Publié par Jean-Patrick Grumberg le 7 janvier 2020
Gassem Soleimani et le leader suprême Khamenei

Je n’avais pas l’intention de parler encore de Soleimani. Mais je trouve hallucinant que les médias ne veuillent pas que les gens apprennent que Soleimani était un terroriste, un grand criminel, coupable de crimes contre l’humanité.

S’il était encore vivant, Soleimani serait passible de la Cour Pénale Internationale. Des dirigeants avec moins de sang sur les mains que lui ont été condamnés par elle.

Ryan Crocker, l’ancien ambassadeur des États-Unis en Irak a ainsi décrit Qassem Soleimani :

” Il fréquente la mosquée périodiquement. La religion ne le motive pas. Ce qui le motive, c’est le nationalisme, et l’amour du combat.”

https://www.newyorker.com/magazine/2013/09/30/the-shadow-commander

En d’autres termes, Suleimani était d’un fanatisme qui ne découlait pas de la ferveur islamique mais de la volonté d’étendre l’hégémonie régionale de l’Iran, de la Perse à Gaza.

Le général de division Qasem Soleimani (قاسم سلیمانی, né le 11 mars 1957) était un officier militaire supérieur iranien du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) et, depuis 1998, commandant de la Quds Force, une division principalement chargée des opérations militaires extraterritoriales et “clandestines”.

Sa carrière sur la ligne de front a commencé dans la tourmente qui a suivi la révolution islamique, lorsque son unité a été envoyée dans le Nord-ouest pour réprimer dans le sang un soulèvement séparatiste kurde –une mission considérée jusqu’à ce jour comme un insigne d’honneur au sein du Corps des Gardiens de la révolution islamique, ou CGRI. (C’est dans le cadre de cette mission que Soleimani, âgé de 22 ans à peine, a rencontré pour la première fois un politicien de 23 ans nommé Mahmoud Ahmadinejad, qui agissait alors comme conseiller auprès du gouvernement régional.)

Nous avons consacré une partie de la semaine dernière sur le sujet. Mais lorsqu’un lecteur de la presse française a attiré mon attention sur le fait qu’on ne trouve rien dans les médias sur les attentats terroristes qu’il a dirigés, j’ai décidé de faire mon devoir de journaliste et de m’y coller.

Al-Qaida

Selon les rapports de l’Agence France-Presse (AFP), du Jerusalem Post, d’Al Arabiya, et du Comité spécial permanent de la Chambre des États-Unis sur le renseignement (35), Soleimani avait tissé des liens étroits avec Al-Qaida – un détail oublié dans le CV immaculé que lui font les médias.

  • La relation entre l’Iran et Al-Qaida a été extrêmement difficile, mais elle fut rendue possible par Soleimani.
  • Le premier contact documenté a eu lieu au début des années 90, pendant la période d’exil d’Al-Qaida au Soudan. Des éléments du Corps des gardiens de la révolution islamique à Khartoum ont négocié un arrangement en vertu duquel certains agents d’Al-Qaida se rendraient au Liban pour recevoir une formation par Imad Mughniyah, commandant du Hezbollah et ami proche de Qassem Soleimani– une expertise qu’ils ont ensuite utilisée dans les attentats à la bombe de 1998 contre deux ambassades des États-Unis en Afrique de l’Est. (43)
  • Après 9/11, le Pakistan cessa d’être une zone de repli pour Al-Qaida, le régime de Pervez Moucharraf, consterné par le carnage que Ben Laden avait infligé, ayant accepté de coopérer avec les États-Unis.

    En réaction, de nombreux membres d’Al-Qaida, y compris certains des plus hauts dirigeants du groupe, ont émigré vers le seul pays de la région que l’Amérique ne pouvait pas atteindre– la République islamique d’Iran. En décembre 2001, al-Mauritani rencontra Soleimani en personne.
  • A un moment donné, la femme préférée (Umm Hamza) de Ben Laden et au moins quatre de ses fils, ainsi que leurs propres femmes et enfants, résidèrent en Iran.

Loin d’une relation “par procuration”, on peut mieux caractériser la relation entre Soleimani et Al-Qaida comme un arrangement de chantage mutuel. Par conséquent, aucune preuve n’a jamais été présentée démontrant la coopération entre l’Iran et Al-Qaida dans le cadre d’opérations ou d’attentats spécifiques.

Un jihadiste de haut rang qui a déjà été détenu en Iran a écrit que les États-Unis et la République islamique sont tous deux des ennemis d’Al-Qaida, à la différence que, si les États-Unis sont l'”ennemi actuel”, l’Iran n’est que l'”ennemi différé”.

Entre-temps, Soleimani et Al-Qaida se trouvent dans ce que l’ancien directeur du renseignement national James Clapper a appelé à juste titre un “mariage forcé”. Le divorce, s’il se produit, sera “mouvementé”.

1 Assassinat à la bombe du président du Liban, Rafic Hariri, en 2005. Dexter Filkins a expliqué dans un article publié dans le New Yorker en 2013 (1) :

” Hariri, un sunnite, essayait de faire sortir le Liban de l’orbite irano-syrienne. Le jour de la Saint-Valentin, il a été tué par un camion suicide à la bombe dont la charge pesait plus de cinq mille livres.”

Après le conflit israélo-libanais de 2006, la Force Quds a été citée comme ayant fourni des millions de dollars, distribués par le Hezbollah, pour la reconstruction.

2 En 1983, Soleiman a été impliqué dans le bombardement de la caserne de Beyrouth. Le 23 octobre 1983, deux camions piégés ont frappé des bâtiments à Beyrouth, au Liban, qui hébergeaient des militaires américains et français de la Force multinationale au Liban (FMN), une opération militaire de maintien de la paix pendant la guerre civile libanaise.

L’attaque a fait 307 morts : 241 militaires américains et 58 militaires français, six civils et deux assaillants. Elle fut le travail du Hezbollah, créé en 1985 par Soleimani (42).

