
Selon plusieurs sources convergentes, c’est sous la plume de Constantin Zureiq, célèbre intellectuel syrien, né dans un foyer grec orthodoxe de Damas, que le terme de Nakba serait entré dans le dictionnaire politique arabe, avant de pénétrer dans le lexique politique contemporain.
« La défaite des Arabes en Palestine n’est pas une calamité passagère ni une simple crise, mais une catastrophe (Nakba) dans tous les sens du terme, la pire qui soit arrivée aux Arabes dans leur longue histoire pourtant riche en drames », assène Zureiq en ouverture de son ouvrage “Ma’an al-Nakba” (“Signification de la catastrophe”).
En réalité, pourtant, Zureiq n’avait pas tant à l’esprit la “catastrophe” de la naissance d’Israël, que celle de l’enlisement arabe dans le passé et du refus arabe de la modernité, comme il ressort de cette citation extraite de ce même livre :
“La raison de la victoire des sionistes est que celui-ci [Israël] est enraciné dans la modernité occidentale, alors que la plupart d’entre nous y sommes encore hostiles. Ils (les sionistes) vivent dans le présent et dans le futur, alors que nous continuons de vivre dans les rêves du passé et de nous enivrer de sa gloire disparue”.

On ne saurait mieux décrire l’attitude actuelle des dirigeants palestiniens, qui brandissent la Nakba comme une arme de guerre contre Israël, au lieu de tourner leur regard vers l’avenir… Comme l’explique Shmuel Trigano (1) :
“La défaite de leurs armées et l’échec de leur politique, qui avait refusé le partage de la Palestine mandataire, se voient ainsi, avec la « Nakba », réécrits sous la forme stupéfiante d’une injustice congénitale dont ils seraient les victimes, attachée à l’existence même d’Israël qui, pour se constituer, aurait dépossédé de sa terre un peuple innocent afin de prendre sa place. D’agresseurs les Palestiniens deviennent des victimes. Et l’extermination d’autrui devient pitié et compassion pour soi même”.
On est ici au coeur de ce qu’on pourrait appeler le complexe d’infériorité-supériorité, profondément ancré dans la conscience arabo-musulmane, qui consiste à transformer toute défaite en accusation contre l’autre et à remplacer toute autocritique par une démonisation de l’autre, chargé de tous les maux, selon le principe bien connu du bouc émissaire. La Nakba, dans cette perspective, devient pour les arabes une manière facile de faire porter aux Israéliens et aux Juifs la responsabilité de leur défaite et de leur incapacité à affronter leur propre histoire.
La première Nakba : 1920 et non 1948
En réalité, contrairement à la version généralement admise aujourd’hui de l’origine de l’expression Nakba dans le vocabulaire politique arabe contemporain, celle-ci n’est pas née après 1948. La première Nakba ne date en effet pas de 1948, mais de 1920 ! L’expression “am al-nakba” (“année de la Nakba”) désigne ainsi l’année 1920, et on la trouve sous la plume de l’historien arabe chrétien renommé Georges Antonius, dans son livre fameux The Arab Awakening (Le réveil arabe) :

« L’année 1920 porte un nom maudit dans les annales arabes : on l’appelle l’Année de la Catastrophe (Am al-nakba). Elle vit les premiers soulèvements armés qui eurent lieu pour protester contre la colonisation d’après-Guerre, imposée aux pays arabes par les Alliés. Cette année-là, de graves révoltes eurent lieu en Syrie, en Palestine, et en Iraq ».
Ainsi, la première Nakba des Arabes de Palestine n’a pas eu lieu en 1948, mais en 1920, et elle ne concernait pas la guerre israélo-arabe, mais le partage de la “Grande Syrie” entre les deux puissances coloniales française et britannique. Comme le rappelle le professeur Steven Plaut, qui a été un des premiers à relever l’utilisation originelle du mot Nakba dès 1920 (2) :
“Quand les forces alliées chassèrent les Turcs du Levant, les deux puissances principales, la Grande Bretagne et la France, se partagèrent le butin. La Grande-Bretagne obtint la Palestine, y compris ce qui est aujourd’hui la Jordanie, tandis que la France obtenait le Liban et la Syrie.
Le problème était que les Arabes palestiniens se considéraient comme Syriens et étaient considérés comme tels par d’autres Syriens. Les Arabes palestiniens étaient furieux de ce qu’une barrière artificielle fût érigée au sein de leur patrie syrienne par les puissances coloniales infidèles – une frontière qui allait séparer les Arabes syriens du nord des Arabes syriens du sud, plus tard nommés, à tort, « Palestiniens ».
La majeure partie des Arabes palestiniens avaient en fait émigré en Palestine, depuis la Syrie et le Liban, au cours des deux générations précédentes, majoritairement pour profiter de l’amélioration des conditions de vie et des opportunités de travail offertes par l’immigration sioniste et les capitaux qui affluaient dans la région. En 1920, les deux groupes d’Arabes syriens, ceux de Syrie et ceux de Palestine, déclenchèrent des émeutes violentes et meurtrières.

