Publié par Jean-Patrick Grumberg le 11 octobre 2019

Les Kurdes constituent la plus grande minorité apatride au monde, avec environ 40 millions de Kurdes dans une zone géographique englobant des territoires en Turquie, en Irak, en Iran, en Syrie et en Arménie. Mais sur le plan émotionnel, ils représentent ceux que l’Amérique est en train de trahir. Vraiment ?

Le principal obstacle à la formation du Kurdistan, la première raison pour laquelle la “terre des Kurdes” n’existe pas, réside dans le fait que les Kurdes “ont des divisions internes profondes”, explique le réalisateur Jean-Pierre Lledo.

Mais il se trouve que la droite, généralement très hostile à l’islam, accorde aux Kurdes un passe-droit généreux. Probablement à juste raison. Comme le précise Lledo, “Oui on aimerait que se constitue un nouvel Etat kurde qui serait certainement plus stable que tous les autres pays environnants”.

Un peuple sans unité

La remarque est exacte, et il est politiquement incorrect, à droite, de dire que les Kurdes sont éclatés, divisés, en conflit interne violent, meurtrier même. Alors je le dis clairement : les Kurdes ne sont pas unifiés. Pas du tout unifiés. Ils sont leur propre ennemi à la formation de leur Etat.

Vivant à cheval sur quatre pays, certains sont totalement intégrés, d’autres sont totalement séparatistes. Le troisième groupe est déchiré entre les précédents. Certainement, ils subissent avec violence les assauts des séparatistes qui composent le YPG (Unité de protection du peuple), que nous avons assisté, et le PKK classé organisation terroriste.

  • Les Kurdes représentent 18% de la population turque, 15-20% en Irak, et constituent le troisième groupe ethnique de la région après les Arabes et les Perses.
  • Ils n’ont pas de langue unifiée (parlée ou écrite).
  • Même sur la base de la religion, ils ne constituent pas une catégorie homogène.
    • La majorité des Kurdes sont musulmans sunnites,
    • mais il y a des Kurdes Alevis, chiites ou chrétiens.
    • La “nation” kurde inclurait également des sectes plus petites telles que les Yazidis, ainsi que des minorités chrétiennes comme les Assyriens et les Syriens orthodoxes.
    • Il y a environ 200 000 Kurdes juifs, ils vivent en Israël.

Reconnu ici, discriminé là

Irak

L’article 113 de la Constitution permanente iraquienne stipule :

“La présente Constitution approuve la région du Kurdistan et ses autorités régionales et fédérales existantes au moment de son entrée en vigueur”.

C’est une reconnaissance politique officielle de l’entité fédérale autonome des Kurdes, et cela lui accorde une reconnaissance au niveau international.

Iran

Les Kurdes d’Iran sont également officiellement reconnus comme une minorité, et il existe une province appelée “Kurdistan” en Iran.

Le problème, c’est la Turquie. Il est lié à la manière dont les Kurdes sont considérés en Turquie, et la manière dont ils voient les Turcs.

Turquie

  • Les Kurdes étaient historiquement éparpillés dans onze provinces du sud-est.
  • Il existe également des villages kurdes isolés dans d’autres régions de Turquie.
  • Les Kurdes ont émigré à Istanbul pendant des siècles et, depuis 1960, ils ont migré vers presque tous les autres centres urbains.
  • Les recensements turcs ne mentionnent pas les Kurdes comme un groupe ethnique distinct. Par conséquent, il n’existe pas de données fiables sur leur nombre total. Contrairement aux Turcs sunnites, qui suivent l’école Hanafi de la loi islamique, les Kurdes sunnites suivent l’école Shafii. Cependant, les Kurdes sont divisés entre plusieurs États, ce qui en fait une minorité dans chacun d’eux.

Atatürk est généralement considéré comme celui qui a le plus maltraité les Kurdes. Il leur a interdit et a tenté de les priver de leur identité religieuse, ethnique, linguistique et culturelle.