Je ne pense pas avoir besoin de rappeler ici les liens entre le Hezbollah et Soleimani. Ni que le Hezbollah est une organisation terroriste, reconnue comme telle par l’UE, l’ONU, les Etats-Unis, et de nombreux pays occidentaux. A ceux qui ont décidé d’accorder leur confiance aux médias du fait qu’ils leur mentent en permanence, rappelons tout de même qu’Hassan Nasrallah, le secrétaire général du Hezbollah au Liban, a déclaré en juin 2016 :

” Le budget, les salaires, les dépenses, les armes et les missiles du Hezbollah proviennent de la République islamique d’Iran. Est-ce clair ? Cela ne regarde personne. Tant que l’Iran a de l’argent, nous avons de l’argent. Peut-on être plus franc à ce sujet ?”

https://www.justice.gov/sites/default/files/pages/attachments/2017/10/25/crs_lebanon_sept2017.pdf

Cet appui est presque aussi important pour l’Iran que pour le Hezbollah lui-même. Le Hezbollah est probablement l’acteur non étatique le plus important au Moyen-Orient aujourd’hui. Sans lui, la Force Quds de Soleimani ne pourrait pas opérer à l’étranger comme elle le fait ; et sans une Force Quds forte, la puissance iranienne dans la région ne serait pas aussi formidable et le Hezbollah serait marginal.

3 En 1996, Soleimani envoyait un camion piégé contre les tours Khobar, en Arabie saoudite (6), qui furent détruites, pour faire avancer les intérêts de l’Iran. L’Iran avait un problème avec le fait que les États-Unis s’associent aux Saoudiens pour fortifier la nation contre les attaques extrémistes.

20 soldats, Américains pour la plupart, ont été tués et près de 500 ont été blessés.

4 Les États-Unis ont accusé Soleimani d’avoir joué un rôle clé dans le complot qui a été déjoué en octobre 2011 par le FBI et la DEA, destiné à assassiner l’ambassadeur saoudien Adel Al-Jubeir dans un restaurant de Washington, ainsi que des attentats à la bombe contre les ambassades saoudienne et israélienne à Washington. (7)

Abdul Reza Shahlai, un responsable de la Force Quds qui a coordonné la tentative d’assassinat ratée contre l’ambassadeur saoudien, avait déjà été lié à l’assassinat de forces américaines en Irak, selon le colonel Timothy J. Geraghty, USMC. (37)

5 Un rapport du département d’État des États-Unis (3) a estimé que le Corps des gardiens de la révolution islamique d’Iran était responsable, sous la direction de Soleimani, de 17 % de toutes les morts de personnel américain en Irak de 2003 à 2011, soit environ 603 victimes. Ce chiffre est sous évalué.

20 % des morts au combat étaient causés par l’Iran.

” Nous savions où se trouvaient toutes les usines en Iran”, a dit le général Stanley McChrystal, l’ancien chef du Commandement des opérations spéciales conjointes.

Les EFP ont tué des centaines d’Américains.”

https://fortunascorner.com/2014/07/03/irans-top-spy-is-the-modern-day-karla-john-le-carres-villainous-mastermind/

6 Implication dans les guerres du Hamas contre Israël de 2012 et 2014. Au cours de l’opération Pilier de défense en novembre 2012 et de l’opération Bordure de protection en juillet-août 2014, les capacités militaires que l’Iran avait construites pour le Hamas et le Jihad islamique palestinien ont été mises en pratique. (4)

Ces capacités, en particulier en matière de roquettes, avaient été construites avec le soutien massif de l’Iran. Au cours des années qui ont précédé les opérations, les armes iraniennes ont été transportées dans la bande de Gaza par voie terrestre, aérienne et maritime par l’intermédiaire de réseaux de contrebandiers et de marchands qui traversent les frontières.

Dans un message public aux Palestiniens transmis par les médias iraniens, Soleimani a rejeté la demande d’Israël de démilitariser la bande de Gaza et a affirmé que le désarmement de l'”arme de la résistance” était une fausse propagande et une illusion qui ne se réaliserait jamais, et qu’Israël emporterait avec lui dans sa tombe.

Il a déclaré :

” La Palestine est un volcan qui ne s’éteindra que lorsque nous aurons détruit le régime d’occupation. Les événements en Palestine remplissent le cœur des Iraniens de sang, de douleur et de colère qui exploseront sur les sionistes le moment venu.

Il a précisé que “l’Iran continuera son soutien à la résistance jusqu’à ce que nous transformions la terre, l’air et le continent en enfer pour les sionistes… Nous voulons mourir en martyrs. La mort en tant que martyr sur le chemin de la Palestine et de Jérusalem est le souhait et la fierté de chaque musulman. En ce moment important de l’histoire de notre nation, j’appelle tous nos frères à utiliser un fusil, une arme, du sang et de l’honneur pour défendre l’humanité et l’Islam en Palestine” (Serat News, 30 juillet 2014).

http://www.crethiplethi.com/qasem-soleimani-s-involvement-in-the-palestinian-arena-and-israel/islamic-countries/iran-islamic-countries/2015/

7 Soleimani s’en est également pris à des civils américains et à tous ceux qui leur étaient associés. Deux attentats à la bombe contre les ambassades des États-Unis au Kenya et en Tanzanie en 1998, provoquèrent la mort de 224 innocents, pour la plupart des Africains qui travaillaient dans ces installations ou qui passaient par là.

4000 autres personnes furent blessées.

Al-Qaida a reçu la plus grande part de la responsabilité, mais Soleimani était l’État parrain d’Al-Qaida, ce qui lui a permis de démarrer.

8 L’attentat à la bombe de 1992 (26) contre l’ambassade israélienne (21 morts et 252 blessés), et celui de 1994 contre un centre communautaire juif en Argentine (27), qui a fait 115 morts, est considéré comme une opération orchestrée par l’Iran, en partie pour venger le meurtre d’un dirigeant du Hezbollah en 1992, Imad Mughniyeh, un chef opérationnel du Hezbollah qui aurait été tué par Israël et les États-Unis lors d’une opération conjointe en 2008.

Yaakov Nagel, un ancien conseiller à la sécurité nationale israélienne, a déclaré au quotidien israélien Yediot Aharonot que Soleimani était un supérieur de plusieurs échelons à Mughniyeh. Et Khamenei considérait Soleimani, qui deviendra le chef de la Force Quds en 1997, comme un fils. (5)

9 Crimes de guerre de 2005 à 2009. Soleimani s’est rendu célèbre aussi pour l’usage de terribles engins explosifs de haute technologie qui ont hanté les troupes américaines en Irak.

La plupart des pays du monde s’accordent à dire que les mines terrestres et la guerre chimique sont interdites. Pas Soleiman, qui y voyait l’occasion d’avoir un avantage sur le champ de bataille grâce à des innovations technologiques en matière de crimes de guerre que d’autres ne toucheraient pas.

Selon le Washington Post, son héritage a été l’EFP, une version plus macabre de l’IED, pour cibler les troupes américaines.

Certaines personnes innovent pour rendre le monde meilleur. Soleimani n’est devenu créatif que pour faire avancer le mal.

