Publié par Gaia - Dreuz le 3 janvier 2020

Source : Gatestoneinstitute

« La persécution des chrétiens est continue. Depuis des mois, nous, évêques, dénonçons ce qui se passe au Burkina Faso », a récemment déclaré Mgr Kjustin Kientega, « mais personne ne nous écoute. L’Occident est davantage préoccupé de protéger ses intérêts ».

Au cours de la même semaine, 14 chrétiens ont été assassinés dans une église au Burkina Faso, 11 chrétiens sont morts dans une attaque de bus au Kenya et sept chrétiens ont été abattus par Boko Haram au Cameroun. Ces trois attentats islamistes menés simultanément en trois endroits différents, donnent une idée de l’intensité et de la fréquence des persécutions antichrétiennes au plan mondial.

Pour l’évêque Kientega, l’Occident ne veut pas entendre parler de la souffrance des chrétiens. « En 2011, le gouvernement belge a envoyé des F-16 en Libye pour protéger les civils menacés par Kadhafi, mais en 2014, il n’a pas levé le petit doigt pour aider les minorités en Irak », écrit Le Vif .

« Aujourd’hui, un silence assourdissant règne dans les travées de nos parlements, ainsi que dans les milieux associatifs ou académiques. Cette réticence frise l’abandon pur et simple de populations en détresse. Pourquoi ? »

En 2014, un groupe de parlementaires français avait appelé à la solidarité avec les chrétiens de Syrie et d’Irak en butte à la violence des islamistes radicaux. Mais devant le Palais Bourbon, à Paris, 200 à 300 manifestants seulement ont crié « Aujourd’hui l’Orient, demain l’Occident ». Les dirigeants chrétiens ont également dénoncé le gouvernement britannique qui n’a pas levé le petit doigt pour aider les chrétiens persécutés. « Cette triste indifférence pose la question de notre capacité à croire en nos valeurs humanistes », écrit le journaliste français Christian Makarian. Il ne faut pas chercher bien loin les causes de cette indifférence au sort des chrétiens d’Orient : c’est le puissant résultat de l’inertie et de l’indifférence, un malaise qui dévore l’Europe. C’est une trahison cynique, et un sérieux avertissement contre l’engourdissement qui frappe les démocraties libérales.

En Europe toutefois, un homme s’est dressé, solitaire, pour défendre les chrétiens persécutés : il s’agit du Premier ministre hongrois Viktor Orbán, un homme politique que les médias grand public aiment titiller et attaquer. Aucun autre gouvernement européen n’a investi autant d’argent, de diplomatie et de temps sur ce sujet. Dans Foreign Policy, Peter Feaver et Will Inboden expliquent que l’aide aux chrétiens en détresse se réduit à « quelques organisations charitables internationales comme les Chevaliers de Colomb, Aide à l’église en détresse et le gouvernement hongrois ». Les Chevaliers de Colomb ont collecté à eux seuls 2 millions de dollars pour reconstruire la ville chrétienne irakienne de Karamlesh.

« Ceux que nous aidons aujourd’hui peuvent nous aider demain à sauver l’Europe », a récemment déclaré Orbán à l’occasion d’un colloque international intitulé « Persécutions anti-chrétiennes 2019 », organisé à Budapest. « Nous donnons aux chrétiens persécutés ce dont ils ont besoin : des maisons, des hôpitaux et des écoles, et nous recevons en retour ce dont l’Europe a le plus besoin : une foi chrétienne, l’amour et la persévérance ». « L’Europe est calme », ​​a poursuivi Orbán. « Une force mystérieuse ferme la bouche des politiciens européens et plombe leurs bras ». La persécution chrétienne a-t-il déclaré n’est autorisée que sous l’angle des droits de l’homme en Europe. « On ne peut aborder la question des chrétiens persécutés en soi » a-t-il insisté. « Il n’est permis d’évoquer les persécutions anti-chrétiennes qu’en fusionnant leurs souffrances avec celles d’autres groupes persécutés pour leur foi ». La persécution des chrétiens « ne se distingue pas dans la grande famille des groupes religieux persécutés ».

