Publié par Magali Marc le 12 novembre 2019

La candidature de Michael Bloomberg, l’ancien maire de New York, n’est pas encore officielle, mais on en parle beaucoup dans les médias. Tandis qu’un chroniqueur du New York Times l’appuie à 100%, un autre au Washington Post est totalement contre. Michael Goodwin, du New York Post, pense que sa candidature permettra de resserrer les rangs des Démocrates centristes. Bloomberg est connu, expérimenté et riche, il pourrait séduire un électorat plus au centre, mais avant d’essayer de battre Donald Trump, il faudra qu’il obtienne l’appui des partisans Démocrates, y compris les plus à gauche. C’est loin d’être gagné.

Pour les lecteurs de Dreuz, j’ai traduit l’article de Kurt Schlichter, paru sur le site de Townhall, 11 novembre.

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Ne riez pas trop fort de Bloomberg, sinon il pourrait renoncer à se présenter

Nommez un seul Démocrate qui est super excité à l’idée de voir Michael Bloomberg faire irruption dans les primaires Démocrates. C’est plutôt comme si  que vous étiez enthousiaste si une ex-petite amie cinglée qui vous a filé des morpions vienne assister à votre mariage. Où est la vague de soutien derrière cet aspirant de petite taille à la présidence ?

Peut-être fera t-il le bonheur des consultants Démocrates qui n’ont pas de contrat avec l’un des autres candidats loufoques.

Le minus milliardaire n’a peut-être pas de charisme, ni de vision, ni de soutien humain réel, mais il a beaucoup d’argent à gaspiller sur des parasites électoraux.

Donc, ces crétins vont adorer qu’il entre en scène. Les Républicains aussi. Trump a déjà trouvé un surnom pour le riche gnome : «Petit Michael».

Mais sérieusement : le gars est en plein délire. Entendez-vous l’excitation que le Verne Troyer (NdT: un acteur nain bien connu aux USA) de la politique américaine suscite dans le Midwest où cette élection va être gagnée ?

« Hé Lou, bonne nouvelle. Ce Bloomberg est dans la course. Je cherchais un minus snob de Manhattan qui veut interdire le Coca Cola, nous enlever nos fusils de chasse, et qui fait la joie du New York Times. »

« Ouais Phil, une chose est sûre, j’en ai assez de toutes ces bonnes nouvelles économiques et que mes enfants ne rentrent pas à la maison dans des boîtes venant du Onsenfouistan. »

« On a besoin d’un type qui se croit plus intelligent et meilleur que nous et qui ne craint pas de nous dire comment nous devrions vivre nos vies ! »

Maintenant, nous entendons déjà beaucoup de comparaisons superficielles et incroyablement stupides avec Donald Trump. Oui, ils sont tous les deux des milliardaires de New York, mais Trump vient de Queens, et ça compte.
Trump n’a pas essayé de conquérir les types gonflés qui pensent que le rôle de leur caste est d’empêcher tous ces êtres inférieurs – c’est-à-dire vous et moi – de consommer des boissons sucrées et d’être capables de nous défendre. Trump est la voix du peuple qui crie : « Hé crétin, interdit cette paille ! »

Et puis Trump n’est pas un nain.

Bloomberg est le genre de type coincé, pète-sec, la réprimande aux lèvres, que les gens normaux saluent avec un doigt d’honneur. On a la nette impression qu’il passe beaucoup de temps à être très, très contrarié que nous choisissions de vivre nos vies sans son approbation, et que cela le ronge.

L’élire président serait comme élire votre professeur de maternelle, si votre professeur de maternelle était tout petit, avait 77 ans, et qu’il se rendait chaque week-end aux Bermudes dans son avion privé après vous avoir fait la leçon sur le fait que vous ne pouvez pas avoir de chocolat à cause du réchauffement planétaire.