Le Washington Post écrit (8) :

” Les EFP ont tué au moins 196 soldats américains et en ont blessé près de 900 entre 2005 et 2011, ont révélé les responsables de la défense en 2015, et Castner a déclaré qu’un nombre élevé d’amputations tout au long de la guerre étaient le résultat direct des armes. Lors de l’attaque de 2006, des balles ont arraché les deux jambes d’un soldat et celle d’un artilleur, écrit-il dans ses mémoires, “La longue marche”.

https://www.americanthinker.com/blog/2020/01/photos_top_10_atrocities_from_the_lefts_vaunted_soleimani.html#ixzz6AGWUkoFj

L’Unité 1800 du Hezbollah (10). Soleimani a été impliqué dans de plus en plus d’opérations contre Israël. L’Unité 1800 du Hezbollah, créée avec l’aide de la Force Quds et utilisée pour encourager les attaques terroristes à l’intérieur d’Israël, a par exemple mené l’enlèvement d’Elhanan Tannenbaum.

Le Hezbollah, en coordination avec Soleimani, a été responsable de l’enlèvement des soldats des FDI Benny Avraham, Adi Avitan et Omar Souad en octobre 2000.

Elimination de subordonnés

  • Selon un rapport d’Al-Arabiya, le 12 mai 2006, Soleimani a rencontré Mustafa Badr al-Din à l’aéroport de Beyrouth pour un entretien difficile.
    Al-Din, qui remplaçait Imad Mughniyeh à la tête du Hezbollah, a commencé à agir de façon imprudente et parfois sauvage. Il a apparemment commencé à planifier une série d’opérations agressives contre Israël et contre des éléments libanais, sans coordonner ses plans avec ceux de Soleimani.

    Peu après le départ de Soleimani, le corps d’al-Din a été retrouvé dans la pièce. Les responsables israéliens sont convaincus que Soleimani lui a tiré dessus ou a ordonné à l’un de ses hommes de le faire (11).

    “C’est comme ça”, a expliqué un haut responsable militaire. “Sous Soleimani, il n’y a pas de plan de retraite pour les hauts responsables du Hezbollah.”
  • Suivirent de nombreux commandants de haut rang autour de Soleimani. Mahmoud al-Majzoub du Jihad islamique en 2006 ; Izz El-Deen Sheikh Khalil du Hamas en 2004 ; son adjoint et successeur, Mahmoud al-Mabhouh, en 2010.

Attentats terroristes organisés par Soleimani et conduits par la force Quds avec ou sans l’assistance du Hezbollah, contre des étrangers, des dissidents iraniens, des juifs et des Israéliens (12).

  • Le 13 juillet 1989, le dissident kurde iranien Abdul Rahman Ghassemlou a été abattu en Autriche en même temps que Fadil Rasoul et Abdullah Ghaderi après avoir été attiré par une prétendue négociation avec des représentants du gouvernement iranien.

    Les trois Iraniens qui ont commis les meurtres ont été arrêtés par les autorités autrichiennes, mais ils ont ensuite été libérés. La police autrichienne a confirmé qu’au moins un des tueurs présumés était porteur d’un passeport diplomatique iranien.
  • En février 1996, deux Iraniens que l’on croyait membres du Conseil national de la Résistance iranienne, une organisation d’opposition, ont été assassinés en Turquie. Un citoyen iranien, Reza Massoumi, a été reconnu coupable de ces meurtres. Lors de son procès, il a déclaré qu’il avait agi sur ordre du gouvernement iranien.
  • En 1996, Hussein Makdad, un ressortissant chiite libanais affilié au Hezbollah, est entré en Israël depuis la Suisse sous un faux passeport britannique. Il a été gravement blessé lorsqu’une bombe qu’il était en train de fabriquer a explosé dans sa chambre d’hôtel à Jérusalem.
  • Quatre dissidents kurdes iraniens sont assassinés au Mykonos, un restaurant grec de Berlin. En 1997, un tribunal allemand a émis un mandat d’arrêt international contre le ministre iranien des Renseignements Hojjat al-Islam Ali Fallahian, après avoir déterminé qu’il avait ordonné l’assassinat au su du Guide suprême Ali Khameini, donc sous la stratégie de Soleimani.
  • En 2000, Fawzi Ayoub, un Canadien d’origine libanaise, a infiltré Israël sur un bateau en provenance d’Europe. Se débarrassant de son passeport canadien, il a utilisé un faux passeport américain pour entrer en Israël afin de préparer des attaques dans ce pays. Il a ensuite été arrêté à Hébron.
  • En 2001, Jihad Shuman, un citoyen britannique d’origine libanaise, s’est envolé pour Israël depuis le Royaume-Uni. Il était parti du Liban vers l’Europe avec son passeport libanais, puis vers Israël avec son passeport britannique. Il n’a pas pu mener à bien ses plans terroristes.
  • Le 20 septembre 2007, l’armée américaine arrêtait un Iranien lors d’un raid sur un hôtel à Sulaimaniyah, une ville du nord contrôlée par les Kurdes. Les militaires ont accusé l’Iranien d’être un membre de la force d’élite Quds et de faire entrer clandestinement en Irak de puissantes bombes de bord de route, notamment des pénétrateurs perforants à charge explosive (EFPS).

    L’armée a déclaré que les rapports de renseignement affirmaient que le suspect était impliqué dans l’infiltration et la formation de combattants étrangers en Irak également (33).
  • Le 24 novembre 2007, des responsables militaires ont accusé un groupe spécial iranien d’avoir placé une bombe dans une boîte à oiseaux qui a explosé dans un marché aux animaux très fréquenté du centre de Bagdad. “Le but du groupe était de faire croire qu’Al-Qaida en Irak était responsable de l’attaque”, a déclaré l’amiral Smith (34).
  • En décembre 2009, des éléments de preuve découverts au cours d’une enquête menée par le journal The Guardian et Guardian Films (32) ont permis de relier la Force Quds à l’enlèvement de cinq Britanniques dans un bâtiment ministériel à Bagdad en 2007. Trois des otages, Jason Creswell, Jason Swindlehurst et Alec Maclachlan, furent tués.
  • Mai 2008, Azerbaïdjan –Attaque terroriste contre l’ambassade israélienne à Bakou– a été empêchée.
  • En juillet 2009, la police de Glendora, en Californie, a arrêté un peintre en bâtiment irano-américain lorsque son complice a eu peur et a déclaré qu’il préparait un meurtre.

