et les responsables des cités en arrivent à décréter des réformes de législation pour en faciliter la concrétisation dans la vie du peuple.
Réformateur, Bernardino est nommé en 1438 Vicaire de l’Ordre franciscain où il opère des modifications dans le mode de vie des frères. Il envoie aussi des missionnaires en Orient dans le but de réconcilier les chrétiens séparés. Mais il s’attaque également aux injustices locales qui touchent les pauvres, et il publie un tractatus concernant l’économie et dénonçant l’usure oppressive de certains notables.
Son action promeut ainsi la moralisation des mœurs dans de nombreuses villes comme Sienne, Pavie, Mantoue, et bien d’autres.
Pourtant, des religieux jaloux lui créent des problèmes en le dénonçant pour hérésie. Il dit : « parle-t-on mal de toi ? Supporte-le avec patience ! » Finalement, après enquête canonique, le pape reconnaît la validité de son enseignement. Bernardino ne craint pas de s’attaquer au culte de fausses reliques. Dans plusieurs églises, des fioles prétendent contenir du lait de la Sainte Vierge. Exaspéré, Bernardin s’écrie : « une centaine de vaches n’en donneraient pas autant ! ».
Mais il dit aussi : « Imitez le bœuf quand il a pâturé. Il rumine, rumine, et ce ruminement lui paraît encore meilleur que de pâturer. Faites de même avec la Parole de Dieu quand vous l’entendez. Ruminez-là beaucoup, et elle vous paraîtra meilleure à ruminer qu’à entendre »
En 1443, le pape Eugène IV lui confie la prédication d’une croisade contre les Turcs qui menacent la chrétienté. Au vu de l’impact considérable de ses charismes, Bernardino est élu évêque, mais il refuse cette charge. Il poursuit donc ses tournées de prédication populaire dans la région de Naples, et atteint par une fièvre maligne, il meurt en 1444 à Aquila.
Après une trajectoire aussi lumineuse, et de nombreux cas de guérison lui ayant été attribués, le pape Nicolas V le donne en exemple de sainteté à toute l’Eglise en 1450. L’Italie le considère comme son plus grand prédicateur.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez, prêtre catholique, commission judéo-catholique de la conférence des évêques suisses et de la fédération suisse des communautés israélites, pour Dreuz.info.