Publié par Guy Millière le 16 octobre 2019

J’ai participé les 5 et 6 octobre à Los Angeles à un colloque d’une exceptionnelle qualité, et je me suis dit avec tristesse que ce type de colloque n’avait et ne pouvait sans doute pas avoir d’équivalent en Europe, et tout particulièrement en France, et ce pour trois raisons au moins.

La première raison est que les financements manqueraient : quand j’étais président de l’Institut Turgot, à Paris, je cherchais des moyens financiers pour organiser des événements de grande ampleur : aucune entreprise et aucun donateur européens n’étaient au rendez-vous, soit par désintérêt pour le combat des idées, soit par peur d’apparaitre politiquement incorrect et d’en subir les conséquences.

La deuxième raison est que manque singulièrement dans nombre de pays européens, et tout particulièrement en France, une vision planétaire des choses et une cohérence intellectuelle assez solide pour que cette vision planétaire prenne place et ne soit pas inepte.

La troisième raison est que ce type de colloque ne peut se tenir qu’en langue anglaise, ce qui, en France en particulier, ne peut que susciter des réticences : ce que j’ai constaté encore une fois quand j’étais président de l’Institut Turgot.

Je regrette d’avoir à le dire, mais l’anglais est la deuxième langue de tous les intellectuels importants sur cette terre, de quasiment tous les dirigeants politiques qui comptent et de toutes les réunions internationales, et la seule langue qui permette de faire communiquer les uns avec les autres des gens d’Europe centrale, de Scandinavie, d’Asie, d’Amérique latine, d’Europe occidentale et d’Amérique du Nord. J’ai en outre remarqué en contribuant à organiser ce colloque que pour un certain nombre d’Européens, venir à Los Angeles semblait relever de l’impossible, comme si Los Angeles (onze heures d’avion depuis la France) était le bout du monde.

L’horizon européens semble se rétrécir. C’est regrettable. L’avenir du monde se joue en Amérique du Nord et en Asie, et craindre de faire un voyage impliquant onze heures d’avion aller, puis onze heures d’avion retour est regrettable. Je me suis rendu en Suisse depuis Las Vegas pour une conférence unique au début du mois de septembre. Je suis resté une seule journée en Suisse. Je peux donc dire que vivre à l’échelle mondiale est possible. Quand je me rends en Israël, il me faut seize heures d’avion, cela ne m’empêche pas de me rendre en Israël.

L’objet du colloque était la défense de la liberté à l’échelle planétaire, et, en filigrane, la montée en puissance de ce qu’on appelle en Europe les mouvements “populistes”.

Les intervenants américains ont pu souligner les accomplissements de l’administration Trump tant sur un plan intérieur que sur un plan international, et souligner aussi l’importance des dégâts occasionnés par l’administration Obama (les conséquences de ces dégâts sont très lourdes, en particulier au Proche-Orient, et je reviendrai sur le sujet très vite).

Les intervenants européens ont pu souligner à quel point l’Europe était proche du désastre et de l’agonie.

L’un des principaux conseillers de Viktor Orban en Hongrie a expliqué en détail ce que Viktor Orban faisait pour sauver son pays, en coordination avec les autres pays du groupe de Visegrad (Pologne, République tchèque, Slovaquie), mais n’a pas caché que c’était très difficile, et que les pressions des dirigeants français et allemands pour que les digues cèdent, que l’islamisation gagne l’Europe centrale et que le multiculturalisme détruise les identités étaient intenses. L’un des principaux conseillers du gouvernement polonais a confirmé. Les gens venus d’Europe occidentale étaient, c’est un fait, très pessimiste. Un dirigeant d’Alternative pour l’Allemagne, Marc Jongen, a expliqué en détail l’action destructrice d’Angela Merkel et exposé les objectifs réels de son mouvement.

Un dirigeant du FPO autrichien a tempéré l’optimisme de ceux qui pensent que Sebastian Kurz est à même de sauver l’Autriche, ce qu’a fait aussi Elisabeth Sabaditsch-Wolff, condamnée par la justice autrichienne et par la Cour européenne de justice pour avoir critiqué l’islam, et auteur d’un livre remarquable, The Truth is No Defense, dans lequel elle expose son combat pour la liberté de parler et de penser.

J’ai pu exposer en détail la situation effroyable dans laquelle se trouve la France, et j’ai expliqué la stratégie désormais mise en œuvre par les dirigeants de l’Union Européenne pour dissoudre les peuples européens, abolir la démocratie et installer une dictature technocratique multiculturelle et très ouverte à l’islam. J’ai repris les thèses essentielles exposées dans mon livre Comment meurt une civilisation, et expliqué la stratégie islamique de soumission de l’Europe, stratégie que j’expose dans mon livre L’ombre du djihad.

