Publié par Christian Larnet le 16 novembre 2019

La Suède les a voulus, elle les a. Sa récompense : elle subit une situation qui par de nombreux aspects ressemblent à celle que subissent les Pays Bas : grenades à main, explosions, même type d’auteurs….

La Suède est confrontée à une violence croissante dans les quartiers d’immigrants, où les membres de gangs se battent pour le marché de la drogue. Les armes à feu et les explosifs de fabrication artisanale sont de plus en plus utilisés comme moyen de pouvoir. Le nombre d’explosions dans le sud de la Suède a doublé l’année dernière.

Dans un quartier d’immigrants de Malmö, un explosif artisanal a explosé devant la porte d’entrée de l’auto-école d’Izdo Al-Jobory. La porte d’entrée a été soufflée, la cloison vitrée s’est brisée en mille morceaux. Des parties du plafond sont tombées.

Al-Jobory est l’une des rares personnes à vouloir raconter son histoire sur l’explosion devant son magasin. Il n’avait pas compris au début : il n’avait jamais été menacé auparavant. La police n’a pas non plus trouvé de raison à cette menace.

Mais juste après l’explosion de l’auto-école d’Al-Jobory, un explosif similaire a explosé dans une auto-école voisine. Cette auto-école a été menacée par des membres de gangs. Ce n’est qu’alors qu’Al-Jobory a appris que l’explosion de son auto-école avait été une erreur.

Le syndicat des propriétaires d’auto-écoles a essayé de l’aider. Mais Al-Jobory n’était pas assuré contre les engins qui explosent devant sa porte. “Je n’aurais jamais pu imaginer ça”, dit-il. Entre-temps, les propriétaires d’auto-écoles de toute la Suède ont souscrit une assurance spéciale pour ce type de calamités.

“Il n’y a pas un seul pays occidental avec autant d’explosions par habitant”

La vague de fusillades et d’explosions a mis la police suédoise en échec et mat. La ville de Malmö est gravement touchée. Le week-end dernier, un garçon de 15 ans a été tué par balle lors d’une fusillade, tandis qu’un autre a été grièvement blessé. Cette année, le service anti-explosifs a été appelé plus d’une centaine de fois. La moyenne des deux derniers mois était d’un jour sur deux.

“Il n’y a aucun pays occidental où il y a autant d’explosions par habitant”, déclare Ylva Ehrlin, de la Division nationale des explosifs.

Selon le procureur Neela Frisell, les explosifs de fabrication artisanale sont utilisés par les criminels parce qu’ils sont “faciles et efficaces”. Auparavant, les membres des gangs utilisaient principalement des grenades à main importées des pays d’Europe de l’Est. Les explosifs faits maison ont un pouvoir beaucoup plus grand. Ils peuvent également être commandés à distance.

Des mineurs sont utilisés par les membres plus âgés des gangs. Ils placent les bombes et sont la plupart du temps impunis par la justice.

Frisell explique :

“Le problème avec ce type d’explosion est que toutes les preuves sont détruites. De plus, les témoins ont souvent peur de dire ce qu’ils ont vu ou entendu.”

Colère et peur

Selon Frisell, briser cette culture de la peur est une condition absolue pour briser la spirale négative de la violence. Bien qu’elle comprenne très bien la peur des résidents locaux :

“Les témoins craignent non seulement pour leur propre sécurité, mais aussi pour celle de leur famille.”

Dans le district d’Almgård, non loin de l’auto-école d’Al-Jobory, une bombe a explosé il y a deux semaines dans un escalier. La porte d’entrée et les fenêtres ont été soufflées. Une jeune femme qui vit dans l’immeuble voisin nous dit qu’elle a peur. Elle a souvent été réveillée par les explosions nocturnes. “Nous sommes voisins du quartier Rosengård”, dit-elle, un quartier négativement connu de la ville.

Peu après l’explosion de son auto-école, Al-Jobory était particulièrement inquiet pour sa femme et ses enfants : “Je me demandais s’ils allaient être la prochaine victime.” Entre-temps, cette peur s’est transformée en colère. L’assurance couvre moins de la moitié de la destruction. Il se fait aider par des amis pour des réparations, mais il a perdu certains de ses clients.

“Beaucoup d’entre eux ont fui la guerre et les bombes. Ils ne veulent pas retrouver ça ici et y être confrontés.”

Mais le propriétaire de l’auto-école est convaincu que de plus en plus de victimes vont raconter leurs histoires sur les menaces et la violence.

“Les criminels ont dépassé les bornes. Les gens en ont marre. On ne peux plus vivre comme ça.”

Mais les Suédois ethniques se taisent : peur des poursuites pénales, peur d’être désignés comme racistes, ou islamophobes.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Christian Larnet pour Dreuz.info.

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