Publié par Gaia - Dreuz le 13 octobre 2019

Source : Lejdd

Dans une interview au JDD, le président (ex-Les Républicains) des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, accuse Emmanuel Macron d’avoir “perdu deux ans” face à l’islam politique.

Face au danger islamiste, Xavier Bertrand appelle Emmanuel Macron à “changer” et met en garde contre le risque d’affrontements dans la société. Le président (ex-Les Républicains) des Hauts-de-France accuse le locataire de l’Elysée d’avoir “perdu deux ans” dans la lutte contre l’islam politique. Dans un entretien au Journal du Dimanche, il livre plusieurs propositions : modifier la Constitution pour interdire les listes communautaristes ou obliger les agents publics à prêter serment de respecter la laïcité. En voici quelques extraits.

Que pensez-vous du discours d’Emmanuel Macron après l’attaque de la préfecture de police à Paris?

C’était un discours fort, nommant clairement “l’hydre islamiste ”. Mais ce sont surtout d’actes forts que nous avons besoin. Il faut mettre un coup d’arrêt à la propagation de l’islam politique. Ce qui se joue, c’est la cohésion républicaine. Sur ce sujet, nous avons tous péché par ignorance, naïveté ou lâcheté. C’est un échec collectif. Les provocations des radicaux, les intimidations et les attentats remettent en question notre mode vie. Pour tout cela, ce doit être l’affaire du président de la République.

Faut-il une “société de vigilance”, comme Macron le souhaite ?

Attention à ce terme. Que cela ne se traduise pas par de la méfiance à l’égard de l’ensemble de nos compatriotes musulmans. C’est à l’Etat de protéger, d’agir et d’être implacable. Il peut mobiliser la société, mais la responsabilité de l’État et de son chef ne se délègue pas et ne se partage pas.

Nous avons perdu deux ans. L’islam politique, lui, a continué à avancer

La “société de la vigilance” ne désigne-t-elle pas comme suspects tous les musulmans?

On n’a pas le droit de confondre les islamistes et l’ensemble des musulmans. Je m’opposerai fermement à tout amalgame de ce type. Et rappelons aussi que la France n’est pas islamophobe. Nos ennemis, c’est l’islam politique, la radicalisation et le terrorisme. Une laïcité forte protège chacun dans l’exercice de sa liberté de conscience. Quant aux signalements auxquels fait allusion le Président, ces trois dernières années 70.000 ont été faits aux autorités pour de supposés cas de radicalisation. Quelles suites ont été données? Bien souvent le problème est là. L’islam politique est un danger majeur qui remet en question les fondements de notre société. Mais cela n’a clairement pas été la priorité d’Emmanuel Macron jusque-là, parce que ce n’est pas sa grille de lecture de la société. Nous avons perdu deux ans. L’islam politique, lui, a continué à avancer.

On est en guerre, monsieur le Président. Alors il faut changer

Quelle est sa “grille de lecture”?

Concernant la place de la religion dans la société, un responsable politique est plutôt libéral ou plutôt républicain. Emmanuel Macron est plutôt libéral, moi je suis fermement républicain. L’islam doit s’adapter à la France, pas le contraire. Au fond, jusqu’à cette semaine, il ne mesurait pas à quel point la situation est grave et que les intégristes ont une stratégie claire : provoquer une guerre des civilisations. On est en guerre, monsieur le Président. Alors il faut changer. N’oublions pas, aussi, de tarir la source de recrutement. Rien ne peut excuser qu’on prenne les armes contre ses compatriotes. Rien. Comme Manuel Valls, je refuse le principe d’excuse sociale. Mais dans trop de quartiers il est facile pour les radicaux de recruter. Nous devons sortir nos concitoyens de la misère et de la colère. Cela passe par le retour de l’autorité, des services publics, de l’emploi, de la République sous toutes ses formes.

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