Publié par Gaia - Dreuz le 9 octobre 2019

Source : Leparisien

Sur ce support informatique, découvert dans le bureau de Mickaël Harpon, les enquêteurs ont identifié des vidéos de propagandes de l’Etat islamique, mais aussi les coordonnées de nombreux policiers.

L’enquête sur les agissements de Mickaël Harpon, le tueur de la préfecture de police, est à la mesure de l’onde de choc provoquée par ce drame dans les rangs policiers. Et depuis jeudi, les investigations confiées à la brigade criminelle et à la DGSI lèvent chaque jour un peu plus le voile sur la radicalisation de cet agent administratif, en poste au service informatique de la direction du renseignement de la préfecture.

Selon nos informations, parmi les éléments découverts dans son bureau – et non à son domicile, comme indiqué par erreur dans un premier temps – figure notamment une clé USB, contenant des fichiers informatiques avec de nombreuses vidéos de propagande de Daech.

Plus inquiétant, Mickaël Harpon avait stocké sur le même périphérique USB des coordonnées et des données personnelles correspondant à plusieurs dizaines de ses collègues de la préfecture de police. Sans que l’on sache, pour l’instant, s’il les a extraites lui-même, ou s’il en disposait dans le cadre de ses fonctions habituelles. Les enquêteurs cherchent surtout à savoir s’il avait l’intention de les communiquer à des tiers, ou de s’en servir à d’autres fins.

«L’un des plus hauts niveaux d’habilitation»

« Rétrospectivement, ça fait tout de même froid dans le dos, souligne l’un de ses anciens collègues, résumant le sentiment général. On savait qu’il disposait de l’un des plus hauts niveaux d’habilitation de la préfecture. Ça veut dire qu’il était en capacité de savoir tout ou presque des agents qu’il côtoyait au quotidien. »

Au-delà, Mickaël Harpon était en contact très étroit avec un prédicateur musulman, connu des services de renseignement pour être salafiste, dont les autorités considèrent qu’il prônait une pratique très rigoriste de sa religion. Des contacts qui remontent à quelques mois.

« Pour autant, rien ne dit que ça a précipité son passage à l’acte, prévient une source proche du dossier. Ni que cette personne était elles-mêmes dans une démarche visant à concrétiser une action violente. »

De même, si la femme de l’agent administratif avait bien noté que le sentiment religieux était de plus en plus prégnant chez son mari, elle a dit avoir tout ignoré de son projet d’attentat, et semblait tomber des nues lorsqu’elle a découvert qu’il avait fait quatre victimes jeudi 3 octobre sur l’île de la cité. Pour l’instant, rien ne permet pour l’instant de penser qu’elle a menti. Les multiples SMS échangés avec son mari jeudi matin étaient à forte connotation religieuse mais, en présence d’un interprète, sa femme a expliqué qu’elle n’aurait jamais imaginé que Mickaël commette l’irréparable, ou même qu’il veuille mettre fin à ses jours.

En l’état actuel des investigations, tout porte à croire que l’on est face « à la dérive personnelle d’un individu en souffrance professionnelle et personnelle, qui s’est accrue à mesure que sa pratique religieuse se faisait plus intense ».

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