
Les Kurdes constituent la plus grande minorité apatride au monde, avec environ 40 millions de Kurdes dans une zone géographique englobant des territoires en Turquie, en Irak, en Iran, en Syrie et en Arménie. Mais sur le plan émotionnel, ils représentent ceux que l’Amérique est en train de trahir. Vraiment ?
Le principal obstacle à la formation du Kurdistan, la première raison pour laquelle la “terre des Kurdes” n’existe pas, réside dans le fait que les Kurdes “ont des divisions internes profondes”, explique le réalisateur Jean-Pierre Lledo.
Mais il se trouve que la droite, généralement très hostile à l’islam, accorde aux Kurdes un passe-droit généreux. Probablement à juste raison. Comme le précise Lledo, “Oui on aimerait que se constitue un nouvel Etat kurde qui serait certainement plus stable que tous les autres pays environnants”.
Un peuple sans unité
La remarque est exacte, et il est politiquement incorrect, à droite, de dire que les Kurdes sont éclatés, divisés, en conflit interne violent, meurtrier même. Alors je le dis clairement : les Kurdes ne sont pas unifiés. Pas du tout unifiés. Ils sont leur propre ennemi à la formation de leur Etat.
Vivant à cheval sur quatre pays, certains sont totalement intégrés, d’autres sont totalement séparatistes. Le troisième groupe est déchiré entre les précédents. Certainement, ils subissent avec violence les assauts des séparatistes qui composent le YPG (Unité de protection du peuple), que nous avons assisté, et le PKK classé organisation terroriste.

- Les Kurdes représentent 18% de la population turque, 15-20% en Irak, et constituent le troisième groupe ethnique de la région après les Arabes et les Perses.
- Ils n’ont pas de langue unifiée (parlée ou écrite).
- Même sur la base de la religion, ils ne constituent pas une catégorie homogène.
- La majorité des Kurdes sont musulmans sunnites,
- mais il y a des Kurdes Alevis, chiites ou chrétiens.
- La “nation” kurde inclurait également des sectes plus petites telles que les Yazidis, ainsi que des minorités chrétiennes comme les Assyriens et les Syriens orthodoxes.
- Il y a environ 200 000 Kurdes juifs, ils vivent en Israël.
Reconnu ici, discriminé là
Irak
L’article 113 de la Constitution permanente iraquienne stipule :
“La présente Constitution approuve la région du Kurdistan et ses autorités régionales et fédérales existantes au moment de son entrée en vigueur”.
C’est une reconnaissance politique officielle de l’entité fédérale autonome des Kurdes, et cela lui accorde une reconnaissance au niveau international.
Iran
Les Kurdes d’Iran sont également officiellement reconnus comme une minorité, et il existe une province appelée “Kurdistan” en Iran.
Le problème, c’est la Turquie. Il est lié à la manière dont les Kurdes sont considérés en Turquie, et la manière dont ils voient les Turcs.
Turquie
- Les Kurdes étaient historiquement éparpillés dans onze provinces du sud-est.
- Il existe également des villages kurdes isolés dans d’autres régions de Turquie.
- Les Kurdes ont émigré à Istanbul pendant des siècles et, depuis 1960, ils ont migré vers presque tous les autres centres urbains.
- Les recensements turcs ne mentionnent pas les Kurdes comme un groupe ethnique distinct. Par conséquent, il n’existe pas de données fiables sur leur nombre total. Contrairement aux Turcs sunnites, qui suivent l’école Hanafi de la loi islamique, les Kurdes sunnites suivent l’école Shafii. Cependant, les Kurdes sont divisés entre plusieurs États, ce qui en fait une minorité dans chacun d’eux.
Atatürk est généralement considéré comme celui qui a le plus maltraité les Kurdes. Il leur a interdit et a tenté de les priver de leur identité religieuse, ethnique, linguistique et culturelle.
Turcs et Kurdes, Kurdes et Turcs
- Le traité de Sèvres de 1920 a divisé la Turquie, la réduisant à un tiers de la taille de l’Empire, et promis aux Kurdes un pays à eux seuls.
- Atatürk rejeta Sèvres et rallia les Turcs dans une “guerre de libération”.
- Victorieux, il réussit à saborder Sèvres et à la remplacer par le Traité de Lausanne de 1923.
- En 1925, les Kurdes lancèrent une insurrection pour restaurer l’autonomie qui existait sous la domination ottomane, mais la rébellion fut brutalement réprimée, et ses dirigeants pendus sur la place centrale de Diyarbakir.
- Dans les années 1930, la politique du gouvernement turc visa à l’assimilation forcée et aux politiques de turcification des Kurdes locaux.