Turcs et Kurdes, Kurdes et Turcs

  • Le traité de Sèvres de 1920 a divisé la Turquie, la réduisant à un tiers de la taille de l’Empire, et promis aux Kurdes un pays à eux seuls.
  • Atatürk rejeta Sèvres et rallia les Turcs dans une “guerre de libération”.
  • Victorieux, il réussit à saborder Sèvres et à la remplacer par le Traité de Lausanne de 1923.
  • En 1925, les Kurdes lancèrent une insurrection pour restaurer l’autonomie qui existait sous la domination ottomane, mais la rébellion fut brutalement réprimée, et ses dirigeants pendus sur la place centrale de Diyarbakir.
  • Dans les années 1930, la politique du gouvernement turc visa à l’assimilation forcée et aux politiques de turcification des Kurdes locaux.
  • Après le soulèvement de 1937 à Tunceli, la Turquie adopta des mesures draconiennes, niant l’existence même des Kurdes de Turquie, les qualifiant de “Turcs des montagnes”.
  • La langue, la culture et les toponymes kurdes furent interdits.
  • Les tensions ont continué ainsi jusqu’au coup d’État militaire turc du 12 septembre 1980.

Le succès soudain du Parti des travailleurs du Kurdistan (Parti Karkerani Kurdistan, ou PKK) dans la mobilisation d’un grand nombre de Kurdes au cours des années 1980 et 1990 dans sa lutte contre l’Etat turc a montré que les années de régime républicain turc qui ont institutionnalisé et sédimenté la politique de la Turquie visant à nier l’identité, la langue et la culture kurdes a échoué.

En outre, la création du Parti des travailleurs turcs (TIP) en 1961 a offert une plate-forme électorale où les revendications kurdes et les droits nationaux pouvaient être discutés.

Le “pluralisme sociopolitique” que la Turquie a connu dans les années 1960 a affaibli la capacité de l’Etat à hégémoniser l’identité sociale de ses citoyens, ce qui a donné lieu à l’émergence d’un certain nombre de discours alternatifs, contestant l’identité kémaliste dominante, et le mouvement national kurde parmi eux.

Le PKK, organisation terroriste et son frère syrien YPG.

Le PKK est une organisation terroriste armée, maoïste et communiste, désignée comme terroriste par l’UE, l’OTAN, les Etats-Unis et 20 autres pays. Il est important de noter que les Nations Unies, la Russie, la Chine, l’Egypte, la Suisse et l’Inde, notamment, ne considèrent pas le PKK comme terroriste.

Fondé en 1974, transformé en organisation paramilitaire en 1984, le mouvement marxiste-léniniste et séparatiste utilise la terreur et la violence pour faire sécession.

Les Kurdes sont-ils pro-Israéliens ?

Juifs Kurdes – ils sont 200 000 et vivent en Israël

Kurdes irakiens

  • La majorité des Kurdes irakiens ont une opinion positive envers Israël et les Israéliens. Ils voient Israël comme un pays modèle qu’ils veulent que leur région autonome devienne. Il y a de nombreuses autres raisons, telles que le partage du même sort, la coopération historique et leur haine de leurs voisins : l’iranophobie, l’arabophobie et l’antishi’isme jouent un rôle important.
  • Mais il y a aussi les Kurdes islamistes. Ils représentent environ 10% de la population du Kurdistan irakien. La majorité d’entre eux sont hostiles – c’est le moins qu’on puisse dire – envers les Israéliens et Israël. Ils sont très étroitement liés aux partis islamiques du monde arabe, ils soutiennent le Hamas, le Hezbollah, le Jihad islamique, et veulent voir Israël disparaître.

Kurdes syriens

Ils vivent dans un pays qui a répandu l’antisémitisme depuis la guerre israélo-arabe de 1948.

Les Kurdes de Syrie étaient neutres ou hostiles envers Israël, mais la guerre civile a changé la donne. Aujourd’hui, ils sont soit neutres, soit ils voient Israël sous un angle positif et ont une opinion sympathique l’égard des Israéliens pour plusieurs raisons :

  • Ils ne sont plus sous l’influence du régime antisémite Assad.
  • Ils voient l’histoire du peuple israélien comme une motivation : même lorsque vous êtes en guerre avec vos voisins, vous pouvez toujours développer votre région.
  • De nombreux volontaires israéliens sont venus les aider alors que les pays arabes refusaient de les aider.
  • Des affrontements ont eu lieu, en Syrie, entre eux et le Hezbollah.
  • Dans les régions kurdes syriennes, il n’y a pas beaucoup d’islamistes (les Syriens sont plus généralement laïques).
  • Mais il y a tout une branche activiste d’extrême gauche kurde, principalement au nord-est du pays, qui voit Israël comme une “terre de sionistes” qui sont derrière tous les conflits du monde.
  • Les Kurdes d’extrême gauche et maoïstes du YPG voient leur cause comme similaire à celle des Palestiniens. De nombreux employés de l’administration kurde sont pro-palestiniens, et beaucoup de soldats et combattants sont des sionistes purs et durs.

