
En Suisse 400 personnes ont fait appel l’an passé au suicide assisté, légalement autorisé depuis des années.
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EXIT se présente ainsi comme une « organisation philanthropique » offrant à ceux et celles qui le désirent de pouvoir « mourir dans la dignité ». Toute une démarche doit en principe être entreprise, avec des autorisations médicales avant d’obtenir le feu vert. Pourtant, des cas limite ont été signalés ouvrant la possibilité à des dérives.
On m’appelle un jour au téléphone : une femme désespérée, qui me dit en pleurant que son mari, malade, s’est inscrit à Exit. Elle a fait appel à moi sur la recommandation d’un de ses amis habitant ma paroisse précédente. Je me rends le lendemain au domicile du couple. Cette femme m’accueille à la porte et me dit : je viens d’apprendre ces jours-ci que mon mari s’est inscrit à Exit, je suis bouleversée, il ne supporte pas d’être atteint d’un cancer généralisé et il veut abréger sa fin de vie. Elle me conduit au chevet de son mari, qui s’appelle Joseph, et n’a vraiment pas très bonne mine, marqué par la maladie. Une pile de boîtes de médicaments s’entasse sur sa table de chevet. La télé passe un film à l’eau de rose.
Nous commençons alors une discussion, je me mets à son écoute et Joseph me déverse toute sa révolte envers la vie. Cependant, il a deux enfants qui vivent à l’étranger, il est grand-père, sa femme est à ses côtés jour et nuit, il ne souffre pas excessivement de son cancer, mais il veut en finir au plus vite, car, dit-il, « je ne supporte pas d’être malade ! ».
Je comprends en l’écoutant que Joseph a été un homme qui avait tout réussi : brillante carrière, standing haut de gamme, situation florissante, famille gratifiante, belle villa et train de vie, mais, lorsqu’il apprend le diagnostic médical, pour lui tout s’écroule. Renversé brutalement de son piédestal social, son personnage vole en éclat, malgré l’amour de son épouse et la réussite de ses enfants.
De semaine en semaine, je suis revenu parler avec lui régulièrement, pour qu’il découvre par lui-même les raisons de son choix de se faire donner la mort. Puis, au fil des échanges et des moments forts, sa perception de la situation a évolué. Il a bien senti qu’il n’y avait aucun jugement de ma part sur son attitude présente, seulement un témoignage de conviction et de foi, et l’échange a débouché sur de vraies questions de spiritualité.
De semaine en semaine, Joseph a retrouvé son espace intérieur, il a compris la logique de son cheminement désespéré, ce qui l’a fait renoncer finalement à Exit, dont il s’est désinscrit ; cela, après les retrouvailles paisibles d’une relation retrouvée au Dieu créateur et sauveur.
Une année après notre toute première rencontre, Joseph quittait ce monde, réconforté par les sacrements, intérieurement dénoué et délivré de sa révolte, se retrouvant de nouveau en harmonie avec les siens réunis à ses côtés. Il s’était remis entre les mains de Dieu et avait librement associé au Christ les souffrances dues à son état, avec la conviction d’avoir recouvré son être profond au-delà du masque social, apaisé face à la mort, ce qui était un pas décisif et déjà un authentique avant-goût de la vraie vie.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez, prêtre catholique, commission judéo-catholique de la conférence des évêques suisses et de la fédération suisse des communautés israélites, pour Dreuz.info.
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Merci pour votre témoignage à contre-courant, porteur de vérité, d’apaisement et d’espérance !
« un authentique avant-goût de la vraie vie » – jamais lu une expression plus pure du « je crois en la vie éternelle »
👍
J ai pas demandé a naitre !!
Donc MA fin de vie m ‘Appartient et a MOI SEUL !!!
et personne n ‘a son mot a dire ..les pires sont les médecins ….
La souffrance fait vivre tout les services médicaux
…. ça évite le Chomage !!!
Jean 11
…25 Jésus lui dit: Je Suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en Moi vivra, quand même il serait mort; 26 et quiconque vit et croit en Moi ne mourra jamais. Crois-tu cela? 27 Elle lui dit: Oui, Seigneur, je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, qui devait venir dans le monde.…
Jean 5:24
En vérité, en vérité, Je vous le dis, celui qui écoute Ma Parole, et qui croit à Celui qui M’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient point en jugement, mais il est passé de la mort à la vie.