    Le suspect, Mohammad Reza Sadeghnia, d’Ann Arbor (Michigan), avait surveillé un éminent dissident iranien qui animait une émission de radio en farsi, selon un rapport de la police de Glendora 28).
  • Avant l’épisode de Los Angeles, Sadeghnia avait surveillé à Londres un autre dissident iranien, commentateur de la radio Voice of America, selon un câble du département d’État américain divulgué par WikiLeaks. Sadeghnia s’était liée d’amitié avec le dissident, l’avait rencontré à Londres et à Washington, et avait pris des photos de lui, de son domicile et de sa voiture. Le dissident est devenu méfiant, a coupé le contact avec Sadeghnia, qui ne put mener à bien son exécution (28) .
  • 26 mai 2011, Turquie –Tentative d’assassinat du consul d’Israël à Istanbul au moyen d’un engin explosif. Huit civils turcs ont été blessés.

    Cette tentative d’assassinat fait suite à des tentatives antérieures d’attentats terroristes contre des cibles israéliennes en Turquie en 2009 et 2010.
  • La Force Quds est soupçonnée d’avoir payé le cartel de la drogue mexicain Los Zetas pour mener à bien une tentative ratée, en 2011, de faire sauter l’ambassade israélienne à Washington, ainsi que les ambassades saoudienne et israélienne en Argentine.
  • Dans le cadre du complot de 2011, la Force Quds a également tenté de négocier un accord avec Los Zetas pour faire passer de l’opium du Moyen-Orient vers le Mexique.
  • Mi-janvier 2012, Thaïlande –Attaque d’une cible israélienne à Bangkok au moyen d’un ou plusieurs engins explosifs. Le site de l’attentat est souvent visité par des touristes israéliens.
  • 24 janvier 2012, Azerbaïdjan –Tentative d’assassinat de deux personnalités juives à Bakou (un directeur d’école et un rabbin) empêchée
  • 13 février 2012, Inde– Tentative d’assassinat d’un représentant du Ministère israélien de la Défense à New Delhi au moyen d’un dispositif explosif magnétique fixé à son véhicule. Sa femme, qui conduisait le véhicule à ce moment-là, a été blessée dans l’explosion.
  • 13 février 2012, Géorgie –Tentative d’assassinat d’un diplomate israélien à Tbilissi au moyen d’un dispositif explosif magnétique fixé à son véhicule. Le dispositif a été neutralisé.
  • 14 février 2012, Thaïlande –Tentative d’assassinat d’un diplomate israélien à Bangkok au moyen d’un dispositif explosif magnétique fixé à son véhicule. Un “accident de travail” a empêché l’attentat. Trois personnes porteuses de passeports iraniens furent arrêtées, l’un d’eux s’appelle Sayed Moradi.
  • Mai 2012, Azerbaïdjan –Les médias ont rapporté une tentative d’attentat terroriste pendant le concours Eurovision dans un hôtel abritant la délégation israélienne.
  • En juin 2012, l’ambassade des États-Unis à Nairobi lançait une alerte terroriste après que la police kényane eut arrêté deux agents de la Force Quds et trouvé 33 livres d’explosifs dans un conteneur d’expédition dans la ville portuaire de Mombasa. Les autorités affirment qu’ils avaient prévu d’attaquer des cibles israéliennes, américaines et saoudiennes.
  • Début juillet 2012, Kenya –Deux agents de la Force Qods ont été arrêtés pour leur participation à la préparation d’un attentat terroriste au Kenya.
  • 7 juillet 2012, Chypre –Les autorités ont arrêté un terroriste qui recueillait des renseignements sur des vols et un autocar israélien en préparation d’une attaque terroriste. Il était en possession d’un passeport suédois.
  • Le 29 décembre 2013, les garde-côtes bahreïniens ont intercepté un hors-bord transportant des armes et des explosifs destinés à des militants chiites à Bahreïn, en particulier la Coalition de la jeunesse du 14 février. Suite à cet incident, les autorités ont découvert des caches d’armes à Bahreïn, démantelé une voiture piégée et arrêté 15 ressortissants bahreïniens.

L’attentat du 18 juillet 2012 à Burgas en Bulgarie mérite une mention séparée. Selon les sources que j’ai pu consulter, il semble que Soleimani, fait rarissime, n’était pas informé de l’attaque. Un engin explosif a explosé dans un bus transportant des touristes israéliens dans la ville de Burgas.

Cinq Israéliens, le chauffeur de bus local et le terroriste qui a perpétré l’attaque ont été tués. Trente-six touristes israéliens ont été blessés, dont trois gravement.

Opérations en Asie du Sud-est (13)

Al Quds et le Hezbollah ont mené d’importantes campagnes de financement en Asie du Sud-Est sous la supervision de Soleimani.

  • L’organisation terroriste a presque réussi à bombarder l’ambassade israélienne à Bangkok en 1994.
  • Elle a en revanche a recueilli des renseignements sur des synagogues à Manille et à Singapour.
  • Des membres du Hezbollah ont acheté et dissimulé des armes en Thaïlande et aux Philippines.
  • En janvier 2012, la police thaïlandaise a arrêté Hussein Atris, un ressortissant libanais porteur d’un passeport suédois, à l’aéroport Suvarnabhumi de Bangkok. Après l’avoir interrogé, Atris a conduit les autorités dans un bâtiment de trois étages à la périphérie de Bangkok contenant un stock de 8 800 livres de produits chimiques déjà distillés utilisés pour fabriquer des explosifs. Certains de ces explosifs, déguisés en litière pour chat, étaient destinés à être expédiés à l’étranger. Bangkok avait déjà été décrite comme “un centre pour un réseau d’al Quds et du Hezbollah de cocaïne et de blanchiment d’argent”, mais il était désormais clair que la ville servait aussi de plaque tournante pour les explosifs, en plus de la logistique et du transport.

Irak

Dès 2003, pour contrer la présence américaine, Soleimani a aidé les services de renseignements syriens à créer des réseaux pour faire entrer les jihadistes sunnites en Irak.

Une fois sur place, les jihadistes ont attaqué les forces américaines, utilisant souvent des bombes de bord de route, encore appelées “projectiles formés pour exploser” (EFP), qui peuvent percer les blindages des véhicules et ont infligé certaines des pires pertes subies par les troupes américaines en Irak, et fournies par la Force Quds de Soleimani à partir d’usines situées en Iran (38).

Soleimani est rapidement intervenu plus directement en Irak, où il a envoyé des milices chiites. Sous sa direction, la Force Quds a mis sur pied un certain nombre de milices dans le but exprès d’attaquer les troupes américaines et alliées. Collectivement, ces organisations ont été responsables de centaines de morts de la coalition.