- Après le soulèvement de 1937 à Tunceli, la Turquie adopta des mesures draconiennes, niant l’existence même des Kurdes de Turquie, les qualifiant de “Turcs des montagnes”.
- La langue, la culture et les toponymes kurdes furent interdits.
- Les tensions ont continué ainsi jusqu’au coup d’État militaire turc du 12 septembre 1980.
Le succès soudain du Parti des travailleurs du Kurdistan (Parti Karkerani Kurdistan, ou PKK) dans la mobilisation d’un grand nombre de Kurdes au cours des années 1980 et 1990 dans sa lutte contre l’Etat turc a montré que les années de régime républicain turc qui ont institutionnalisé et sédimenté la politique de la Turquie visant à nier l’identité, la langue et la culture kurdes a échoué.
En outre, la création du Parti des travailleurs turcs (TIP) en 1961 a offert une plate-forme électorale où les revendications kurdes et les droits nationaux pouvaient être discutés.
Le “pluralisme sociopolitique” que la Turquie a connu dans les années 1960 a affaibli la capacité de l’Etat à hégémoniser l’identité sociale de ses citoyens, ce qui a donné lieu à l’émergence d’un certain nombre de discours alternatifs, contestant l’identité kémaliste dominante, et le mouvement national kurde parmi eux.
Le PKK, organisation terroriste et son frère syrien YPG.
Le PKK est une organisation terroriste armée, maoïste et communiste, désignée comme terroriste par l’UE, l’OTAN, les Etats-Unis et 20 autres pays. Il est important de noter que les Nations Unies, la Russie, la Chine, l’Egypte, la Suisse et l’Inde, notamment, ne considèrent pas le PKK comme terroriste.
Fondé en 1974, transformé en organisation paramilitaire en 1984, le mouvement marxiste-léniniste et séparatiste utilise la terreur et la violence pour faire sécession.
Les Kurdes sont-ils pro-Israéliens ?

Kurdes irakiens
- La majorité des Kurdes irakiens ont une opinion positive envers Israël et les Israéliens. Ils voient Israël comme un pays modèle qu’ils veulent que leur région autonome devienne. Il y a de nombreuses autres raisons, telles que le partage du même sort, la coopération historique et leur haine de leurs voisins : l’iranophobie, l’arabophobie et l’antishi’isme jouent un rôle important.
- Mais il y a aussi les Kurdes islamistes. Ils représentent environ 10% de la population du Kurdistan irakien. La majorité d’entre eux sont hostiles – c’est le moins qu’on puisse dire – envers les Israéliens et Israël. Ils sont très étroitement liés aux partis islamiques du monde arabe, ils soutiennent le Hamas, le Hezbollah, le Jihad islamique, et veulent voir Israël disparaître.
Kurdes syriens
Ils vivent dans un pays qui a répandu l’antisémitisme depuis la guerre israélo-arabe de 1948.
Les Kurdes de Syrie étaient neutres ou hostiles envers Israël, mais la guerre civile a changé la donne. Aujourd’hui, ils sont soit neutres, soit ils voient Israël sous un angle positif et ont une opinion sympathique l’égard des Israéliens pour plusieurs raisons :
- Ils ne sont plus sous l’influence du régime antisémite Assad.
- Ils voient l’histoire du peuple israélien comme une motivation : même lorsque vous êtes en guerre avec vos voisins, vous pouvez toujours développer votre région.
- De nombreux volontaires israéliens sont venus les aider alors que les pays arabes refusaient de les aider.
- Des affrontements ont eu lieu, en Syrie, entre eux et le Hezbollah.
- Dans les régions kurdes syriennes, il n’y a pas beaucoup d’islamistes (les Syriens sont plus généralement laïques).
- Mais il y a tout une branche activiste d’extrême gauche kurde, principalement au nord-est du pays, qui voit Israël comme une “terre de sionistes” qui sont derrière tous les conflits du monde.
- Les Kurdes d’extrême gauche et maoïstes du YPG voient leur cause comme similaire à celle des Palestiniens. De nombreux employés de l’administration kurde sont pro-palestiniens, et beaucoup de soldats et combattants sont des sionistes purs et durs.
Kurdes iraniens
Personne ne sait vraiment ce qu’ils pensent, le régime islamiste de l’Iran ne les laisse pas exprimer leur opinion.
Kurdes turcs
- Période 1990 – 1999
- L’antisémitisme était à son apogée chez les Kurdes turcs lorsque les nationalistes kurdes étaient alliés à l’OLP.
- Ils ont vomi Israël lorsque la Turquie a acheté beaucoup d’armes israéliennes et américaines, et qu’elle les a utilisé contre les Kurdes dans les années 90.
