Source : Goodplanet
Soeur Alba a déjà baptisé une ribambelle d’enfants et célébré plusieurs mariages dans la forêt amazonienne, faute de prêtres. Des évêques d’Amazonie, réunis au Vatican depuis dimanche, veulent étendre ces fonctions aux femmes laïques qui jouent un rôle clef dans l’évangélisation des peuples autochtones.
A Rome, les garants de la tradition du bastion masculin de l’Eglise ont sorti les boucliers contre l’ordination de femmes prêtres. Mais l’idée, rejetée par le pape, n’est absolument pas à l’ordre du jour.
Les évêques du « synode » consacré à l’Amazonie – dont plus de 60% travaillent dans la région – souhaitent donner aux femmes laïques davantage de fonctions reconnues explicitement par l’Eglise, appelées « ministères », spécialisés dans, par exemple, la célébration du mariage.
Dans cette logique, certains attendent un feu vert pour des femmes laïques « diacres », sujet encore laborieusement à l’étude au Vatican.
« La présence des femmes dans la forêt amazonienne est extrêmement importante », confirme à l’AFP la soeur colombienne Alba Teresa Cediel Castillo, l’une des 35 femmes « auditrices » assises dans les derniers rangs d’une salle de 184 évêques (dont 113 venus de territoires de l’Amazonie).
« Il y a très peu de prêtres, les distances géographiques sont immenses et beaucoup se déplacent sans cesse. Nous sommes en revanche une présence constante et nous aidons à développer des projets », souligne cette missionnaire, dont la congrégation est présente dans six des neuf pays d’Amazonie.
« Je fais tout ce qu’une femme peut faire: à commencer par le baptême des enfants quand le prêtre n’est pas présent. Je peux aussi célébrer un mariage et écouter des confessions, même si je n’ai pas le droit d’absoudre ces personnes », détaille-t-elle fièrement.
« Deux tiers des communautés indigènes sans prêtres sont guidées par des femmes », qui ne sont pas forcément des religieuses, explique à l’AFP Mgr Erwin Kräutler, un missionnaire autrichien vivant depuis trois décennies au Brésil.
diaconat des femmes
« Pour moi, il n’y a aucune raison que les femmes ne puissent pas être ordonnées prêtres », glisse cet évêque émérite de Xingu (à cheval entre Para et Mato Grosso), qui n’entend toutefois pas mener ce combat perdu d’avance. « On parle beaucoup de mettre en valeur les femmes, mais il faut des choses concrètes: je pense au diaconat des femmes », dit-il.
En mai, le pape avait indiqué que les membres d’une commission d’études, instituée en août 2016 pour examiner le rôle des femmes diacres au début du christianisme, avaient encore des opinions trop divergentes pour trancher.
Les diacres catholiques sont des hommes ordonnés pour prononcer le sermon à la messe, célébrer baptêmes, mariages et funérailles. Ils ne peuvent toutefois pas dire la messe, donner l’eucharistie ou l’absolution après une confession, des fonctions réservées aux prêtres.
Le diaconat est longtemps resté une étape vers la prêtrise, mais le concile Vatican II (1962-1965) a rétabli le diaconat permanent, accessible à des hommes mariés, qui pallient souvent le manque de prêtres.
Le document préparatoire du synode suggère aux participants « d’identifier le type de +ministère+ officiel qui peut être conféré aux femmes ».
Sur le terrain, beaucoup d’évêques ont pris les devants. Comme Mgr Wilmar Santin, qui vit depuis neuf ans auprès des indigènes Munduruku, une communauté de 11.000 personnes dans un diocèse de 175.000 km2 dans le sud-est de l’Etat brésilien du Para.
En deux ans, il a créé 48 « ministres de la Parole », dont 9 femmes laïques, qui parlent de l’Evangile dans la langue locale indigène. L’évêque a également décidé de former des « ministres du baptême et du mariage », deux célébrations très importantes pour les Munduruku, une façon de reprendre du terrain sur les omniprésentes églises évangéliques.
Une semaine avant le synode, le pape avait donné le ton en insistant sur le besoin de « former » de simples fidèles compétents – hommes et femmes – à qui serait conféré « un ministère » de lecture de la Bible. Une façon évidente de valoriser le rôle existant des femmes faisant la lecture dans les célébrations liturgiques à travers le monde, sans titre officiel.
Reste que « les femmes peuvent déjà occuper tous les ministères non ordonnés » sur le territoire amazonien de Mgr Santin, qui attend surtout une réponse sur les femmes diacres.
Les visites des prêtres sont tellement rares dans certaines parties de l’Amazonie que les hosties consacrées pour des messes sont souvent détruites avant par l’humidité et les petits insectes, soupire-t-il.