L’une d’elles, Asaib Ahl al-Haq (Ligue des Justes), a revendiqué plus de 6 000 attaques entre sa création en 2006 et le retrait des États-Unis en 2011– soit une moyenne de plus de trois par jour, chaque jour, pendant cinq ans. (39)

En 2006, au plus fort des effusions de sang en Irak, Soleimani a fait une pause dans la gestion d’Asaib et de ses autres groupes afin de superviser un autre mandataire iranien, le Hezbollah, dans la guerre avec Israël.

Pendant son absence, les commandants américains de la zone verte ont constaté une forte diminution des pertes dans tout le pays.

A son retour du Liban, Soleimani a écrit aux commandants américains : “J’espère que vous avez profité de la paix et du calme à Bagdad. J’ai été très occupé à Beyrouth !” (41).

Activités en Afrique

La Force Quds a nié toutes les accusations, mais les différentes affaires portées contre elle dans divers pays africains, tels que le Nigeria, le Kenya, le Soudan et le Sénégal, prouvent qu’elle a créé un solide réseau de contrebande d’armes, qui arme le Hezbollah et d’autres groupes terroristes, y compris sunnites. (14)

  • En décembre 2008 en Irak, Nader Qorbani, un officier de la Force Quds, a été arrêté et accusé de contrebande d’armes. Deux mois plus tard, cinq autres officiers Quds ont été arrêtés sous des chefs d’accusation similaires (15).
  • En juillet 2009, les États-Unis inscrivaient Abou Mahdi al-Muhandis (qui a été éliminé la semaine dernière avec Soleimani) sur la liste des sanctions (16) et soulignaient qu’il “dirigeait un réseau de contrebande d’armes qui faisait passer des fusils pour sniper à travers la frontière irano-irakienne à des milices chiites qui ciblaient les Forces de la coalition”.

    Al-Muhandis était un proche associé de Soleimani, le commandant de la Force Quds et le commandant de la Force de mobilisation populaire (Hashd Al-Shabi), qui travaillait en étroite collaboration avec la Force Quds.
  • En avril 2010, Mansur Ben-Rajab, le ministre conseiller du Bahreïn, a été poursuivi pour blanchiment d’argent et contrebande d’armes.

    Dans cette affaire, l’un de ses principaux partenaires commerciaux était la Force Quds.
  • En octobre 2010, la Force Quds a organisé une tentative d’expédition d’armes comprenant des grenades, des roquettes, des mortiers et des munitions vers la Gambie ; des armes ont été expédiées par Behineh Trading et Ali Abbas Usman Jega avant d’être saisies au Nigeria.

    Le navire marchand MV Everest, navire immatriculé aux Iles Marshall et exploité par la compagnie française CMA-CGM, avait pris en charge 13 conteneurs de 20 pieds dans le port iranien de Bandar Abbas.
  • En 2011, le Shin Bet (l’Agence de sécurité israélienne) a informé les médias de la tentative par la force Quds pour faire passer des armes en Égypte pour des groupes palestiniens comme le Hamas et le Jihad islamique palestinien.
  • A l’heure actuelle, le réseau de contrebande d’armes le plus important et le plus efficace de la force Quds se trouve bien évidemment au Yémen, où la Force arme la milice houthi de missiles et de drones (17).

    Selon différentes sources, le transfert d’armes se fait par bateau, soit directement au Yémen soit via la Somalie, contournant ainsi les efforts de la coalition dirigée par l’Arabie saoudite pour intercepter les cargaisons.

Trafic de drogue

Outre les armes, en janvier 2012, le Département du Trésor des États-Unis a publié une déclaration concernant l’un des commandants du Corps des Gardiens de la révolution, Qolam-Reza Baghbani, et l’a inscrit sur la liste des sanctions (18) pour sa participation au trafic de stupéfiants et de drogues. Selon le rapport du Trésor, “le général Baghbani a permis aux trafiquants de stupéfiants afghans de faire passer clandestinement des opiacés par l’Iran en échange d’une aide”.

En outre, des rapports (19) incriminent la Force Quds dans des affaires de contrebande de drogues dans d’autres pays tels que la Turquie, l’Azerbaïdjan, l’Italie et le Venezuela.

Dans tous ces rapports, la Force Quds a été en étroite coopération avec le Hezbollah. Les rapports concernant le projet Cassandra, qui est une initiative de la Drug Enforcement Administration (DEA) des États-Unis visant à réduire le financement du Hezbollah provenant de sources illicites, indiquent que le Hezbollah et la Force Quds ont fait passer clandestinement des drogues et des armes en Afrique du Nord.

En 2013, Kronenfield et Gorzansky (25) retracèrent le lien entre la Force Qods et le commerce international de la drogue, qui comprend des implications avec des organisations criminelles en Amérique latine.

Ils expliquent que :

” Ces liens créent des plateformes opérationnelles et logistiques qui soutiennent et renforcent la capacité des Gardiens de la révolution et plus particulièrement de la Force Qods de constituer une menace pour les territoires et les populations de leurs ennemis, en falsifiant des documents, en faisant passer des marchandises en contrebande à travers les frontières, en blanchissant de l’argent, en soutenant les banques noires, etc.

Au fil des ans, ils ont réussi à forger des alliances avec des organisations ou des cartels régionaux de trafiquants de drogue pour faire passer des drogues par les frontières et blanchir de l’argent.

Au Moyen-Orient, la frontière que l’Iran partage avec le Pakistan et l’Afghanistan est l’un des couloirs de contrebande de drogue les plus achalandés au monde.

Plus important encore, le partenariat entre l’IRGC et la Force Qods et le Hezbollah continue le flux de pratiques illicites dans la région, en particulier au Venezuela, en Colombie et en Bolivie.

Les membres du Hezbollah ont les compétences et l’expérience nécessaires pour mener des opérations enrichissantes en Amérique latine. Le commerce de la drogue, extrêmement rentable en Amérique latine, finance la Force Qods, tandis que l’augmentation du nombre de membres présents dans la région par le biais de centres culturels et sous la forme de diplomates, favorise la stratégie politique de l’Iran pour l’hémisphère occidental.

http://acdemocracy.org/the-revolutionary-guards-international-drug-trade/

La Force Qods continue de maintenir une présence internationale dans la culture du pavot à opium et la production d’opium et d’héroïne en Afghanistan.

En 2012, le Département du Trésor a désigné le général Gholamreza Baghbani de la Force Qods comme un trafiquant de stupéfiants spécialement désigné en vertu de la loi sur les stupéfiants (Kingpin Act), la première contre un fonctionnaire iranien.

