Publié par Rosaly le 18 octobre 2019

Elevé dans la haine d’Israël, l’Egyptien Hussein Aboubakr est devenu un ardent défenseur de l’Etat hébreu.

Hussein Aboubakr a fait ce que peu de gens osent faire. Il a quitté une famille aimante et chaleureuse, une patrie et une culture, afin de partir à la recherche de la vérité et réaliser ainsi ses convictions morales les plus profondes.

Originaire du Caire, issu d’une famille traditionnelle sunnite, nourri de haine à l’égard des Juifs, des Chrétiens et de l’Occident, vouant un mépris particulièrement odieux à l’Etat Hébreu, Hussein a décidé de se renseigner sur «son ennemi israélien» en commençant par étudier l’hébreu.

En lisant la littérature israélienne et occidentale, il découvrit la vérité sur l’Holocauste, le Judaïsme et Israël et réalisa l’ampleur du lavage de cerveau subi par les Arabo-musulmans dans tout le Moyen-Orient et dans son pays natal, l’Egypte.

Il fut accusé d’être un espion israélien par les Services secrets égyptiens pour avoir eu l’outrecuidance d’étudier l’Hébreu dans le centre universitaire israélien du Caire.

Emprisonné, torturé et finalement relâché, il fut secouru par des amis Coptes, qui l’aidèrent à fuir l’Egypte et à se rendre aux USA. Hussein est actuellement employé par «Stand with us» «une organisation pro-israélienne d’éducation internationale à but non lucratif. «Stand with us» soutient Israël et lutte contre l’antisémitisme par l’éducation.

Joseph Puder, journaliste américain indépendant, fondateur et directeur exécutif du groupe de travail interconfessionnel pour l’Amérique, a interviewé Hussein Aboubakr. Le portrait qui en résulte est celui d’un homme lucide d’un grand courage moral.

Joseph Puder (JP) : «Svp, parlez à nos lecteurs de votre famille, de votre éducation et de la manière dont les Egyptiens perçoivent Israël, les Juifs et l’Occident.»

«Hussein Aboubakr (HA) : je suis né en 1989 dans une famille arabo-musulmane égyptienne traditionnelle. Mon éducation fut des plus ordinaires et ce dans tous les sens. J’ai fréquenté les mêmes institutions que la plupart des jeunes Egyptiens: écoles, mosquées, clubs de jeunes. Enfant, j’avais appris que tous les Juifs étaient super-méchants. Une haine anti-juive intense existe dans le moindre recoin de l’espace public et quasiment dans tous les aspects de la culture égyptienne. Nous priions dans les mosquées contre les Juifs, nous apprenions à l’école leur nature diabolique et nous regardions à la TV tous les complots ourdis par les Juifs.

Un grand nombre de films et d’émissions diffusés par les télévisions arabes nous montraient les Juifs comme des créatures vilaines et méchantes.

Enfant, je croyais en tout ce que je voyais à la TV et comme le poisson est oublieux de l’existence de l’eau, de même les Egyptiens ne sont pas conscients de la présence de l’antisémitisme qui imprègne tout dans le pays. La haine d’Israël est si intense, que l’Etat hébreu est vu comme l’incarnation de l’infamie juive.

L’attitude à l’égard de l’Occident est des plus paradoxales. Les Arabes en général et les Egyptiens en particulier raffolent des produits occidentaux et américains. Je me souviens quand j’étais enfant, mes frères, mes soeurs et moi-même avions supplié nos parents de nous emmener manger dans les chaînes de fast food américaines. Et pourtant, à cette attirance s’oppose un grand dédain.

Dans les milieux conservateurs religieux, qui sont majoritaires, l’Occident est avant tout considéré comme un infidèle et un anti-musulman. Dans les milieux moins religieux, l’Occident est perçu comme colonial et anti-arabe. Toutes les interventions occidentales, qu’il s’agisse de la guerre contre la terreur ou de l’aide aux régimes autoritaires, sont vues comme une agression et une hostilité injustifiées à l’égard des Arabes et du monde musulman. Et cela suscite beaucoup de sympathie envers les nombreux actes de violence perpétrés contre l’Occident, tels que le 11 septembre. Je me souviens comment mes parents, mes professeurs et mes imams, qui n’étaient ni des terroristes ni des personnes méchantes, se réjouirent à l’époque des attentats du 11 septembre à cause de cette perception même. Cette dichotomie d’amour et de haine crée un complexe d’infériorité et de supériorité à la fois.»

JP : « Comment les médias égyptiens couvrent-ils Israël et les Juifs et quelle est l’influence des Frères musulmans dans la vie égyptienne ?»

HA : «Normalement, les médias ne peuvent pas critiquer directement Israël, toutefois, ils diffusent des films et des émissions télévisées, qui mettent en évidence les complots juifs et israéliens contre notre pays. Ils parlent également implicitement de «voisins ennemis qui nous veulent du mal» sous-entendu Israël.

Les médias religieux, financés majoritairement par l’Arabie saoudite ou des pays du Golfe, et des médias privés sont de loin moins subtils et beaucoup plus directs dans leur mise en garde contre les Juifs diaboliques. Quand Israël et/ou des pays étrangers émettent des critiques contre de tels médias, le gouvernement égyptien ironiquement justifie leurs déclarations par la «liberté d’expression». Al-Jazeera est le principal média provocateur aux propos incendiaires, quand il s’agit d’attiser les sentiments anti-israéliens.