Selon Tristan Azbej, secrétaire d’État à l’aide aux chrétiens en détresse, la Hongrie d’Orban est le seul pays à s’être doté d’un secrétariat d’État spécial « entièrement dédié la veille et à l’assistance aux communautés chrétiennes dans le monde. Quand il y a un problème, nous intervenons. »

« … Jusqu’à présent, nous avons consacré 36,5 millions de dollars (34 millions d’euros) à la réinstallation des communautés chrétiennes persécutées, sur leurs lieux de vie. Telle est notre approche de base… nous ne voulons pas que … les communautés chrétiennes quittent leur domicile, nous voulons les aider à demeurer sur place et à être plus fortes. Notre principe est d’aider quand cela est nécessaire, et non pas d’apporter des problèmes là où il n’y en a pas. Dans ce cadre, nous avons rebâti les maisons de 1 200 familles chrétiennes en Irak pour qu’elles demeurent sur place. Avec l’Église caldéenne et l’Église syrienne orthodoxe, nous construisons des écoles pour les chrétiens du Moyen-Orient. Nous finançons les dépenses d’hôpitaux chrétiens, dont trois en Syrie ; nous sommes en train de reconstruire 33 églises chrétiennes au Liban et nous menons un programme complet de développement et de construction dans les plaines de Ninive ».

En jouant un rôle leader, la Hongrie tente de sortir l’Europe de son apathie sur le sort des chrétiens persécutés. « Nous avons 245 millions de raisons d’être ici. C’est le nombre de personnes qui sont persécutées quotidiennement en raison de leur foi chrétienne », a déclaré Azbej le 26 novembre lors de l’ouverture de la Conférence internationale sur la persécution des chrétiens à Budapest.

De nombreux dirigeants chrétiens ont participé à ce colloque, dont le patriarche de l’Église syriaque orthodoxe d’Antioche Ignace Aphrem II, l’archevêque catholique chaldéen de Mossoul Najeeb Michaeel et le révérend Joseph Kassab, chef de la communauté évangélique de Syrie et du Liban. Des conférenciers catholiques comme le cardinal Peter Erdo, primat de Hongrie et archevêque de Budapest et le cardinal Gerhard Ludwig Mueller, ancien préfet de la Congrégation vaticane de la doctrine de la foi ont également assisté à la conférence.

Le Premier ministre Orbán y a rencontré des dirigeants chrétiens du Nigéria. Le cardinal Malcolm Ranjith du Sri Lanka a remercié la Hongrie et Orbán pour leur soutien et leurs gestes de solidarité envers le peuple sri-lankais. « D’après nos estimations, plus de 90% des chrétiens ont quitté l’Irak et la Syrie a perdu la moitié de ses chrétiens », a déclaré à Budapest le patriarche de l’Église orthodoxe syrienne Ignace Aphrem II. Le gouvernement hongrois a fait don de 1,9 million d’euros pour la reconstruction de maisons chrétiennes à Telskuf, en Irak.

Bernard-Henri Lévy, de retour d’une enquête au Nigéria, a longuement décrit dans Paris Match la haine antichrétienne qui y sévit : « Les cadavres mutilés de femmes. Cette petite fille étranglée avec la chaîne de sa croix. Cette autre, écrasée contre un arbre à l’entrée de son hameau ». Lévy décrit « l’appel des mosquées radicalisées par les Frères musulmans et qui se multiplient aussi rapidement que les églises brûlent ». Rien que cette année, 1 000 chrétiens ont été assassinés au Nigéria. Ces atrocités justifient l’aide apportée par la Hongrie aux communautés chrétiennes du Nigéria.