Jean 14:10
Ne crois-tu pas que Je Suis dans le Père, et que le Père est en Moi? Les paroles que Je vous dis, Je ne les dis pas de Moi-même; et le Père qui demeure en Moi, c’est Lui qui fait les oeuvres.
GLOIRE AU DIEU DE LA VIE !
« mourir dans la dignité »!
Pour ma part, donner la mort à des personnes qui ne connaissent pas Dieu, pour ne pas avoir été enseignées, ou le chercher personnellement, même en « tâtonnant » nous dit la Bible, c’est les envoyer directement en enfer:
Act 17. 27:
27il a voulu qu’ils cherchassent le Seigneur, et qu’ils s’efforçassent de le trouver en tâtonnant, bien qu’il ne soit pas loin de chacun de nous,
Car il se laisse trouver par celui, celle qui ne le cherchaient pas.
Esai 65. 1 et 2:
J’ai exaucé ceux qui ne demandaient rien, Je me suis laissé trouver par ceux qui ne me cherchaient pas; J’ai dit: Me voici, me voici! A une nation qui ne s’appelait pas de mon nom. 2J’ai tendu mes mains tous les jours vers un peuple rebelle, Qui marche dans une voie mauvaise, Au gré de ses pensées;
Pour beaucoup de personnes, c’est la souffrance qui les portent à crier vers Dieu.
Quel « droit » ont ceux qui prônent le droit à la mort dans la dignité ?
la Bible nous dit aussi que leurs sang leur sera redemandé au jour du jugement.
@ Chti
Puisque vous aimez les versets bibliques, en voici d’autres:
Romains 10:
6 Mais voici comment parle la justice qui vient de la foi : Ne dis pas en ton cœur : Qui montera au ciel ? c’est en faire descendre Christ ;
7 ou : Qui descendra dans l’abîme ? c’est faire remonter Christ d’entre les morts.
Ne dites donc pas que ces gens iront directement enfer, car c’est faire remonter Christ d’entre les morts.
La repentance (qui mène au pardon qui mène au salut) est une démarche vitale. Un des deux brigands à la croix avait tout compris et nous sert d’exemple. Nous souhaitons tous partir en douceur mais le réveil doit être affreux si on atterrit du mauvais côté. Je laisse de côté l’histoire des sacrements pour que les commentaires restent autorisés…
@ Laclau
Il est écrit:
Proverbes 16:4
L’Eternel a tout fait pour un but, Même le méchant pour le jour du malheur.
Si l’Eternel a créé le méchant pour le jour du malheur, ce n’est certainement pas pour que cela soit « affreux ».
Merci monsieur l’Abbé pour tout ce que vous faites. Témoignage magnifique
Cher Alain René,
C’est courageux de votre part d’accompagner la ou les personnes. Même si nous savons que nous sortons de toute religiosité en procédant à un tel acte, des personnes de foi (prêtres, rabbins, etc) « contreviennent » et aident à faire ce « choix » entre la douleur de la perte et la souffrance, entre l’amour et la solitude.
Mon mari m’avait dit vrai en reprenant la maxime d’un aïeul revenu des camps : » tant que tu n’es pas mort(e), tu es vivant(e) ».
Il faut aussi citer l’association Dignitas, très bien que nous n’avons finalement pas eu besoin d’utiliser.
Ils assurent des services aussi à des tarifs bas (environ 200€), ce qui permet un accès à de telle solution extrême pour presque tous. Il faut comprendre que certaines maladies, certaines situations puissent imposer à réfléchir à vouloir finir dignement plutôt qu’en légumineuse gavée de poisons bayer.
La Parole, La foi, les rencontres avec des personnes de foi (pas des charlatans aux onctions pécuniaires), font relativiser que la fin, l’outrage ou la souffrance ne sont pas forcément encore atteints et qu’il reste un imprévu. Cet imprévu qui va chasser la mort pour laisser place à la vie.
Bravo !
Merci monsieur l’abbé pour votre témoignage. Il conforte bien ma foi, une grâce que j’ai reçue dès l’enfance et que je considère non comme un privilège mais comme une responsabilité.
J’ai longuement hésité avant de déposer le commentaire qui suit.
Ce que je viens de vivre va dans le sens de votre parole.
Au terme d’une maladie qui s’est étalée sur dix années, maladie dite d’Alzheimer, mon épouse s’en est allée naître dans le ciel il y a presque dix semaines, après plus de cinquante trois années de mariage.
Nous étions tous deux les fruits de l’école chrétienne et du scoutisme catholique, et nous « pratiquions » régulièrement dans notre paroisse.
