Publié par Jean-Patrick Grumberg le 6 octobre 2019
Pope Francis is moved as he greets Cardinal Sigitas Tamkevicius during a consistory inside St. Peter’s Basilica, at the Vatican, Saturday, Oct. 5, 2019. Pope Francis has chosen 13 men he admires and whose sympathies align with his to become the Catholic Church’s newest cardinals. (AP Photo/Andrew Medichini)

Le Pape François a élu 13 nouveaux cardinaux, qui ont été nommés samedi lors d’une cérémonie spéciale du Vatican. Et pas n’importe quels cardinaux…

Préambule : Comme je suis juif, que Dreuz est un site chrétien, et que je suis libre d’écrire sur Dreuz à peu près tout ce que je veux, il m’est assez facile de parler de l’Eglise catholique, car je n’ai aucun parti pris, et je ne suis pas directement concerné par la direction qu’elle souhaite prendre. Surtout, j’ai un grand respect pour le droit des peuples, des groupes, des personnes, de choisir leur futur. Pour ma part, j’aime trop mon héritage juif pour laisser des coucous “progressistes” le transformer, et Dieu merci, ils se cassent les dents, depuis le début du 20e siècle.

Le pape François a choisi, parmi ce que je découvre des candidats, des hommes qui ont une vision marxiste de la justice sociale, hostile au nationalisme et pour un monde sans frontières, immigrationniste quant aux droits des migrants, et islamophile pour le dialogue avec l’Islam.

Je note qu’avec près de 74 cardinaux, le pape François a maintenant élu plus de la moitié des 108 cardinaux de l’Église catholique. Je n’ai pas étudié le profit de ces 74 nouveaux cardinaux, et je ne m’aventurerai pas à affirmer ce que j’ignore. Mais je peux parler de ce qui s’est produit hier samedi 5 octobre 2019 au Vatican.

Assurer l’avenir “progressiste” de l’Eglise catholique

Les dernières nominations du pape ont une importance considérable.

  • 10 des 13 nouveaux cardinaux sont éligibles pour voter au prochain conclave pontifical.
  • François vient donc d’augmenter la possibilité que le prochain pape suive sa vision politique et sociale.
  • Les ecclésiastiques nommés viennent du monde entier, dont l’Angola, Cuba, la République démocratique du Congo, l’Indonésie et le Maroc, et le magazine Vatican News a indiqué que ces nominations internationales représentent “l’ouverture missionnaire et le caractère universel de l’Église”.

J’aime les mots “ouverture” et “universel”, mais ces mots sont à double tranchant. Ouverture et universel veulent aussi dire s’ouvrir à l’islam, qui lui ne s’ouvre à personne.

Le Souverain Pontife a donné aux cardinaux leurs barrettes rouges dans la Basilique Saint-Pierre et a conclu la cérémonie en rappelant l’importance d’être compatissant et loyal.

Tant d’actes déloyaux de la part des ecclésiastiques naissent de l’absence de compassion et de l’habitude de détourner le regard – l’habitude de l’indifférence”, a déclaré François.

Après la cérémonie, le Pape et ses nouveaux cardinaux ont fait un pèlerinage à travers les jardins du Vatican pour obtenir la bénédiction de son prédécesseur, le Pape Benoît XVI.

L’Eglise de demain épousera les thèses progressistes

Parmi les 13 cardinaux catholiques que le pape François a créés samedi sur la place Saint-Pierre, un nom confirme de façon retentissante la direction dans laquelle le pape François dirige l’Eglise catholique de demain.

Michael Czerny

Il s’agit de Michael Czerny, un jésuite de 73 ans.

  • Né en République tchèque et élevé à Montréal comme défenseur de la justice sociale, Czerny est le seul futur cardinal qui n’était qu’un simple prêtre et pas déjà évêque.

Les jésuites n’acceptent généralement pas de telles nominations, selon José Sanchez des Jésuites du Canada.

Les jésuites font un vœu spécial et n’occupent généralement pas de postes de prestige au sein de l’église, dit Sanchez. Mais cela venait directement du Pape, alors il a accepté.”

Et comme les prêtres sont normalement évêques avant d’être nommés cardinaux, Czerny a été ordonné évêque par le Pape François vendredi lors d’une cérémonie, afin d’être nommé cardinal samedi.

Réchauffement climatique, immigration, et inclusion des LGBT dans l’Église

  • En 2010, Czerny a été sollicité comme “socius” ou conseiller personnel du Cardinal Peter Turkson du Conseil Pontifical Justice et Paix, à Rome.
  • En 2016, le Pape François l’a nommé Sous-secrétaire de la Section des migrants et des réfugiés du nouveau Dicastère pour la promotion du développement humain intégral, dont il rend régulièrement compte au Pape.
  • En 2018, il a été membre du Synode des évêques sur la jeunesse et sera bientôt secrétaire spécial du Synode des évêques de l’Amazonie – cible des attaques sur le réchauffement climatique.
  • Czerny a contribué à l’élaboration de la déclaration du pape François sur les changements climatiques.
  • En 2015, il a travaillé aux côtés du cardinal ghanéen Peter Turkson, conseillant le pape sur l’environnement et, selon des initiés du Vatican, il a pris l’initiative d’écrire Laudato Si, la principale encyclique du pape pour 2015, qui demande une réponse mondiale urgente au changement climatique.
  • Il aurait notamment écrit le fameux “Nous ne pouvons pas rester insensibles”, lorsque le Pape a dénoncé l’indifférence du monde à l’égard des migrants et des réfugiés.