- Depuis 2016
- Aujourd’hui, de nombreux Kurdes turcs sont neutres envers les Israéliens et Israël.
- Les Kurdes marxistes sont toujours pro-palestiniens, mais il y a aussi des nationalistes pro-israéliens.
- Les Kurdes qui soutiennent l’AKP, le parti islamiste d’Erdogan (environ 26% des Kurdes turcs) sont hostiles à Israël.
- Il y a les Kurdes qui pensent qu’Erdogan est le mal, et ils considèrent en même temps qu’Israël est un État terroriste. Mais pour eux, l’État turc lui-même est un État terroriste. Alors certains parmi eux considèrent qu’Israël doit être un bon État, et ils soutiennent Israël – pour l’instant…
Une blague qui circule dans les milieux kurdes turcs :
Si vous aimez Israël, vous ne pouvez pas soutenir Erdogan, sauf si votre bureau local de l’AKP vous donne la permission.
Il n’est pas facile de faire la synthèse, mais si je devais faire une généralité, je dirais que les rapports sont totalement fluides et changeants. Les Kurdes, musulmans sunnites comme les Palestiniens, sont pro-palestiniens sans être farouchement anti-Israéliens, car ils tendent à se démarquer de leurs voisins arabes, qui sont à 90% anti-israéliens.
Europe
Plus de 1,5 million de Kurdes vivent en Europe, principalement en Allemagne.
- Certains Kurdes d’Europe font partie de ces Kurdes qui ont fui dans les années 90. Ils haïssent avec passion la Turquie, l’OTAN et Israël.
- Beaucoup d’entre eux sont pro-palestiniens. Surtout en France, en Allemagne et en Suède.
Trump et le retrait de Syrie en droit international
Il me faut rappeler ici que sans aucun débat public, Obama, en 2014, a fait entrer notre nation dans le conflit kurde-turc en armant le YPG. Obama a toujours eu tout faux, dans les Affaires étrangères, car il s’est toujours placé du mauvais côté de la barrière. Certes, ses intentions étaient bonnes. ISIS avait assiégé la ville de Kobani dans le nord de la Syrie. Mais la Turquie, qui n’est pas moins détestable, considère à juste titre le YPG comme une organisation terroriste, et la réalité est que c’est la branche syrienne de l’insurrection du PKK.
Avec le retour vers l’islam orchestré par le dictateur Erdogan, beaucoup plaident pour que la Turquie soit expulsée de l’OTAN, et que le PKK soit déclassé en tant qu’organisation terroriste.
Et il se trouve, dans ce monde d’inversement des valeurs, parmi mes lecteurs, des personnes qui accordent peu de crédit à la loi, à la légalité, au droit international et aux traités.
Souvent, ce sont les mêmes qui revendiquent le droit international pour justifier les droits d’Israël en Palestine.
Je ne suis pas certain qu’il soit très sage d’instrumentaliser le droit international et de le soumettre à nos opinions.
Si nous nions le droit international lorsque ça nous arrange, par exemple au nom de “valeurs morales supérieures”, il est difficile de reprocher à nos opposants et nos ennemis de faire la même chose pour Israël, et de nier son existence. Il est difficile de leur dire que leurs valeurs morales supérieures doivent se soumettre au droit international, si nous pensons que le droit international doit se soumettre aux nôtres.
Que dit le droit international
- Je pense que ceux qui dénoncent Trump reconnaîtront que regrettable ou non, la Turquie est nôtre allié au sein de l’OTAN.
- Ils admettront que nous n’avons eu aucun mandat du Congrès, et aucun droit d’être présents en Syrie au-delà de l’objectif de nous débarrasser d’ISIS.
- Il n’y a pas de “territoire kurde”. Les Kurdes n’ont aucun territoire à eux. Il y a un territoire syrien à la frontière turque, les Kurdes en sont l’occupant, en violation de la souveraineté syrienne et ce sont des séparatistes.
- Il n’existe aucune demande, démocratiquement formulée, pour régler le problème centenaire qui oppose la Turquie aux Kurdes.
Déclasser le PKK en tant qu’organisation terroriste
Bernard Henri Levy est l’une des têtes de files internationales qui plaide pour que les Kurdes du PKK ne soient plus considérés comme organisation terroriste.
C’est un débat qui mérite d’être conduit, et qui ne manque pas d’arguments.
C’est ce que réclame la gauche, absolument. Car le PKK est une organisation maoïste, et la gauche soutient les siens, quoi qu’ils fassent.
La gauche est aveugle au fait que depuis plus de 30 ans, le PKK assassine des civils, villageois, enseignants, travailleurs, des enfants et même des nouveau-nés de familles turques et kurdes de Turquie.
