Le conflit armé opposant la Turquie aux kurdes a fait couler un torrent d’encre et provoqué un déluge de commentaires, dont pas un n’a permis au public de comprendre exactement le sens des événements.
Les raisons qui ont conduit l’administration Trump à retirer le contingent de mille soldats déployés dans le Kurdistan syrien, ont été occultées. À la place on a choisi délibérément de parler de mauvais jugement, de coup de tête irréfléchi ou pire encore de trahison.
La cécité volontaire des experts
L’élimination à toutes fins pratiques du califat islamique (DAESH) n’a pas été portée au crédit de Donald Trump. Détail “négligeable” et consciencieusement oublié, nul parmi les pourvoyeurs de nouvelles ne s’est donné la peine de rapporter, qu’en écrasant ledit califat Trump avait encore une fois tenu promesse. Dire que Trump est mal aimé des salles de nouvelles est un euphémisme, exécré ou haï serait plus juste, et cette exécration ou cette haine brouille la vue des journalistes, des analystes et des supposés experts. Il est tout de même triste de constater que ceux dont le code d’éthique impose la neutralité et l’objectivité, n’ont d’autre souci que nous inciter à partager leur haine.
Ceux parmi les “experts” qui ne se laissent pas happer par le courant dominant, mais qui choisissent de critiquer les orientations stratégiques du président américain, sont certes plus crédibles. Sans remettre en question leurs préférences, ils laissent la porte ouverte à la discussion; c’est à tout à leur honneur, cependant leur vision dans le champ de la géopolitique ne tient pas compte des nouvelles réalités. À l’exemple de certains généraux, ils s’acharnent à livrer les batailles du passé.
Le monde n’est plus ce qu’il était
Le monde a changé et le changement se poursuit, tantôt au ralenti et tantôt en accéléré. La chute de l’URSS a produit un monde unipolaire avec, comme unique superpuissance, tant économique que militaire, les États Unis d’Amérique. Mais cette situation n’a pas duré longtemps et il faut porter au crédit de l’Amérique le fait qu’elle ait permis l’émergence de concurrents et le retour de la Russie sur la scène internationale. La mondialisation a été le facteur déterminant dans à peu près tous les changements, dont le plus important est l’émergence de la Chine et la croissance à marche forcée de son économie.
D’autres changements déterminants ont eu lieu, dont la création de l’Union Européenne, l’émergence de nouvelles puissances économiques telles que l’Inde et le Brésil, l’irruption de l’islam en tant qu’idéologie subversive conquérante et sanguinaire, la mutation du marxisme et son incursion dans les champs de la culture et de l’environnement, l’apparition d’une nouvelle idéologie, le mondialisme, hostile aux nations, à leurs frontières, à leur identité, et dont l’alliance avec le marxisme et l’islam vise à saper les fondements des sociétés occidentales.
Les peuples occidentaux ont payé un lourd tribut à la mondialisation: délocalisations, désindustrialisation, baisse des salaires et des pensions, chômage structurel, précarité, marasme des petites villes au profit des grands centres urbains, immigration incontrôlée, choc des cultures, insécurité, terrorisme etc. De plus le marxisme culturel s’est activé à travers le système éducatif et les médias à subvertir la culture et les valeurs traditionnelles, réduisant d’autant la capacité de résistance des sociétés occidentales.
l’Amérique n’a échappé ni aux méfaits de la mondialisation, ni à la nuisance du marxisme culturel. Les attentats islamiques du 11 septembre 2001 l’ont amenée à lutter contre le terrorisme ce qu’elle s’est évertué à faire sans toutefois s’attaquer à l’idéologie islamique qui en est la cause. Il en a résulté une dépense inconsidérée de ressources dans des guerres asymétriques et interminables. L’épuisement qui en a découlé a mis en évidence les limites de la puissance américaine, ainsi que les carences de la stratégie mise en avant durant le quart de siècle qui a suivi la chute de l’URSS.
Une stratégie adaptée aux nouvelles réalités
Bien avant d’être élu, Donald Trump était au fait des difficultés et des défis qu’en tant que prochain président il allait affronter. Remettre en question voire dénoncer les délocalisations, l’immigration illégale et l’interventionnisme armé de ses prédécesseurs, lui a valu l’antipathie voire l’animosité de l’establishment politique et médiatique. Tout en levant le voile sur les erreurs du passé et leurs effets délétères sur la nation, il ne manqua pas de proposer des réformes profondes et des mesures drastiques pour corriger la situation. En politique étrangère une nouvelle stratégie s’imposait, laquelle devait forcément tenir compte des nouvelles réalités. Celles-ci peuvent se résumer comme suit:
1. L’adversaire principal de l’Occident n’est pas la Russie de Poutine, mais la Chine et ses ambitions hégémoniques.
2. Les États-Unis sont à présent le plus grand producteur de pétrole et de gaz naturel au monde. Leur part du marché mondial continuera de progresser, dépassant en termes de croissance celles de tous les autres producteurs réunis. Les prévisions de l’AIE (Agence internationale de l’énergie basée à Paris) concernant la production américaine en 2030 sont de 32 millions de barils de pétrole par jour. Grâce à Trump les États-Unis domineront le marché de l’énergie au cours des prochaines décennies. Nul ne peut ignorer l’impact stratégique de cet état de domination.
3. Les États-Unis sont le principal acteur stratégique dans la région du golfe Persique, où 30% du pétrole mondial est produit et expédié. À partir de leurs bases navales et de leurs porte-avions, ils contrôlent une grande partie de l’approvisionnement en pétrole de la Chine.
4. L’Europe est un géant économique mais un nain stratégique. Elle n’a pas la volonté se doter d’une puissance militaire proportionnelle à sa taille ni de réduire sa dépendance à l’égard des forces armées américaines.
5. Sur la base des mauvaises expériences du passé, les citoyens américains sont plus que réticents à l’idée d’intervenir militairement dans des pays étrangers.
6. Les changements de régime et les tentatives de démocratisation des pays islamiques ont tourné court; les printemps arabes se sont mués en hivers islamiques avec, dans bien des cas, un retour à la dictature. L’islam est maintenant reconnu comme un obstacle majeur à la démocratie, aux droits de l’homme et à la primauté du droit, et cet état de choses ne fera que s’aggraver.
7. La mondialisation se poursuivra mais l’idéologie mondialiste s’essouffle. Le nationalisme gagne du terrain un peu partout: l’Europe de l’Est, la Grèce, l’Italie, l’Autriche, le Royaume-Uni, les États-Unis, la Russie, le Brésil, l’Inde, les Philippines, le Vietnam, etc.
8. La Russie est un nain économique et un géant nucléaire, mais elle n’a pas l’envergure d’une superpuissance (un seul porte-avions presque en ruine, peu de bases militaires à l’étranger, un nombre limité d’avions modernes et un budget de défense relativement petit). La Russie peut jouer un rôle important en Europe de l’Est, au Moyen-Orient et en Asie centrale, mais pas à l’échelle mondiale. La Russie est aussi un pays chrétien et sa culture n’est pas étrangère à celle de l’Occident.
