Article après article, avec un bonheur incertain, je m’essaie de faire comprendre à mes contemporains que nous vivons un temps médiatique névrotique et même schizophrénique. J’essaie aussi d’expliquer que cette névrose profonde provient d’un antiracisme dévoyé, lui-même issu d’un antinazisme devenu fou.
Le courant médiatique islamo-gauchiste considère encore que qui touche l’islamisme touche l’islam et qui touche l’islam touche tous les musulmans.
La folle quinzaine qui commença par le drame de quatre policiers assassinés par un islamiste à la préfecture de Paris pour s’achever par un psychodrame disproportionné autour d’une femme voilée à la vie paraît-il gâchée en est la triste et énième illustration. Tellement prévisible également. Qu’on me permette de citer la conclusion de la chronique que j’ai publiée dans ces mêmes colonnes le 7 octobre dernier : «Mais pas d’illusions, le réel sera vite à nouveau rattrapé par le virtuel. Aujourd’hui l’heure est encore à la colère avec la mise en accusation du laxisme envers les islamistes. Demain, viendra l’oubli des victimes quand elles reposeront dedans la guerre froide. Après-demain, un nouveau pilori sera dressé pour ceux qui font radicalement le procès de l’islam radical. Le jour d’après, sera jour d’attentat.»
Nous avons donc connu le troisième jour: celui de la victimisation à l’envers. C’était un jour forcément nécessaire. La France était la seule victime, les Français étaient en colère, l’islamisme coupable était montré du doigt. Comme à chaque fois, le courant médiatique que je ne peux nommer autrement qu’islamo-gauchiste mais qui par capillarité a contaminé depuis des lustres l’inconscient collectif bien au-delà de l’islam et bien au-delà du gauchisme, considère encore que qui touche l’islamisme touche l’islam et qui touche l’islam touche tous les musulmans.
Le prétexte de la sortie funeste et maladroite de Julien Odoul au sein d’une assemblée territoriale mettant en cause une femme voilée en présence de son enfant affolé n’était pas mal trouvé.
Une pétition dans Le Monde donnait le la à la musique de la victimisation frénétique.
La névrose médiatique faisait le reste. Une pétition dans Le Monde signée notamment par des artistes à la réflexion politique étroite mais à la morale esthétique infinie donnait le la à la musique de la victimisation frénétique.
Notre président de la République, illustra jusqu’à la perfection son ambivalence hybride qui se mariait harmonieusement avec l’esprit schizophrénique du temps. Au premier jour de l’assassinat des quatre authentiques martyrs de l’islamisme, Monsieur Macron n’hésitait pas à appeler martialement au devoir de «vigilance» contre «l’hydre islamiste».
J’écrivais alors que l’exercice s’avérerait périlleux dans la pratique, au regard du surmoi prétendument antiraciste. Je ne croyais pas si bien écrire: dans un article du Figaro daté du 16 octobre («Détection de la radicalisation à l’université: un sujet délicat») Marie-Estelle Pech raconte comment l’université de Cergy-Pontoise a été contrainte, après protestations, de regretter un appel à la vigilance dans lequel on considérait par courriel comme inquiétants le fait, notamment , qu’un étudiant ou un fonctionnaire dédaignerait l’autorité des femmes ou porterait «une djellaba, ou un pantalon dont les jambes s’arrêtent à mi-mollets». Frédérique Vidal, notre ministre de l’enseignement supérieur aura été de ceux qui auront condamné cette vigilance politiquement osée.
Au demeurant, l’université de Cergy-Pontoise aura été bien naïve de prendre le discours présidentiel à la lettre et de ne pas donner du temps psychodramatique aux temps dramatiques.
Dans la réalité, le seul agitateur d’une stigmatisation imaginaire s’appelle Emmanuel Macron.
Dès que le psychodrame de la femme voilée s’empara des esprits tourmentés et que celle-ci déclarait à ce CCIF proche des Frères musulmans qui traque l’islamophobie «qu’on avait gâché sa vie», notre président vigilant appelait désormais les Français à la vigilance non plus contre l’hydre islamiste mais contre cette vieille hydre de la «stigmatisation».