Le PKK a refusé plusieurs fois de réintégrer la société. En réponse, ils ont posé des mines terrestres et ouvert des tranchées dans les villes.
- Ceux qui le considèrent comme terroriste se réfèrent aux meurtres de masse de citoyens turcs et kurdes.
- Ceux qui le rejettent voient ces morts comme des “dommages collatéraux” dans le conflit principal, qui est la libération/ l’autonomie et la lutte contre l’oppression de la population kurde par le gouvernement turc.
Oui, son classement en organisation terroriste est un débat. Et la Turquie est dans l’OTAN et cela mérite débat. Mais c’est la réalité du moment.
Avons-nous une dette vis-à-vis des Kurdes ?
Je lis ici et là que nous avons une dette vis-à-vis des Kurdes parce qu’ils nous ont aidés à lutter contre ISIS.
- Ceux qui avancent cet argument ne disent pas jusqu’où va notre dette.
- Doit-on les aider à créer un Etat ?
- Devons-nous les protéger contre la Turquie, c’est-à-dire combattre la Turquie, notre allié dans l’OTAN ?
- Si oui, pendant combien de temps ?
- Doit-on les aider et leur permettre de séparer une partie du territoire de la Syrie pour créer leur Etat ?
Les Kurdes nous ont-ils vraiment aidés à combattre ISIS ?
Si j’écris sur Dreuz, il me semble que c’est pour expliquer les nuances et la complexité des situations géopolitiques, pas pour simplifier jusqu’à la caricature pour justifier ce que les gens ont envie de penser et de lire.
En gros, j’entends dire que les Kurdes nous ont aidés, et que maintenant que nous n’avons plus besoin d’eux, nous les lâchons. Que nous faisons comme avec les Harkis. Que 10 000 d’entre eux sont morts pour notre combat, contre 5 Américains, et qu’il est honteux, scandaleux, immoral, dégueulasse, de les laisser ainsi se faire massacrer par les Turcs.
La réalité est infiniment plus complexe que ça. Et je me répète, je ne crois pas que vous lisiez Dreuz pour lire des choses simplettes. Le Monde s’en charge.
- Les Kurdes ont été nos alliés contre ISIS, mais ce n’est pas pour nous qu’ils se sont battus. Ils se sont battus pour eux.
- Eux étaient menacés par ISIS sur place.
- Ils ont combattu ISIS pour eux-mêmes, avec notre aide, comme nous avons combattu ISIS pour nous, avec leur aide.
- Les Kurdes veulent une zone autonome en Syrie, et en fin de compte, un statut d’État. Il ne s’agit pas des Kurdes intégrés qui vivent en paix dans leurs pays, mais des séparatistes qui menacent et tuent, dans les pays où ils vivent – et je ne suis pas un soutien de la Turquie !
- Les Kurdes que nous avons soutenus sont dirigés par les YPG (Unités de protection du peuple). C’est la branche syrienne du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) de Turquie. Le PKK est une organisation séparatiste militante marxiste-léniniste.
- Dans notre combat pour détruire ISIS, nous avons même armé une branche d’Al-Qaïda. Personne ne songe à nous dire que nous devons protéger al Shabaad, un des affiliés d’Al-Qaïda en Somalie.
Paradoxe : le conflit entre les Kurdes et la Turquie fait obstacle à son entrée dans l’UE
La question du traitement des minorités est l’un des obstacles à l’entrée de la Turquie dans l’UE.
Aujourd’hui, le turc est la langue officielle. La Turquie rejette totalement le fait que les Kurdes ont une identité distincte. Ce rejet remet en question la nature laïque et démocratique de la Turquie.
Pour cela, les relations entre la Turquie et l’UE ont évolué avec beaucoup de difficultés depuis la date à laquelle la Turquie a demandé son adhésion à part entière, le 12 septembre 1987.
- La question kurde de la Turquie, en ce sens, est l’une des pierres d’achoppement de la Turquie sur la voie de l’adhésion à l’UE.
- Le 3 octobre 2005, lorsque l’Union européenne a officiellement entamé les négociations d’adhésion avec la Turquie, le problème kurde de la Turquie a retenu l’attention et a fait bloquer les avancées.
- Jusqu’à récemment, la Turquie niait même avoir un problème kurde, alors que parler kurde était un crime selon la loi.
Dans le contexte actuel, les chances de la Turquie d’entrer dans l’UE augmenteront donc considérablement si elle parvient à résoudre à long terme son problème kurde.