9. L’Inde est un géant démographique et elle est sur le point de l’être sur le plan économique. Elle devra tôt ou tard faire face au défi d’une Chine hégémonique.
La stratégie américaine est conçue en fonction des réalités nouvelles et émergentes. Les implications sont les suivantes:
1. La priorité pour les États-Unis est de s’attaquer économiquement et stratégiquement au plus grand défi: la Chine.
2. Auto-suffisants et même exportateurs net de pétrole et de gaz, les États-Unis n’ont plus d’intérêts vitaux au Moyen-Orient; mais en tant que superpuissance ils ont un intérêt stratégique majeur dans la protection des flux de pétrole et de gaz naturel liquéfié; qui contrôle le golfe Persique a la haute main sur les affaires mondiales. C’est pourquoi ils se doivent de mettre fin aux ambitions hégémoniques de l’Iran.
3. Les États-Unis doivent se tenir à bonne distance des conflits régionaux qui présentent peu ou pas d’importance stratégique à long terme. Les conflits régionaux dans les pays islamiques sont nombreux, complexes, particulièrement sanglants et interminables, ils doivent donc être évités sauf s’ils menacent directement les intérêts stratégiques des États-Unis.
4. L’Amérique n’a aucun intérêt à maintenir des relations tendues avec la Russie. Concrètement elle partage avec la Russie des objectifs communs, soit la défaite du djihad mondial et l’affaiblissement du mondialisme.
5. La Russie, en tant qu’ancienne superpuissance hégémonique constitue une menace pour l’Europe de l’Est, en particulier les États baltes, la Pologne et l’Ukraine. Le risque de conflit peut être réduit ou éliminé par la dissuasion (bases militaires en Pologne, vente d’armes défensives à l’Ukraine), par les sanctions économiques et par la diplomatie.
6. Poutine comprend que les États-Unis ne constituent pas une menace pour la Russie et Trump sait également que la Russie n’est pas une menace pour les États-Unis. Mais une Chine hégémonique est une menace à long terme, et pour la Russie et pour les États-Unis. Américains et Russes n’ont aucun intérêt à entretenir leurs différends, il est plus logique et profitable pour eux de coopérer, ils doivent par conséquent mettre fin à leur rivalité. Les négociations et la confiance mutuelle entre les dirigeants sont primordiales.
7. L’établissement de bonnes relations et l’intensification de la coopération avec l’Inde contribuent également à faire contrepoids à la Chine.
8. Dans la poursuite de ses intérêts nationaux, les États-Unis doivent prendre en compte les intérêts nationaux d’autres pays, alliés et adversaires. Pour l’Amérique l’objectif n’est pas d’imposer sa volonté, mais de trouver des bases communes et des compromis afin de renforcer la coopération avec ses alliés et prévenir les conflits à long terme avec les adversaires.
9. L’effet de levier qu’accorde la puissance économique constitue l’arme privilégiée en cas de conflit. La force des armes ne doit être utilisée qu’en dernier recours et en cas de légitime défense.
10. La puissance militaire et le pouvoir économique, sont des auxiliaires indispensables à la diplomatie: parlez doucement et tenez un gros bâton.
11. Les États-Unis ne doivent jamais s’engager dans une guerre si la victoire militaire ne peut se traduire par un gain politique décisif.
Tout ce qui précède constitue ce que l’on peut appeler la doctrine Trump laquelle vise à contenir la Chine et à mettre fin à l’expansionnisme de l’Iran. Comme on peut le constater Trump n’est pas isolationniste, il est plutôt réaliste et pragmatique, contrairement à d’autres personnalités politiques américaines, il rejette la logique obsolète de la guerre froide.
Le maître du jeu
Trump résiste avec succès aux pressions; la guerre au Moyen-Orient et dans le Golfe Persique ne lui dit rien qui vaille. Les pressions exercées sur lui proviennent autant de la classe politique à Washington que d’Israël, de l’Arabie Saoudite et des Emirats Arabes Unis. Il n’est pas tombé dans le piège turco-kurde et s’est abstenu de bombarder l’Iran en représailles pour son raid sur les installations pétrolières saoudiennes. Il a fait preuve d’astuce, car en retirant les soldats américains de la Syrie, il a forcé les Kurdes à se tourner vers Assad et la Russie. Du coup, le conflit change de visage, il n’oppose plus la Turquie aux seuls Kurdes, mais oppose la Turquie à la Syrie et aux kurdes, soutenus ensemble par la Russie. La tension monte entre la Turquie et la Russie et même entre la Turquie et l’Iran, ce dernier n’est pas heureux de voir les Turcs menacer la Syrie qui à leurs yeux est un satellite. C’est ainsi que l’agression turque contre la Syrie (et pas seulement contre les Kurdes) transforme d’anciens «alliés» (Russie, Turquie et Iran) en rivaux. Les gagnants à ce jeu sont Trump, Poutine et Assad. Trump parce qu’il est parvenu, sans tirer un coup de feu, à disloquer l’alliance Russie-Turquie-Iran, Poutine parce qu’il devient de facto le protecteur de la Syrie et Assad parce qu’il récupère tout le territoire syrien. L’Iran est aux prises avec des sanctions économiques incapacitantes, un Iran affaibli est une bonne nouvelle pour Poutine. Avec le temps, l’Iran continuera à perdre de la force et Trump et Poutine libéreront la Syrie de l’emprise iranienne.
Erdogan apparaît comme le grand perdant de la partie. Ses troupes de choc composées de supplétifs djihadistes se sont heurtées à des combattants kurdes aguerris et bien préparés. La promenade militaire qu’il espérait n’a pas eu lieu, la résistance héroïque des kurdes a arrêté l’avance de l’ennemi et lui a fait même subir des revers. À cette humiliation s’est ajoutée une autre, en décrétant des sanctions économiques contre la Turquie, le président américain l’a contraint à cesser les hostilités et à s’asseoir à la table de négociation. Trump reste le maître du jeu.
L’Iran dans la mire
L’argent est le nerf de la guerre et les mollahs iraniens qui en manquent terriblement poursuivent quand même leur fuite en avant. Ce faisant ils ne parviennent plus à cacher leurs intentions et donnent pleinement raison à Trump et Netanyahu. Il y a cinq ans Obama, dans un marché de dupe monumental, a accordé aux mollahs tout ce dont ils avaient besoin pour réaliser leur projet hégémonique, lequel comprend la satellisation du croissant fertile (Irak et Syrie), la destruction d’Israël, la déstabilisation du Yémen et le contrôle effectif de toute la production pétrolière des pays riverains du Golfe persique.
