Publié par Abbé Alain René Arbez le 15 octobre 2019

Contrairement à ce que l’on entend de part et d’autre, l’œcuménisme a un sens bien précis, il concerne spécifiquement les relations entre les chrétiens : catholiques, orthodoxes et protestants. On ne parlera donc pas d’œcuménisme avec les musulmans, avec les bouddhistes thibétains, avec les nouveaux mouvements religieux, car ce sont des réalités non bibliques.

En revanche, il y a une véritable dimension œcuménique avec les juifs, puisque le christianisme procède du judaïsme et se fonde sur l’alliance avec Israël. Ainsi au Vatican, c’est le même dicastère pour les liens entre chrétiens et les relations avec les juifs, tandis que les religions non bibliques se regroupent dans une structure différente appelée dialogue interreligieux.

A Genève, il existe un groupe de dialogue œcuménique où se retrouvent protestants, catholiques et juifs. Il existe aussi une plate-forme de rencontres interreligieuses où se réunissent chrétiens, juifs, musulmans, hindouistes, bouddhistes, et autres formations religieuses.

Lorsqu’on parle œcuménisme à Genève, il s’agit habituellement des relations entre protestants et catholiques qui ont beaucoup évolué au cours de l’histoire. Mais aujourd’hui, la présence orthodoxe apporte une note intéressante dans les échanges interchrétiens. En effet, si catholiques et protestants partagent grosso-modo la même culture mais divergent sur des questions théologiques et éthiques, catholiques et orthodoxes partagent la même foi, les mêmes sacrements, mais sont souvent distants au plan de la culture.

La difficulté quand on parle œcuménisme, c’est que l’on raisonne souvent à partir de critères d’Eglise marqués par le passé lointain, et inévitablement, ce qui est important aux yeux des premiers peut en toute bonne foi apparaître accessoire à ceux des seconds. Si nous sommes unanimes pour travailler à des relations cordiales entre ministres et entre communautés – et ces collaborations sont nombreuses et appréciées, nous savons qu’il y a encore du chemin à faire pour parvenir à une unité visible.

Faisons donc entre chrétiens de diverses confessions tout ce qu’il est possible de réaliser ensemble, tout ce qui valorise notre riche patrimoine spirituel commun, puisque notre ressourcement réside dans la même Parole de Dieu : célébrations en commun, kermesses, actions caritatives, campagnes bibliques, engagements pour des causes humanitaires, etc.

Mais l’oecuménisme vrai en profondeur reste toujours aussi exigeant, et il nous faut bien admettre que la communion plénière entre chrétiens n’adviendra que le jour où Dieu lui-même la réalisera à partir de nos initiatives constructives et de nos sincères conversions réciproques.

Dans le monde complexe et tourmenté qui est le nôtre, ne perdons pas une occasion d’avancer ensemble sur ce chemin d’espérance. Beaucoup d’hommes et de femmes sont en recherche de spiritualité pour éclairer leur vie. Prions pour que l’Unité entre chrétiens se réalise : notre monde tourmenté a urgemment besoin d’un témoignage judéo-chrétien exprimé « d’une seule voix ».

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez, prêtre catholique, commission judéo-catholique de la conférence des évêques suisses et de la fédération suisse des communautés israélites, pour Dreuz.info.

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