Publié par Gilles William Goldnadel le 18 novembre 2019

Quel est le point commun entre une manifestation avec des islamistes, la censure d’un ancien président ou d’un film, ou encore le faux procès intenté à un philosophe ? Tous sont le fait de l’extrême gauche, répond l’avocat Gilles-William Goldnadel.

Voici une petite devinette dont la solution est aisée à trouver : quel est le point commun entre les divers événements, souvent violents, toujours intolérants, quelquefois manipulatoires, que la France a subi durant cette folle semaine ?

Commençons par le commencement, ce dimanche 10 novembre, lors de la manifestation largement islamiste contre l’islamophobie. Hormis Edwy Plenel, souffrant d’un pro-islamisme qui tourne au daltonisme, chacun a pu voir des centaines d’étoiles de couleur jaune faisant un lien, parfois subliminal, parfois assumé, entre l’aversion prétendument montante à l’encontre des musulmans et la Shoah des juifs.

En un demi-siècle, nous sommes passés de « Nous sommes tous des juifs allemands  » à « Nous sommes tous des musulmans juifs  ».

En réalité, ce parallélisme obscène n’est pas nouveau, ayant été inauguré en 1968 par le tristement fameux «CRS / SS». Les petits stratèges de SOS-Racisme poursuivant l’obscénité en affichant une petite main jaune sur la poitrine des potes. Ainsi, en un demi-siècle, nous serons passés de «Nous sommes tous des juifs allemands» à «Nous sommes tous des musulmans juifs». Ce dernier slogan ne manquant pas de toupet manipulateur lorsqu’on sait tout le bien que l’islam radical voue aux juifs et au souvenir de leur holocauste.

Deux jours plus tard, un ancien président de la République se voyait empêcher de donner une conférence à l’université, sous le prétexte de l’instrumentalisation cynique du drame d’un étudiant s’immolant par le feu. Le syndicat estudiantin à la manœuvre procédait, pour faire bonne mesure, à une manière d’autodafé du livre de François Hollande, commis selon lui par un « assassin ». Rien de moins.

Seul l’Uni, syndicat classé résolument à droite, protestait avec fermeté contre l’incident liberticide dont l’ancien président socialiste était la victime. Ici encore, la manipulation n’était pas absente, puisqu’une étudiante interviewée par BFM se plaignait de manière misérabiliste de la « précarité » dont elle était victime. L’étude postérieure de ses sites électroniques montrait, qu’en réalité, elle vivait grand train, de Cancún à des randonnées maritimes en croisières rien moins que précaires.

À peu près en même temps, une cohorte de néoféministes s’opposaient à la diffusion publique du dernier film de Roman Polanski, « J’accuse » consacré à l’affaire Dreyfus, en raison des accusations de viols portées à son encontre.

Je fus l’un des premiers à reprocher à Roman Polanski de ne pas se livrer à la justice américaine.

À ce stade, je dois me livrer à quelques commentaires personnels, M. Edwy Plenel ayant cru devoir me prendre à partie sur BFM à propos de mes prises de position sur le sujet.

Ceux qui me connaissent peuvent imaginer le souci que m’inspirent les critiques de l’homme qui jubila après le massacre de Munich et qui fut sans doute le concepteur le plus obsédé du parallélisme obscène entre le problème des musulmans et la question juive. Mais ses incantations me donnent l’occasion de revenir sur la question.

Je fus l’un des premiers, il y a quelques années, à reprocher à Roman Polanski de ne pas se livrer à la justice américaine. Je n’ai pas eu de mots assez forts pour fustiger ceux de ses amis mondains du cinéma osant affirmer sans preuves que l’acharnement à son encontre était lié à sa judéité.

