
Source : Franceculture
George Orwell était écrivain, penseur, mais aussi praticien du langage. Dans son roman «1984», il invente la «novlangue», un langage dont le but est l’anéantissement de la pensée, la destruction de l’individu devenu anonyme, l’asservissement du peuple. Réflexions sur le pouvoir des mots.
Syme (du Service des recherches au Ministère de la Vérité) : « Nous détruisons chaque jour des mots, des vingtaines de mots, des centaines de mots. Nous taillons le langage jusqu’à l’os. (…) Ne voyez-vous pas que le véritable but du novlangue est de restreindre les limites de la pensée ? A la fin, nous rendrons littéralement impossible le crime par la pensée, car il n’y aura plus de mots pour l’exprimer. (…) La révolution sera complète quand le langage sera parfait. » George Orwell, 1984
George Orwell n’a pas été seulement, en tant qu’écrivain, un praticien du langage. Il a beaucoup réfléchi sur la « politique de la langue ». Dans un essai de 1946, il écrit que « penser clairement est un premier pas vers la régénération politique ». Il avait le sentiment de vivre à une époque où la langue se dégradait, ce qui rendait plus difficile de décrire honnêtement la réalité. Il mettait en accusation le flou qui dissimule la pensée ; la tendance au slogan qui tend à imposer des idées fausses par la simple répétition ; le jargon pseudo-scientifique qui tend à donner un air de neutralité à des arguments en réalité idéologiques ; bref, l’usage malhonnête des mots.
Bien sûr, c’est dans son fameux roman 1984, avec la trouvaille géniale de la « novlangue », que cette dénonciation du trucage de la langue que culmine cette entreprise de démystification.
L’idée d’Orwell c’est que trop souvent nous nous laissons entraîner par les mots, nous laissons les mots penser à notre place, ce qui est vrai pour n’importe qui dans la conversation courante mais aussi vrai pour un écrivain, un penseur ou un philosophe…

« Ce qui importe avant tout, c’est que le sens gouverne le choix des mots et non l’inverse. En matière de prose, la pire des choses que l’on puisse faire avec les mots est de s’abandonner à eux. » George Orwell
Jean-Jacques Rosat
Quand on s’exprime mal, on pense mal ou pas du tout. Le but de la novlangue dans 1984 est de parvenir à l’anéantissement de la pensée et remplacer le sens par le signal.
Françoise Thom
Vu la pauvreté lexicale et grammaticale de nombreux contemporains , le boulot est d’autant plus facile.
Quand on me dit “la langue française est difficile” je réponds que c’est pareil que 2 ordis , un PC et un Mac . Si on branche un câble entre les 2 ils auront du mal à se comprendre directement , le code est différent , voila pourquoi il est important d’avoir le même langage : arriver à se comprendre.
Vu la qualité de l’enseignement aujourd’hui , vu les grandes lumières politiques comme Najat Belkacem et ses “éléfans” ou les illuminé.e.s du langage inclusif , la route est pavée pour la novlangue et ses conséquences !
Windows – Language – Éléphant….
Entièrement d’accord.
il faut que les francophones arrêtent de répéter “du coup” toutes les cinq secondes…
ou encore “on va dire”…
(ces tics de langage sont pénibles pour qui aime la langue française)
ou ,”j’veux dire” balancé à tous propos (traduction de “I mean” aussi balancé par les anglophones à tous propos, comme si les explications de tous, nécessitaient plus de précisions pour éclairer des incultes auxquels elles sont vomies, car, le plus souvent, les paroles sont ineptes, baragouinées, brouillasseuses, etc…… Oui, ces tics de langage sont des offenses au français, c’est insupportable !!!
bien vrai ….le du coup me tue
Abbé Alain René
Je prends note…
Il y a également le : enfin, voilà…” qui évite à la personne de poursuivre sa phrase.
En effet, c’est vrai, des “voilà” terminent toutes les phrases des abrutis incapables d’exprimer leurs pensées limitées, à bout de souffle au troisième mot.
écoutez attentivement le discours journalistique à la télé, toutes chaînes confondues, et repérez les :
effectivement,
du coup,
voilà,
on va dire,
et quelques autres…le vocabulaire se réduit comme peau de chagrin!
Il y a aussi ” en fait ” qui est horripilant.
N’oublions pas “voilà”… au cours d’une réponse ou d’une pseudo justification (.???)
car vraiment on n’y voit là aucune explication autre que de la faiblesse mentale….