Les Frères musulmans représentaient le mouvement politique le plus influent en Egypte avant le coup d’état de 2013. Son succès était essentiellement dû à leur programme d’aides sociales; ils étaient perçus comme des hommes justes, opposés à la corruption de l’état égyptien en déconfiture. Les FM reçurent également beaucoup de soutien du Qatar et de la Turquie. Ils étaient et sont la faction politique arabe la plus soutenue par Al-Jazeera. Quand je fréquentais l’université en Egypte entre 2005 et 2010, ils avaient pratiquement le contrôle sur tous les campus égyptiens. La situation changea drastiquement après la déclaration de guerre par les militaires aux FM. Aujourd’hui, le groupe agit dans l’ombre et a perdu la sympathie et le soutien de nombreux Egyptiens. Toutefois, d’après les médias sociaux égyptiens, les griefs économiques et politiques contre Al-Sissi sont en train d’alimenter à nouveau la sympathie envers les FM.»

JP : « L’islam peut-il s’adapter pacifiquement à d’autres cultures, notamment la culture occidentale ?»

HA : «La religion n’est qu’un système de croyance et un espace spirituel d’idées et de passions. Il appartient aux individus de choisir comment leur propre système de croyance peut s’adapter à l’espace public. Si les musulmans insistent à garder une orthodoxie musulmane, qui n’accepte aucune liberté religieuse, sexuelle, politique , s’oppose aux aux libertés personnelles des hommes, des femmes, des Juifs, des athées, des homosexuels, il n’y a dès lors aucune chance à ce que le système de croyance orthodoxe musulman puisse s’adapter à l’Occident , à moins que ce dernier ne soit prêt à capituler et à compromettre ses propres valeurs. »

Le clash entre la liberté d’expression et l’orthodoxie musulmane dans l’affaire Salman Rushdie et plus tard dans celle des caricatures danoises en sont des exemples clairs. L’accueil des musulmans ne signifie pas l’adoption de leurs croyances islamiques orthodoxes. Les traditions démocratiques libérales de l’Occident exigent de ce dernier qu’il accueille des personnes de cultures et de croyances différentes, mais en aucun cas l’Occident ne doit se sentir obligé d’adopter les idées antidémocratiques des personnes accueillies. »

JP : « Quelle solution voyez-vous à la haine enracinée dans la culture islamique à l’égard des Juifs, d’Israël et de l’Occident. »

H A: « Le monde musulman représente le problème le plus ardu auquel l’Humanité doit faire face à cause de ses mauvaises idées. Le seul remède contre cela, c’est la mise en application de bonnes idées. Si l’Occident veut sincèrement m’aider, ainsi que ma famille et mon peuple, il doit cesser d’investir dans notre armement et commencer à investir dans notre éducation. Les graves défis auxquels sont confrontés les musulmans – de la tyrannie au terrorisme, en passant par la mobilité économique – ne peuvent être résolus que par les musulmans eux-mêmes. »

Les valeurs de démocratie libérale et de liberté individuelle sont les valeurs dont les pays en proie au tribalisme, au sectarisme, à la répression sexuelle et aux violations des droits de l’homme ont dramatiquement besoin.

Les musulmans et même les islamistes ne sont pas foncièrement mauvais: ils ont malheureusement obtenu de mauvaises réponses à de nombreuses questions importantes. Ces questions de liberté, de sexualité, d’ouverture, etc. sont des questions difficiles, même pour les nations les plus libérales et démocratiques. Nous devrions être honnêtes sur ce que nous pensons et avoir le courage d’expliquer pourquoi les mauvaises idées sont mauvaises et pourquoi les bonnes idées sont bonnes.

Israël, en tant que nation indigène du Moyen-Orient, a une responsabilité envers ses voisins. Les Israéliens ont su créer un modèle démocratique, à la fois libéral et cependant non violent et laïque à l’occidentale, avec la liberté de religion. Ils sont à la fois Juifs et démocratiques. Israël devrait aider et même mener les nations musulmanes vers un Moyen-Orient démocratique et libéral. Israël devrait être un allié de toutes les minorités non arabes et non musulmanes vivant dans les pays où leur droit à l’autodétermination leur est nié et une source d’inspiration pour les gouvernements de ces pays.»

JP: «Parlez-nous de votre livre «A minority in one» ?

HA: «Je travaille actuellement à mon autobiographie, qui raconte mon enfance en Egypte, ma radicalisation dans les mosquées salafistes, puis ma prise de conscience, ma transformation, ma confrontation avec ma famille et le gouvernement égyptien, la révolution égyptienne et mon immigration vers les USA. Le titre de mon livre est inspiré d’une citation de George Orwell, qui m’aida à changer ma vie:

«Etre dans une minorité, même réduite à une seule personne, ne fait pas de vous un fou. Il y a la vérité et la contre-vérité et si l’on s’accroche à la vérité, même contre le monde entier, on n’est pas fou.»

Source : «From Sunni-islam to defending the Jewish State.» J.Puder (FrontPAge Mag)

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Traduction de Rosaly pour Dreuz.info.

Inscrivez-vous gratuitement pour recevoir chaque jour notre newsletter dans votre boîte de réception

Si vous êtes chez Orange, Wanadoo, Free etc, ils bloquent notre newsletter. Prenez un compte chez Protonmail, qui protège votre anonymat

Dreuz ne spam pas ! Votre adresse email n'est ni vendue, louée ou confiée à quiconque. L'inscription est gratuite et ouverte à tous