Publié par Gaia - Dreuz le 2 septembre 2019

Source : Rsf

Reporters sans frontières (RSF) s’alarme d’une nouvelle vague d’arrestations et de convocations de femmes journalistes depuis début août en Iran. Avec dix prisonnières, la République islamique d’Iran est aujourd’hui la plus grande prison du monde pour les femmes journalistes.

« L’Iran, qui comptait déjà parmi les cinq pays détenant le plus de journalistes au monde, possède désormais le triste record du nombre de femmes emprisonnées pour des activités journalistiques, dénonce Reza Moini, responsable du bureau Iran/Afghanistan de RSF. Nous appelons le Rapporteur spécial de l’ONU sur la situation des droits de l’Homme en Iran, Javaid Rehman, à intervenir de toute urgence pour obtenir leur libération et remédier à la situation catastrophique de la liberté de la presse dans le pays. »

RSF dévoile ci-dessous les visages des dix femmes journalistes actuellement emprisonnées en Iran.

  • Noushin Jafari. Le porte-parole du système judiciaire, Gholam Hossein Esmaili, a confirmé le 14 août 2019 la détention de cette photojournaliste. Spécialiste du cinéma et du théâtre, elle avait été arrêtée onze jours plus tôt à son domicile de Téhéran par des agents en civil du Renseignement des gardiens de la révolution, qui ont aussi saisi ses disques durs et des CD. Ce sont des trolls proches des gardiens de la révolution qui ont les premiers révélé l’arrestation de la journaliste et l’accusation portée contre elle : être la propriétaire d’un compte Twitter « insultant les valeurs sacrées de l’islam ». Sa famille est toujours sans nouvelle d’elle et ignore le lieu de sa détention. Ancienne journaliste des pages « arts et littérature » du quotidien Etemad, elle avait été déjà arrêtée pendant 28 jours en février 2010.  Selon ses proches la journaliste est sous la pression du Renseignement des gardiens de la révolution pour faire des aveux forcés.
  • Marzieh Amiri. La 28e chambre du tribunal de la révolution a refusé le 13 août de libérer sous caution cette journaliste du quotidien Shargh. Elle avait été arrêtée le 1er mai à Téhéran, devant le poste de la police des services du Renseignement, alors qu’elle était en train de travailler. Son avocat a déclaré à la presse que sa cliente était accusée de « complot et groupement contre la sécurité nationale », « propagande contre le régime » et « trouble à l’ordre public ». Elle a été condamnée à 10 ans de prison ferme et 148 coups de fouet.
  • Assal Mohammadi. Cette étudiante à l’Université libre islamique et membre de la rédaction du journal étudiant Game, a été renvoyée en prison le 4 août par un tribunal de Téhéran. Arrêtée le 4 décembre 2018, elle avait été libérée après le versement d’une caution de 400 millions de tomans (soit 10 000 euros), mais celle-ci a ensuite été portée à un milliard de tomans (environ 212 000 euros). La journaliste a comparu avec les ouvriers grévistes de Haft-Tappeh Sugarcane, dont elle avait couvert les actions visant à obtenir des hausses de salaire.
  • Sanaz Allahyari et son mari Amir Hossein Mohammadi Far, ses collèguessont eux aussi derrière les barreaux pour avoir couvert cette grève et dénoncé les mauvais traitements des ouvriers emprisonnés.
  • Farangis Mazloom. La mère de Soheil Arabi, lauréat du prix RSF 2017 dans la catégorie journaliste-citoyen, a été arrêtée le 22 juillet 2019 par des agents du ministère des renseignements. Son seule crime est d’informer l’opinion publique sur les conditions de détention de son fils et de protester contre les traitements inhumains et dégradants qui lui sont infligés. 

L’Iran se situe à la 170e place sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse 2019 de Reporters sans frontières.

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