Publié par Jean-Patrick Grumberg le 9 décembre 2019

Adrien Sénécat, des Décodeurs du Monde, doit attraper des boutons et des ulcères en fouillant Dreuz chaque matin. Il a fait interdire de Facebook un article de Dreuz sur le climat, au prétexte qu’il existe un “consensus de 97 % de scientifiques pour dire que l’homme est responsable du réchauffement global”.

Sénécat est un journaliste fainéant. Au Monde, ça ne se voit pas, ils sont tous comme ça. Et le petit rond-de-cuir n’a pas eu le réflexe journalistique de base : vérifier cette histoire de “97 % de consensus”. Dreuz l’a fait.

  • Dans un article publié en 2015, le Wall Street Journal explique : Les “négationnistes” du changement climatique sont accusés d’hérésie par les vrais croyants. Ça ne ressemble pas à de la science” (10).

Dreuz a donc cherché, et a trouvé.

Bien entendu, il n’y a pas 97 % de consensus sur le réchauffement anthropique !

Comprenez, Sénécat, qu’internet est là, et qu’il ne suffit pas d’interdire de télévision les milliers de scientifiques hostiles à la théorie du réchauffement, ou de faire censurer les papiers de Dreuz info, pour démontrer qu’ils n’existent pas : les gens ne sont pas idiots, ils ne s’informent plus chez vous, en qui ils n’ont plus confiance, et la vérité reprend toujours le dessus.

Plusieurs études indépendantes ont examiné ce hoax des “97 %”, et ont révélé que ce chiffre résulte d’un tri ambigu destiné à tromper.

Des sondages plus objectifs révèlent qu’il y a une diversité d’opinions beaucoup plus grande parmi les scientifiques que ce que les médias, qui sont tout sauf honnêtes, voudraient vous faire croire.

Dans un article publié en 2015, la National Review écrit :

” Une enquête réalisée en 2008 par deux scientifiques allemands, Dennis Bray et Hans von Storch, a révélé qu’un nombre important de scientifiques étaient sceptiques quant à la capacité des modèles climatiques mondiaux existants de prévoir avec précision les températures, les précipitations, les changements du niveau de la mer ou les phénomènes météorologiques extrêmes, même sur une décennie.

Ils étaient encore plus sceptiques lorsque l’horizon temporel s’élargissait.

https://www.nationalreview.com/2015/10/climate-change-no-its-not-97-percent-consensus-ian-tuttle/

Origine du hoax des 97 %, le sondage Zimmerman Doran

  • Le “consensus de 97 %” est apparu pour la première fois dans une étude réalisée en 2009 par Kendall Zimmerman, étudiant en maîtrise à l’Université de l’Illinois, et son conseiller, Peter Doran.
  • Il a été fait sur la base d’un sondage en ligne à deux questions. Et les sondages en ligne ne sont pas assez fiables, parce que n’importe qui peut tricher et répondre plusieurs fois avec des adresses IP et des emails différents.
  • Zimmerman et Doran ont conclu que “le débat sur l’authenticité du réchauffement climatique et le rôle joué par l’activité humaine est largement inexistant parmi ceux qui comprennent les nuances et les bases scientifiques des processus climatiques à long terme”.

Bon.

Seulement voilà, leur sondage pose problème, quand on regarde de près.

  • Seulement 5 % des répondants, soit environ 160 personnes, étaient climatologues.
  • Seulement 79 des répondants climatologues autodéclarés avaient en outre “publié plus de 50 % de leurs récents articles évalués par des pairs sur le thème du changement climatique”.
  • C’est le sous-échantillon que Zimmerman et Doran ont malhonnêtement isolé pour tirer leur 97 % de consensus, car,
  • sur ces 79 scientifiques, 77 ont convenu que les températures mondiales avaient généralement augmenté depuis 1800, et que l’activité humaine est un “facteur contributif important.
  • Les 3000 autres répondants n’ont pas été comptés. Pas du tout.

Le chiffre de 97 % a été popularisé par deux articles– vite démontés comme partiaux

1 Le premier par Naomi Oreskes (6), aujourd’hui professeur d’histoire des sciences et professeur affilié de sciences terrestres et planétaires à l’Université Harvard. La brave dame se base sur une analyse de 928 articles contenant les mots-clés “changement climatique global”, et dit qu’aucun des documents n’était en désaccord avec la position consensuelle.

Elle est pas belle l’histoire ? Les médias refusent de publier tout avis dissident, les scientifiques qui osent ne pas être d’accord se retrouvent excommuniés, isolés socialement, et ils se taisent parce qu’ils n’ont pas vocation à être des combattants ni des battants, et un professeur conclut : “voyez, tout le monde est d’accord, il n’y a aucun papier en désaccord !”

2 Le second article (7), qui a donné au “97 %” son titre de noblesse au point qu’il a été cité par les journalistes français en bons moutons qu’ils sont, a été publié par un groupe d’auteurs dirigé par John Cook, le Climate Communication Fellow du Global Change Institute de l’University of Queensland.