Selon le rapport du Trésor, Baghbani a autorisé les trafiquants de stupéfiants afghans à faire passer des opiacés en contrebande par l’Iran en échange d’une aide, comme le transport d’armes (29). Baghbani fait partie du Corps Ansar, situé dans la province du Sistan et du Baloutchistan, à la frontière irano-afghane, qui compte environ 4 000 agents de la Force Ansar Qods responsables de l’Afghanistan et du Pakistan.

Trafic de “diamants de sang”

En Afrique, les agents du Hezbollah et de la Force Quds aident depuis longtemps à financer les activités du groupe en faisant le commerce des diamants de zones de combat dans des endroits comme la Sierra Leone et le Libéria.

Selon David Crane, le procureur du Tribunal spécial en Sierra Leone, “les diamants alimentent le terrorisme.

Charles Taylor abrite des terroristes du Moyen-Orient, y compris Al-Qaida et le Hezbollah, et ce, depuis des années” (36).

Le Hezbollah recueille aussi des fonds en Afrique auprès de la communauté locale d’expatriés chiites. Dans certains cas, les donateurs chiites sont involontairement amenés à financer le Hezbollah, alors que dans d’autres, ils sont des participants conscients et volontaires aux efforts de financement.

En 2002, des responsables ougandais ont perturbé une cellule d’étudiants chiites qui avaient été recrutés par des agents de renseignement iraniens et envoyés pour étudier à l’Université Rizavi à Mashhad, en Iran. A leur retour, une recrue étudiante, Shafri Ibrahim, a été capturée, tandis qu’une autre, Sharif Wadulu, se serait échappée vers l’un des États du Golfe.

Les deux avaient été formés avec de nouvelles recrues du Hezbollah libanais, et renvoyés chez eux sous des couvertures fictives pour établir une infrastructure opérationnelle en Ouganda.

Fausse monnaie

La fabrication de fausses devises étrangères est un autre crime associé à la Force Quds.

L’an dernier, le gouvernement américain a déclaré qu’un réseau clandestin actif au Yémen, dirigé par la Quds Force, forgeait et distribuait des faux billets dans le pays.

Le chef de ce réseau était Mahmoud Seif, qui figure maintenant sur la liste des sanctions américaines (20). En 2011, M. Seif a également été accusé de trafic d’armes en Europe de l’Est.

A la porte des Etats-Unis : en Amérique latine

Un rapport de 2010 du Pentagone au Congrès sur la puissance militaire de l’Iran a révélé que la Force Qods est très active en Amérique latine, stationnant “des agents dans les ambassades étrangères, les organismes caritatifs et les institutions religieuses/culturelles pour favoriser les relations avec les gens, en s’appuyant souvent sur les liens socio-économiques existants avec la diaspora chiite bien établie et en menant même des opérations paramilitaires pour soutenir les extrémistes et déstabiliser les régimes inamicaux. (24)

Le rapport du ministère de la Défense indique que des agents de la Force Qods ont été remarqués au Venezuela et qu’ils se sont concentrés sur “les opérations de renseignement, la formation paramilitaire des Forces armées révolutionnaires de Colombie et l’aide à la sécurité du gouvernement du Venezuela”.

Les agents de la Force Qods sont des “soldats criminels”, parce qu’ils représentent des “guerriers saints qui existent quelque part dans le flou du crime et de la guerre qui se déroule à l’échelle mondiale”.

Les groupes criminels, comme les organisations de narcotrafic ou les cartels, coopèrent de plus en plus avec les groupes terroristes. Par exemple, Mansour Arbabsiar, un membre de la Force Qods qui a été arrêté le 29 septembre 2011, a comploté avec une personne qu’il croyait être membre du cartel mexicain Los Zetas.

Le croissant chiite

Le projet anti-israélien de Soleimani était de créer un “croissant chiite”, une vaste zone d’influence iranienne, explique le directeur du Mossad Yossi Cohen.

” Comment définir un croissant chiite ? Eh bien, à mon avis, dit Cohen, dès que l’Iran aura la possibilité d’envoyer un camion d’armes et d’armements avancés de Téhéran à Beyrouth, sur une route, sans perturbation, et s’ils le veulent, jusqu’à Rosh Hanikra –cela signifie que Soleimani aura réussi à créer ce croissant chiite”.

https://www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-5301988,00.html

La Force Quds, le fleuron terroriste de Soleimani

Quand Nouri al-Maliki était le Premier ministre de l’Irak, c’est parce que Suleimani l’y a mis. En 2014, Il mettait de côté environ 200 000 barils de pétrole irakien par jour– l’équivalent de 20 millions de dollars– pour garantir les opérations de Soleimani à l’étranger, de Buenos Aires à Bangkok (40).

La Force Quds (IRGC-QF) est une branche spéciale de l’IRGC, le Corps des Gardiens de la révolution islamique, chargée d’accomplir des “missions délicates” au-delà des frontières de l’Iran.

Le commandant de la Force Quds est le général de brigade Ismaïl Ghaani, qui a été nommé à ce poste le 3 janvier 2020, après l’élimination de Qasem Soleimani.

D’après l’état-major interarmées des États-Unis (31), la Force Quds est divisée en huit directorats :

8 directorats des opérations de la Force Quds
  1. Irak
  2. Arabie saoudite, Koweït, Qatar, Émirats arabes unis, Bahreïn, Oman, Yémen (Golfe persique)
  3. Israël, Liban, Jordanie (Moyen-Orient)
  4. Afghanistan, Pakistan, Inde
  5. Turquie
  6. Russie, Ukraine, Bélarus, Moldavie, Lettonie, Lituanie, Estonie (ex-Union soviétique)
  7. Europe centrale et occidentale, États-Unis et Canada
  8. Afrique du Nord

Des unités permanentes sont affectées à chaque directorat, chacune ayant une spécialité opérationnelle différente. Il s’agit invariablement d’unités armées, mais dont les effectifs varient selon ce qui doit être accompli.

De plus, les services de renseignements militaires américains ont déterminé que la Force Quds se divise en plusieurs branches de spécialisation :

  • Renseignement
  • Finance
  • Politique
  • Sabotage
  • Opérations spéciales

Le nombre total de membres de la Force Quds, selon les médias occidentaux, est estimé entre 10 000 et 15 000 (22), mais ces chiffres sont impossibles à confirmer. En comparaison, la Spetsnaz russe a une force d’environ 5 000, les Bérets verts américains 7 000, et les SAS britanniques 400 à 600.

