
Le Moyen Orient est en train de devenir un moteur clé de la croissance économique chinoise, ce qui amène Beijing à tenter d’y exercer d’avantage d’influence.
Les médias de masse passent sous silence le fait que , sous prétexte d’aider au développement économique, la Chine de Xi Jinping, en dépit du dogme communiste anti-impérialiste qu’elle prétend défendre, s’affaire discrètement à y développer une puissante sphère d’influence.
Pour les lecteurs de Dreuz, j’ai traduit l’article de Daniel Pipes* paru sur le site du Middle East Forum le 11 septembre et dans le Washington Times le 10 septembre.
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Comment la Chine perturbe le Moyen-Orient
Alors que la Russie en déclin de Vladimir Poutine affiche son pouvoir au Moyen-Orient, la Chine ascendante de Xi Jinping échappe à l’attention qu’elle mérite. Mais le Parti communiste chinois a commencé à investir de l’argent et à gagner de l’influence d’une manière qui a de vastes – et inquiétantes – implications.
«Après des années de passivité relative [Beijing] fait maintenant un effort concerté pour étendre sa présence stratégique et son poids économique au Moyen-Orient », a écrit Ilan Berman, vice-président principal de l’American Foreign Policy Council, dans le numéro actuel du Middle East Quarterly. (Je m’appuie largement sur sa fine analyse dans ce qui suit.) Berman appelle cela à juste titre « l’une des tendances les plus conséquentes de ces dernières années…».
Deux motifs – l’énergie et l’idéologie – expliquent les ambitions régionales de la Chine. Alors que le pays devient plus prospère, sa consommation croissante d’énergie entraîne une dépendance accrue à l’égard des fournisseurs du Moyen-Orient. La Chine importe plus de la moitié de son pétrole brut, dont près de 40 % provient du Moyen-Orient, et cette proportion continue d’augmenter.
Selon Berman, la région « devient rapidement un moteur clé de la croissance économique chinoise », ce qui, à son tour, implique un impératif pour Beijing d’exercer plus d’influence sur ce qui s’y passe.
Au-delà de ce besoin pratique, l’affirmation du pouvoir chinois est devenue une fin en soi depuis que Xi a pris le pouvoir en 2013, conduisant à ce que Berman appelle « une politique étrangère toujours plus agressive et expansionniste ». Il s’agit notamment d’une tentative de domination économique mondiale par le biais de l’initiative Belt and Road (La Nouvelle Route de la Soie**) qui englobe 100 pays.
Au Moyen-Orient, les ambitions du gouvernement chinois au cours des cinq dernières années sont passées de l’achat d’énergie et de la vente d’armes à un implication beaucoup plus active.
Symbole de cette transformation, les investissements annuels de la Chine dans la région il y a dix ans s’élevaient à 1 milliard de dollars. Pourtant, lors d’un forum, récemment, elle a promis 23 milliards de dollars en prêts et en aide au développement.
En août, elle a injecté 1 milliard de dollars rien qu’en Turquie.
Sur le plan militaire, Pékin est devenu l’un des principaux contributeurs aux opérations de maintien de la paix de l’ONU, a envoyé la Marine de l’Armée populaire de libération dans de nombreux ports et a ouvert sa première base régionale à Djibouti en 2015. L’avenir nous réserve sans doute bien d’autres bases militaires chinoises.
Alors que Pékin commence à « modifier la politique et la sécurité dans la région », Berman note « d’énormes conséquences ». En voici trois :
1. Les liens américano-israéliens : Les dirigeants chinois apprécient tellement les prouesses technologiques de l’État juif qu’ils y ont investi 3,2 milliards de dollars au cours du premier semestre de 2019 et qu’on estime maintenant qu’ils contrôlent ou exercent une influence sur un quart de l’industrie technologique israélienne, y compris les entrepreneurs militaires travaillant sur des projets confidentiels avec des entreprises américaines. En fait, la Chine pourrait bientôt remplacer l’Amérique comme la plus grande source d’investissement en Israël, une perspective qui non seulement a « de plus en plus alarmé » Washington, mais qui pourrait nuire à un lien particulièrement étroit et productif, qui dure depuis des décennies.