- Si elle met en œuvre ses réformes juridico-politiques afin d’accepter sa pluralité ethnique, elle renforcera de manière significative la crédibilité et le poids politico-économique de l’UE en tant qu’acteur mondial et en tant que projet socio-politique, dans le monde en développement en général et dans le monde musulman en particulier.
- Plus la Turquie pourra apaiser ses relations avec ses citoyens d’origine kurde par des moyens démocratiques et de développement, plus elle renforcera ses chances d’être intégrée dans l’UE.
- En effet, le “respect et la protection des minorités” est l’un des principes acceptés dans les critères de Copenhague qui définissent l’éligibilité d’un pays à adhérer à l’Union européenne.
Menaces et bidonnage
J’ai été mis en copie d’emails envoyés à la direction de Dreuz, disant que si l’on ne me fait pas taire sur le sujet kurde, on arrêtera de soutenir Dreuz financièrement.
J’ai été insulté dans les commentaires.
Je vais répondre aux menaces et aux insultes en répétant ce que je dis souvent :
- Je dis ce que je veux, quand je veux, à qui je veux, si je veux. Personne ne peut me censurer. Si Dreuz n’est pas content de mes services, il me vireront. Dans cette affaire, ils m’ont assuré de leur soutien.
- J’ai le cuir épais. Je suis totalement indifférent aux insultes.
Conclusion
Oui, Erdogan est un salopard. Oui la Turquie n’a rien à faire dans l’OTAN, mais nous avons besoin de la Turquie. Oui les Kurdes méritent plus un Etat que les Palestiniens, ce peuple inventé et qui n’existe pas. Mais cette tâche ne peut revenir qu’à l’ONU, à l’UE, aux instances internationales. Pas au président Trump – qui n’en a pas reçu la mission, ne l’a jamais promis, et n’en a pas le pouvoir constitutionnel.
Oui, je dois être froidement cynique, le bain de sang qui va peut-être suivre – mais je doute que les Russes et l’Iran laissent la Turquie envahir le Nord-Est de la Syrie sans rien dire – est le statut habituel et banal du Moyen-Orient.
Oui, au Moyen-Orient, à part Israël, soutenir un camp revient toujours à soutenir un autre camp ennemi.
Oui, la Syrie n’en a pas terminé avec le bain de sang, et curieusement, ceux qui défendent le droit d’Assad de protéger sa souveraineté, veulent maintenant qu’on soutienne les Kurdes qui menacent cette souveraineté.
Et oui, je suis ravi, même s’ils se trompent, que mes lecteurs prennent position aussi fortement, émotionnellement, et ouvertement pour protéger des musulmans sunnites, eux qui sont constamment traités d’islamophobes et de racistes.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.
Franchement je ne comprends pas pourquoi Trump a lâché les kurdes et les a laissé se faire envahir par le criminel,le boucher d’Ankara. J’ai une grande admiration pour Trump mais J’ai du mal à comprendre. Même si il devait retirer ses hommes de Syrie il aurait dû néanmoins prendre des précautions pour empêcher le vautour Merdogan de piquer sur sa proie tel un charognard. Et puis qu’en sera t il des prisonniers islamistes détenues par les kurdes. Est ce que l’état islamique ne va profiter de l’occasion pour se reconstruire tel une bête blessée avoir du répit pour régénérer ses forces .C’est une crainte plausible et puis les kurdes si jamais demain l’occident a besoin d’eux ne vont ils pas y réfléchir à deux fois. En tous cas Merdogan a plus intérêt dans l’état islamique que dans les kurdes et vu qu’il tient les Européens par la peau des testicules,excusez la comparaison,par son chantage permanent je ne vois vraiment pas d’espoir quand à une hypothétique intervention,du une intercession pour arrêter la purification ethnique des kurdes par le l’empaleur d’Ankara. J’espère tout de même que Trump essayera de réparer cette erreur et faire en sorte de renforcer le pal dans le coeur froid du nouveau prétendant calife turc pour le rendre inoffensif.
Avec un tel article, et celui de Millière vous “ne comprenez pas”. Vous êtes désespérant.
@ Anssiv Ossniv
Ce n’est pas que vous ne comprenez pas, c’est que vous ne voulez pas comprendre. De toute évidence, vous n’avez pas lu les articles de Dreuz concernant les Kurdes, vous êtes incapable de réfuter un seul des faits qui y sont exposés et vous vous contentez de rabâcher les plaintes des médias gauchistes. C’est votre problème.
Avez vous lu l’artcicle ? je me pose la question ,car tout est ien expliqué !
@Jean-Patrick Grumberg :
Merci pour cet exposé magistral !