Au cours des dernières années, Czerny a dirigé la section des réfugiés et des immigrants du Vatican, un groupe auquel il s’identifie.

“L’une des conséquences heureuses d’être migrant et de grandir au Canada est de grandir dans une famille multilingue et multiculturelle et d’apprendre une sorte de souplesse et de sympathie”, a-t-il dit.

Des amis disent que dans son rôle de défenseur des migrants, Czerny est devenu de plus en plus proche du pape.

“Quand Francis s’intéressait particulièrement aux réfugiés et aux immigrants, il a fait de Michael sa personne de référence,” dit Peter Hanson, prêtre rédemptoriste canadien et ami de longue date.

Promouvoir la “justice sociale”

“Ceux d’entre nous qui travaillons dans le domaine de la justice sociale ne sont pas censés être sur la bonne voie pour devenir cardinaux”, a déclaré Hanson.

Nous travaillons, comme dirait Francis, en marge. Nous avons l’odeur des moutons sur nous. Nous sommes l’hôpital de campagne. Et ce genre de poste n’a généralement pas de cardinaux.”

Fondateur du Centre jésuite pour la foi et la justice sociale à Toronto en 1979, Czerny a été influencé par la “théologie de la libération”, dirigeant un vaste réseau de groupes religieux et d’activistes sociaux canadiens pour promouvoir la justice pour les pauvres, les marginalisés et les réfugiés pendant les révolutions en Amérique centrale.

Pendant son séjour au Salvador, Czerny a dirigé l’Institut des droits de l’homme de l’université.

Mike Czerny “est” le pape François

Ouvert à “commencer l’écoute” sur l’ordination des femmes et l’inclusion des LGBT dans l’Église

“Si vous voulez savoir qui est Mike Czerny en ce moment, c’est le pape François, dit Hanson.

Le pape François n’a rien changé au dogme, aux règles catholiques. Mais il a tout changé sur le plan pastoral et dans la direction spirituelle.

Mike n’est pas un idéologue, mais quelqu’un qui a construit son approche de la justice sociale en écoutant les pauvres.”

Le jésuite Peter Bisson décrit Czerny comme un progressiste théologiquement fondé, ouvert à la discussion sur des questions controversées telles que l’ordination des femmes et l’inclusion des LGBT dans l’Église, mais qui ne s’écarte pas de la position officielle de l’Église sur ces questions.

Lorsqu’on lui demande s’il est en faveur de l’ordination des femmes, Czerny répond qu’il ne serait pas à l’aise d’articuler l’objectif maintenant, mais qu’il est ouvert à “commencer l’écoute” et précise que la question ne devrait pas être en dehors des sujets de discussion.”

Cette ouverture à “au moins écouter”, dans une église qui, pendant des années, a mis fin aux discussions et à la dissidence dans ses synodes, est un élément clé du profond changement qui se produit dans l’Église catholique sous François, disent les observateurs dont j’ai pu lire les commentaires, sans je l’avoue, connaître leurs éventuels préjugés.

L’abandon de l’application de la doctrine est également la raison d’attaques de factions traditionalistes au sein de l’Eglise. Elles se réunissent à Rome en ce moment pour protester contre le dernier synode sur la forêt tropicale amazonienne. Czerny doit également rédiger le document final, qui pourrait discuter de la possibilité d’ordonner des hommes mariés.

“Quand un pape fait des cardinaux, surtout dans ce pontificat, il cherche des hommes qui embrasseront sa vision de la réforme et de l’élan missionnaire, en tendant la main vers l’extérieur,” dit l’expert du Vatican Robert Mickens.

En choisissant Michael Czerny et les autres, c’est sa façon d’assurer cette vision.”

En tant que cardinal, Czerny est maintenant officiellement engagé dans la mission de François.

Cardinal Ayuso : “j’ai donné ma vie au dialogue interreligieux”

L’évêque espagnol Miguel Angel Ayuso Guixot, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux du Vatican, est l’un des 13 nouveaux cardinaux que le Pape François a créés.

A la tête du Conseil Pontifical en tant que cardinal, il a dit :

J’aurai une occasion plus profonde d’être généreux en donnant ma vie pour servir l’Eglise, en favorisant le dialogue interreligieux”.

C’est un dialogue que le Pape François ne cesse de répéter comme nécessaire pour l’avenir de l’humanité.

L’avenir de l’humanité, a expliqué l’évêque missionnaire combonien, passe par le dialogue interculturel et interreligieux.

Ainsi, tous les efforts seront en continuité avec le patrimoine que l’Église a reçu des pontifes précédents depuis le Concile Vatican II. Ayuso est une consécration dans la promotion du dialogue interreligieux dans l’esprit du Pape François, qui promeut l’amitié et le respect pour chaque personne humaine.

