Publié par Abbé Alain René Arbez le 16 novembre 2019

Plusieurs groupes et partis ont condamné unilatéralement la construction du mur de protection érigé par Israël pour protéger ses citoyens menacés physiquement par des attaques islamistes.

Comment faire semblant d’ignorer que le mur est une réponse pratique à un danger terroriste permanent. Il suffirait que l’Autorité palestinienne fasse cesser les attentats, décision sans laquelle tout effort israélien vers la pacification n’aurait ni sens ni efficacité.

Plusieurs protestations affirment que le mur séparant Israël des Territoires palestiniens est une réplique du mur de Berlin, appelé naguère « mur de la honte ». Le mur symbolisait en effet deux Allemagnes séparées, avec d’un côté un système démocratique, et de l’autre, un système totalitaire. Mais la comparaison s’arrête là, car de part et d’autre, il s’agissait bien évidemment du même peuple, ayant donc la même histoire et les mêmes racines culturelles.

Si Kennedy en visite à Berlin-ouest a pu s’écrier en 1963 « Tous les hommes libres sont berlinois ! Ich bin ein Berliner », aurait-il de quoi proclamer aujourd’hui devant le mur d’Israël : « Je suis un démocrate palestinien » ?

Impensable, alors que, attentat après attentat, la présidence de l’Autorité palestinienne refuse toujours de démanteler les groupes terroristes qui tuent et annoncent aussitôt de prochains massacres de juifs. Car après les faillites successives de diverses initiatives de paix sapées par un engrenage de violence, c’est bien l’interminable poursuite d’actes inqualifiables contre la population civile israélienne qui a conduit à la mise en place de cette couteuse et inesthétique muraille de protection, ainsi qu’à des opérations de neutralisation de combattants armés déguisés en civils cachés au milieu des populations palestiniennes, sans parler des filières clandestines d’armes lourdes, acheminées par des tunnels creusés sous les maisons.

Devant une telle escalade, le gouvernement d’Ariel Sharon pouvait-il échapper à l’obligation d’offrir une sécurité à la population israélienne ? Tout en étant conscient des inconvénients majeurs et des débordements éventuels que cela entraîne pour les uns et les autres…Quel gouvernement refuserait de protéger sa population harcelée ? En conséquence, on ne peut nier le fait que les palestiniens vont durement souffrir du mur dans leur vie quotidienne pour aller sur un lieu de travail, pour garder le contact avec des membres de leur famille. Les travaux de construction empiètent sur des terrains privés, des accès vont devenir impossibles. C’est là l’image effectivement dérangeante d’une situation bloquée, et à long terme inadaptée, qui n’évolue pas dans le sens de la paix.

Mais les Israéliens pouvaient-ils, au nom d’un humanisme idéal, continuer de laisser les kamikazes d’Allah assassiner des enfants, des femmes, des hommes jeunes ou âgés, sans perspective crédible de cessez-le-feu ? La propagande des multiples groupes combattants palestiniens soutenus de l’étranger ne cache pas ses intentions de tuer davantage de civils juifs, tous appelés « sionistes », en vue de s’approprier le peu qui reste de la terre d’Israël plurimillénaire.

Liés spirituellement à cette terre des promesses par l’alliance en Jésus Christ et par tout un héritage biblique commun, les chrétiens se doivent de contribuer intelligemment à une solution de paix équitable. Il leur faut d’abord mieux exercer leur sens de l’analyse et ne pas se laisser piéger par les discours savamment orchestrés de certains milieux pour lesquels Israël ne peut être qu’un « état colonial » récent, appelé à disparaître et à être remplacé par un 58ème état musulman.

Dénoncer ce mur défensif, momentanément nécessaire, sans s’impliquer dans la pacification de la région n’est pas une réponse honnête à la situation : ce serait s’attaquer aux conséquences et non pas aux causes du problème de sécurité. Il est également urgent, pour les vrais démocrates comme pour les croyants attachés à la Parole biblique, de cesser toute protestation unilatérale faisant le jeu du fanatisme.

D’autant plus que dans le climat antisémite général, les insultes et les calomnies pleuvent de tous côtés sur Israélites et Israéliens confondus, tant de la part d’islamistes que d’intellectuels et de médias occidentaux inféodés à d’obscures causes altermondialistes.

Novembre 2003

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez, prêtre catholique, commission judéo-catholique de la conférence des évêques suisses et de la fédération suisse des communautés israélites, pour Dreuz.info.

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