Seule en Europe, la Hongrie organise des conférences internationales sur la persécution des chrétiens, mais elle est aussi la seule qui aide de manière concrète les chrétiens du Moyen-Orient. L’ association Hungary Helps a équipé des hôpitaux en Syrie à hauteur de 1,7 millions de dollars. Azbej a déclaré que le gouvernement hongrois « pilote des programmes dans cinq pays du Moyen-Orient et dans deux pays de la zone subsaharienne ». L’un des importants programmes « concerne la reconstruction de la ville de Tel Askuf au nord de l’Irak ».

La Hongrie a également financé, à hauteur de 450 000 dollars, une nouvelle école à Erbil (une zone du Kurdistan irakien où de nombreux chrétiens ont trouvé refuge). Le cardinal italien Mario Zenari, envoyé du Vatican en Syrie pendant une décennie, a sollicité l’aide du gouvernement hongrois. Les dirigeants chrétiens orthodoxes ont également remercié Orbán pour son soutien. Les agences d’aide américaines ont également signé des accords avec la Hongrie contre la persécution des chrétiens.

La première Conférence internationale sur la persécution des chrétiens s’est tenue à Budapest y a deux ans. A cette date, Orbán a appelé l’Europe à briser les « chaînes du politiquement correct » et à s’opposer à la persécution des chrétiens. Orban est le seul en Europe à parler et à défendre la « chrétienté ». A l’initiative d’Orban, le Parlement hongrois a adopté un décret qui criminalise les attaques contre les chrétiens et les qualifie de génocide.

Le programme spécial « Hungary Helps » qui apporte son aide aux chrétiens persécutés en Afrique et au Moyen-Orient, a financé divers projets à hauteur de 30 millions de dollars au cours de ces deux dernières années. « Mieux vaut que l’aide soit fournie là où le problème a surgi plutôt que d’importer le problème en Europe », a déclaré un porte-parole. En solidarité avec les chrétiens persécutés, Hungary Helps a ajouté la lettre arabe ن à son sigle, cette même lettre que l’Etat islamique peignait sur les maisons chrétiennes du nord de l’Irak. Les chrétiens ainsi étiquetés devaient se convertir à l’islam, payer une taxe de protection, fuir ou faire face à la mort.

Tous les autres gouvernements européens ont fait preuve d’une extrême lâcheté. La soi-disant « Europe humanitaire » a gardé le silence, suante d’hypocrisie, d’apathie et de cécité. Plutôt que d’adopter une attitude empruntée, les dirigeants européens auraient dû faire de la condition des chrétiens en terre d”islam le point de départ de leurs conversations avec les musulmans. Pourquoi les gouvernements du Royaume-Uni, de France, d’Allemagne, d’Italie et d’autres pays – beaucoup plus riches et plus grands que la Hongrie – n’ont-ils pas fait la même chose que la Hongrie ? Pourquoi un tel silence radio ?

« Le sort des chrétiens d’Orient et des autres minorités est le prélude à notre propre sort », a déclaré récemment l’ancien Premier ministre français François Fillon. Qu’on le veuille ou non, l’ « illibéral » Orbán a une meilleure vision de la situation que nombre de ses critiques libéraux.

  • « Ceux que nous aidons maintenant peuvent nous aider à sauver l’Europe. Nous donnons aux chrétiens persécutés ce dont ils ont besoin : maisons, hôpitaux et écoles, mais nous recevons en retour ce dont l’Europe a le plus besoin : une foi chrétienne, l’amour et la persévérance ». – Premier ministre hongrois Viktor Orbán, Daily News Hungary, 28 novembre 2019.
  • « D’après nos estimations, plus de 90% des chrétiens ont déjà quitté l’Irak et près de 50% ont quitté la Syrie ». – Ignace Aphrem II, patriarche de l’Église orthodoxe syrienne.
  • Plutôt que d’adopter une attitude embarrassée, les dirigeants européens devraient faire de la condition des chrétiens en terre d’islam le point de départ de leurs conversations avec les musulmans.
  • « Le sort des chrétiens d’Orient et des autres minorités est le prélude à notre propre sort. » – Ancien Premier ministre français François Fillon, Valeurs Actuelles, 12 décembre 2019.

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