Ce fiasco n’est motivé que par sa vanité de nain malveillant, et sa jalousie de Donald Trump, le jeune magnat turbulent, peu raffiné qui domine le Bushwood Country Club de la politique américaine alors que le petit Michael a l’air d’un bouffon en train d’essayer des chapeaux horribles dans sa boutique de pro (NdT: allusion à une scène du film Caddyshack) .

C’est un Bilbo croûté et tordu à la recherche de son précieux anneau.
Tu imagines l’agonie que le petit Michael ressent tous les jours en voyant Trump se faire jouer « Acclamons le chef » alors que lui n’a que deux clochards qui sifflent la chanson « Short People » ?

Mais ce n’est pas grave, parce que son « ego trip » va causer d’incroyables et glorieuses perturbations au sein de la course à la nomination des Démocrates et va aider Donald Trump de façon incommensurable.

Les Démocrates s’entre-déchirant est le type de conflit le plus passionnant, et cette guerre incivile va faire exploser les ventes de pop-corn. Je sais que je vais déguster le mien tout en sirotant une un grand verre de Coca Cola juste pour le faire suer.

Pensez-vous que Joe Biden, qui occupe maintenant la soi-disant « voie modérée » dans laquelle Bloomberg veut s’engouffrer, va paisiblement lui céder la place ?

C’est le déclin du vieux pervers aux mains baladeuses, amplifié par les manigances slaves de son cocaïnomane de fils, Hunter, qui a rendu l’ex-VP vulnérable. Mais Joe ne va pas s’éloigner sur la pointe des pieds.
Il va tituber avec force bruit et colère, bruyamment, à sa manière incohérente.

Joe est peut-être dans la confusion – « Comment ça le leader du Blue Man Group se présente contre moi ? » – mais ceux qui l’entourent, ceux qui ont investi dans son succès, ceux qui ont l’intention de contrôler la situation si le peuple américain est assez bête pour élire cette figure de proue creuse, ne vont pas simplement jeter l’éponge.

Ce n’est pas comme si Bloomberg était très aimé en terre Démocrate, ou en terre Républicaine, ou dans tout autre pays. Il veut s’emparer du créneau centriste, mais les Dems ne sont pas d’humeur à faire preuve de modération. Et nous, Républicains, ne sommes pas dupes de ce Duce au petit pied.

Il vient de l’école libérale comme les autres, sauf que son sens des affaires ne lui permet pas d’être d’accord avec les milliards de dollars que la Grande Cheffe bolchevique et tous les autres se vantent d’être prêts à dépenser.
Il sait que ce chiffre est littéralement fou, et il le dira, mais savoir compter ne fait pas de lui un modéré.

La plateforme de Bloomberg du genre « J’ai beaucoup d’idées sur la façon dont vous devriez vivre votre vie » peut réussir dans la haute société où vivent les Yuppies de Manhattan et dans des enclaves d’élite similaires, mais les quatre dernières années de révolte populiste dans le reste du pays ont été contre cette forme de micro-gestion de nos vies. C’est un moment populiste, pas un moment pour un petit bonhomme totalitaire avec une liste de décrets destinés à faire de nous de meilleures personnes.

Son argent va gâcher la sauce des Démocrates, ce qui est une bonne chose.
Et dans le cas improbable où il serait couronné lors de la convention ( il semble avoir la stratégie innovante de sauter les primaires et d’obtenir la nomination sans que personne ne vote pour lui) il y a une foule de Démocrates gauchistes qui vont rester dans le sous-sol et les chambres de leur maman, en guise de protestation, au lieu de voter pour M. Establishment du Centre gauche.

Tout ce qui concerne la candidature potentielle de Bloomberg est mauvais pour les Démocrates, et en plus, nous savons que personne dans la bulle du petit magnat n’osera lui dire que l’empereur n’a ni vêtements ni aucune chance d’être élu président. C’est un perdant, et c’est pour ça qu’on devrait espérer qu’il sera candidat.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Traduction de Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.

Sources:

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