Mais l’Iran n’a pas que des ambitions régionales et son impérialisme n’est pas que territorial et politique, la dimension religieuse y tient une place de choix. Les mollahs chiites se positionnent comme champions toutes catégories de l’islam; aux musulmans essaimés un peu partout ils veulent prouver qu’eux seuls, animés par une conviction et une volonté inébranlables, sont à même de faire triompher l’islam. Le jihadisme sunnite use de pétards, tandis qu’eux s’emparent de territoires, lancent des missiles et fabriquent l’arme nucléaire. La guerre ne se déroule pas uniquement sur le terrain, mais davantage dans l’esprit et le cœur des musulmans; la dimension prosélyte est indissociable de l’impérialisme iranien.
En se retirant de l’accord sur le nucléaire et en imposant des sanctions étouffantes, Trump a cherché à briser l’élan des mollahs. Mais ces derniers ne l’entendaient pas de cette oreille, plutôt que d’ajuster leur effort de guerre au peu de ressources disponibles, ils ont choisi de brûler la chandelle par les deux bouts, espérant par là frapper un grand coup et tourner la situation à leur avantage. Mais tout ce qu’ils ont entrepris contre Israël a échoué lamentablement, leurs dépôts d’armes et leurs bases de missiles en Syrie et en Irak ont été systématiquement détruits, dans certains cas juste avant le lancement des engins, des centaines de militaires et de techniciens iraniens ont été tués ou blessés lors de ces opérations. À l’entêtement suicidaire des mollahs, les israéliens ont opposé le sang froid du tireur d’élite.
Cherchant à pousser Trump à répliquer par les armes, les mollahs ont multiplié les provocations: sabotage de pétroliers, tirs de missile contre un drone américain et bombardement d’installations pétrolières en Arabie Saoudite. Trump est resté de marbre et n’a pas dévié de son plan initial, celui de laisser les mollahs s’agiter et gaspiller toutes leurs cartouches. La levée des sanctions est conditionnelle à ce qu’ils abandonnent leurs ambitions nucléaires, arrêtent la production de missiles de moyenne et longue portée, retirent leur appui au Hamas et au Hezbollah et renoncent pour de bon à leur projet impérialiste.
L’attitude attentiste adoptée par Trump lui a valu des critiques acerbes: ne pas réagir constitue un encouragement à l’Iran, laisser l’initiative aux mollahs leur permet de poursuivre sans obstacle leur plan. Trump n’a pas bronché sachant que ceux qui le somment d’attaquer l’Iran, seront les premiers à déplorer les victimes de la guerre et à exiger qu’on mette fin aux hostilités. Aux saoudiens qui lui demandaient de réagir, Trump leur a suggéré de le faire eux-mêmes. Aux politiciens américains qui exigeait une réplique militaire, Trump leur a rappelé qu’il est de loin plus facile de déclarer la guerre que d’y mettre fin.
Cependant Trump avait toutes les raisons d’être satisfait de la suite des évènements: le raid destructeur contre les installations pétrolières saoudiennes a apporté la preuve qu’il est possible d’amputer de 50% la production de l’Arabie Saoudite sans provoquer une hausse significative du prix du pétrole. Le fait est qu’il existe à présent une surabondance de pétrole grâce entre autres à l’augmentation continue de la production américaine. Les iraniens croyaient frapper un grand coup et ils y ont largement réussi, mais le résultat final est à leur désavantage. Ils ont apporté la preuve que le pétrole du Golfe Persique, dont le leur fait partie, a perdu de son importance, qu’il est possible d’amputer toute la production de l’Iran et la moitié de celle de l’Arabie sans provoquer de secousses dans l’économie mondiale.
Cet incident conforte Trump dans sa stratégie. L’Angleterre, la France et l’Allemagne ont fini par admettre la responsabilité de l’Iran dans le raid et sa volonté de nuire à l’économie mondiale. Le jusqu’auboutisme des mollahs a été contreproductif, dans la mesure où il a contribué à rapprocher les européens des positions adoptées par les États Unis. Mais l’agression iranienne a du même coup attiré l’attention sur les risques d’une trop grande dépendance au pétrole islamique, les pays industrialisés se trouvent à présent dans l’obligation de diversifier leurs sources d’approvisionnement.
Trump attend patiemment que le fruit mûr tombe de l’arbre. L’étranglement de l’économie iranienne affaiblit la capacité des mollahs de poursuivre la guerre sur plusieurs fronts. Les miliciens du Hezbollah, ceux d’Irak, les combattants houthis et les djihadistes palestiniens, ne risquent pas leur vie uniquement pour la cause d’Allah et les beaux yeux du guide suprême. On constate déjà les effets du manque d’argent, les libanais sont dans la rue et manifestent violemment contre leurs dirigeants, leur économie mise à la disette par les monarchies pétrolières, ne peut plus compter sur la générosité des mollahs, les miliciens du Hezbollah ont de la difficulté à nourrir leur famille, le moral est au plus bas et nul dans les circonstances n’est prêt à se sacrifier pour une cause perdue.
La Syrie réunifiée
En Syrie Assad est hors de danger, il doit son salut principalement à Poutine, mais sans l’Iran et le Hezbollah il n’aurait jamais tenu aussi longtemps. Sa bonne fortune ne l’a pas abandonné et il doit s’estimer heureux que Trump ne soit pas en faveur d’un changement de régime. Dictateur sans scrupules, il doit suivre d’un œil inquiet les évènements au Liban, car il ne sera probablement plus en mesure de compter sur le Hezbollah. Qu’à cela ne tienne, Trump lui tend une perche, les kurdes n’ont d’autre choix que de se joindre à lui et grâce à eux il réalise l’unité territoriale de la Syrie. Mais il lui reste à rebâtir son pays, l’Iran ruiné n’a rien à lui donner, la Russie très peu, les monarchies pétrolières, elles, l’aideraient volontiers s’il laissait tomber l’Iran. Assad est un nationaliste ombrageux, il a une dette de reconnaissance envers les perses, mais pas au point de jouer les satrapes; il sait reconnaître un vaisseau en perdition et n’a aucune envie de sombrer avec lui.
En rendant possible la réunification de la Syrie, Trump a suscité des grincements de dents jusque dans son propre camp. Sa décision est pourtant conforme à la stratégie et à la ligne de conduite qu’il s’est fixées bien avant d’être élu. Dès lors que la création d’un État kurde sur l’ensemble du Kurdistan est exclue, il n’est pas opportun de séparer le territoire kurde syrien de la Syrie. Trump juge que la guerre civile a assez duré et qu’il est temps de mettre fin aux destructions et à l’effusion de sang. Contrairement à la Russie les États Unis n’ont qu’un intérêt stratégique marginal dans le conflit syrien. Après l’annihilation du califat islamique, la présence de soldats américains en Syrie ne présente aucun intérêt.