La “Nakba” désigne donc, dans son sens historique premier, la “catastrophe” du partage du Proche-Orient entre Français et Britanniques et de la fin de l’éphémère “Royaume de Syrie”, avec sa partition en Syrie du Nord et Syrie du Sud. Elle n’a rien à voir avec Israël, ni avec les “Palestiniens” (terme qui n’existait pas en 1920, les Arabes de Palestine mandataire se considérant eux-mêmes comme des Arabes et des habitants de la “Syrie du Sud” (Souriya al-Janubiyya).
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Pierre Lurçat pour Dreuz.info.
Nakba ou pas, un Etat avait bien été offert aux Arabes de Palestine avant l’Indépendance d’Israël signée en 1948.
(Arabes de Palestine, car un « palestinien » ça n’existe pas en tant que nationalité, pas plus qu’un Laponien, ni qu’un Patagonien.)
Mais comme un terroriste ne négocie pas et pratique la religion du Tout ou Rien, ils ont refusé en bloc cette cohabitation, préférant la guerre à la paix, se sont mués en victimes, puis en « réfugiés » héréditaires avec la bénédiction de l’ONU – un privilège que n’ont jamais obtenu les Kurdes, ni les Chrétiens d’Afrique et d’Orient, ni les Chypriotes vivant sous occupation turque depuis les années 1970, et les exemples sont nombreux.
Et depuis, les millions humanitaires onusiens pleuvent par centaines directement dans les poches des chefs terroristes corrompus du Hamas, du Fatah, et de tous les groupuscules djihadiques qui s’agglutine autour de cette criminelle poule aux œufs d’or.
Les frontières tirées à la règle, dès la fin de la Grande guerre, par le socialiste Clemenceau et le quasi-socialiste Lloyd George, n’en finissent plus d’engendrer morts et blessés.
Sans parler des frontières tirées à la règle par Clemenceau en Afrique…
Ce sont les accords Sykes-Picot qui ont fait le plus gros boulot, en 1915.
non, c’est la réunion discrète de Clemenceau et de Lloyd George qui a balayé les accords Sykes-Picot
le problème des arabes c’est qu’ils croient en leurs rêves ou fantasmes
le déni de réalité permanent
A ce déni de réalité permanent, il convient d’opposer une profession de foi de pragmatisme permanent:
Que les riches pays arabes de la région accueillent et fassent travailler tous ces faux réfugiés palestiniens. Alors ils auront démontré la validité de leur croyance en la pérennité de leur puissance traditionnelle. Le reste n’est que bla bla et banditisme.
@ Marçu Gisèle
Que les riches pays arabes de la région les accueillent ?
Même les pauvres pays arabes de la région n’en veulent pas. Regardez le sort qu’ils réservent aux « palestiniens » au Liban, en Syrie et en Egypte !
En fait ils prennent leurs fantasmes pour des informations : comme leur prophète !
heureusement qu’ Israël vit dans le futur…il est absolument nécessaire qu’il conserve un coup d’avance. on a coutume de dire qu’en matière de politique étrangère les russes
jouent aux échecs, les américains au poker, je dirais qu’Isarël joue aux 2
Lire :
Joan Peters » from time immemorial » sur l’immigration arabe d’Egypte de Syrie, d’Iraq , du Soudan vers le foyer national juif dés les années 1920 .
Howard Grief » Legal foundation and borders of israel under international law »
Allan Gerson » Israel, the west bank and International law »
Paul S. Riebenfeld – the legitimacy of jewish settlements in Judea, Samaria , Gaza – in Edward Siegel » Legitimacy in Law and History »
The Levy report ( Edmond Levy juge de la Cour supreme ) 9 juillet 2012 .
Le rapport du juge Levy a été discuté par le gouvernement Netanyahu mais n’a pas fait ‘objet d’un vote d’approbation , sans doute a cause de l’hostilité du président Obama .
C’ est la conférence de San Remo en avril 1920 qui fixe le sort des provinces arabes et juive de l’empire Ottoman .Elle décide d’attribuer la Palestine comme foyer national au peuple juif , avec la Grande-Bretagne comme puissance chargée de mener cette mission au sein du Mandat qui lui sera confié par la Socièté des Nations .
“La défaite de leurs armées [palestiniennes] et l’échec de leur politique, qui avait refusé le partage de la Palestine mandataire… »
Il n’y avait pas plus d’armée que de politique palestinienne en 1948, pour la bonne raison que la Palestine n’avait jamais existé en tant que pays et que personne n’avait entendu parler des ‘Palestiniens’ avant 1960.
Comme le rappelle cet article : « La majeure partie des Arabes palestiniens avaient en fait émigré en Palestine, depuis la Syrie et le Liban, au cours des deux générations précédentes, majoritairement pour profiter de l’amélioration des conditions de vie et des opportunités de travail offertes par l’immigration sioniste et les capitaux qui affluaient dans la région. »
Ce ne sont d’ailleurs pas « les Palestiniens » qui ont voté contre la partition recommandée par la Résolution de l’ONU 181 le 29 novembre 1947, mais les pays musulmans membres de l’Organisation : l’Afghanistan, l’Arabie saoudite, l’Egypte, l’Iran, l’Iraq, le Liban, le Pakistan, la Syrie, la Turquie, le Yémen (plus Cuba, l’Inde et la Grèce).
De même, les armées qui envahirent Israël (Iraq, Egypte, Liban, Sudan, Syrie, Trans-Jordanie) ne comprenaient pas de bataillon ‘palestinien’ – encore une fois, le mythe de la Palestine et de la nation ‘palestinienne’ n’était pas encore né.
…et ce mythe, c’est un formidable aspirateur à dollars.
@ Atikva.
Très juste. Vous avez raison de souligner tout ça. Les contes de fée islamo-gauchistes en ce qui concerne les « Palestiniens », ça suffit !
J’ai vu, il y a longtemps, un téléfilm israélien qui s’appelle Revivre et qui traite du sionisme en 1945-48. Je le recommande.
La nakba est bien réelle pour …….l’ A.P., le Hamas, le Fatah, guides aveugles qui mènent inexorablement leur Peuple, vers la ruine et le précipice, et qui vont à leur propre fin.