Je défie cependant qui que ce soit de me mettre sous les yeux la moindre déclaration d’un seul membre de l’Assemblée nationale élue par les Français incriminant l’ensemble de la population musulmane en tant que responsable des attentats islamistes. Ou que l’on me montre la moindre agression physique d’un salaud exalté contre une femme voilée.
Dans la réalité, le seul agitateur d’une stigmatisation imaginaire s’appelle Emmanuel Macron.
Il était pourtant à la portée de l’intelligence présidentielle de comprendre que c’est précisément cette victimisation imaginaire qui est depuis longtemps l’une des matrices de la radicalisation islamique et de ses conséquences. Tant il est caractéristique de l’esprit humain de se persuader sincèrement que l’on est une victime. A fortiori lorsque de grands esprits vous l’affirment.
Il en faudra encore des victimes avant que le jour de l’attentat réel ne soit pas suivi de la victimisation nécessaire au fantasme virtuel.
Enfin, pour ceux qui n’ont pas encore compris le lien insécable dans l’inconscient collectif entre le destin juif éprouvé et le destin musulman fantasmé, agité depuis des lustres par des intellectuels tels qu’Edwy Plenel, je signale ce dessin qui agite actuellement la toile électronique.
On y voit à droite une mère de famille portant en 1940 sur son manteau l’étoile juive tenant par la main son petit enfant et à gauche une autre maman voilée en 2019 tenant par la main un enfant marqué du croissant, en partance toutes deux vers un destin incertain.
Au-delà de l’obscénité de la comparaison qui rejoint l’obscénité du temps, nul ne m’empêchera de rappeler que les 11 juifs tués parce que juifs depuis 2006 l’ont été tous par des musulmans radicaux.
Il en faudra encore des victimes avant que le jour de l’attentat réel ne soit pas suivi de la victimisation nécessaire au fantasme virtuel.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Gilles-William Goldnadel. Publié dans Figaro Vox.
Je ne touche pas l’Immonde par hygiène , mais la liste des zarthistokhonnars signataires est-elle connue ?
Mais comment osent-elles se promener voilées!!! Je me souviens d’une époque où à l’égide de Mme Salan les Mauresques avaient jetées leur voile aux ordures! autres temps autres moeurs! Cette France couchée payera le prix fort probablement bientôt! Avec les listes communautaires le vers qui était dans le fruit finira par le ronger. Mais comment rendre le bon sens aux Européens?!
Si les listes municipales communautaires sont permises c’est bien la faute au gouvernement, donc les vrais coupables de cette situation ubuesque on les connaît et comme tout coupable, il y aura action de la Justice contre eux………
Expression claire, faits à l’appui, de l’essentiel à la base d’une exaspération qui gronde actuellement. Le président lui, fait comme si il comprenait, mais il ne veut pas savoir. Les yeux sont face à la France mais le regard est ailleurs.
À mon sentiment, sa responsabilité à exacerber les passions négatives augmente à mesure du laisser-faire camouflé par les discours qui se suivent sans répit; je ne dis là rien de nouveau.
Je me demande si le fait de temporiser en semblant donner raison aux uns comme aux autres (hydre islamique/stigmatisation) le président, qui n’en revient pas encore d’avoir si grande intelligence puisqu’il est persuadé de dominer la complexité du réel, je me demande donc si le président n’est pas tétanisé par la peur d’agir ou si sa méconnaissance de la nature humaine qui a besoin de limites perturbe son jugement. Envie de lui crier: alors, arrêter de parler et mettre de l’ordre dans la maison, c’est pour quand?
le syndrome de stockholm se répand partout en occident
très bien vu (comme d’habitude…), mais une précision nécessaire : si l’intervention de Julien Odoul est “maladroite”, comment devait-elle se faire ?
presque toutes les narrations de la scène disent qu’il a invectivé la femme, alors qu’au contraire, c’est au président de séance qu’il s’adresse, et que, au vu de son inaction, c’est lui qui s’en va ; on peut se demander pourquoi d’autres tenant de la laïcité ne l’ont pas suivi, ils sont parait-il nombreux
mais que faire ??? se taire, comme d’habitude le font tous les moutons?
Merci monsieur W Goldnadel
mais l’islam a déjà divisé la FRANCE 🙁 divisé pour régner )
Je ne vois qu’une voie : l’arrivé d’un autre débarquement d’un autre Oncle SAM