En conclusion
Ceux qui, par réflexe quasi pavlovien, critiquent Trump à tort et à travers, se condamnent à ne rien comprendre à sa politique extérieure. Tel que mentionné plus haut le président américain est un réaliste pragmatique, l’idéologie et les préjugés ne tiennent aucune place dans ses orientations stratégiques, la réalité seule a droit de cité. Trump joue toujours pour gagner, et dans ce but il met à contribution toute la puissance des États Unis. Cependant, et c’est tout à son honneur, il fait preuve d’une grande retenue quand il s’agit de recourir aux armes.
Fin stratège, il ne cherche jamais à humilier l’adversaire, car pour lui toute confrontation doit se terminer par une entente. S’il a tout fait pour anéantir le califat islamique c’est qu’il a compris que celui-ci représentait le mal absolu.
Le mieux étant l’ennemi du bien, il a écarté l’idée de renverser le régime d’Assad, peut-être a-t-il reconnu dans ce dernier un nationaliste combatif qui aime et protège son pays, un leader qui malgré tout inspire le respect.
Les mollahs d’Iran n’ont pas fini de goûter à la médecine de Trump, leur fanatisme, leur cruauté, et leur désir de domination les condamnent d’avance. Contrairement à Assad, ils n’aiment pas leur pays et encore moins les iraniens, ces derniers ont le droit d’espérer que Trump sorte vainqueur pour qu’ils puissent enfin se libérer de leur joug.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Hélios d’Alexandrie pour Dreuz.info.
Moi aussi j’ai mal au coeur pour les Kurdes si courageux et si proches d’Israel.
J’ai vu une video trés intéressante d’un israelien à propos de Trump et des Kurdes.
https://www.facebook.com/545522241/videos/10156129404747242/
Je résume:
1) L’Europe n’a jamais rien fait contre les génocides Islamistes (Arméniens, Yesidis, chrétiens d’orient)
2) Les Kurdes se bagarrent entre eux (la tentative de Barzani (PDK, proche de la Turquie) d’avoir un territoire autonome en Irak fut contrecarrée par d’autres mouvements kurdes (UPK, proche de l’Iran)
3) Certains groupes kurdes (YPG)sont marxistes et alliés du PKK (groupe kurde Turque) déclaré terroriste par les USA ET l’UE
4) Trump n’avait aucune envie que les bombes atomiques entreposées dans la base aérienne US d’Incirlik EN TURQUIE tombent aux mains d’Erdogan
5) Chiites et Sunnites s’étripent depuis 1300 ans, sont les pires ennemis de la terre et ne sont pas près de cesser de s’étriper.
6) L’Iran domine en Irak (Merci Bush,merci Obama), au Liban (Hizbollah), et partiellement en Syrie (Hizbollah + gardiens de la Revolution)
7) Pour refouler l’Iran de Syrie, il y avait 3 solutions:
a) Ne rien faire et les laisser s’installer, construire des bases souterraines et des fabriques de missiles
b) Les attaquer avec des soldats US donc des morts US (et les élections de 2020???) c) c) Placer la Turquie SUNNITE face à l’Iran CHIITE en Syrie. C’est ce qu’a fait Trump
Pas très joli, joli pour les Kurdes mais pas idiot.
Ne surtout pas oublier que les Etats sont des monstres froids et que le Moyen-Orient est un bordel abominable.
Quant à moi j’ai aussi mal au coeur pour les Kurdes qui se sont battus contre Daesh, je comprens la stratégie de Trump ET JE SUIS HEUREUX DE NE PAS ÊTRE UN CHEF D’ÉTAT.
Merci de m’avoir lu jusqu’ici
Je n’ai pas assez de connaissance sur les kurdes, mais si vous le permettez :
a/ l’essentiel des kurdes sont en Turquie (>350000)
b/ le PKK dont la presse française nous rabat les oreilles ont un effectif de seulement 5000 personnes
c/ 3 drapeaux des organisations kurdes ont une petite étoile rouge sur le drapeau… et pour moi, c’est rédhibitoire (comme pour les catalans)
Merci….un article comme je les apprécie : des États, des intérêts, des rapports de force. Pas de sentimentalisme ni d’idéologie, les deux étant toujours teintés – comme par hasard – d’anti américanisme et d’homélie droitdelhommiste.
Votre point de vue n’est pas loin de celui de Zemmour, qui s’est exprimé à contre-courant de la doxa dominante ces derniers jours et pour soutenir Trump. Un point de votre article mérite peut-être plus de précision : vous semblez regretter l’interventionnisme américain des deux guerres du golfe. En France, il est de bon ton de considérer cela comme une erreur, est-ce votre cas?
Merci d’avoir défendu la doctrine Trump et l’intelligence stratégique de ce grand président.
@ Fleur de Lys,
La première guerre du Golfe était inévitable, L’Irak de Saddam Hussein a envahi et annexé le Koweït, un pays indépendant, et menaçait de faire la même chose avec les autres monarchies pétrolières. Il a donc fallu réunir une coalition internationale pour le bouter dehors, mais ce sont les USA qui ont fait le gros du travail. La victoire militaire n’a pas été suivie de victoire politique complète dans la mesure où le régime de Saddam a survécu, alors que l’amère défaite qu’il a subie aurait dû le chasser du pouvoir.
La seconde guerre du Golfe a été un succès militaire retentissant autant sinon plus que la première, mais les raisons qui l’ont motivée n’étaient pas claires du tout ou du moins étaient contestées par les européens du continent et par les pays voisins de l’Irak. Ce sont les suites de cette guerre qui ont amené les américains à épuiser leurs forces.
La question mérite une réponse exhaustive qui serait en elle-même un article de fond, pour résumer mentionnons le fait que les américains auraient dû gouverner avec fermeté, sans rien concéder aux intérêts particuliers et contraindre chiites et sunnites à coopérer politiquement en mettant en place un véritable gouvernement d’union nationale. Mais les américains ont manqué là-dessus, ne voulant pas agir en impérialistes, ils ont laissé les irakiens “s’arranger” ensemble. Autre point ils auraient dû dès le départ imposer un état laïque et réduire au silence les chefs religieux, mais ils firent l’erreur d’inclure les religieux dans l’équation politique, ce faisant ils ont laissé les sunnites et les chiites s’entre-déchirer.
Mais les américains ne sont pas responsables de la guerre civile larvée qui a éclaté entre les factions sunnites et les factions chiites, la haine et l’hostilité étaient déjà présentes quand ils ont occupé l’Irak, c’est la dictature implacable de Saddam qui en est la cause, ce dernier ayant réprimé violemment les chiites et les kurdes au profit des arabes sunnites. La rancune et le désir de vengeance était simplement trop forts pour permettre un retour à un semblant d’harmonie. Mais là encore les choses auraient pu se passer mieux si les États voisins avaient laissé les irakiens se débrouiller entre eux. L’Arabie Saoudite et la Syrie craignaient comme la peste que l’expérience de démocratisation en Irak fasse tache d’huile, ce qui aurait mis en danger les régimes au pouvoir. Pour lui faire échec l’Arabie a financé les activités terroristes et la Syrie a offert à ces mêmes terroristes des bases et des refuges sur son territoire. Ces terroristes ont servi d’étincelle pour mettre l’Irak à feu et à sang. De son côté l’Iran a alimenté à son tour les terroristes sunnites en même temps que les milices chiites.