Comme toujours, le levier vers le ‘Grand Désordre’ réside dans l’émotion sélective (et SÉLECTIONNÉE par ceux, nihilistes, qui aspirent à ce ‘Grand Chaos’)…
Un petit complément, si vous le permettez, qui remettra les pendules à l’heure pour quelque lecteur DREUZien chrétien à qui cela aurait échappé (que le DREUZien juif en tire aussi bon profit, l’extrapolation n’a rien, ici, une vue de l’esprit*).
J’espère que les mots qui suivent font seulement référence aux Kurdes mahométans :
Le génocide des Arméniens et crimes contre l’Humanité dans l’Empire ottoman (https://www.imprescriptible.fr/pedagogie/pedagogie/100_reponses/3.htm)
Question n°27/100 : Quel a été rôle des Kurdes dans le massacre des Arméniens ?
Les Kurdes, qui constituaient une population musulmane non turque, organisée en tribus sous l’autorité de chefs féodaux dans des zones frontalières souvent rétives au pouvoir central, ont été utilisés comme instruments d’une politique décidée par les Jeunes-Turcs, ce qui était un moyen de les rallier en jouant de la solidarité musulmane et surtout de l’appât du gain. Avec des criminels et d’anciens prisonniers de droit commun recrutés au sein d’une Organisation spéciale (Teskilati Mahsusa), créée en 1914 sous l’égide du ministère de l’Intérieur comme une sorte d’« escadron de la mort », les Kurdes constituèrent le bras armé du pouvoir dans le génocide.
“Bon sang ne saurait mentir… Sang mahométan reste sang mahométan”
B-‘E
*Comme semble le sous-entendre le “- aujourd’hui” de votre sous-§ “Depuis 2016”.
Merci pour votre article bien détaillé, après avoir lu celui de M.Millière, vous êtes les deux bien capables (comme les écrivains de Dreuz) de synthétiser la problématique kurde (et les autres). Surtout de nommer ce rapport marxiste léniniste de certains kurdes qui n’est même pas clairement nommé dans une majorité de journaux et livres. J’ai un peu de la peine à comprendre comment certains lecteurs peuvent vous insulter, vous réduisez l’emprise de la propagande et diffusez de la lumière sur nous. J’ai retrouvé ainsi le plaisir de lire et penser la géopolitique depuis.
Bonjour Monsieur Grumberg,
merci pour votre article ainsi que celui de Mr Millière qu’on ne lira jamais dans aucun journal français. Ce pendant permettez moi d’exprimer mon désaccord. Vous dite: “Je pense que ceux qui dénoncent Trump reconnaîtront que regrettable ou non, la Turquie est nôtre allié au sein de l’OTAN.”; “Dans le contexte actuel, les chances de la Turquie d’entrer dans l’UE augmenteront donc considérablement si elle parvient à résoudre à long terme son problème kurde.”Ce rejet remet en question la nature laïque et démocratique de la Turquie.”
Il faut être sourd et aveugle pour ne pas voir que la Turquie est presque devenue un état islamique et qu’Erdogan veut que l’Europe et la Turquie soient entièrement islamisées. Alors la Turquie dans l’Europe signifiera l’accélération de la fin notre civilisation parce qu’Erdogan veut que des millions de turcs envahissent “pacifiquement” notre continent. Erdogan en bon maitre chanteur (domaine dans lequel il excelle) connait l’incommensurable lâcheté de nos “dirigeants”. Je vous prie de ne pas considérer mon point de vue comme étant hostile à votre égard parce que je respecte vos idées. Je vous en remercie d’avance.
Cordialement
Je suis bien d’accord avec vous, il faut absolument empêcher une entrée de la Turquie dans l’Union Européenne et même qu’elle s’intègre encore davantage dans notre Europe judéo-chrétienne.
Le poids de l’islam et le nombre de musulmans sonneraient le glas de l’occident européen.
Ils doivent apprendre que l’UNION FAIT LA FORCE et trouver des points qui les unissent plutôt que ceux qui les divisent. “Une maisons divisée contre elle-même ne peut tenir” dit Notre Seigneur et Sauveur………..
Situation tellement complexe qu’il était difficile de s’y retrouver
Merci à JP Grumberg et G. Milliere pour ce superbe travail de géo-politique 👌
Merci M. Grumberg pour votre article nuancé sur les Kurdes, quoique je vous trouve bien pessimiste sur leurs divisions et trop négatif sur l’origine marxiste du PKK de Turquie et de l’YPG de Syrie, car à côté de leur marxisme, qui s’effritera peut-être avec le temps, c’est surtout leur nationalisme qui est important pour la cause d’un Kurdistan indépendant.
Et puis, les frontières et traités internationaux ne sont pas immuables, surtout au Proche-Orient ; ils ne sont pas si anciens et ils ont injustement laissé sur le côté plusieurs peuples, grands ou petits.