Il n’en demeure pas moins, que l’avocat qui écrit cet article n’accepte pas, s’agissant notamment de la dernière affaire Monnier qui concerne le cinéaste et qui remonte à 45 ans, en l’absence de toute procédure judiciaire, que des personnes qui n’étaient évidemment pas présentes, à commencer par la comédienne Mademoiselle Haenel, puissent prendre fait et cause péremptoirement pour l’une et faire fi des dénégations de l’autre. Professionnellement, je ne suis pas le plus mal placé pour affirmer, même s’il en coûte en cette matière tripale, qu’il arrive que la manipulation, le mensonge et le chantage ne soient pas que chimères.

Quand bien même le fait que plusieurs femmes accusent à présent Polanski devienne, je le reconnais, problématique.

En toute hypothèse, ce ne sont pas Mlle Caroline de Haas et ses camarades intolérantes, qui seront capables en dépit de leurs vociférations haineuses, de m’empêcher d’aller voir « J’accuse » de l’excellent metteur en scène de « Rosemary’s Baby ». Pas davantage, ces enragées me feront croire que je suis devenu antisémite le jour où j’ai lu « Voyage au bout de la nuit ».

Le lendemain soir, Alain Finkielkraut eut la très singulière idée de vouloir en échanger de manière cathodique avec la précitée ne maniant que des invectives. Poussé à bout sur les affaires de viol, il se laissa aller à une figure de style ironique que l’intéressée feint de prendre au pied de la lettre pour autant qu’elle l’ait comprise. Il faut dire que la dame, qui avait renoncé un temps aux réseaux sociaux pour avoir prétendu que deux hommes sur trois étaient des violeurs en puissance, est la même qui a proposé d’élargir les trottoirs du quartier de la Chapelle pour régler le problème des migrants un peu entreprenants. Le seul mal pour elle, qui défilait dimanche évidemment, n’étant chromatiquement que blanc.

Depuis une pétition néoféministe circule pour réclamer l’éviction du philosophe de France Culture. Vous verrez que bientôt elles demanderont son renvoi de l’Académie française avant peut-être que de demander l’éviction de la culture en France.

L’extrême gauche bénéficie d’une bienveillance d’autant plus coupable qu’elle aura irrigué de sa propagande les esprits les plus mous jusqu’à les décérébrer.

Le samedi 16 arriva enfin et sa commémoration du premier anniversaire des Gilets Jaunes.

En guise de jaune, on vit surtout le cuir des Blocs Noirs s’en prenant aux édifices, aux policiers, aux pompiers et jusqu’à la statue du maréchal Juin. L’anniversaire d’un rêve était devenu un enterrement cauchemardesque. Philippe Poutou, du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), dont chacun s’accorde à reconnaître la finesse d’analyse, refusa bien évidemment de condamner la violence des Black Blocs.

Enfin, ici encore, les manipulations n’étaient pas absentes : TF1 montra un manifestant acrobate simulant une lourde chute au milieu des policiers, avant que de repartir en gambadant, sa ruse éventée. Il aura plus de chances la prochaine fois sur les réseaux sociaux pour prouver la méchanceté gratuite de la police.

Vous avez deviné évidemment que ce qui constitue le point commun violent et intolérant entre le clientélisme esclave de l’islam radical, l’instrumentalisation de la Shoah, les violences dans les universités, le néoféminisme censeur, et les violences urbaines antidémocratiques s’écrit en deux mots: extrême gauche. Il s’écrit, mais il ne se dit pas. Il bénéficie d’une bienveillance d’autant plus coupable qu’il aura irrigué de sa propagande manipulatoire les esprits les plus mous jusqu’à les décérébrer.

En dépit du fait que cette extrême gauche, d’essence fascisante dans son intolérance, ait perdu la guerre intellectuelle, elle ne cesse de gagner les batailles médiatiques de nature névrotique.

Ne vous y trompez pas. Si rien n’est fait pour l’arrêter, elle finira par l’emporter non dans les urnes, mais dans la rue. L’heure n’est vraiment plus aux devinettes.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Gilles-William Goldnadel. Publié dans Figaro Vox.

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