Publié par Guy Millière le 14 décembre 2019

Boris Johnson au Royaume-Uni n’a pas remporté une simple victoire, mais un triomphe. Sa victoire est la plus large pour les conservateurs britanniques depuis 1987.

Il disposera d’une majorité très confortable. Le parti travailliste, lui, connaît une véritable débâcle, puisque c’est son plus mauvais résultat électoral depuis 1935. Jeremy Corbyn, l’antisémite ami des terroristes islamiques, a décidé de se mettre en retrait, et on peut souhaiter que ce qui vient de se passer soit un désaveu cinglant pour tout ce qu’il incarnait au sein de la gauche britannique : ce n’est pas sûr, hélas. 

Si le parti travailliste connaît une défaite, ce qui vient de se passer est aussi une défaite pour l’Union Européenne qui, depuis trois ans et demi, exerçait un chantage sur le gouvernement britannique, et pour la France d’Emmanuel Macron, qui poussait la Commission européenne à en rajouter dans le chantage. La presse française a dit ces derniers jours que Boris Johnson, en promettant aux Britanniques un accord commercial rapide avec l’Union Européenne, faisait une promesse impossible à tenir : on verra bientôt que la promesse de Boris Johnson aux Britanniques sera tenue. 

L’économie britannique est la sixième économie du monde, derrière les Etats-Unis, la Chine, le Japon, l’Allemagne et l’Inde, mais devant la France. Son départ affaiblit l’Union Européenne, économiquement et financièrement. Le Royaume-Uni, va, dès que le Brexit sera acté, déréglementer et connaître une croissance plus forte. Il va signer un accord de libre-échange avec les Etats-Unis, ce que Donald Trump a répété dès que la victoire de Boris Johnson a été connue (et cette victoire est aussi une victoire pour Donald Trump). Dans les négociations à venir, avec l’Union Européenne, avec la France, avec l’Allemagne, Boris Johnson sera en position de force.  

Boris Johnson n’est pas pleinement un continuateur de Margaret Thatcher, et on peut le regretter. 

Il a promis de créer de nombreux emplois publics dans des domaines tels que la police, l’enseignement et la santé, ce qui va accroître les dépenses publiques. Il a aussi promis un vaste plan de réfection de routes et des infrastructures. Et il a dit vouloir le faire sans augmentation des impôts et des taxes, ce qui va considérablement augmenter le déficit budgétaire. Il entend laisser intact le National Health Service, système de santé bureaucratique, coûteux, qui s’accompagne de longues files d’attente et conduit les Britanniques qui ont de l’argent à partir se soigner ailleurs, hors du pays. Boris Johnson, en outre, reste européen en ce qu’il cède aux lubies écologistes et a promis, sur le même mode que l’Union Européenne dont il fait pourtant sortir son pays, de viser un objectif zéro émissions de carbone à l’horizon 2050, ce qui promet des gaspillages financiers. Peut-être tout cela lui a-t-il semblé le prix à payer pour attirer des électeurs travaillistes.   

Il a néanmoins des atouts, qui ne se limitent pas au Brexit, à la déréglementation que celui-ci permettra et à l’accord de libre-échange avec les Etats-Unis. Les prélèvements obligatoires britanniques se situent à 33,5 pour cent du PNB et les dépenses publiques à 40 pour cent du PNB, ce qui est beaucoup moins bien que les Etats-Unis, qui sont bien plus compétitifs que les pays d’Europe, mais ce qui est bien mieux que la France où les chiffres sont : 48,4 pour les prélèvements obligatoires et 56,4 pour les dépenses publiques (dois-je redire que la France est un pays asphyxié ?). Le chômage au Royaume-Uni se situe juste en dessous de 4 pour cent, ce qui est un chiffre de plein emploi, la croissance est à 1,8 pour cent, ce qui est faible, mais supérieur aux autres taux de croissance européens. L’armée britannique bénéficie d’un budget supérieur à 2 pour cent du PIB, conformément aux règles de l’OTAN (que le Royaume-Uni respecte), ce qui en fait une armée plus opérationnelle que la totalité des autres armées européennes et fait du Royaume-Uni un allié fiable pour les Etats-Unis. 

Boris Johnson n’a pas dessiné d’orientations majeures en politique étrangère pour le moment, sinon une amitié avec Donald Trump, et il serait bon qu’il rompe avec le soutien feutré que Theresa May pratiquait vis-à-vis du régime des mollahs, de concert avec Macron et Merkel. On peut espérer que ce sera le cas. 

Il entend freiner considérablement l’immigration. Il serait bon qu’il agisse contre l’islamisation du Royaume-Uni, qui est, en pourcentage, moins nette qu’en France, mais n’en est pas moins porteuse de lourds et graves problèmes (il y a des tribunaux de la sharia au Royaume-Uni et de nombreuses zones de non-droit appelées sharia zones). 

Boris Johnson entend nouer et renforcer des coopérations avec, outre Donald Trump, d’autres dirigeants partageant ses orientations fondamentales. Et son triomphe est une excellente nouvelle pour Viktor Orban en Hongrie, Matteo Salvini en Italie, Sebastian Kurz en Autriche, Mateusz Morawiecki en Pologne, Milos Zeman en République tchèque, Jair Bolsonaro au Brésil et, on peut l’espérer, Binyamin Netanyahou en Israël. 

Le triomphe de Boris Johnson est incontestablement une très mauvaise nouvelle pour Emmanuel Macron, Angela Merkel, et les bureaucrates européens, oui. 

Et on peut s’en réjouir. 

Boris Johnson a beaucoup d’atouts pour réussir. De sa réussite peut dépendre non seulement le futur du Royaume-Uni, mais celui de l’Europe entière, et tout ami de la civilisation occidentale ne peut que lui souhaiter bonne chance. Tout ami de la liberté peut dire : enfin, un peuple européen trouve un dirigeant qui tient tête à une technostructure liberticide et qui sait respecter la volonté de son peuple, et l’emporter sans se soumettre aux diktats qu’on cherchait à lui imposer.

© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.

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