2. Xinjiang : La répression massive de la Chine contre sa population musulmane, en particulier contre les Ouïghours dans sa province occidentale du Xinjiang, n’obtient qu’un haussement d’épaules collectif de la part des notables musulmans tels que le prince Mohammed bin Salman et le président turc Recep Tayyip Erdoğan. Cet absence d’inquiétude inexcusable diffère considérablement de la colère du monde musulman devant le traitement beaucoup plus modéré d’Israël à l’égard des Palestiniens. Il indique également que la taille, le pouvoir et l’attitude impitoyable de la Chine la rendent libre de réprimer la religion et la culture islamique sur son territoire et peut-être au-delà.
3. La dictature de la haute technologie : Le “modèle chinois” de surveillance, de censure, de contrôle et de répression est devenu un produit d’exportation important. Elle a aussi des implications terribles : la capacité de ChiCom à contrôler tous les aspects de la vie de ses sujets (pensez aux smartphones comme des dispositifs d’espionnage et aux photos de 200 Go) grâce à des technologies innovantes et omniprésentes, renforce considérablement le pouvoir de l’État.
Il n’est donc pas surprenant que ces technologies trouvent un marché favorable au Moyen-Orient. Les entreprises chinoises ont aidé les mollahs iraniens à rester au pouvoir depuis le mouvement vert de 2009.
Elles ont pris le contrôle de la quasi-totalité des télécommunications égyptiennes, donnant au président Abdel Fattah al-Sissi de vastes pouvoirs pour réprimer sa population. Elles sont également très actives au Liban et en Arabie saoudite (et ailleurs aussi, comme en Afrique et en Amérique latine).
Fidèle au dogme communiste anti-impérialiste, Xi nie vigoureusement que son gouvernement cherche à développer une sphère d’influence au Moyen-Orient, proclamant au contraire une intention bénigne de simplement aider au développement économique. C’est du pipeau: non seulement Beijing « détient le pouvoir de modifier les alliances, le discours politique et même les libertés intérieures dans toute la région », comme le dit Berman, mais Xi a bien l’intention d’exploiter ce pouvoir au maximum.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Traduction de Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.
* Daniel Pipes est président du Middle East Forum, basé à Philadelphie.
** La nouvelle route de la soie est à la fois un ensemble de liaisons maritimes et de voies ferroviaires entre la Chine et l’Europe, passant par le Kazakhstan, la Russie, la Biélorussie, la Pologne, l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni. La Nouvelle route de la soie a été dévoilée à l’automne 2013 par le gouvernement chinois est l’une des priorités de la diplomatie chinoise, sous la présidence de Xi Jinping. Cette politique titanesque chinoise de constructions d’infrastructures portuaires, ferroviaires, terrestres dans le bassin méditerranéen, lui permettra de s’approvisionner en matières premières et de se mettre sur le devant de la scène internationale.
Certains pays membres, tout à fait conscients de l’apport économique de ce projet, restent cependant dubitatifs quant à leur autonomie. Ils craignent que l’envolée de leur endettement, les rendent vulnérables à moyen terme, au point de devoir céder leurs infrastructures à la Chine.
Sources :
- https://www.meforum.org/59338/how-china-disrupts-the-middle-east
- https://www.washingtontimes.com/news/2019/sep/10/how-china-disrupts-the-middle-east/
Toutes ces infrastructures sont conçues pour pouvoir transporter du matériel militaire.
Au Tadjikistan ils ont des bases militaires et ont construit des casernes pour les afghans et les soldats chinois dans le corridor de Wakhan qui contrôle la frontière chinoise. Interrogés, ils ne confirment mais répondent évasivement.
pour que les Américains ont perdu la main mise au moyen-orient alors il faut dire bravo a l’incompétence de bill clinton , de W bush et surtout au traître de barack obama donc le Président Trump fait vraiment son possible pour réparer les tords fait par ses prédécesseurs
https://www.foxnews.com/opinion/helen-raleigh-china-lost-trade-war
Helen Raleigh: China has already lost the trade war. Here’s why.
China already lost in the trade war with the U.S. Although you will never hear Chinese authorities, especially President Xi Jinping, admit it as such, the evidence is everywhere and only becoming more compelling by the day.