Selon un rapport du New Yorker (21), la Force Quds a orchestré plus de 30 opérations à travers le monde, du Moyen-Orient à la Thaïlande et à Nairobi, rien qu’entre les années 2011 et 2013.

Un officiel Britannique explique (30) que la Force Quds “combine les fonctions du MI6, du SAS et du DfID, c’est le bras long de l’Iran –partout”, dans le domaine criminel et terroriste.

Les principaux groupes de milices contrôlés par la Force Quds à l’extérieur de l’Iran sont : Les Forces de mobilisation populaire (Shahd Al-Shabi) en Irak, les Forces de défense nationale (NDF) en Syrie, le Hezbollah au Liban, le Mouvement du Jihad islamique en Palestine et les forces Houthi au Yémen.

La Force Quds a également créé et géré la Liwa Fatemiyun, une milice composée de combattants chiites afghans, et la Zeinabiyun, composée de combattants chiites pakistanais qui combattent en Syrie.

La Force Qods possède ses propres “corps”, comme le Corps du Liban, le Corps de l’Irak et le Corps Ansar, qui sont des factions régionales dont les fonctions sont désignées en fonction de leur position géographique.

  • L’unité 400 est la plus récente faction de la Force Qods, et les rapports indiquent qu’elle a pris de l’importance au sein de la Force dès 2012.
  • L’unité 190, qui introduit clandestinement des armes dans des zones de conflit au Moyen-Orient et en Afrique, notamment en Syrie, au Liban et au Yémen, par voie terrestre, aérienne et maritime ; l’Unité 190 utilise un réseau de sociétés-écrans pour contourner les sanctions et ferait de la contrebande d’armes, notamment de grenades propulsées par fusée, de matériel de vision nocturne et de roquettes à longue portée, emballées dans des articles d’usage courant, tels que du lait en poudre, du ciment et des pièces de rechange pour véhicules.

En 2007, la Force Qods a été désignée comme un partisan du terrorisme pour avoir “fourni un soutien matériel aux talibans et à d’autres organisations terroristes”, et selon Bunker et Hazim (2007), en tant que “soldats des derniers jours” (23), ils représentent “des guerriers saints qui font le travail des religieux chiites d’Iran”. La Force Qods peut être décrite davantage comme une entité non étatique que comme une force militaire.

Actuellement, les missions les plus importantes auxquelles Quds participe directement ou auxquelles elle participe sont :

  • L’envoi de missiles au Hezbollah
  • Armement et direction des milices chiites en Irak&nbsp ;
  • Appui du Gouvernement syrien
  • Soutien des Houthis au Yémen.

Quant aux types d’armes, la Force Quds utilise probablement les mêmes que les autres forces spéciales (par exemple les bérets verts des États-Unis, le Spetsnaz russe, les SAS britanniques), c’est-à-dire :

  • Armes de poing (par exemple PC-9 ZOAF)
  • Mitraillettes (p. ex. MPT-9, KL-7,62 mm)
  • Mitrailleuses lourdes (par exemple MGA3)
  • MANPADS portables (par ex. Soheil)
  • Lance-grenades propulsé par fusée (p. ex. Raad, RPG-29)
  • Armes antichars (par exemple Saeghe 1/2)
  • Mortiers portables (par exemple, mortier Marsh de 37 mm)
  • Explosifs plastiques (p. ex. C4, Semtex)
  • L’utilisation de matériel lourd ne correspond pas à ses missions.

Les autres membres de la Force Quds sont Hosein Afghajani, Akbar Seyed Alhosseini, Hushang Allahdad (officier financier), le général Gholamreza Baghbani, Hasan Deghan Ebrahimi, Alireza Hemmati, le commandant adjoint Esmail Ghani, Ali Sharifi, Alireza Shirazi (représentant du Guide suprême), Sayyid Ali Akbar Tabatabaei (commandant du Corps africain du GRI-QF) et, selon certaines informations, Saeed Izaddhi (chef de l’unité palestinienne).

Parmi les responsables figurent également le général de brigade Ahmed Foruzandeh, le colonel Hasan Mortezavi, le général Hossein Musavi (commandant du Corps Ansar de la Force QDs du Corps des Gardiens de la Révolution Islamique), le commandant adjoint Abdul Reza Shahlai et Mohammad Reza Zahedi (commandant de la Force QDs du CGRI au Liban).

La Force Quds du général Soleimani est inscrite par l’Union européenne comme entité terroriste depuis le 26 juillet 2010.

Elle est sanctionnée par les gouvernements de l’Australie et de la Corée du Sud, restreignant les transactions commerciales et financières avec l’entité et gelant ses actifs dans ces pays.

Elle est inscrite par le gouvernement japonais depuis 2018 sur la liste des entités suscitant des préoccupations en matière de prolifération des missiles ; et a été ajoutée par le gouvernement canadien à sa liste d’entités terroristes le 17 décembre 2012.

Conclusion

Parmi ceux qui croient en la finalité eschatologique de la République islamique, la Force Quds est sans conteste l’avant-garde de la “marche à venir” sur Jérusalem, et la presse occidentale l’ignore.

  • En décembre 2017, l’ancien ambassadeur d’Iran en Jordanie, Mostafa Moslehzadeh, a affirmé (2) que les États-Unis avaient mis au point des opérations pour tuer le très célèbre commandant d’Al-Qods Soleimani depuis 14 ans.

    Moslehzadeh a été cité par l’agence de presse iranienne Fars le 24 décembre 2017 comme ayant dit à un forum de Téhéran : “Sur la base de documents américains, les Américains cherchent à l’assassiner depuis 2003”.

    Aucun président n’avait cependant osé, avant Trump, tout comme aucun président n’avait osé déplacer l’ambassade des Etats-Unis à Jérusalem.
  • En 2015, selon le quotidien arabe Al Jarida, l’administration américaine du Président Barack Obama a informé Téhéran que les Israéliens étaient “sur le point” de tuer Soleimani “près de Damas”.

L'”axe de la résistance” de l’Iran a été construit par Qassem Soleimani en s’appuyant sur des mandataires directement contrôlés par Soleimani en Irak, en Syrie, au Liban et au Yémen, et sur le mariage entre l’État et le pouvoir militant que l’Iran a réussi à négocier dans chacun de ces pays.

Le succès de ce modèle aurait pu avoir des répercussions dans tout le Moyen-Orient pendant des années, voire des décennies (44).

Les médias ne parlent pas du bénéfice de l’élimination de Soleimani, c’est pourtant probablement le plus important : la capacité pour la région de trouver une période plus calme– ne parlons pas de paix, l’islam ne repose pas sur la paix mais sur la conquête.