Toujours entièrement d’accord Monsieur l’Abbé.
il n’y a pas que les Francophones qui ont des tics verbaux : les jeunes Anglophones font des phrases quasi-inintelligibles:
« It’s like, you know, like I didn’t know what to answer him. Like he was kind of expecting me to answer something. Like, you know …»
Les Jeunes Francophones québécois remplacent «like» par «genre»:
« C’était, genre, je ne savais pas quoi répondre, genre, il s’attendait à une réponse, genre …
Ou alors c’est «dans l’fond»:
« Ce que je veux dire, dans l’fond, c’est que, genre il ne sait pas vraiment de quoi il parle, dans l’fond j”étais, genre, embêtée de lui répondre…»
il n’y a pas que les Francophones qui ont des tics verbaux : les jeunes Anglophones font des phrases quasi-inintelligibles:
« It’s like, you know, like I didn’t know what to answer him. Like he was kind of expecting me to answer something. Like, you know …»
Les Jeunes Francophones québécois remplacent «like» par «genre»:
« C’était, genre, je ne savais pas quoi répondre, genre, il s’attendait à une réponse, genre …
Ou alors c’est «dans l’fond»:
« Ce que je veux dire, dans l’fond, c’est que, genre il ne sait pas vraiment de quoi il parle, dans l’fond j’étais, genre, embêtée de lui répondre…»
Entièrement d’accord avec vous. En quelques années, ce tic a littéralement “contaminé” tous les milieux sociaux et professionnels, y compris les médias. Il n’est pas un jour où je ne l’entends pas dans mon entourage. En outre, une seule phrase peut contenir ce “du coup” trois, voire quatre fois… au point que je le fais remarquer à mes interlocuteurs. Il y en a bien d’autres, (“ça marche”, “genre”, “carrément”, “c’est abusé”, “vous savez quoi ?”, “moi personnellement”…). La langue française est si riche que je découvre encore régulièrement de nouveaux mots qui me donnent envie d’en connaître le sens, voire de les usiter (tiens, l’algorithme souligne ce dernier mot en rouge, à méditer…).
C’était un visionnaire
cf l’article n°1 de mme bombardier
des écervelés c’st ce qu’ils veulent, comme ces robots plumitifs qui envahissent nos médias aux ordres
Mon commentaire en réponse à celui de l’Abbé ARBEZ de 10h10 est inutile car “voilà” a déjà été dénoncé avant que mon texte n’apparaisse . O.K.
Il y a aussi ” en fait ” qui est horripilant.
Dans la série des nouveautés incorrectes: les “trois fois plus” au lieu de “le triple”.
Trois fois plus, en bonne arithmétique, ça fait le quadruple…
En dehors de l’anecdote, le résultat est que le bon peuple ne prend plus réellement conscience des ordres de grandeur.
On va terminer avec “plus”; “beaucoup plus”, et peut-être “trois fois l’double” comme disait un ancien de ma commune!
Le problème des novlangues appauvrissantes destinées à crétiniser les grandes masses pour mieux les blouser et les manipuler me préoccupe depuis déjà des décennies.
Sur le sujet, on peut aussi aller voir ce que disait le philologue juif allemand Viktor Klemperer sur la langue du 3ème Reich (LTI, lingua tertii imperii).
On retrouve les mêmes procédés de fabrication d’une langue manipulatoire chez les nazis que ce qu’on observe à l’œuvre à l’heure actuelle dans les médias et les réseaux intellectuels infiltrés par les gauchistes.
A lire aussi le livre de Neil Postman, “se distraire à en mourir”, qui fait le lien entre appauvrissement du langage, de la pensée et télévision, qui joue un rôle de vecteur particulièrement puissant (aujourd’hui on peut généraliser à tous les écrans).
Lectures qu’on peut compléter par le très récent “La fabrique du crétin digital” de Michel Desmurget.
Ce qui me sidère, c’est la clairvoyance de Georges ORWELL !!!
du coup, aie !
et voilà, mmmmfffhhhh
en fait ? quelle fête?
n oublions pas le “concrètement” des journalistes TV, ça m énerve au plus haut point.
Faut il aussi parler des abus de langage faits sur les mots qui possèdent un accent circonflexe ( les pattes au lieu des pâtes, la patte au lieu de la pâte, le sôleil au lieu du soleil, le rhone au lieu du Rhône, la saone au lieu de la Saône, les cotes au lieu des côtes, surtout lors de la météo, les cotes étant les dimensions fléchées figurant sur un plan, un dessin ou un croquis.
J’oubliai presque la la prononciation de la lettre “P” qui est transformée quasiment en “B”, peut être que ces petites jeunes femmes ont peur de postillonner en le prononçant, on entend souvent dire je “Beu Bas” au lieu de je “peu pas” ??? ou mon “BaBa” au lieu de mon “papa” etc…
Et loin d être exhaustif sur cette question qui prête a se moquer, mon petit cerveau me dit: “mais que font nos académiciens?”