Ainsi, Israël c’est rétabli, l’Érythrée s’est affranchie et le Koweït à survécu.
Rêvons et osons aller plus loin…
Donc, après des siècles de conquêtes, de nuisances et de génocides, la Turquie devrait être démantelée et revenir au Traité de Sèvre de 1920 :
– restituer à la Grèce les régions, y compris celle du Pont, anciennement peuplées de Grecs ;
– rendre à l’Arménie ses terres victimes du génocide ;
– établir un Kurdistan indépendant ;
– créer un état pour les Assyriens-Chaldéens ;
– et laisser aux Turcs environ la moitié de la Turquie actuelle.
Un rêve peut-être, mais les frontières injustes ne sont pas intangibles, alors qui sait ? Avec le temps…
Je comprends tres bien votre post et vous en remercie.
La Turkie a demantele des petits pays comme le Pont,
a presque extermine ses habitants grecs.
Personne ne parle de Chypre?
Merci pour votre commentaire.
“Vers l’Orient compliqué je volais avec des idées simples” , écrivait Charles de Gaulle.
Revenir aux fondamentaux du droit international est la seule méthode.Vous avez raison M. Grumberg , le président Trump n’a pas vocation à régler les problèmes Kurdes.C’est encore une manifestation du pouvoir de l’émotion que de le croire.
Les Kurdes se battent pour eux-mêmes (et entre eux),et pour personne d’autre.
Merci pour ces éclaircissements ainsi que pour l’autre article de Mr Millière. Hier, à ceux qui critiquaient Trump, j’ai posté les derniers tweets de Trump. Ce n’est tout de même pas difficile de chercher à être informé!
Les Kurdes sont des musulmans.
Les Kurdes sont tribaux. Cette caractéristique les a rendus “défaillants” sur le terrain. Bien que courageux et guerriers, ils n’ont pas pu être à la hauteur de l’enjeu, dans leur conflit permanent, contre d’autres musulmans. A un moment, ils avaient des cartes incroyables à Bagdad et une “alliance” avec Karbala.
Vos articles sur le sujet ont un risque contre-productif. Pour le coup, Bernard-Henri (tout rocambolesque qu’il soit et trop souvent éloigné de nous) a raison. Devriez-vous écouter les conseils de prendre de la distance avec ce sujet des ressources naturelles. Tout ce qui touche à l’Energie est “explosif”.
En avant toute vers la Chine, vers l’Allemagne, vers la Norvège, vers le Polisario (grande cuvée), vers l’affable Maroc !
Et si vous faisiez des articles sur les grandes dynasties industrielles et économiques …
Approfondissez les enjeux du climat, les enjeux de l’eugénisme moderne, les enjeux de l’artificielle intelligence, les enjeux des ONG et leurs Charity Trust, etc.
Et, de temps en temps, des articles sur J. Attali, à chaque fois qu’il sera médiocre.
Vos lecteurs veulent du Savoir encore plus que de l’information.
Merci…
Mais je ne vois pas comment un pays islamique en train de devenir islamiste et qui n’a pas reconnu ses multiples génocides comme la Turquie pourrait un jour adhérer à l’UE ? Si, demain…
Le conditionnel est conjectural… se termine souvent par d’atroces drames…
Avec le très lourd passé de l’Empire ottoman, le nationalisme exacerbé de ce peuple, et ce qu’augure l’évolution de la politique actuelle (et celle de demain ?) on reste dubitatifs sur cette éventuelle intégration d’un pays asiatique qui veut à tout prix se faire passer pour européen.
Pendant des siècles ce furent des tentatives par les conflits acharnés de l’Empire ottoman dans les Balkans, l’Europe centrale, etc., et les conquêtes atrocement sanglantes. Et demain ?
Et ne pas oublier que les Kurdes pour beaucoup ont été les exécutants des génocides ottomans. Aujourd’hui, comme hier, l’ogre néo-ottoman est en train de les phagocyter à leur tour.
En Europe, est-on sûr que demain ne sera pas comme ce passé de boucheries ?
Il semblerait que ce soit aux Kurdes de se prendre en charge.
Lors du découpage franco-britannique du « gâteau » levantin au début du XXe siècle, ces deux pays ont fait de grossières erreurs par intérêt. C’est à eux de trouver une issue au drame kurde et non à l’Amérique.
Cordialement
FS
Merci à vous M. Grumberg et M. Milliere de nous avoir éclairé sur la complexité et les rouages des différentes entités Kurdes et que personnellement ayant réagi sous le coup de l’émotion, j’avais mal jugé les décisions de Trump. Je n’avais aucune idée des tenants et aboutissants sur ce peuple.