Kurdes iraniens

Personne ne sait vraiment ce qu’ils pensent, le régime islamiste de l’Iran ne les laisse pas exprimer leur opinion.

Kurdes turcs

  • Période 1990 – 1999
    • L’antisémitisme était à son apogée chez les Kurdes turcs lorsque les nationalistes kurdes étaient alliés à l’OLP.
    • Ils ont vomi Israël lorsque la Turquie a acheté beaucoup d’armes israéliennes et américaines, et qu’elle les a utilisé contre les Kurdes dans les années 90.
  • Depuis 2016
    • Aujourd’hui, de nombreux Kurdes turcs sont neutres envers les Israéliens et Israël.
    • Les Kurdes marxistes sont toujours pro-palestiniens, mais il y a aussi des nationalistes pro-israéliens.
    • Les Kurdes qui soutiennent l’AKP, le parti islamiste d’Erdogan (environ 26% des Kurdes turcs) sont hostiles à Israël.
    • Il y a les Kurdes qui pensent qu’Erdogan est le mal, et ils considèrent en même temps qu’Israël est un État terroriste. Mais pour eux, l’État turc lui-même est un État terroriste. Alors certains parmi eux considèrent qu’Israël doit être un bon État, et ils soutiennent Israël – pour l’instant…

Une blague qui circule dans les milieux kurdes turcs :

Si vous aimez Israël, vous ne pouvez pas soutenir Erdogan, sauf si votre bureau local de l’AKP vous donne la permission.

Il n’est pas facile de faire la synthèse, mais si je devais faire une généralité, je dirais que les rapports sont totalement fluides et changeants. Les Kurdes, musulmans sunnites comme les Palestiniens, sont pro-palestiniens sans être farouchement anti-Israéliens, car ils tendent à se démarquer de leurs voisins arabes, qui sont à 90% anti-israéliens.

Europe

Plus de 1,5 million de Kurdes vivent en Europe, principalement en Allemagne.

  • Certains Kurdes d’Europe font partie de ces Kurdes qui ont fui dans les années 90. Ils haïssent avec passion la Turquie, l’OTAN et Israël.
  • Beaucoup d’entre eux sont pro-palestiniens. Surtout en France, en Allemagne et en Suède.

Trump et le retrait de Syrie en droit international

Il me faut rappeler ici que sans aucun débat public, Obama, en 2014, a fait entrer notre nation dans le conflit kurde-turc en armant le YPG. Obama a toujours eu tout faux, dans les Affaires étrangères, car il s’est toujours placé du mauvais côté de la barrière. Certes, ses intentions étaient bonnes. ISIS avait assiégé la ville de Kobani dans le nord de la Syrie. Mais la Turquie, qui n’est pas moins détestable, considère à juste titre le YPG comme une organisation terroriste, et la réalité est que c’est la branche syrienne de l’insurrection du PKK.

Avec le retour vers l’islam orchestré par le dictateur Erdogan, beaucoup plaident pour que la Turquie soit expulsée de l’OTAN, et que le PKK soit déclassé en tant qu’organisation terroriste.

Et il se trouve, dans ce monde d’inversement des valeurs, parmi mes lecteurs, des personnes qui accordent peu de crédit à la loi, à la légalité, au droit international et aux traités.

Souvent, ce sont les mêmes qui revendiquent le droit international pour justifier les droits d’Israël en Palestine.

Je ne suis pas certain qu’il soit très sage d’instrumentaliser le droit international et de le soumettre à nos opinions.

Si nous nions le droit international lorsque ça nous arrange, par exemple au nom de “valeurs morales supérieures”, il est difficile de reprocher à nos opposants et nos ennemis de faire la même chose pour Israël, et de nier son existence. Il est difficile de leur dire que leurs valeurs morales supérieures doivent se soumettre au droit international, si nous pensons que le droit international doit se soumettre aux nôtres.