Pour arriver aux mêmes conclusions qu’Oreskes, les auteurs ont utilisé une méthodologie semblable à celle d’Oreskes.

Dans son analyse de près de 12 000 articles (11 944 exactement), Cook a trouvé “un consensus de 97 %, parmi les articles prenant position sur le réchauffement dans la littérature évaluée par des pairs, que les humains en sont responsables”.

  • Premier problème, fait remarque le journaliste Ian Tuttle qui a décortiqué l’étude de Cook, “seulement 34 % des documents examinés par Cook exprimaient une opinion sur le changement climatique anthropique. Comme 33 % semblaient approuver, il a divisé 33 par 34, et voilà– 97 % !”
  • Second problème, lorsque David Legates, professeur de l’Université du Delaware qui a dirigé le Center for Climatic Research de l’université, a recréé l’étude de Cook, il a constaté que “seulement 41 articles– soit 0,3 % des 11 944, ou 1,0 % des 4 014 opinions exprimées, et non 97,1 %”, soutiennent les affirmations de Cook.

Comme disait Churchill, “je ne crois qu’aux statistiques que j’ai moi-même falsifiées.”

Réfutation des 97 % par Forbes (8)

Cook prend soin de décrire les résultats de son étude de 2013 comme étant basés sur des “experts du climat”.

Les personnalités politiques et la presse populaire ne sont pas si prudentes.

Le président Obama et le secrétaire d’État John Kerry l’ont qualifié à plusieurs reprises de “97 % des scientifiques”.

Kerry est même allé jusqu’à dire que “97 % des études climatiques examinées par des pairs confirment que le changement climatique se produit et que l’activité humaine en est largement responsable”.

C’est manifestement faux, puisque l’étude Cook et d’autres ont montré que la majorité des documents ne prennent pas position.

On ne s’attend pas à des nuances dans les discours politiques, et les auteurs d’articles scientifiques ne peuvent être tenus responsables des déclarations des politiciens et des médias.

Compte tenu de ces résultats, il est clair que l’appui des scientifiques à l’égard des changements climatiques d’origine humaine est inférieur à 97 %.

Au sens strict, le consensus de 97 % est faux, même lorsqu’il se limite aux climatologues.

Il est trompeur de continuer de prétendre que 97 % d’entre eux sont d’accord.

L’étude de Bray et Storch : 34 % de scientifiques convaincus, pas 97 %

Dennis Bray et Hans von Storch, de l’Institute for Coastal Research du Helmholtz Research Center en Allemagne, ont mené une enquête en ligne en août 2008 auprès de 2 059 climatologues de 34 pays différents, la troisième enquête sur ce sujet par ces auteurs.

  • Question 20 : “Êtes-vous convaincu que le changement climatique, qu’il soit naturel ou anthropique, se produit actuellement ?”
  • Réponses :
    • 67,1 %– très convaincu,
    • 26,7 %– dans une large mesure,
    • 6,2 % dans– une faible mesure,
    • Pas du tout : 0 %.
  • Question 21 : “Dans quelle mesure êtes-vous convaincu que la plupart des changements climatiques récents ou à venir sont, ou seront, le résultat de causes anthropiques ?”
  • Réponses :
    • 34,6 %– très convaincus
    • 48,9 %– convaincus dans une large mesure,
    • 15,1 %– dans une faible mesure,
    • 1, 35 %– pas convaincus du tout.

Quant aux médias qui ont le courage de braver la dictature de la pensée unique sur le réchauffement, il y en a peu, mais il y en a.

Parmi les dissidents qui donnent la parole aux nombreux scientifiques climato-sceptiques, il y a la National Review (1), le Wall Street Journal, qui a publié plusieurs articles depuis 2012 (2). American Thinker (3), Breitbart (4), et NewsMax (5). Et bien entendu Dreuz.info, pour ne citer que les plus connus et les plus sérieux.

31 000 signatures contestent le discours climatique

Plus de 31 000 scientifiques américains (à ce jour) ont signé une pétition contestant le discours sur les changements climatiques, et 9 029 d’entre eux ont un doctorat.

Snopes (11), qui fait office de fact checker, a cherché ce qu’il pouvait bien dire contre eux (Snopes est de gauche, il n’est pas d’une honnêteté à toute épreuve). Et tout ce qu’il a trouvé, c’est qu’ils sont “partisans” ! Si Snopes voulait bien nous montrer les réchauffistes non-partisans, nous pourrions accorder un peu de crédit à Snopes.

Bon nombre des scientifiques qui ont signé la pétition ont probablement été encouragés à se prononcer en faveur de la vérité après que John L. Casey, un spécialiste de l’atmosphère à la retraite de la NASA, a révélé que les cycles solaires sont largement responsables des périodes de réchauffement sur Terre, et non des activités humaines.

Réfutation du 97 % par l’Agence néerlandaise d’évaluation environnementale

Selon une étude menée en 2015 (12) par l’Agence néerlandaise d’évaluation environnementale auprès de 1 868 scientifiques travaillant dans des domaines liés au climat, 3 répondants sur 10 ont déclaré que pour eux, le réchauffement de la planète depuis 1951 ne pouvait pas être totalement attribué à l’activité humaine.