Le Kurdistan officielement états des Kurdes, BRAVO! et HOURA!, mais une ombre au tableaux, il semble que les kurdes ont la même mentalité barbare, que tous les autres!
ILS S`ENTREDÉCHIRENT PAR EUX-MÊMES…QUEL CIRQUE MACABRE TOUT CES PRIMITIFS MUSULMANS OU DU MÊME TYPES DE PRIMITIFS!
COMPLEXE VOUS DITES?, JE DIRAIS PLUTÔT, UNE VOLONTÉ DE NE JAMAIS ÉVOLUER!!,LA BASE MÊME DE L`ISLAM. PITOYABLE!!
Article très intéressant.
Les Kurdes méritent un Etat . S’ils s’unissent ce ne sera peut-être pas qu’un rêve.
La question n’est pas de savoir ce que sont les kurdes.
Ce qui est inadmissible c’est l’attaque des Turcs.
en tout cas en turquie comme en iran, en syrie et irak autrefois, c’étaient des citoyens de seconde zone
on les a vu résister à l’état islamique, les femmes comme les hommes se battant avec des pétoires, et aujourd’hui les tanks turcs les balayent sans vergogne!
quelle honte de les laisser massacrer! je pense qu’ils doivent remercier le président macron qui exhorte erdogan à de la mesure! blabla !
Un grand merci pour ces éclaircissements. Sans Dreuz je nagerais dans la panade…
Quand le problème iranien sera résolu, il sera toujours temps de penser aux indécrottables Turcs.
Tôt ou tard la Turquie finira par devenir infréquentable même pour l’OTAN!
Et en ce qui concerne l’Europe, la Turquie n’y a pas sa place.
D. Trump est un sacré commandant de navire, cela change du micron chef de pédalo.
“mais je doute que les Russes […] laissent la Turquie envahir le Nord-Est de la Syrie sans rien dire” – c’est bien parti :-S – véto russe au conseil de l’ONU. Vous disiez?..
Add: il semblerait donc que les Russes préfèrent sacrifier la milice communiste kurde… Ah oui, c’est vrai que le communisme soviétique serait tombé en 1989… Mais les Chinois?…
M. GRUNBERG,
Malgré tous vos éclaircissements, je ne comprends pas cette remarque:
“Oui la Turquie n’a rien à faire dans l’OTAN, mais nous avons besoin de la Turquie.: ”
La Turquie n’a rien à faire dans l’OTAN dans laquelle elle ne peut que lui nuire Et tout d’abord pourquoi l’OTAN aurait elle besoin de la Turquie puisque ce pays est allié des Russes, alors que l’OTAN a été créé en raison de la menace russe à une époque révolue, puisque le pacte de Varsovie est devenu caduc.
Si une alliance existe elle ne peut avoir de fondement que contre une guerre avec l’islamisme, et donc la Turquie, islamiste elle même, ne peut que lui nuire. Son engagement anti israélien démontre, s’il en était besoin, de quel côté elle se placerait.
Je vous suis. L’OTAN est une organisation Occidentale, et la Turquie, c’est l’ennemi infiltré – comme Harpon dans la Préfecture. Les Trucs ne doivent plus avoir accès aux décisions stratégiques et tactiques de l’OTAN.
Et qu’on ne me parle pas de maintenir la Turquie comme “allié” pour avoir un oeil dessus ou pour s’en servir pour ceci ou ça. Erdogan a proféré nombre de menaces et même de déclarations de guerre à l’Europe (conquête démographique!), il est temps de clarifier cette situation en en prenant acte, ça suffit comme ça. Les moyens financiers que nous dilapidons en les offrant aux Turcs peuvent être recyclés dans la défense européenne.
Évidemment, tout ça nécessite des politiciens et/ou des militaires qui pensent dans ce sens. Y en a-t-il qui auraient exprimé une telle vision?
Il y’a des choses qui ne vont pas dans cette article , le PKK n’est pas communiste-marxiste , il ne l’es plus , son idéologie est le confédéralisme démocratique . Le pkk a pratiqué des actes violent mais c’etait contre l’armée d’un état violent , qui a torturé tout ses opposants en prison , ils ont essayé d’user de méthode pacifiste mais avec un etat fachiste ça ne apparemment fonctionne pas malheureusement . Vous dites que Israel et le Kurdes d’Irak non islamiste partage une arabophobie , une iraphobie …mais les kurdes ont été victime de persécutions de leur part donc je pense que ça devrait etre compréhensible de se méfier d’eux comme cela devrait etre compréhensible pour les israelien , aussi victime de persécutions des islamistes , l’islam traite les juifs de singe-cochons.