Les dizaines de milliers d’irakiens tués durant toute cette période l’ont été soit par d’autres irakiens soit par les terroristes infiltrés à partir des pays voisins. Les soldats américains tués ou blessés sont également des victimes de la terreur et non d’une pseudo-résistance comme on le prétend.
Mais comme dans le cas du Vietnam, l’effort de guerre a été contrecarré aux États Unis mêmes, les politiciens, qui en grande majorité ont appuyé l’invasion de l’Irak, se sont mis à tirer à boulets rouges sur l’administration Bush et exigé le retrait d’Irak, les médias ont de leur côté contribué à semer le doute dans l’esprit du public. Le retournement de l’opinion publique américaine a été dommageable pour le moral des troupes et pour l’effort de guerre. Car, comme au Vietnam, la guerre n’a pas été perdue face à l’ennemi, c’est à l’intérieur même des États Unis que la “défaite” a eu lieu.
Trump a vu ce qui s’est passé durant la guerre du Vietnam et en a tiré les conclusions qui s’imposaient, celles-ci sont très proches des leçons que Henry Kissinger a tirées: si on est pas sûr de défaire politiquement l’ennemi, alors il ne sert à rien de le défaire militairement et dans ce cas il est préférable de ne pas intervenir.
Un dernier mot concernant la Syrie: Assad a alimenté l’insurrection en Irak en y envoyant des terroristes sunnites et en offrant à ces derniers des bases de départ et des refuges. Des années plus tard ces mêmes terroristes se sont retournés contre lui, sans eux la guerre civile en Syrie n’aurait pas eu lieu. La leçon qu’il faut tirer: il ne jamais jouer avec le feu, surtout pas le feu islamique.
Hélios d’Alexandrie
Merci infiniment Hélios d’Alexandrie, pour la clarté de votre réponse. Je n’avais pas d’opinion tranchée sur la deuxième intervention américaine en Irak, j’ai néanmoins toujours été choquée par l’anti américanisme qui s’est largement déployé en Europe. Je comprends, en vous lisant, que ce n’est pas tant l’intervention qui pose problème que la gestion politique de l’après-guerre et que les haines et les rancœurs au sein de populations non habituées à penser au bien commun ont été fatales pour l’Iraq et ses voisins.
Merci Hélios pour cette magistrale analyse.
Nos lamentables « experts » de France, souvent bornés et d’un anti américanisme primaire de clowns, devraient lire cet article avec attention, tellement on entend des âneries monumentales de leur part.
N’en parlons pas de la pauvre presse française… Les médias exécrables de France sont largement à côté de leurs pompes, comme des pitbulls à s’acharner sur un stratège qu’ils ne sont pas prêts de comprendre de si tôt. Ils sont trop imbus de leurs idéologies de perdants.
Ils ne veulent toujours pas voir le désastre laissé par le décevant Obama (ami des Frères musulmans et qui les a aidé à prospérer dans le monde, en Amérique, en Égypte et ailleurs). Ils s’évertuent à mette sur le dos de Trump tous les maux de son prédécesseur pro islamistes.
Trump prouve, une fois de plus, qu’il a le dos bien large et que nos politiques et nos « experts » en géopolitique et géostratégie sont des nains de jardin, toujours accrochés à la politique arabe de De Gaulle (dangereuse et improductive), dépassée depuis Mathusalem !
Déjà que la France et la Grande Bretagne n’ont fait que multiplier les grossières et graves erreurs au Levant depuis les années 1920, incapables qu’ils sont de réparer leurs fautes commises durant tout le XXe siècle en Syrie, et d’attendre que ce soit l’Amérique qui les répare à leur place.
Merci pour cet éclairage brillant
FS
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Merci François pour ton appréciation et ton commentaire.
Le formatage de l’opinion publique est sans doute l’arme la plus meurtrière qui soit, une arme retournée contre soi-même et qui n’a d’autres fins que semer le doute et la confusion. Les faiseurs d’opinions se condamnent à ne rien comprendre et entraînent avec eux le public qui leur fait confiance. Les contorsions mentales des supposés experts sont telles, qu’on en vient à conclure qu’ils déforment la réalité dans le seul but de la rendre conforme à l’image qu’ils souhaitent transmettre au public.
Trump a en quelque sorte assimilé la fable de Jean de Lafontaine : « le meunier son fils et l’âne » il ne cherche nullement à satisfaire ceux qui le critiquent, soit qu’il les ignore ou qu’il leur réponde par la bouche de ses canons… sur Twitter.
Bien à toi
Hélios d’Alexandrie
que trump veuille épargner des G.I., c’est normal et même honorable
mais que les kurdes soient abandonnés à leur triste sort, c’est intolérable, honteux; qu’on leur donne des armes antichars serait le moindre geste, qu’erdogan y connaisse son vietnam!
mais enfin les occidentaux ont l’habitude d’abandonner les gens qui les ont servi fidèlement, hmongs d’indochine, harkis d’algérie, etc.
@ patphil,
Si l’on juge selon les apparences, et vous savez que les apparences peuvent être trompeuses, Trump a abandonné les kurdes. Mais tel n’est pas le cas, pour abandonner quelqu’un il faut s’être au départ engagé à le protéger durablement. Or les américains ont aidé les kurdes dans leur guerre contre l’État islamique, sans les américains les kurdes seraient encore en train de se battre et de mourir par centaines et peut-être par milliers. Les américains avaient intérêt à aider militairement les kurdes, et ces derniers avaient intérêt à obtenir l’aide américaine, mais à aucun moment les américains ne se sont engagés à épouser la cause politique des kurdes et encore moins leur projet de former un État indépendant.
Si les américains ne se préoccupaient pas du sort des kurdes, ils se seraient retirés dans les semaines qui ont suivi la défaite de l’État islamique. S’ils sont quand même restés, c’était pour leur donner le temps de se refaire des forces et de trouver un terrain d’accord avec les turcs. Les mois ont passé et les kurdes se sont montrés beaucoup plus intéressés à réaliser leur projet d’État indépendant sous le parapluie américain, que de trouver un terrain d’entente avec la Turquie. De leur côté les turcs n’étaient pas peu contents de l’attitude des kurdes, parce qu’elle leur fournissait le prétexte de leur déclarer la guerre et de les annihiler.
Comme je l’ai souligné dans mon analyse les circonstances ne sont pas favorables à la création d’un État kurde qui engloberait tout le Kurdistan, dont le territoire est réparti sur quatre pays: la Syrie, l’Irak, la Turquie et l’Iran. Un tel État ne peut voir le jour sans une conflagration régionale majeure, au prix de centaines de milliers de morts et de millions de personnes déplacées. En résumé le projet d’un Kurdistan indépendant est irréalisable et Trump est justifié de ne pas s’y associer.
