Publié par Magali Marc le 2 octobre 2019

À 20 jours des élections fédérales, il semble bien que les Conservateurs d’Andrew Scheer ont pris une légère avance sur les Libéraux de Justin Trudeau en terme de voix (34.3% contre 33.4%).

Pourtant, ils ne sont toujours pas assurés de former le prochain gouvernement. Cela peut paraître contradictoire, mais la carte électorale est ainsi faite qu’avec moins de voix que les Conservateurs, les Libéraux peuvent remporter plus de sièges et donc sont actuellement en position de former un gouvernement, probablement minoritaire.

En termes de sièges projetés (par le Poll Tracker de la CBC qui englobe tous les sondages), les Libéraux emporteraient entre 106 et 216 sièges contre 103 à 185 sièges pour les Conservateurs. Il y a 338 sièges à la Chambre des Communes, il en faut donc un minimum de 170 sièges pour former un gouvernement majoritaire.

Ainsi, même si plus de répondants disent qu’ils vont voter pour Andrew Scheer, tout dépend de savoir si ces électeurs potentiels sont situés dans des circonscriptions que les Conservateurs sont déjà sûrs de gagner ou si des «forteresses» libérales sont sur le point de tomber entre leurs mains.
Dans les circonscriptions où les Libéraux sont en avance, quelques centaines de voix supplémentaires ne suffiront pas.

Étant donné que les Libéraux sont solidement installés dans les provinces atlantiques et que les Conservateurs sont imbattables dans l’Ouest canadien, voyons où en sont les partis dans les 2 provinces les plus peuplées du Canada où se jouent les élections, soit le Québec et l’Ontario.

Le Québec

Comme je l’ai déjà mentionné dans un article précédent, au Québec, la remontée du Bloc Québécois (un parti indépendantiste qui ne présente des candidats qu’au Québec) nuit au vote Conservateur.

En fait, d’après la projection des sièges, le Bloc a de bonnes chances de remporter jusqu’à 17 sièges.

Dans les circonscriptions pivots, les Conservateurs se classent deuxième derrière le BQ, le plus souvent.

Tandis que les Libéraux sont encore en tête au Québec avec 34.9% des voix contre 21.3% pour les Conservateurs, la projection des sièges leur en accorde de 32 à 64 contre 11 à 19 pour les Conservateurs.

Le NPD semble disparaître de la carte du Québec en terme de sièges (1 seul projeté).

Encore une fois, la déconfiture prévue du NPD au Québec va profiter avant tout aux Libéraux. Déjà en 2015, le NPD était passé de 54 députés à 16 tandis que les Libéraux avaient fait élire 40 députés au lieu de 7!

L’Ontario

Dans la province la plus peuplée du Canada, les derniers sondages montrent que les Libéraux demeurent très en avance sur les Conservateurs en termes de voix (40.8% 32.9%) comme en termes de sièges (77 contre 39).

Même en l’absence du BQ, le NPD demeure loin derrière avec 13% des voix se traduisant en une projection de 4 ou 6 sièges.

Conclusion

Au niveau national, le NPD récolterait environ 16 sièges (dont 1 au Québec et 4 en Ontario) tandis que le Parti Vert qui semblait avoir le vent dans les voiles et paraissait prêt à supplanter le NPD, ne récolte que 10% des voix et peut-être 4 sièges, tous en Colombie Britannique.

Même si les Conservateurs remportent un peu plus de voix dans l’ensemble du pays, la répartition des sièges joue contre eux.

Certes, les sondages peuvent se tromper et les Libéraux peuvent dégringoler un peu plus en Ontario, mais même dans ce cas, il n’est guère probable que les Conservateurs seraient en position de former un gouvernement majoritaire.

Or les tiers partis comme le NPD, le BQ et le Parti Vert penchent trop à gauche pour songer à collaborer avec les Conservateurs minoritaires si l’un d’eux détenaient la balance du pouvoir le 21 octobre.

Beaucoup ont cru que l’affaire SNC-Lavalin, ajouté au «scandale» des «blackfaces» de Trudeau allait sceller les élections en faveur d’Andrew Scheer.

Mais certaines attaques ad hominem contre Andrew Scheer montrent que ses adversaires sont prêts à jouer dur pour l’envoyer dans les cordes.

Ainsi, le chef conservateur qui a été courtier d’assurance avant de se lancer en politique, a dû se défendre récemment d’avoir été en droit d’exercer cette profession.

Les Libéraux l’ont même accusé d’avoir falsifié son CV !

D’autres lui ont reproché de n’avoir pas participé à la marche sur le climat du 27 septembre dernier.

Et bien sûr, Radio Canada, en français comme en anglais, se fait un devoir de minimiser les bourdes de Trudeau.

Scheer a la plupart des médias de masse contre lui. Ces derniers ont monté en épingle la célébrité de Sainte Greta (que Trudeau s’est fait un devoir de rencontrer en face à face) et reprochent à Scheer de ne rien proposer pour sauver le climat!

La partie est loin d’être jouée.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.

Source :

  • https://newsinteractives.cbc.ca/elections/poll-tracker/canada/
  • https://www.journaldemontreal.com/2019/09/28/scheer-doit-defendre-son-passe-de-courtier-dassurance
https://newsinteractives.cbc.ca/elections/poll-tracker/canada/
https://www.journaldemontreal.com/2019/09/28/scheer-doit-defendre-son-passe-de-courtier-dassurance

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