Publié par Guy Millière le 11 décembre 2019

Je reviendrai très vite sur le grotesque et hideux spectacle donné présentement par les Démocrates à Washington et sur le rapport rendu par Michael Horowitz, mais je sais que la France est bloquée par les grèves et que le Premier ministre du gouvernement français va parler du dossier des retraites.

Je dois le dire : quel que soit le projet final présenté par le Premier Ministre (peut-être ne présentera-t-il rien : peu importe), ce projet sera sans valeur, et ce pour une raison très simple sur laquelle je reviendrai : le système de retraite français est en faillite, et sa faillite va s’accentuer dans les années à venir. Une réforme radicale et un passage vers un système profondément diffèrent, base sur la capitalisation, aurait dû se faire il y a vingt-cinq ou trente ans, voire bien plus tôt. Il est maintenant extrêmement tard. La situation est, hélas, catastrophique. Et je constate qu’aucun dirigeant politique n’ose dire la vérité. C’est lamentable.

Je dois le dire aussi: derrière l’approbation de la grève que montrent les sondages, il n’y a pas l’approbation de la CGT, syndicat communiste débile et délétère et très minoritaire parmi les salariés, mais une inquiétude très profonde de la population française qui discerne que le futur est sombre, qui s’angoisse à juste titre, qui ne voit pas d’issue, et qui se méfie du gouvernement et du Président parce qu’elle  a vu au cours des trente mois écoulés depuis mai 2017 que Macron était cynique, menteur, méprisant vis-à-vis des pauvres, manipulateur, brutal, arrogant, incompétent. Il y a, à mes yeux, derrière ce qui se passe, un rejet assez large de ce qu’incarne Macron.

Je dois le dire enfin, l’inquiétude et l’angoisse de la population n’ont guère de moyens de s’exprimer dans la mesure où le système électoral est verrouillé et où l’offre politique, déliquescente, fait se profiler un duel Macron-Marine Le Pen qui risque de conduire à la réélection de Macron, par défaut, et grâce au recours à l’épouvantail du “fascisme ”qui ne doit pas passer, épouvantail usé jusqu’à la corde, mais qui peut encore fonctionner, on l’a vu.

L’inquiétude et l’angoisse ont d’autant moins les moyens de s’exprimer que tous les débats en France sont faussés. Je lis la presse française, je regarde la télévision française, je lis et j’entends très rarement des propos économiques ou géopolitiques pertinents. Je lis et j’entends très souvent des propos indigents qui ne sont pas à même de fournir des repères susceptibles de donner des moyens de comprendre les paramètres du monde contemporain. Les paroles de dédain vis-à-vis des Etats-Unis abondent en France, mais ce qui se dit aux Etats-Unis du côté des conservateurs se situe mille coudées au-dessus de ce qui se dit en France, et je le dis avec tristesse pour mon pays natal.

La grève n’est pas une réponse à une situation effroyable et ne fait qu’ajouter de la douleur à la douleur. La révolte des gilets jaunes, parce qu’il n’y a pas de repères en France, s’est effilochée, a été dévoyée par l’extrême gauche, piétinée par le gouvernement et le Président. J’aimerais voir une issue. Je n’en vois guère, hélas, en cet instant.

La France va très mal. Comme le disait récemment Charles Gave, un homme pour qui j’ai beaucoup d’estime, il n’y a pas seulement la faillite du système de retraites français, il y a le délabrement du système éducatif et celui de système de santé, le chômage qui se maintient à un niveau très élevé, le niveau de vie qui stagne, l’asphyxie des voies de circulation, même les jours sans grève, les milliards gaspillés pour “lutter contre le réchauffement global anthropique” qui n’existe pas, mais que tous les partis politiques ont transformé en un dogme méta-religieux, une croissance quasiment nulle, l’islamisation du pays et la démultiplication des zones de non droit, une justice laxiste avec les criminels et souvent au service d’une gauche nihiliste, une politique étrangère sordide. La France a, en supplément, les dépenses publiques et les prélèvements obligatoires les plus élevés du monde développé…

Pour qu’il y ait un sursaut, il faudrait un diagnostic pertinent, puis la possibilité de proposer des remèdes eux-mêmes pertinents. J’avais, il y a cinq ans, posé un diagnostic dans un petit livre appelé Voici revenu le temps des imposteurs.  J’ai revisité ce que j’avais écrit à l’époque et précisé le diagnostic pour l’adapter au temps présent, ce sera l’objet d’un livre que je vais très bientôt publier. Je l’ai appelé Y a-t-il quelqu’un pour sauver la France ? Je l’ai écrit pour ceux qui veulent garder les yeux ouverts. C’est difficile de regarder en face ce qui se passe en France, je sais…

© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.

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