Trump a eu la sagesse de se dégager de l’impasse, il a conseillé aux kurdes de rejoindre Assad afin d’éviter d’être écrasés par la Turquie. Il a en même temps averti Erdogan d’épargner les civils et de ne pas commettre de massacres, à défaut de quoi il lui imposera des sanctions économiques ruineuses. Trump a tenu parole et a contraint Erdogan à accepter un cessez-le-feu. Les kurdes de leur côté n’ont eu d’autres choix que de se rattacher à la Syrie, ce qu’ils auraient dû faire depuis le début.
Les kurdes, c’est connu, malgré leur courage au combat et leur attachement à leur identité et à leur culture, ont une histoire chargée de mauvais oas politiques, particulièrement avec les ottomans et après eux les turcs. Ils tombent régulièrement dans les pièges qui leur sont tendus et se retrouvent régulièrement perdants. Leur nation est composée de tribus et de clans, qui bien souvent ne s’entendent pas ensemble et qui de temps en temps se font la guerre. Avec le temps le sentiment d’appartenance nationale prévaudra sur les particularismes, il sera alors possible d’envisager la création d’un Kurdistan autonome en union confédérale avec les quatre États cités plus haut.
Une dernière remarque, les israéliens ne sont pas contents de la tournure des événements et pour cause, ils préfèrent de loin que la Syrie soit divisée. Mais ils comprennent aussi que Trump, qui est un allié inconditionnel, n’est pas tenu d’épouser les intérêts d’Israël au détriment des intérêts des États Unis. On peut comprendre la déception des israéliens, ils s’en remettront.
Hélios d’Alexandrie
Excellente explication magistrale de la situation du monde actuel
Merci à Hélios d’Alexandrie pour cet excellent article sur la politique étrangère du président Trump. Pour moi cela confine quasi au génie de la part d’un homme constamment conspué par la quasi totalité du monde de l’info et de la politique.
Les clichés ont hélas la vie longue !
Excellente analyse et merci pour ce moment passionnant !
2 remarques toutefois:
1) “Fin stratège, il ne cherche jamais à humilier l’adversaire, car pour lui toute confrontation doit se terminer par une entente”. Je ne vois pas où est la fine stratégie là-dedans. Il ne peut y avoir d’entente avec l’ennemi qui est un phénix potentiel, non pas pour l’humilier, mais pour le supprimer définitivement. Comme Harry Truman le pensait, il ne faut pas être magnanime dans la victoire. C’est dur mais c’est comme ça.
2) “Les peuples occidentaux ont payé un lourd tribut à la mondialisation: délocalisations, désindustrialisation, baisse des salaires et des pensions, chômage structurel, précarité, marasme des petites villes au profit des grands centres urbains, immigration incontrôlée, choc des cultures, insécurité, terrorisme etc. De plus le marxisme culturel s’est activé à travers le système éducatif et les médias à subvertir la culture et les valeurs traditionnelles, réduisant d’autant la capacité de résistance des sociétés occidentales. L’Amérique n’a échappé ni aux méfaits de la mondialisation, ni à la nuisance du marxisme culturel”. Oui, mais les pays occidentaux, y compris les Etats-Unis, ont payé et paient toujours ce lourd tribu moins à cause de la mondialisation qu’à cause de l’étatisme surtout économique qui est toujours, à des degrés divers, une bombe à retardement (on a acheté la paix sociale, mais pour combien de temps encore?). Et effectivement, les USA sont également touchés par ce phénomène (Carter-Clinton-Obama). Grâce au Président Trump, ils s’en sortent désormais beaucoup mieux que les autres. A quand un grand nettoyage du marécage de l’état profond omniprésent en Europe, surtout dans l’Union européenne?
@ Patrick Boulechitey,
Merci pour votre appréciation et pour vos remarques. En ce qui concerne la première, je vous dirai qu’un fin stratège ne se préoccupe pas uniquement de l’objectif mais également de la manière de l’atteindre. Trump prend grand soin de ménager l’amour-propre de ses adversaires au moment même où il leur “tord le bras” et des fois quand il les “étrangle”. Cela fait partie intégrante de sa stratégie ou si vous préférez de son style de négociation. Comme l’a dit Buffon, le style c’est l’homme, et Trump l’homme est fondamentalement un humaniste, un humaniste qui veut gagner mais non au prix d’humilier l’adversaire, agir autrement est contraire à son éthique et risque de faire de l’adversaire un ennemi mortel.
Mais cette approche qui lui est particulière comporte un autre avantage, celui d’accorder à l’adversaire intraitable ou de mauvaise foi, une porte de sortie honorable. S’il choisit de ne pas la prendre ce sera alors de sa faute et il en subira les conséquences.
En ce qui concerne votre seconde remarque je vous répondrai que vous avez raison de souligner les effets délétères de l’étatisme. Personnellement je crois que l’étatisme à la française a aggravé les effets de la mondialisation. Les rigidités inhérentes au système étatique français, font en sorte que l’économie française a énormément de difficultés à s’adapter à la mondialisation.
Hélios d’Alexandrie
Trop fort ! Je fais suivre .
Edmond Richter,
“4) Trump n’avait aucune envie que les bombes atomiques entreposées dans la base aérienne US d’Incirlik EN TURQUIE tombent aux mains d’Erdogan”
Mais comment empêcher le führer turc de s’emparer, si l’envie lui prenait, de ces ADM?
Le bon sens ne serait il pas de prévenir ce risque et de les mettre en sûreté?
Voilà qui nous change des analyses de nos experts et spécialistes des médias polcos (politiquement corrects) qui sévissent partout en France dans une belle (et subventionnée) unanimité !
J’ai bien sûr fait une copie de cette analyse que je transmets par mails à mes connaissances (avec la mention bien sûr de son auteur et de Dreuz.info !)
Sur le fond, je partage globalement ce que nous dit Hélios D’Alexandrie.
Mais on jugera du résultat au final par la gestion des rebondissements qui ne vont pas tardé à se produire
@Edmond Richter,
Il faut cesser de regarder les Kurdes comme un peuple homogène et avec des lunettes roses ! Ce sont des musulmans comme les autres !
Non, il ne sont pas les alliés et les amis d’Israël (en dehors de certains pris individuellement). Ils sont par contre aujourd’hui des partenaires conjoncturels dans le cadre d’intérêts partagés bien compris.
Vous rêvez tout éveillé si vous croyez que la Turquie, la Syrie, l’Iran, L’Irak vont leur octroyer un “foyer national ! Et cela n’a rien à voir avec des considérations morales ou sentimentales du genre “qu’ils “le méritent” (?) ou pas.”
@ Hélios d’ Alexandrie.
Merci Hélios d’ Alexandrie pour cet exposé magistral. C’est ce que j’ai lu de plus intelligent et lucide sur la situation géo-politique actuelle. Et sur la politique de Trump.
