Publié par Jean-Patrick Grumberg le 23 décembre 2023

Initialement publié le 3 décembre 2019 @ 15:39

La gauche est atteinte d’oïcophobie*, un problème de haine de soi, de son environnement et de sa culture, un délitement psychologique qui a massivement perverti les élites de gauche.

Avec la dérive, la perte de leur superbe, l’enfoncement dans le doute et la rage de voir le monde des idées leur échapper, la gauche a non seulement perdu le combat des idées, mais elle est en train de perdre celui des émotions. Elle se rendra compte, mais trop tard, qu’on ne gagne pas les cœurs en semant la peur.

Elle fût bien avisée de dénoncer la démagogie condescendante des années cinquante, mais elle se perd déjà d’être devenue la référence du changement climatique catastrophique.

Dans ce climat moins que bénéfique, Benedict Beckeld, docteur en philosophie et philologie classique de l’Université de Heidelberg, en Allemagne, a identifié le virus dont sont atteintes les élites de gauche : l’oïcophobie, dans un livre “Oikophobia: Hatred of Home”.

“J’ai eu une de mes fréquentes rencontres avec la posture de l’oïcophobie, cette faillite intellectuelle, cette haine de son propre foyer culturel, devant le Colisée romain, emblème d’un empire décadent dont les ruines étaient partout visibles”, explique Beckeld dans un article publié sur Quillette, qui expose si bien cette tragique haine de soi observée chez les gauchistes, et plus encore chez les islamo-gauchistes.

La haine de soi et de son environnement est le signe d’une civilisation qui a cessé de croire en elle-même, et qui, parce qu’elle se déteste, ne veut pas défendre les valeurs de liberté individuelle, de démocratie, de scepticisme scientifique qui nous ont été transmises depuis l’Antiquité.

Nous sommes tous témoins de ce phénomène et nous recevons constamment des informations nouvelles de cette “oïcophobie” :

  • le rejet de la religion et des racines judéo-chrétiennes ;
  • l’affirmation que l’homme blanc est foncièrement néfaste, et l’homme de couleur absolument limpide et honorable ;
  • le refus d’admettre que la science n’existe que par le doute scientifique, et que celle du réchauffement n’y échappe pas ;
  • l’idée que si l’homme est fautif dans le réchauffement, le grand fautif est l’Indien et le Chinois ;
  • l’idée saugrenue que se sentir masculin est abusif ; que se sentir homme ou femme, discriminatoire ;
  • ou que des gens qui n’ont jamais eu d’esclaves, payent réparation à d’autres qui ne sont pas esclaves, et qu’il soit interdit de demander aux Arabo-musulmans, grands esclavagistes jusqu’à ce jour, leur part de paiement.

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Comment la gauche en est-elle arrivée à se haïr à ce point ?

“La réponse”, dit Beckeld, “réside dans un processus historique souvent répété qui fait passer une société de la naïveté et de la promotion de soi, au mépris de soi et au déclin”.

La manière la plus simple de le définir : c’est l’opposé de la xénophobie. Comme la xénophobie signifie la peur ou la haine des étrangers, la haine de soi signifie la peur ou la haine de sa propre société ou civilisation.

  • La haine de soi se produit et se répète tout au long de l’histoire.
  • La haine de soi contemporaine s’est développée après la Seconde Guerre mondiale, pour les actes de la guerre.

La haine de soi est une conséquence naturelle du développement des cultures occidentales. Elle s’est produite dans la Grèce antique, à Rome, dans les empires français et britannique, et maintenant aux États-Unis et en Europe. On ne la voit pas encore apparaître en Russie, parce que le développement a été arrêté par 75 ans de communisme.

  • Au début, un peuple relativement peu civilisé, peu cultivé, mais doté d’une grande force, se lève et part en guerre au service de ses dieux.
  • Les premiers succès contre les peuples environnants conduisent à une plus grande richesse, un plus grand prestige.
  • Une identité nationale se forge, accompagnée d’épopées littéraires.
  • Puis le peuple atteint l’apogée de son succès, il a tant de richesses qu’une société de loisirs se crée, et cette ère coïncide généralement, plus ou moins, avec le sommet des réalisations culturelles et scientifiques de la nation.
  • Il y a tant de richesse et de pouvoir, que la société de loisirs s’occupe davantage d’atteindre des niveaux plus élevés de richesse, de confort et de prestige vis-à-vis de ses propres compatriotes, qu’ils ne le font pour le bien-être de la communauté elle-même.

C’est là que la haine de soi et de son environnement apparaît, comme par dégoût de ce qu’on a, de ce qu’on est

En considérant sa propre culture comme arriérée, on se place automatiquement au-dessus de ceux qui la défendent – on est plus éveillé, plus woke

  • Il se crée alors des intérêts divergents. La gauche veut du “progrès” tandis que la droite reste plus proche de son identité. La gauche considère alors que la droite est un plus grand ennemi que les menaces étrangères – l’islam notamment, tandis que la droite, plus tolérante, pense que la gauche est simplement dans l’erreur.
  • Puisque l’ennemi commun de la civilisation a été repoussé avec succès, il ne peut plus servir de cible efficace pour le besoin de sentiment de supériorité des gens. Or la psychologie humaine a généralement besoin d’un adversaire pour s’auto-identifier, et donc un nouvel adversaire est créé au sein de la même civilisation.
  • Comme la perception à gauche est que les menaces extérieures sont non existentielles, et que la menace vient de l’intérieur, c’est la condition préalable à la haine de soi de ce groupe.
  • C’est ce que Freud a appelé le “narcissisme des petites différences”, c’est-à-dire l’envie de dépasser les autres, même à travers des distinctions mineures, comme une pensée ou une action plus vertueuse – motif suffisant pour exprimer sa supériorité sur la droite.

Résultat, en considérant sa propre culture comme arriérée, on se place automatiquement au-dessus de ceux qui la défendent. On est plus “éveillé” – plus woke, qu’eux, donc mieux qu’eux.

  • C’est pourquoi la haine, de soi, des autres, domine la gauche, tandis qu’à droite, ne subissant pas la haine de soi, on a moins la haine des autres.
  • C’est aussi pourquoi le sentiment de xénophobie domine l’extrême droite, et celui que la race blanche est l’ennemi domine l’extrême gauche.

Roger Scruton, dans son livre England and the Need for Nations publié en 2004, appelle la haine de soi “le besoin ressenti de dénigrer les coutumes, la culture et les institutions qui sont les nôtres.”

Cependant, le conservatisme et le progressisme sont tous deux nécessaires aux avancées de la pensée, mais à des doses différentes et à des moments différents.

  • Une vision plus progressiste est importante pour une société qui doit adopter de nouvelles idées et absorber la force des étrangers afin d’aller de l’avant,
  • Tandis qu’une vision plus conservatrice est nécessaire dans une société avancée afin de ne pas perdre ses bases et sa capacité à se défendre.

Cercle vicieux

Plus la gauche épouse la haine de soi et de sa société, plus elle embrasse l’amour de la diversité. Plus elle est éloignée de ses racines et de ses sources, plus la compréhension de sa propre culture lui devient étrangère et éloignée.

“Hélas”, conclut Beckeld, “Le sort éternel des sociétés occidentales est qu’au début, beaucoup de gens ont tendance à être plus conservateurs, et plus tard, beaucoup de gens ont tendance à être plus progressistes, ce qui est exactement le contraire de ce qui est nécessaire.”

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

* Réaction ou sentiment de rejet de la culture de son pays. Préférence pour la xénophilie, la culture de l’autre, distant.

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