Publié par Magali Marc le 11 décembre 2019

Le Rapport d’enquête de l’Inspecteur général, Michael Horowitz concernant les abus commis par le FBI dans le cadre de la loi sur la surveillance du renseignement étranger (FISA) est un long exposé montrant des acteurs installés dans les hautes sphères du FBI qui détestaient Donald Trump et ont décidé d’ouvrir une enquête sur sa campagne présidentielle de 2016, en utilisant tous les outils à leur disposition, dans le but d’empêcher sa présidence.

Pour les lecteurs de Dreuz, j’ai traduit le texte d’opinion de Kevin R. Brock*, paru dans le journal The Hill, le 10 décembre.

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Les ratés de l’«Opération ‘Hurricane » : L’équipe de Comey a tourmenté Carter Page et s’est servi du FBI pour contrer Trump

Imaginez ce qui se passerait si l’inspecteur général (IG) du ministère de la Justice examinait l’affaire Jeffrey Epstein. Il dirait quelque chose du genre : « Bien qu’il soit clair que M. Epstein a abusé sexuellement de mineures, il n’y a aucune preuve documentaire ou testimoniale qu’il était motivé par un intérêt sexuel déviant envers ces jeunes filles. »

Le Rapport d’enquête de l’Inspecteur général sur les abus commis par le FBI dans le cadre de la loi sur la surveillance du renseignement étranger (FISA) consacre le principal slogan du rapport – « preuves documentaires ou testimoniales » – dans le Temple de la Renommée des absurdités juridiques.

Le Rapport de l’IG, Michael Horowitz, est un long exposé montrant une confluence d’acteurs au sommet du FBI qui, selon leurs propres mots, méprisaient Donald Trump et se sont entendus pour ouvrir et mener une enquête sur sa campagne présidentielle de 2016, falsifiant des documents, dissimulant des preuves et utilisant une source confidentielle qui avait clairement déclaré que son objectif était d’empêcher la présidence Trump.

En dépit de ces évidences aveuglantes, l’IG a essentiellement déclaré que puisque personne n’admettait être motivé par ses préjugés personnels, il n’a pu arriver à cette conclusion.
C’est bien beau, mais la plupart des Américains qui n’ont pas l’esprit encombré par une licence en droit peuvent, sans efforts, détecter l’évidence.

Ironiquement, les décisions dévastatrices et les abus que le rapport énumère s’expliquent, en usant d’une certaine logique, par le courant rapide d’animosité personnelle qui s’empare des principaux protagonistes alors au sommet du FBI.
Commençons par leur décision d’ouvrir un dossier de contre-espionnage sur la campagne présidentielle de Trump et sur quatre citoyens américains affiliés à cette campagne.
L’IG a conclu que l’équipe de l’opération «Crossfire Hurricane» de James Comey, directeur du FBI, avait une justification «suffisante» pour commencer l’enquête ainsi surnommée.
Il a ensuite, comme par hasard, fourni les mots exacts sur lesquels l’équipe s’est appuyée. Ceux-ci sont révélateurs.

Le FBI a reçu une notification d’un pays ami (on sait qu’il s’agit de l’Australie), qu’un conseiller de la campagne de Trump, George Papadopoulos, avait reçu une «suggestion» de la Russie qu’elle pourrait aider la campagne en publiant des informations « dommageables pour Mme Clinton (et pour le président Obama)».
C’était tout. C’était la justification.
Voici comment cette déclaration insignifiante aurait été traitée par le FBI dans lequel j’ai évolué : un agent d’un bureau extérieur, et non du quartier général, aurait contacté M. Papadopoulos, l’aurait interrogé pour obtenir plus de détails, aurait sollicité sa coopération contre les Russes, si nécessaire, et c’est tout.

Au lieu de cela, une équipe d’enquêteurs du quartier général du FBI, qui n’aimait pas beaucoup Trump, a reçu cette information qui menaçait la rivale de Donal Trump, Hillary Clinton, et a donc lancé une enquête complète, utilisant chaque outil intrusif disponible afin de nuire à la campagne de Donald Trump.
Normalement, le FBI commence d’abord une enquête préliminaire moins intrusive – surtout avec de telles informations – mais pas dans ce cas. On se demande ce qui explique un tel empressement.

L’IG peut conclure que l’enquête était techniquement justifiée, mais dans la tradition et la pratique courante du contre-espionnage, elle ne l’était pas – en particulier, et surtout, puisqu’elle impliquait le spectre extrêmement sensible d’une enquête sur une campagne présidentielle.
Il s’agissait d’une intervention exagérée, basée sur des affirmations très minces de la part d’un groupe de personnes occupant des postes de direction qui semblaient être motivées par des objectifs personnels, plutôt que par des protocoles et des pratiques normales.
Dans le cadre d’une enquête complète, l’équipe de l’opération «Crossfire Hurricane» de Comey était en mesure de mettre en œuvre tout l’arsenal des méthodes d’investigation à la disposition du Bureau – et ils l’ont fait.

Selon le rapport, l’équipe a utilisé des techniques habituellement réservées aux suspects qui espionnent les USA et volent des secrets de sécurité nationale pour le compte d’un pays étranger.

L’équipe a interrogé des sources confidentielles et des agents infiltrés auprès des membres d’une campagne présidentielle et a enregistré secrètement leurs conversations. C’était sans précédent dans l’histoire du FBI.
En plus, ce qui équivaut à la déchéance de tout ce que le FBI représente, l’équipe a obtenu l’autorisation d’écouter électroniquement un citoyen américain, l’ancien conseiller de la campagne de Trump, Carter Page, en usant de duplicité (retenant des informations, en falsifiant d’autres ou utilisant des informations non corroborées ainsi qu’une source que le FBI savait peu fiable et non-crédible).

Ils ont fait cela quatre fois.

Les grandes affaires d’espionnage ne durent généralement pas aussi longtemps que les interceptions de la FISA. Encore une fois, ce type de précipitation imprudente et de comportement inexplicablement irresponsable n’a de sens que lorsqu’on le regarde à travers un filtre politiquement biaisé.

Le rapport de l’IG a documenté une liste d’abus du processus de la FISA, mais il n’a pas tenté sérieusement d’enquêter sur les raisons de ces abus.
Cela doit être fait. Il faut qu’il y ait une certaine forme d’évaluation de l’obligation de rendre des comptes. Si ces actes lamentables ont été commis avec une intention sournoise, c’est frauduleux et peut-être criminel.

De graves abus ont été commis. Pourtant, l’absence d’examen des responsabilités serait catastrophique pour un FBI qui a été détourné par une équipe dirigeante malhonnête et partiale, alors qu’il tente de regagner la confiance du peuple américain.
Le harcèlement de Carter Page par cette équipe intsallée au sommet du FBI est inadmissible. Le rapport est troublant à lire pour quiconque a fait partie de cette institution historique.

Puisse-t-il stimuler toutes les réformes appropriées qui contribueront à rétablir la confiance dans l’objectivité vitale et l’impartialité du FBI.

* Kevin R. Brock, ancien directeur adjoint du renseignement du FBI, a été agent spécial du FBI pendant 24 ans et directeur adjoint principal du National Counterterrorism Center (NCTC).

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Traduction de Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.

Source:
https://thehill.com/opinion/white-house/473784-misfired-hurricane-comeys-team-abused-carter-page-and-the-fbi

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