Votre essai devrait etre lu et commenté dans toutes les universités et salles de rédaction de l’Occident. Bien sur ce ne sera pas le cas: l’article a en effet un grave défaut:il dit la vérité !
Moi aussi, je diffuse.
Pareil.
Brillante analyse et ce Président Trump est un super stratège .J’envie les Américains d’avoir un tel président . En effet les USA et la Russie doivent coopérer et meme devenir Alliés . Un pays musulman ne peut etre un vrai allié.
Les Européens n’ont pas compris ,et peut etre ne le comprendront jamais , qu’on ne lutte pas contre une idéologie (l’islam ) par des paroles , des reculades .
La laicité , aujourdh’ui profite plutôt à l’islam conquérant , ennemi de l’occident . Malheureusement , la déchristianisation de l’Europe , la vidé de sa sève . L’Europe n’ a plus d’ Ame ni meme de pratriostisme .
C’est la culture socialo-communiste gaucho- islamiste qui tente de combler le vide de la déchristianisation. Cette ” culture ” a pour but de détruire les nations et leurs identités .Pour combattre une idéologie comme l’islam il faut une autre idéologie .
La consommation , les biens matériels , l’humanisme seul , la fumisterie du vivre-ensemble ne sont pas une idéologie face a un islam dont le seul but est de dominer au moyen d’une immigration sans contrôle . L’Europe doit se reveiller et en particulier La France , ou bien l’une et l’autre disparaitront !
c’est drôle comme vous voulez exonérer Trump de toute responsabilité et lui trouver une quelconque stratégie. Désolé, mais il suffit de suivre ces tweets pour voir un personnage impulsif, irréfléchi et immature. A meilleurs preuves tous ses collaborateurs (compétents eux) qui donnent leur démission. Désolé mais je vois en Trump un être brutal réagissant en fonction de ces intérêts en dehors de toute morale.
astier; vous n’avez rien compris a la politique de Mr Trump.
Ce qui a l’air de vous deplaire est le fait qu;il n’utilise pas le
langage ampoule du quai d’Orsay.ou alors vous lisez trop
la presse socialiste.
Hélios d’Alexandrie
Merci pour cette clarté qui fait du bien aux méninges…
Comme messieurs Millière et Grumberg, vous confirmez que Trump est et reste le maître du jeu. L’Europe a tout faux et s’y complet encore et toujours; mais cela n’est pas neuf…
Perso je vois D. Trump en pacificateur, mais cela dépasse l’entendement de ses ennemis.
Magistral en effet cet exposé.
Je retransfère à gogo, moi aussi.
Ce que l’auteur de l’article a brillamment mis en lumière c’est effectivement le rôle pacificateur de D. Trump, habile à semer la zizanie entre des forces maléfiques qui se neutraliseront finalement, il anéantit le caractère de phénix potentiel que certains pourraient redouter : l’adversaire abattu sera définitivement échec et mat.
L’Histoire retiendra que D. Trump est le super héros du 21ème siècle ap.J.C.
Excellent texte. Rien à redire. Bravo.
Guy
d’habitude j’aime bien ce que vous écrivez mais là, trouver en Trump un fin stratège, alors là, les bras m’en tombe.
En fait , par ses positions pro Trump que je trouve de mauvaise foi Dreuz n’est pas ma tasse de thé et je me désabonne.
Dommage car sur d’autres sujets j’étais en phase.
Pour faire face au manque d’énergie de l’espace économique européen je propose d’importer du charbon de l’Inde ou de Chine et de le transformer en essence synthétique selon la méthode Fischer Tropsch, méthode autrefois utilisée par IG Farben.
Le billet se veut apodictique et c’est dommage. C’est dommage car dans ce genre de “galimatias” ce ne sont pas les certitudes habillées en vérités assénées qui comptent mais la qualité des questions nourrissant “le doute salvateur”.
Cher auteur, dont par ailleurs j’apprécie l’effort et par dessus tout une magistrale maîtrise dans votre réponse adressée à Fleur de Lys, je relève l’incohérence entre :
– “Les États-Unis sont le principal acteur stratégique dans la région du golfe Persique, où 30% du pétrole mondial est produit et expédié. À partir de leurs bases navales et de leurs porte-avions, ils contrôlent une grande partie de l’approvisionnement en pétrole de la Chine.” Exposés en “3”
et :
– “Sur la base des mauvaises expériences du passé, les citoyens américains sont plus que réticents à l’idée d’intervenir militairement dans des pays étrangers.” Exposés en “5”
Sauf à se lancer dans l’exercice périlleux de démontrer que le déploiement des forces à l’étranger sert à prévenir l’intervention militaire dont “les citoyens américains sont plus que réticents”… ???
Je serais ici plus clair. Les bases et les porte-avions sont certes avant tout un outil de dissuasion mais pour que cet outil de dissuasion fonctionne, il doit pouvoir être mis en oeuvre sans délais et à la première des provocations. Sinon, il est inopérant.
Mais voilà la déception :
– “Cherchant à pousser Trump à répliquer par les armes, les mollahs ont multiplié les provocations: sabotage de pétroliers, tirs de missile contre un drone américain et bombardement d’installations pétrolières en Arabie Saoudite. Trump est resté de marbre et n’a pas dévié de son plan initial, celui de laisser les mollahs s’agiter et gaspiller toutes leurs cartouches.”
Que doit-on comprendre ici ? Que le jour où Donald Trump répliquera, il tombera dans le piège ? Pas clair. Les limites ne sont pas précisées. Si c’est l’attaque contre l’armée US, elles ont été franchies. Si c’est la violation de l’intégrité territoriale d’un pays allié protégé, pareil.
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Décevante celle-ci aussi :
– “S’il a tout fait pour anéantir le califat islamique c’est qu’il a compris que celui-ci représentait le mal absolu.”
Pas comme l’Iran donc ? Ou c’est l’Iran mais avec un aveu de faiblesse dont les Mollards sont bien satisfaits.
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(Pas grave mais quand même, le billet est entaché d’une erreur factuelle :
– “Il a fait preuve d’astuce, car en retirant les soldats américains de la Syrie,…”
En fait, Donald Trump les a tout juste redéployées. The Boys are still there. Et c’est une bonne nouvelle).
C’est la raison d’ailleurs de la colère du Kremlin que vous vous efforcez tant à ménager. Ce dernier s’est permis de traiter l’administration Trump de “bandits”. Ni plus ni moins.
@ Koziolek
Merci pour votre commentaire.
“L’incohérence” que vous avez relevée n’en est pas une. Il y a une différence entre présence militaire au Golfe persique et implication dans une guerre interminable au Moyen-Orient. Les citoyens américains comprennent très bien la différence qu’apparemment vous avez de la difficulté à saisir. L’effet dissuasif des forces militaires américaines n’a pas besoin d’être démontré et la présence militaire américaine dans le Golfe persique comporte plus d’un avantage, dont celui de contrôler le flux de pétrole. La Chine elle le comprend parfaitement et sait qu’en cas de conflit, les USA ont la capacité de fermer le robinet et ainsi paralyser et l’économie de la Chine et ses forces armées.
je vous cite: “Que doit-on comprendre ici ? Que le jour où Donald Trump répliquera, il tombera dans le piège ?”