Thierry Baudet, qui est à la tête du Forum pour la démocratie, principal parti des Pays-Bas et sera sans doute bientôt Premier ministre du pays, a expliqué comment il comptait s’y prendre pour éviter le naufrage de son pays et a eu des accents optimistes, mais il s’est montré plus pessimiste pour le long terme dans des conversations que j’aie eues ultérieurement avec lui. Il est lui-même l’auteur d’un excellent livre, disponible en langue française : Indispensables frontières.

L’un des principaux artisans du Brexit était là, Daniel Hannan, et il a été l’intervenant le plus optimiste parmi ceux venus d’Europe occidentale. Il pense que le Brexit aura lieu et que ce sera le début d’un redressement du Royaume-Uni, économiquement, politiquement et culturellement. Il est lui-même l’auteur de plusieurs livres (je recommande particulièrement The New Road to Serfdom).Sa confiance en Boris Johnson est entière, tout comme celle de Katie Hopkins, journaliste de presse écrite et de télévision, proche de Boris Johnson et Donald Trump. Katie Hopkins a appris à l’assistance qu’outre les menaces de mort qu’elle ne cesse de recevoir en raison de son combat contre l’islamisation du Royaume-Uni, elle avait été victime d’un attentat manqué visant à la décapiter au couteau.

Daniel Hannan et Katie Hopkins pensent que Matteo Salvini finira par l’emporter en Italie et que l’Italie pourrait se redresser comme, bientôt, le Royaume Uni. Ils sont bien plus pessimistes pour la France, l’Espagne et la Belgique, et je les comprends.

J’ai invité à Los Angeles mon ami Mischael Modrikamen, président et fondateur du Parti populaire (qu’il vient de dissoudre), qui a pu expliquer la situation de la Belgique, et je tenais à ce qu’il soit là pour cela. La situation en Belgique est plus catastrophique encore qu’en France.

J’avais invité Giulio Meotti, qui écrit pour le Gatestone Institute, comme moi, pour qu’il parle de l’Italie. Il n’a pu venir. J’avais invité Ivan Rioufol, pour qui j’ai estime et amitié, et Gilles-William Goldnadel, l’un de mes amis les plus chers. Ils n’ont pu venir eux non plus. Je le regrette infiniment.

Une deuxième journée a été consacrée à l’Asie. L’un des dirigeants du soulèvement de Hong Kong a parlé de la situation en Chine, et la journaliste Claudia Rosett a parlé en direct de Hong Kong. Trois dirigeants de la Corée du Sud ont exposé la situation dans la péninsule coréenne.

Toutes les interventions ont été filmées en vidéo et seront bientôt disponibles.  Aucun intervenant n’est venu du Proche-Orient et d’Israël, mais ce n’est que partie remise. Un colloque sur l’antisémitisme et la haine d’Israël aura lieu en février au même endroit. J’y ai d’ores et déjà invité mon amie Bat Ye’or, qui viendra exceptionnellement de Suisse, où je l’ai rencontrée il y a six semaines (je n’ai pas eu l’occasion de remercier pour leur action contre l’antisémitisme et pour Israël les militants chrétiens qui m’ont invité, ainsi que le remarquable Jean-Marc Thobois, je le fais ici).

Dire que le colloque de Los Angeles a été d’une exceptionnelle qualité est bien peu dire. Des intellectuels et des dirigeants de onze pays différents étaient là et ont pu échanger de manière fructueuse. Le colloque avait lieu sur les hauteurs, au-dessus de Santa Monica et de Brentwood, là où Los Angeles est particulièrement magnifique.

Pendant un instant, montrant ainsi qu’il était très peu informé (sans doute que les machinations abjectes qu’il échafaude sans cesse occupent ses rares neurones), Adam Schiff, le démocrate qui mène la pseudo enquête d’impeachment contre Donald Trump au Congrès des Etats-Unis, a été dans le hall de l’hôtel où se tenait le colloque, apparemment pour diner. Il a vite compris qu’il n’était pas le bienvenu et est reparti rapidement en sens inverse. Cela a été la seule décision judicieuse qu’il ait prise depuis longtemps.  Il aurait pu aussi débattre et tenter de se justifier, mais chez ces gens-là, on ne débat pas et on ne se justifie pas : on ment.

© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.

PS : Je joins une photo d’Adam Schiff et une photo de quelques gauchistes venus dénoncer le colloque. Comme on le voit, ils étaient venus en nombre ! Si j’avais eu des cacahuètes, je leur en aurais jeté quelques-unes en passant en voiture, mais j’avais épuisé ma réserve de cacahuètes lors de ma dernière visite dans un zoo.

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