Etrangement, moi qui m’occupe de géopolitique, je constate que les chrétiens sont massacrés en terre d’islam dans l’indifférence de l’Eglise. Il n’y a presque plus de chrétiens à Nazareth, ils ont été chassés par les Arabes palestiniens. Il n’y en a presque plus à Gaza, ils ont été chassés par le Hamas, il n’y en a presque plus en Egypte où ils ont précédé les musulmans, et le “dialogue” ne me semble pas aborder le fait que les musulmans construisent des mosquées en occident tandis que la construction des églises est interdite en Turquie, en Iran, en Arabie saoudite, en Algérie, au Maroc et en Tunisie, entre autres.

Généralement, je n’ai pas l’impression que les responsables musulmans aient jamais engagé de démarche pour le dialogue inter-religieux. Il me semble que le dialogue, s’il est sollicité par une seule partie, ne peut guère avancer, au mieux.

Un dernier mot sur le mensonge de la “justice sociale”

L’expression justice sociale a été sculptée par les catholiques au 18e siècle. Depuis, elle a été détournée par les gauchistes, qu’on appelle aussi progressistes – mais à moins que les toilettes sans genre soient considérées comme le progrès, ils n’apportent que l’éloignement de l’homme de ses racines naturelles.

Le capitalisme n’existe pas

Le mot, le concept, capitalisme, est l’invention d’académiciens et d’intellectuels qui n’ont jamais mis les pieds dans l’univers où s’exerce le capitalisme.

Le capitalisme, je le connais, je l’ai vécu, je suis un capitaliste, et en réalité, c’est un mot qui désigne une chose : la nature de l’homme. L’échange marchand, la création d’entreprise, la création tout court, sont des démarches qui correspondent à la nature de l’homme, à son bon sens, à son histoire et son mode d’organisation sociale. Un homme prend un risque, investit son temps et ses ressources autour d’une idée, car il pense que son risque a des chances de le récompenser. C’est dans la nature de l’homme, et cela a pris le nom de capitalisme.

J’accepte ce terme, capitalisme, mais pas affublé de l’idée que c’est une invention, une idéologie, une idée : c’est le comportement normal de l’homme. Aussi normal que de chercher le meilleur chemin lorsqu’on se rend à pied d’un point à l’autre. Qu’on soit de gauche ou de droite.

Justice sociale = marxisme

La “justice sociale” consiste à voler légalement mes ressources, pour lesquelles j’ai fait travailler mon intelligence, la sueur de mon front, et pris des risques, pour la donner à d’autres qui n’ont rien fait pour les mériter.

C’est la distribution à Pierre des avantages que Paul a acquis.

Mais qui “distribue” cette justice sociale ?

  • Des fonctionnaires non-élus dont le QI est douteux, qui ont choisi la voie administrative parce qu’ils n’ont pas l’esprit ou le courage d’entreprendre – vous voyez où je veux en venir : des gens potentiellement jaloux de la réussite des autres, sont en charge de “distribuer” l’argent des gens comme moi à des gens comme eux.
  • Une poignée d’élus très puissants, qu’on appelle généralement l’Etat, qui avant de “distribuer”, s’arrogent des privilèges interdits à ceux qui sont supposés bénéficier de la “justice sociale.”

Ainsi, sous le terme “justice sociale”, des politiciens, des journalistes, des dirigeants d’entreprises copains des politiciens, s’octroient des privilèges considérables, uniques, et s’enrichissent immensément des avantages acquis par certains, avant de les “distribuer” à d’autres.

Egalité sociale

On nous parle d’égalité sociale. Avez-vous remarqué que cette notion n’est jamais évoquée pour les artistes de gauche, pour les sportifs de haut niveau, qui gagnent des millions en quelques semaines ?

C’est parce que pour parler d’égalité sociale, il faudrait parler de norme. Il faudrait parler d’égalité des tâches, égalité des missions, égalités des responsabilités, égalité des risques, égalités d’opportunités, autant de concepts réels qui sont en violation totale avec l’idée d’égalité, car il est supposé que l’égalité est bonne et doit être imposée, mais sans jamais en définir les contours.

Le bien commun

Qui décide aujourd’hui ce qu’est le bien commun ? Toujours les mêmes : l’Etat, composé d’un paquet de fonctionnaires qui n’ont rien acquis ou créé de leur vie. La belle notion abstraite de “bien commun” est subitement salie par l’affreuse laideur administrative.

Le bien commun est donc l’excuse pour le contrôle de ma vie, de votre vie, de la vie de tous, par l’Etat.

Le progressisme part du rejet de l’homme dans ce qu’il est capable de créer, d’inventer, et d’apporter de magnifique à l’homme – en contradiction avec la réalité observable depuis le début de l’ère industrielle et l’éloignement des guerres perpétuelles.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

Sources :

  • https://www.oann.com/pope-francis-adds-13-like-minded-cardinals-to-catholic-hierarchy/
  • https://www.vaticannews.va/en/vatican-city/news/2019-09/cardinal-elect-ayuso-consistory-pope-francis.html

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