Publié par Jean-Patrick Grumberg le 23 novembre 2019

L’opération actuelle de destitution du président Trump concerne l’Ukraine. Elle est en train de capoter. Après deux semaines d’audition, le grand public, qui devait être convaincu par les témoignages, prend ses distances.

Mais après Thanksgiving, préparez-vous à une reprise. Les Démocrates vont ressortir de la poussière le rapport de l’enquêteur spécial Robert Mueller sur la Russie – qui a totalement exonéré le président.

Pour l’instant, la procédure destinée à inculper le président de crimes et délits graves se retourne contre les Démocrates : Un sondage montre que – pendant les auditions – le soutien du public en faveur de la destitution s’est effondré, et que l’approbation du président a progressé.

  • Le dernier sondage Emerson révèle que le soutien à la destitution a chuté de 5 % pendant les auditions, passant de 48% à 43%. Autrement dit, le public voit le président sous un angle plus positif maintenant qu’avant le début de la procédure d’impeachment.
  • Les chiffres les plus dramatiques sont ceux des Indépendants (les Indépendants, qui votent tantôt à droite tantôt à gauche, sont les vrais décideurs des élections, en plus du nombre de personnes des deux camps qui décident de rester chez eux et de ne pas aller voter). Le mois dernier, 48% des Indépendants étaient pour la destitution. Ils ne sont plus que 34% – c’est un désastre.
  • Destituer le président Trump n’était déjà pas très populaire quand personne ne savait pourquoi les Démocrates étaient si hystériques. Maintenant que les Américains commencent à voir que les Démocrates ont tout inventé, le soutien à la destitution s’effiloche.
  • Pire encore, plus les gens en apprennent sur la façon dont Trump a géré l’aide financière à l’Ukraine, qui est au cœur des motifs de destitution, plus ils approuvent son travail. Le sondage révèle que le taux d’approbation de Trump est maintenant de 48 %, en hausse de 5 points depuis octobre. Pourquoi ? Parce que, se disent les électeurs, voilà enfin un président qui hésite à donner notre argent à un régime corrompu.
  • Le taux de popularité de Trump a progressé de 7% dans la moyenne des sondages calculée par RealClearPolitics.com.

Autant dire que le pire scénario que les Démocrates pouvaient craindre est en train de se concrétiser.

Alors ils vont déclencher le plan B

L’ancien conseiller juridique de la Maison-Blanche Don McGahn est convoqué par le Comité judiciaire de la Chambre des Représentants

Je devrais écrire “plan E ou F”, car la destitution du président est promise depuis le jour où Trump a juré sur la Bible de servir son pays.

Les Démocrates pensent avoir déniché dans le rapport Mueller de quoi démettre Trump de ses fonctions, après le récent procès de Roger Stone, son ancien conseiller politique, durant lequel ont été soulevées des questions sur le fait que Trump ait fourni de fausses déclarations à l’équipe de l’avocat spécial.

Les Démocrates envisagent même de citer un témoin important – l’ancien conseiller juridique de la Maison-Blanche Don McGahn. Un juge doit se prononcer dans les prochains jours sur la question de savoir si McGahn doit se conformer à l’assignation à comparaître qu’il a reçu de la Chambre des Représentants.

D’après le récent dépôt de plainte du Comité judiciaire de la Chambre des Représentants, dirigée par les Démocrates, dont j’ai eu lecture, et que vous pouvez lirez ici, les Démocrates veulent entendre le témoignage de McGahn.

Plus précisément, ils ont indiqué au juge fédéral Ketanji Brown Jackson de Washington, qu’ils envisagent de destituer Trump pour deux nouvelles affaires.

  1. Pour Obstruction à la justice, dont McGahn serait un témoin clé, puisqu’il a parlé à l’avocat spécial Robert Mueller dans la partie de son enquête pour savoir si Trump a fait obstruction à l’enquête de Mueller, et
  2. Pour avoir menti à Mueller, après que son témoignage au procès criminel de Roger Stone ait soulevé des questions au sujet des réponses écrites que Trump a données à Mueller concernant l’interférence russe aux élections de 2016.

Jackson a dit qu’il répondrait à la demande des Démocrates d’ici lundi prochain 25 novembre.

La riposte

Pendant ce temps, le Sénat, à majorité Républicaine, a officiellement déclenché une enquête sur Joe Biden et son fils Hunter concernant leurs affaires en Ukraine. Lindsay Graham, le président du Comité judiciaire du Sénat a réclamé au ministère de la Justice des documents concernant des abus possibles de son titre alors qu’il était vice-président d’Obama.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

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