Je vous félicite pour les efforts que vous déployez pour ne pas comprendre, c’est pourtant simple. Le commandant suprême des forces armées des États Unis ne réagit pas aux provocations quand celles-ci ont pour but de l’attirer dans une guerre dont il ne veut pas et qui est contraire aux intérêts de son pays. Les soldats américains n’ont pas été attaqués par les iraniens, ces derniers ont lancé une attaque par drones et par missiles de croisière sur les installations pétrolières saoudiennes, l’Arabie Saoudite qui possède une armée et une aviation bien équipées, était pleinement justifiée de répliquer par les armes, elle ne l’a pas fait, alors au nom de quoi reprochez-vous à Trump de ne pas prendre à cœur les intérêts des saoudiens plus qu’ils ne le font eux-mêmes?
Si vous lisez attentivement mon analyse vous comprendrez que la stratégie de Trump consiste à étrangler économiquement l’Iran, afin de l’amener à renoncer à l’arme atomique et à ses menées impérialistes au Moyen-Orient. L’arme économique ne coûte rien aux États Unis et elle est très efficace à moyen terme.
Je vous cite encore: “Décevante celle-ci aussi :
– « S’il a tout fait pour anéantir le califat islamique c’est qu’il a compris que celui-ci représentait le mal absolu. »
Votre avez le droit à votre déception. Je présume qu’à vos yeux le califat islamique ne représente pas le mal absolu, peut-être un moindre mal ou pas de mal du tout. Relativisme quand tu nous tiens on peut bien dire adieu bon sens.
Et à propos, les crimes commis par le califat islamique durant sa brève existence, dépassent en horreur et en quantité de sang répandu tout ce que les mollahs d’Iran ont perpétrés durant les quarante dernières années.
L’erreur factuelle c’est vous qui la commettez: Trump a effectivement retiré ses troupes de Syrie et les a déployées en Irak, mais il a gardé un petit contingent pour garder les champs pétrolifères du Kurdistan syrien. Quant à la soi-disant colère du Kremlin, soyons sérieux, le Kremlin a simplement été pris au dépourvu et a exprimé sa frustration, car il aurait aimé poursuivre son alliance avec la Turquie tout en protégeant Assad. Avec le retrait des troupes américaines il se trouve confronté directement à Erdogan, avec qui il avait établi plus qu’une alliance (le mot connivence serait plus juste) À présent il doit protéger la Syrie et contrecarrer l’expansionnisme d’Erdogan. À cause de Trump il ne peut plus jouer sur les deux tableaux d’où sa frustration. Mais serait-on étonné d’apprendre que les russes demandaient avec insistance le départ des soldats américains, alléguant que leur présence en Syrie n’avait pas reçu l’aval du gouvernement syrien et était donc illégale? Comme quoi il faut toujours prendre les déclarations officielles avec un gros grain de sel.
Quand le Kremlin traite les américains de bandits il fait en réalité un cadeau à Trump, parce qu’il apporte la preuve que Trump et Poutine ne sont pas de connivence comme le prétendent les démocrates et les médias qui les appuient.
Et pour finir je vous dirai que les questions n’ont habituellement pas pour objet de nourrir un soi-disant “doute salvateur”, c’est plutôt l’inverse, à moins que les questions posées n’aient d’autre objectif que maintenir le “doute” ou plutôt les idées reçues et non la recherche de la vérité.
Merci pour votre réponse, cher auteur.
Le dialogue entre nous prouve que l’on peut diverger en toute courtoisie et sérénité. Le temps manquant, je me résumerai ce soir aux remarques liminaires portant principalement à maintenir la qualité de notre échange.
Je considère que les formulations telles que :
– “vous avez de la difficulté à saisir… Je vous félicite pour les efforts que vous déployez pour ne pas comprendre… Vous avez le droit à votre déception… Je présume qu’à vos yeux… Relativisme quand tu nous tiens on peut bien dire adieu bon sens. (Le mien en l’occurrence.)”
…n’apportent rien de substantiel et je me garderai d’emprunter à l’avenir ce genre de chemin. Sommes-nous d’accord ? Bien entendu, je note et je considère les arguments venant à étayer votre réponse comme valables car assises sur une perception, plus qu’une idée, qui fait son chemin. Je la considère toutefois comme erronée car “ne satisfaisant pas aux critères de validation”. Je suis désolé pour les raccourcis de langage. Le sujet me passionnant, j’y reviendrai volontiers.
Je pense aussi qu’il ne sert à rien de jouer sur les mots et de se tailler des pierres d’achoppement sur des broutilles. Vous écrivez :
– “L’erreur factuelle c’est vous qui la commettez: Trump a effectivement retiré ses troupes de Syrie et les a déployées en Irak, mais il a gardé un petit contingent pour garder les champs pétrolifères du Kurdistan syrien.”
L’erreur factuelle, c’est moi qui la commet en vous faisant remarquer que les troupes US sont toujours présentes en Syrie ? Et que les troupes US en Syrie ne sont pas toutes affectées à garder les champs pétrolifères mais sont aussi destinées à déglinguer des pourris genre Al-Baghdadi et sa relève annoncée ?
—
“Et pour finir je vous dirai que les questions n’ont habituellement pas pour objet de nourrir un soi-disant « doute salvateur », c’est plutôt l’inverse,..”
Parfait. Et c’est justement cette absence des questions nourrissant la quête de la vérité qui m’a déplu dans votre billet, par ailleurs fort bien ficelé. Ce “doute salvateur” n’étant pas un “soi-disant” mais l’élément clé reflétant l’approche cartésienne de la validation d’une vérité.
Une petite erreur factuelle quand même : l’équipe des Forces Spéciales qui a neutralisé Bagdadi (yemach shmo) n’était pas en Syrie, elle est arrivée d’ailleurs. Le président Trump a dit dans son communiqué qu’ils ont débarqué “dans un port ami, dans un pays très ami”.
Il n’a pas donné davantage de précisions mais j’ai ma petite idée quant au haver gadol.
Article très détaillé. Très bonne synthèse, merci.
Personnellement, je souscris totalement à la ligne de Trump.
En complément du point 3/, il me semble qu’on peut même dire que les USA contrôlent totalement les 2/3 de la surface du globe, c’est-à-dire les mers et les océans de la planète 🙂
Petit exemple pour donner une perspective sur le fait que les USA peuvent gagner des guerres, mais pas occuper des pays.
Pour obtenir le même ratio d’effectifs que la Police de New York (#55000) vs population de NY (ratio#1:150), il fallait déployer plus de 250000 soldats en Irak (40M d’habitants)