Attention cher pape : les laïcs hommes ou femmes peuvent très bien , à mon avis , suppléer le manque de prêtres dans certaines tâches . Par exemple le baptême , étape importante de la vie catholique , mais qui demande confirmation des années plus tard par l’évêque. Après tout , il est déja normal d’ondoyer un nouveau né en danger de mort imminente si un prêtre n’est pas là.
En revanche , bien que mauvais paroissien , je me sens profondément catholique , et considère en particulier le mariage comme un sacrement indissoluble .
Je serais réellement choqué que des mariages catholiques soient célébrés par des laïcs qui n’auraient pas derrière eux une longue formation sur le sens du mariage et de la famille. Ce n’est pas une simple formalité réversible, comme à la mairie , c’est un engagement sans retour.
J’ai connu des catholiques fervents , divorcés au civil , qui se sentaient toujours mariés devant Dieu et trouvaient complètement incongrue l’idée de se remarier. Ca a certainement influencé ma réflexion personnelle.
Winston, je suis très attaché à la tradition catholique mais moi je suis “pour”.
Une cousine de mon grand-père était “femme de curé” quasi officiellement et ça ne dérangeait personne.
Je sais aussi qu’il y a eu des couples occasionnels ou réguliers – et même des viols – dans des couvents en Bretagne, avec les bedeaux également.
Le mariage, ce serait la fin de l’hypocrisie, et puis pour les parents inquiets, les écclésiastiques mariés seraient rassurants… Il y a vraiment eu trop de pédérastes dans l’église.
être la concubine d’un prêtre n’est pas une “fonction féminine” au sens de l’article! Ce n’est pas mieux sinon pire que celle qui est la maîtresse d’un homme marié avec femme et enfants et l’encourage à une double vie.
on peut penser à une forme de diaconat tel qu’il a existé dans les temps apostoliques où des femmes avaient un rôle d’animation des communautés et participaient à la célébration des sacrements.
le problème de fond, c’est la fidélité à un engagemnent, mariage ou célibat, l’enjeu est aussi important pour les prêtres que pour les laïcs.
rechercher ensuite des prétextes à l’infidélité ne tient pas la route.
Cet article dit ce qui est dans les contrées éloignées de l’Amerique amazonienne est quant à la place des femmes dans l’Eglise , ce qui devrait être dans les nôtres . Deux millénaires pratiquement ont ostracisé les femmes de la Mission de la Parole conférée aux hommes . Pourquoi? L’anthropologie , l’histoire , la psychologie masculine ont façonné l’Eglise dans sa construction , ses dogmes au point de rejeter la femme : oui elle doit procréer ( inscrit dans les textes! Faits par eux) ou être servante du seigneur ( vierge soit antinomique ) . Le pape doit résoudre l’absence de clergé ( en Occident aussi) , la proposition de mission de la Parole donnée aux femmes est de bon sens. À quoi servent pour elles , mères grands mères , des années d’études en Exégèse si le but est un énième papier à archiver? Beaucoup de pretres français continuent de ” faire sortir Ève de la côte d’Adam” ou reviennent au mal , sî possible d’origine féminin, à la pureté etc … Où es – tu Esprit de Vatican II ? François , plus madré que maladroit dans ses propos, veut sauver notre Église parce que les écueils sont en son sein . Les abus , les scandales que nous ne pouvons balayés , c’est le respect de la personne qui est bafoué , sont une façade lézardée qui ne doit pas profiter aux tenants d’un retour à une tradition qui leur a permis et de faire carrière ( eh oui! ) et d’anesthésier au moins depuis le XIX ° s enFrance des croyants qui ont bien voulu croire en un détournement de la Parole . Pas de féminisme de ma part , je ne me vois pas porter un ersatz de ” col romain” ( bravo Alain Arbez pour votre résistance à être ce que vous êtes , sans ce col et costume noir Romain= être protège des miasmes délétères …) mais dire et écrire que Ève est le vis-à -vis d’ Adam et que Marie de Magdala est l’apôtre des apôtres soit revenir à l’Ecriture bien malmenée par les appétits de puissance même spirituelle des hommes ( et retour à ma 2° phrase! ) .
quelle bonne nouvelle pour la gente féminine; voilà au moins une bonne pensée de ce pape , qu’il se dépêche avant de voir les églises catholiques se vider complètement au brésil
Mais, toutes les religions sont extrêmement misogynes alors pourquoi vouloir appartenir à ces bastringues qui de plus est maintenant dirigé par un communiste patenté ?
Faute d’embrigader les amazones, le Vatican doit reconnaître les capacités des prêtres africains à vivre dans la jungle, car à l’évidence les blancs sont des chochottes dans la jungle, terrible jungle. Mais pas les blanches toujours dans le rêve que les coupeurs de têtes sont des séducteurs experts grâce aux aphrodisiaques naturels.
On les imagine se frayant à coups de coupe-coupe le chemin missionnaire, suivis par des admirateurs singeant Gainsbourg: “j’ai un mickey mouse dans sa housse de cinq pieds, six pouces”.