Réfutation des 97 %… par ceux qui ont conclu aux 97 % de consensus

Si l’on regarde dans le détail l’étude de Cook qui arrive à 97 % de consensus, il semble qu’on se trouve dans un cas banal gauchiste de négation de la réalité.

Voilà ce que dit l’étude elle-même (13)– vous allez voir, c’est splendide :

Nous analysons l’évolution du consensus scientifique sur le réchauffement climatique anthropique (AGW) dans la littérature scientifique évaluée par des pairs, en examinant 11 944 articles sur le climat de 1991-2011 correspondant aux thèmes “changement climatique mondial” ou “réchauffement planétaire”.

Cook constate de son analyse que :

  1. 66,4 % des articles n’ont exprimé aucune position sur l’AGW,
  2. 32,6 % ont approuvé l’AGW,
  3. 0,7 % ont rejeté l’AGW et,
  4. 0, 3 % étaient incertains quant à la cause du réchauffement climatique.
  5. Parmi les 33,3 % d’articles exprimant une position sur l’AGW, 97,1 % ont approuvé la position consensuelle selon laquelle les humains sont responsables du réchauffement climatique.

Comme le démontre David Legates, professeur de l’Université du Delaware qui a refait les calculs de Cook, et cela est visible par le découpage ci-dessus, si l’on retire tous les articles qui n’ont pas exprimé d’opinion sur l’AGW, qu’on se contente de ceux qui l’ont approuvé et de la minorité qui l’a désapprouvé, on arrive naturellement à une quasi-unanimité !

Conclusion

” On peut se demander pourquoi 97 % est important”, écrit Earl J. Ritchie, cadre supérieur à la retraite du secteur de l’énergie et enseignant sur l’industrie pétrolière et gazière à l’Université de Houston.

” C’est peut-être parce que 97 % a une valeur marketing.

Cela semble précis et indique que seulement 3 % d’entre eux ne sont pas d’accord.

Cela veut sous-entendre que le petit nombre de ceux qui ne sont pas d’accord [avec le réchauffement anthropique] sont probablement en dehors du consensus : ce sont des excentriques, des opposants chroniques, ou des maniaques de l’industrie des combustibles fossiles.

Ils sont souvent décrits comme une “minuscule minorité”.

Il est en effet plus difficile de ne pas tenir compte des dissidents s’ils sont 10 ou 15 % que s’ils sont 3 %.

Le débat sur le climat n’est plus là où il devrait être, dans des revues obscures du monde scientifique. Il est maintenant éthique et politique.

Car Greta a mangé le morceau.

La pauvre petite n’a pas suivi le script, son règne est terminé. Fin novembre, elle a écrit dans un papier publié sur Project-syndicate (9) :

” Après tout, la crise climatique ne concerne pas seulement l’environnement.

C’est une crise de l’humanité des droits, de la justice et de la volonté politique.

Les systèmes coloniaux, racistes et patriarcaux des pays de l’oppression l’ont créé et alimenté. Nous devons tous les démanteler.

C’est notre politique, les dirigeants ne peuvent plus se dérober à leurs responsabilités.”

https://www.project-syndicate.org/commentary/climate-strikes-un-conference-madrid-by-greta-thunberg-et-al-2019-11

Voilà qui est clair. Enfin.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

  1. https://www.nationalreview.com/2015/10/climate-change-no-its-not-97-percent-consensus-ian-tuttle/
  2. https://www.wsj.com/articles/SB10001424052970203646004577213244084429540
  3. https://www.americanthinker.com/articles/2019/10/the_problem_with_anthropogenic_global_warming.html
  4. http://www.breitbart.com/big-government/2015/08/08/climate-change-the-hoax-that-costs-us-4-billion-a-day/
  5. http://www.newsmax.com/Finance/MKTNews/Global-Warming-climate-change/2014/11/17/id/607827/
  6. http://science.sciencemag.org/content/306/5702/1686.full.pdf+html
  7. http://iopscience.iop.org/article/10.1088/1748-9326/8/2/024024/pdf; jsessionid=7A015E840E382E518E7763C764921E71.c1.iopscience.cld.iop.org
  8. https://www. forbes.com/sites/uhenergy/2016/12/14/fact-checking-the-97-consensus-on-anthropogenic-climate-change/#285119701157
  9. https://www. project-syndicate.org/commentary/climate-strikes-un-conference-madrid-by-greta-thunberg-et-al-2019-11
  10. https://www.wsj.com/articles/the-unsettling-anti-science-certitude-on-global-warming-1438300982
  11. https://www.snopes.com/fact-check/30000-scientists-reject-climate-change/
  12. http://www.pbl.nl/sites/default/files/cms/publicaties/pbl-2015-climate-science-survey-questions-and-responses_01731.pdf
  13. https://iopscience.iop.org/article/10.1088/1748-9326/8/2/024024

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