Que dit le droit international

  • Je pense que ceux qui dénoncent Trump reconnaîtront que regrettable ou non, la Turquie est nôtre allié au sein de l’OTAN.
  • Ils admettront que nous n’avons eu aucun mandat du Congrès, et aucun droit d’être présents en Syrie au-delà de l’objectif de nous débarrasser d’ISIS.
  • Il n’y a pas de “territoire kurde”. Les Kurdes n’ont aucun territoire à eux. Il y a un territoire syrien à la frontière turque, les Kurdes en sont l’occupant, en violation de la souveraineté syrienne et ce sont des séparatistes.
  • Il n’existe aucune demande, démocratiquement formulée, pour régler le problème centenaire qui oppose la Turquie aux Kurdes.

Déclasser le PKK en tant qu’organisation terroriste

Bernard Henri Levy est l’une des têtes de files internationales qui plaide pour que les Kurdes du PKK ne soient plus considérés comme organisation terroriste.

C’est un débat qui mérite d’être conduit, et qui ne manque pas d’arguments.

C’est ce que réclame la gauche, absolument. Car le PKK est une organisation maoïste, et la gauche soutient les siens, quoi qu’ils fassent.

La gauche est aveugle au fait que depuis plus de 30 ans, le PKK assassine des civils, villageois, enseignants, travailleurs, des enfants et même des nouveau-nés de familles turques et kurdes de Turquie.

Le PKK a refusé plusieurs fois de réintégrer la société. En réponse, ils ont posé des mines terrestres et ouvert des tranchées dans les villes.

  • Ceux qui le considèrent comme terroriste se réfèrent aux meurtres de masse de citoyens turcs et kurdes.
  • Ceux qui le rejettent voient ces morts comme des “dommages collatéraux” dans le conflit principal, qui est la libération/ l’autonomie et la lutte contre l’oppression de la population kurde par le gouvernement turc.

Oui, son classement en organisation terroriste est un débat. Et la Turquie est dans l’OTAN et cela mérite débat. Mais c’est la réalité du moment.

Avons-nous une dette vis-à-vis des Kurdes ?

Je lis ici et là que nous avons une dette vis-à-vis des Kurdes parce qu’ils nous ont aidés à lutter contre ISIS.

  • Ceux qui avancent cet argument ne disent pas jusqu’où va notre dette.
  • Doit-on les aider à créer un Etat ?
  • Devons-nous les protéger contre la Turquie, c’est-à-dire combattre la Turquie, notre allié dans l’OTAN ?
  • Si oui, pendant combien de temps ?
  • Doit-on les aider et leur permettre de séparer une partie du territoire de la Syrie pour créer leur Etat ?

Les Kurdes nous ont-ils vraiment aidés à combattre ISIS ?

Si j’écris sur Dreuz, il me semble que c’est pour expliquer les nuances et la complexité des situations géopolitiques, pas pour simplifier jusqu’à la caricature pour justifier ce que les gens ont envie de penser et de lire.

En gros, j’entends dire que les Kurdes nous ont aidés, et que maintenant que nous n’avons plus besoin d’eux, nous les lâchons. Que nous faisons comme avec les Harkis. Que 10 000 d’entre eux sont morts pour notre combat, contre 5 Américains, et qu’il est honteux, scandaleux, immoral, dégueulasse, de les laisser ainsi se faire massacrer par les Turcs.

La réalité est infiniment plus complexe que ça. Et je me répète, je ne crois pas que vous lisiez Dreuz pour lire des choses simplettes. Le Monde s’en charge.

  1. Les Kurdes ont été nos alliés contre ISIS, mais ce n’est pas pour nous qu’ils se sont battus. Ils se sont battus pour eux.
  2. Eux étaient menacés par ISIS sur place.
  3. Ils ont combattu ISIS pour eux-mêmes, avec notre aide, comme nous avons combattu ISIS pour nous, avec leur aide.
  4. Les Kurdes veulent une zone autonome en Syrie, et en fin de compte, un statut d’État. Il ne s’agit pas des Kurdes intégrés qui vivent en paix dans leurs pays, mais des séparatistes qui menacent et tuent, dans les pays où ils vivent – et je ne suis pas un soutien de la Turquie !
  5. Les Kurdes que nous avons soutenus sont dirigés par les YPG (Unités de protection du peuple). C’est la branche syrienne du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) de Turquie. Le PKK est une organisation séparatiste militante marxiste-léniniste.
  6. Dans notre combat pour détruire ISIS, nous avons même armé une branche d’Al-Qaïda. Personne ne songe à nous dire que nous devons protéger al Shabaad, un des affiliés d’Al-Qaïda en Somalie.

