Publié par Magali Marc le 7 octobre 2019

Pendant que les médias au Québec relaient les dépêches anti-Trump de l’AFP (la plus récente annonce que la découverte soudaine d’un deuxième lanceur d’alerte constituerait un « nouveau coup dur pour Trump »), des éditorialistes mieux avertis comme Loïc Tassé, du Journal de Montréal, font remarquer que les Démocrates sont loin d’avoir un cas béton d’impeachment.

Pour les lecteurs de Dreuz, j’ai traduit l’article de Victor Davis Hanson, paru sur le site de Townhall, le 3 octobre, qui lui s’intéresse aux raisons pour lesquelles la Chine a pu pendant des années voler des propriétés intellectuelles aux États-Unis.

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Comment l’Amérique s’est réveillée face à la Chine

En ces temps de quasi-guerre civile, les Américains ne s’entendent sur presque rien. Malgré tout, en 2019, presque toute l’Amérique s’est finalement « réveillée » au sujet de la Chine.

Pendant des années, nos dirigeants ont bâillé devant le néo-impérialisme de la Nouvelle Route de la Soie en Afrique et en Asie, et devant les violations flagrantes des droits de l’homme contre les minorités religieuses et les dissidents politiques chinois.

Presque toutes les suppositions faites par Washington, à la fois par les administrations démocrates et républicaines, étaient complètement erronées, au mieux. Et au pire, leurs calculs étaient un étrange mélange de cupidité commerciale conservatrice, de rectitude politique gauchiste et de naïveté loufoque.

Le mélange d’esprit de conciliation et d’échange commercial pratiqué par les Américains n’a jamais été interprété par Pékin comme étant une attitude de magnanimité méritant une réciprocité, mais toujours comme une faiblesse à exploiter. Il a toujours été ridicule de penser que plus les États-Unis feraient des concessions sur le commerce et les droits de l’homme, plus la Chine s’occidentaliserait et commencerait à ressembler à l’Amérique ou à une nation européenne.

Encore plus bête encore était la vieille doctrine selon laquelle l’adoption par la Chine de réformes capitalistes – comme s’il s’agissait d’une règle économique immuable quoique non écrite – conduirait à un gouvernement constitutionnel. En fait, la possibilité d’acheter un nouveau téléphone cellulaire ne garantit jamais le droit de voter pour un candidat de son choix.

Au lieu de cela, tout ce que la Chine a fait, c’est vendre aux enchères une grande partie de sa nouvelle économie plus efficace à des pseudo-capitalistes communistes et à des fonctionnaires provinciaux corrompus afin de moderniser le pays, renforcer l’armée, dénaturer le système commercial international et devenir très riche.

Pourquoi l’Amérique a-t-elle agi d’une manière si suicidaire à l’égard de la Chine ?

La main-d’œuvre chinoise bon marché et les lois américaines laxistes ont motivé des centaines de sociétés américaines à fermer leurs usines d’assemblage aux USA afin d’aller s’installer en Chine.

Au début, elles pouvaient se permettre de payer des salaires inférieurs aux normes et n’étaient pour la plupart pas réglementées.

Une fois que les entreprises américaines sont devenues accros aux mégaprofits, le gouvernement chinois a lentement commencé à voler leur technologie, violant les droits d’auteur et les brevets, à déverser ses propres marchandises sur le marché mondial à des prix inférieurs aux coûts de production, accumulant des excédents commerciaux énormes, et à manipuler sa monnaie.

Mais à ce moment-là, les sociétés américaines étaient tellement accros au laisser-faire qu’elles ont fermé les yeux et ont versé des pots-de-vin.

Les universités ont également profité de la situation, à la fois en créant des campus satellites lucratifs en Chine et en admettant des dizaines de milliers de citoyens chinois aux États-Unis. Ces étudiants chinois payaient la totalité des frais de scolarité (et parfois des primes et des suppléments), transformant des campus américains autrefois à court d’argent en usines à diplômes rentables.

La plupart des doyens et des présidents d’université ont simplement ignoré l’épouvantable bilan de la Chine en matière de droits de l’homme, sans parler des réseaux d’espionnage occasionnels d’expatriés conçus pour voler le génie et la recherche de haute technologie.

Si les profits réalisés ont aveuglés les entreprises face à leur exploitation par les partenariats chinois, le « politiquement correct » offrait commodément aux universités et aux médias une couverture politique – comme si la Chine, qui est essentiellement monoraciale avec son 1,3 milliard de personnes, pouvait passer pour un exemple de diversité et faire part de ses griefs historiques contre une Amérique prétendument raciste.

Le résultat a été que tout le monde en a profité et tous sont restés volontairement aveugles devant le colosse ascendant, meurtrier et dictatorial.

Les gagnants américains de cet esprit de conciliation envers la Chine communiste ont été les côtes Est et Ouest américaines — l’industrie financière de New York, le lobby politique à Washington, les entreprises de haute technologie de la Silicon Valley et les méga universités de recherche des deux côtes telles que Harvard, Stanford et Yale.

Soudain, les classes intellectuelle et médiatique ont pu vendre leurs marchandises sur un nouveau marché mondial, et elles en ont énormément profité.

Peu de gens se sont souciés des « perdants » du Midwest durement touché et de l’Amérique rurale. Pour les entreprises américaines, le travail physique au pays pouvait être facilement et à peu de frais remplacé par des millions de travailleurs chinois.

L’externalisation et la délocalisation ont fait sortir les capitaux d’investissement de l’Amérique et les ont placés à l’étranger, car les produits assemblés en Chine ont généré des profits beaucoup plus importants.

Les universitaires se foutaient éperdument que les «déplorables» et les classes ouvrières se trouvent anéantis, étant donné leurs opinions sociales et culturelles politiquement incorrectes.

Ce qui a finalement réveillé l’Amérique, ce sont deux événements imprévus.

1. Tout d’abord, les Chinois ont dépassé les bornes et ont systématiquement commencé à militariser les îles neutres de la mer de Chine méridionale. Ils ont tourné en dérision les traités commerciaux internationaux.

Ils ont traité les pays asiatiques et africains de manière raciste, comme s’il s’agissait de colonies du XIXe siècle. Et ils ont subtilisé la technologie des plus grandes et des plus puissantes entreprises américaines pour transformer la Chine en quelque chose qui ressemble au roman « 1984 » de George Orwell.

Pendant ce temps, Pékin a commencé à rassembler les dissidents, à sévir à Hong Kong et à « rééduquer » des millions de musulmans dans des camps de détention. Toute cette hardiesse a finalement poussé la gauche à laisser tomber ses œillères multiculturelles et à accepter la vérité de l’oppression chinoise renégate.

2. Deuxièmement, Donald Trump a été élu président, tout en déclarant que l’empereur chinois était nu. Les pom-pom girls gauchistes ont finalement écouté et ont admis que la Chine est bel et bien à poil.

Maintenant, nous allons savoir si l’Amérique s’est réveillée juste à temps ou trop tard.

Quoi qu’il en soit, personne ne remerciera le bruyant Trump d’avoir averti que la Chine menace non seulement les États-Unis, mais le monde tel que nous le connaissons depuis longtemps.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Traduction de Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.

Sources :

https://townhall.com/columnists/victordavishanson/2019/10/03/how-china-woke-america-n2554043

https://www.journaldemontreal.com/2019/10/05/trump-nest-pas-encore-mort

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