Lorsque l’Huma titrait, parlant de Staline, “l’homme que nous aimons le plus'”, je pensais que nous avions touché le fond. Je me trompais. La gauche ne change jamais. Elle n’apprend jamais. Elle rend aujourd’hui les mêmes honneurs aux criminels du jour, comme hier. Mais hier, il n’y avait pas Internet pour lui mettre le nez dans sa honte. C’est ainsi qu’elle perdra son ultime bataille, celle de l’émotion.

Parlant d’émotion, voilà la façon émouvante dont Le New Yorker décrit maintenant Soleimani :

” Un ancien ouvrier du bâtiment, culturiste flamboyant, avec des cheveux blancs comme la neige, une barbe pimpante et des sourcils arqués de sel et de poivre.”

https://www.newyorker.com/news/our-columnists/the-us-assassinated-suleimani-the-chief-exporter-of-irans-revolution-but-at-what-price

J’avoue, je suis scandalisé. Comment ont-ils pu ? Comment ont-ils pu oublier de parler de ses beaux yeux bleus ?

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

Manifestant anti-Soleimani, à Bagdad
  1. https://www.newyorker.com/magazine/2013/09/30/the-shadow-commander
  2. https://thearabweekly.com/qassem-soleimani-israels-crosshairs-and-maybe-uss-too
  3. https://www.state.gov/designation-of-the-islamic-revolutionary-guard-corps/
  4. http://www.crethiplethi.com/qasem-soleimani-s-involvement-in-the-palestinian-arena-and-israel/islamic-countries/iran-islamic-countries/2015/
  5. https://www.jta.org/2020/01/04/united-states/what-the-killing-of-the-top-iranian-general-qassem-soleimani-means-for-jews-the-us-and-israel
  6. https://books.google.com/books?id=n9whYyISxzkC et https://www.nytimes.com/1997/04/05/world/foreign-role-in-96-saudi-bombing-unproven-us-says.html
  7. https://abcnews.go.com/Blotter/us-iran-tied-terror-plot-washington-dc-disrupted/story?id=14711933
  8. https://www.stripes.com/news/middle-east/soleimani-s-legacy-the-gruesome-high-tech-ieds-that-haunted-us-troops-in-iraq-1.613460
  9. http://en.iranwire.com/features/6222
  10. https://www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-5301988,00.html
  11. https://www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-5301988,00.html
  12. https://www.terrorism-info.org.il/Data/articles/Art_20378/E_137_12f_2140163071.pdf
  13. http://almanac.afpc.org/hezbollah#
  14. https://iranwire.com/en/features/5750
  15. https://www.reuters.com/article/us-iraq-iran-release/u-s-frees-iranian-suspected-of-arms-smuggling-to-iraq-idUSTRE4AL20620081122
  16. https://www.treasury.gov/press-center/press-releases/Pages/tg195.aspx
  17. https://www.reuters.com/article/us-yemen-iran-houthis/exclusive-iran-steps-up-support-for-houthis-in-yemens-war-sources-idUSKBN16S22R
  18. https://www.treasury.gov/press-center/press-releases/pages/tg1444.aspx
  19. https://www.politico.com/interactives/2017/obama-hezbollah-drug-trafficking-investigation/
  20. https://www.treasury.gov/press-center/press-releases/Pages/sm0219.aspx
  21. https://www.newyorker.com/magazine/2013/09/30/the-shadow-commander
  22. https://smallwarsjournal.com/jrnl/art/a-review-of-iran’s-revolutionary-guards-and-qods-force-growing-global-presence-links-to-car
  23. http://smallwarsjournal.com/blog/are-we-prematurely-designating-irans-revolutionary-guards-as-criminal-soldiers
  24. https://smallwarsjournal.com/jrnl/art/a-review-of-iran’s-revolutionary-guards-and-qods-force-growing-global-presence-links-to-car
  25. http://acdemocracy.org/the-revolutionary-guards-international-drug-trade/
  26. http://articles.latimes.com/1999/apr/17/news/mn-28241
  27. https://www.latimes.com/archives/la-xpm-1992-03-19-mn-5905-story.html
  28. https://www.propublica.org/article/before-deadly-bulgaria-bombing-tracks-of-a-resurgent-iran-hezbollah-threat
  29. https://smallwarsjournal.com/jrnl/art/a-review-of-iran’s-revolutionary-guards-and-qods-force-growing-global-presence-links-to-car#_ednref35
  30. https://www.theguardian.com/world/2014/jun/16/qassim-suleimani-iraq-iran-syria
  31. https://www.greanvillepost.com/2019/07/29/a-much-feared-and-misunderstood-institution-irans-quds-force-and-modern-proxy-wars/
  32. https://military.wikia.org/wiki/Quds_Force
  33. http://www.guardian.co.uk/worldlatest/story/0,,-6937120,00.html
  34. http://www.nytimes.com/2007/11/25/world/middleeast/25iraq.html
  35. https://military.wikia.org/wiki/House_Permanent_Select_Committee_on_Intelligence?action=edit&redlink=1
  36. http://www. unwire. org/unwire/20030515/33747_story.asp
  37. https://www. counterextremism.com/threat/islamic-revolutionary-guard-corps-irgc
  38. https://fortunascorner.com/2014/07/03/irans-top-spy-is-the-modern-day-karla-john-le-carres-villainous-mastermind/
  39. https://www.wilsoncenter.org/article/part-2-pro-iran-militias-iraq
  40. https://fortunascorner.com/2014/07/03/irans-top-spy-is-the-modern-day-karla-john-le-carres-villainous-mastermind/
  41. https://www.thedailybeast.com/irans-top-spy-is-the-modern-day-karla-john-le-carres-villainous-mastermind
  42. https://www.cfr.org/backgrounder/hezbollah
  43. Ali Soufan, Anatomy of Terror: From the Death of Bin Laden to the Rise of the Islamic State (New York: W.W. Norton, 2017), pp. 57-58.
  44. https://ctc.usma.edu/qassem-soleimani-irans-unique-regional-strategy/

Pour aller plus loin, deux articles sur la personnalité de Qassem Soleimani :

  • https://www.newyorker.com/magazine/2013/09/30/the-shadow-commander
  • https://cc.bingj.com/cache.aspx?q=Nargis+soleimani+malaysia&d=4900974389039844&mkt=en-US&setlang=en-US&w=FdCBBKt_mbm0tNPBNYB0Zp9e1AO6ktRi

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