Étant de six ans moins âgé qu’elle, … (j’avais 22 ans lorsque je l’ai épousée, elle venait d’en avoir 28), … ce qui n’a jamais posé problème ni à l’un ni à l’autre, … je lui avais toujours promis que s’il lui arrivait un jour « quelque chose » je ne la mettrais jamais dans une maison de retraite ou dans un »service palliatif » mais qu’au contraire je la garderais chez nous, près de moi, et que je m’occuperais personnellement d’elle ! … jour et nuit s’il le fallait.
J’ai connu toutes les phases de sa maladie, depuis la perte progressive de sa mémoire, en passant par de lourdes périodes d’agressivité, de comportements incohérents, de propos décousus, me raisonnant sans cesse en me rappelant « Ce n’est pas Elle, c’est la maladie ! »
Il ne faut surtout rien prendre au tragique dans ce que l’on est appelé à vivre. Il faut même parfois en rire ! …… Exit cette conversation totalement ubuesque que nous eûmes un jour :
Tu connais mon mari ?
Bien sûr, je le connais même très bien !
Tu l’as déjà vu ?
Je le vois tous les jours !…… (ça ne semble pas l’étonner)
Où ça ?
Dans ma glace ! …… (ça ne la fait toujours pas tiquer)
Il est comment ?…… (j’en profite alors pour me faire un peu mousser)
Super bel homme, très intelligent, ……
Mais non ! … je te parle de mon mari !
Et boum ! … prend toi ça !…… L’anecdote fit beaucoup rire nos trois enfants.
Je ne pouvais QUE lui apporter du confort, et c’est principalement ce à quoi j’ai tenu à veiller en permanence.
Durant ces deux dernières années au cours desquelles elle cessa progressivement de verbaliser, ma foi me fut d’une grande aide et ma « proximité » avec Marie, la porte d’entrée incontournable vers le Seigneur, m’a permis de sentir que j’étais déjà un peu entré dans ce qu’au cours des messes on nomme La paix du Christ.
Elle déclina soudain si brutalement début juillet que j’en appelai à Marie : « S’il te plaît Marie, garde là moi encore jusqu’au jour de l’Assomption ! » … L’image de l’accompagnement de la Vierge par mon épouse le jour de sa montée aux Cieux était pour moi un symbole fort.
Les jours passèrent, au cours desquels je ne cessai de réciter notre exigeante prière scoute, qui collait mot à mot à la situation que je vivais :
Seigneur Jésus,
Apprenez nous à être généreux,
À vous servir comme vous le méritez,
À donner sans compter,
À combattre sans souci des blessures,
À travailler sans chercher le repos,
À nous dépenser sans attendre d’autre récompense que celle de savoir que nous faisons votre sainte Volonté.
Le 15 août arriva, … et Marie ne vint point chercher Andrée. Elle attendit pour cela le dimanche 8 septembre, …… jour de la fête de la Nativité de Marie, …… comme pour m’envoyer un petit clin d’œil afin que je comprenne qu’en matière de symbole elle avait surtout voulu retenir celui de la similitude de Mère que mon épouse avait avec Elle ! … et c’est mon fils aîné, dont la santé pose problème, qui m’a sans doute délivré une clé de compréhension : « La Vierge a différé la date parce que le jour du 15 août j’étais au fond de mon lit, sous traitement, et totalement inconscient ! … Elle savait que je n’aurais pas pu me déplacer !»
Le départ d’un être cher est toujours une déchirure. Et pourtant, je vis l’absence dans un apaisement relatif : j’ai tenu ma promesse jusqu’au bout. Je sais que, dans l’une des nombreuses demeures de la Maison du Père où elle se trouve à présent, Andrée sait tout ce qui s’est passé avant qu’elle y parvienne, et je pense de temps en temps à ce magnifique texte de Saint-Augustin « Ne pleure pas, si tu m’aimes. »
Est-il pire chose que la misère spirituelle qui « invite » celles et ceux qui n’ont pas la foi à envisager une issue telle que le suicide assisté ? …… On ne peut être qu’en grande souffrance vis-à-vis de l’Espérance pour vouloir écourter ainsi l’Épreuve finale. Aussi, gardons nous bien de juger celles et ceux qui n’envisagent pas d’autre recours, en nous disant que Celui qui sait sonder les reins et les cœurs est tout à la fois Amour, Pardon et Accueil.
Merci pour ce partage personnel, empreint d’espérance par-delà des étapes les plus éprouvantes.