Paradoxe : le conflit entre les Kurdes et la Turquie fait obstacle à son entrée dans l’UE

La question du traitement des minorités est l’un des obstacles à l’entrée de la Turquie dans l’UE.

Aujourd’hui, le turc est la langue officielle. La Turquie rejette totalement le fait que les Kurdes ont une identité distincte. Ce rejet remet en question la nature laïque et démocratique de la Turquie.

Pour cela, les relations entre la Turquie et l’UE ont évolué avec beaucoup de difficultés depuis la date à laquelle la Turquie a demandé son adhésion à part entière, le 12 septembre 1987.

  • La question kurde de la Turquie, en ce sens, est l’une des pierres d’achoppement de la Turquie sur la voie de l’adhésion à l’UE.
  • Le 3 octobre 2005, lorsque l’Union européenne a officiellement entamé les négociations d’adhésion avec la Turquie, le problème kurde de la Turquie a retenu l’attention et a fait bloquer les avancées.
  • Jusqu’à récemment, la Turquie niait même avoir un problème kurde, alors que parler kurde était un crime selon la loi.

Dans le contexte actuel, les chances de la Turquie d’entrer dans l’UE augmenteront donc considérablement si elle parvient à résoudre à long terme son problème kurde.

  • Si elle met en œuvre ses réformes juridico-politiques afin d’accepter sa pluralité ethnique, elle renforcera de manière significative la crédibilité et le poids politico-économique de l’UE en tant qu’acteur mondial et en tant que projet socio-politique, dans le monde en développement en général et dans le monde musulman en particulier.
  • Plus la Turquie pourra apaiser ses relations avec ses citoyens d’origine kurde par des moyens démocratiques et de développement, plus elle renforcera ses chances d’être intégrée dans l’UE.
  • En effet, le “respect et la protection des minorités” est l’un des principes acceptés dans les critères de Copenhague qui définissent l’éligibilité d’un pays à adhérer à l’Union européenne.

Menaces et bidonnage

J’ai été mis en copie d’emails envoyés à la direction de Dreuz, disant que si l’on ne me fait pas taire sur le sujet kurde, on arrêtera de soutenir Dreuz financièrement.

J’ai été insulté dans les commentaires.

Je vais répondre aux menaces et aux insultes en répétant ce que je dis souvent :

  1. Je dis ce que je veux, quand je veux, à qui je veux, si je veux. Personne ne peut me censurer. Si Dreuz n’est pas content de mes services, il me vireront. Dans cette affaire, ils m’ont assuré de leur soutien.
  2. J’ai le cuir épais. Je suis totalement indifférent aux insultes.

Conclusion

Oui, Erdogan est un salopard. Oui la Turquie n’a rien à faire dans l’OTAN, mais nous avons besoin de la Turquie. Oui les Kurdes méritent plus un Etat que les Palestiniens, ce peuple inventé et qui n’existe pas. Mais cette tâche ne peut revenir qu’à l’ONU, à l’UE, aux instances internationales. Pas au président Trump – qui n’en a pas reçu la mission, ne l’a jamais promis, et n’en a pas le pouvoir constitutionnel.

Oui, je dois être froidement cynique, le bain de sang qui va peut-être suivre – mais je doute que les Russes et l’Iran laissent la Turquie envahir le Nord-Est de la Syrie sans rien dire – est le statut habituel et banal du Moyen-Orient.

Oui, au Moyen-Orient, à part Israël, soutenir un camp revient toujours à soutenir un autre camp ennemi.

Oui, la Syrie n’en a pas terminé avec le bain de sang, et curieusement, ceux qui défendent le droit d’Assad de protéger sa souveraineté, veulent maintenant qu’on soutienne les Kurdes qui menacent cette souveraineté.

Et oui, je suis ravi, même s’ils se trompent, que mes lecteurs prennent position aussi fortement, émotionnellement, et ouvertement pour protéger des musulmans sunnites, eux qui sont constamment traités d’islamophobes et de racistes.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

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