Reuters recently reported that based on the Chinese government’s own data, China’s economic slowdown has worsened in August, with “growth in industrial production is at its weakest in 17-1/2 years amid spreading pain from a trade war with the United States and softening domestic demand. Retail sales and investment gauges worsened too.” Despite such poor readings, Premier Li Keqiang insists that China is still on track to achieve 6 to 6.5 per cent growth rate this year.
Given the Chinese government’s tendency to present a rosier economic picture to satisfy political goals, most China watchers believe that Li’s statement was an about-face, and that the actual economic situation is much worse.
Researchers at the Brookings Institute estimated that China had inflated its GDP growth rate by close to 2 percent every year between 2008-2016. So in reality, China hasn’t seen a 6 percent growth rate for nearly a decade (someone should send a copy of this to Premier Li). Moreover, the actual size of the Chinese economy was an estimated $10.9 trillion, 18 percent lower than the officially stated $13.4 trillion, as of 2018.
President Donald Trump’s trade tariffs struck the Chinese economy when it was already declining and the effects have been devastating. The tariffs have not only reduced imports from China , but also caused foreign companies to shift their supply chain out of China. Beijing had hoped that its stimulus measures, including tax cuts and easy credits to local governments and big businesses, would reduce or even eliminate anticipated negative impacts on the Chinese economy. However, the latest data are a wakeup call that those stimulus measures were not sufficient enough to absorb the blow from the trade war.
Beijing can’t count on Chinese consumers to stimulate economic growth either because of rising pork prices. Pork is a staple food for Chinese households. Since the trade war began, China had imposed higher tariffs on agricultural products from the U.S., with the tariff on pork rising from 12 to 62 percent. China hoped that causing pain to U.S. farmers would pressure Trump to back off his trade war. That strategy failed spectacularly in two ways. First, while U.S. farmers are suffering and are critical of the trade war, their support for the president is growing. Bloomberg reports that, “about 67 percent of farmers are saying that they’d back Trump for reelection in 2020.”
President Trump’s trade tariffs struck the Chinese economy when it was already declining and the effects have been devastating.
Second, China’s own hog industry is experiencing the worst African swine fever in decades. The government has been criticized for its ineffective measures to stamp out the epidemic. It is estimated that China could lose up to 50 percent of its pig population by the end of 2019. Pork prices have spiked by more than 46 percent so far, and some experts predict the price increase may be over 80 percent by next year. This spike has pushed prices for other types of meat higher as well, increasing inflation pressure to the overall economy. This has hindered Chinese consumers’ willingness and capacity to spend in other areas. Given the pivotal role pork plays in the Chinese diet, the country could potentially experience social unrest if the pork price continues to skyrocket while the supply continues to be sparse.
China exempted U.S. farm products, including soybean and pork, from additional tariffs, effective Sept. 17. This announcement was seen widely as a goodwill gesture ahead of the October trade talks between U.S. and China. But this seems to be a desperate, self-serving measure, because all the other pork exporting countries combined couldn’t fill China’s supply shortage. Simply put, China has a need of pork from the U.S., and its suspension from additional tariffs is, in essence, a tactical and indirect acknowledgment that it won’t be able to sustain this trade fight for much longer.
If China had hoped that it could simply wait until Trump loses the 2020 presidential election to get out of the trade war, it has to think again. At the most recent Democrat presidential debate, not a single candidate proposed to remove the trade tariffs Trump imposed on China. So even if Trump loses, China likely would not get someone friendlier in the White House.
It also doesn’t help that, after Iran attacked Saudi oil facilities this month, oil prices spiked and may stay elevated. Nathaniel Taplin of the Wall Street Journal called China “the biggest loser of rising oil prices,” because it is the world’s largest crude oil importer. A combination of higher oil and food prices will not only increase pressure on an already slowing Chinese economy, but will also make some of China’s go-to stimulus measures, such as the devaluation of its currency, more risky. Ironically, China has poured billions into the Iranian economy through China’s “One Road One Belt” initiative. Chairman Xi probably didn’t expect the Iranian regime to pay him back this way.
The U.S. and China will resume trade talks in October and China will continue to act tough in these negotiations, but its rhetoric won’t hide the fact that China has already lost the trade war.