Publié par Guy Millière le 13 janvier 2020

Il est désormais établi que l’avion de ligne ukrainien abattu par l’armée iranienne à proximité de l’aéroport de Téhéran a été abattu volontairement : l’armée américaine a identifié un missile russe Tor, qui implique une équipe pour être activé, et le recours à deux radars, rendant toute erreur d’identification et toute confusion entre un avion de ligne et un missile impossible. Il ne s’agit pas d’une erreur de tir.

Comme cela a été écrit ici sous la signature d’Helios d’Alexandrie, le régime ne veut pas laisser fuir les gens qui ont de l’argent, et ceux-ci en ce moment tentent de fuir et de préserver ce qui leur reste : le régime veut arrêter l’hémorragie, et selon son habitude, n’hésite pas à tuer, quitte à tuer aussi des non Iraniens.

La population iranienne en son ensemble, à l’exception de sa nomenklatura, des militaires pour le moment, et des Gardiens de la révolution, rejette de plus en plus massivement un régime qui l’affame, l’opprime et la conduit dans l’impasse d’une manière de plus en plus tragique.

Le régime est dans une position très précaire et très chancelante, qui ne cesse de s’aggraver, et qu’il en vienne à faire ce qu’il vient de faire montre qu’il se sent proche d’une fin de parcours.

La stratégie d’asphyxie menée par Donald Trump porte peu à peu ses fruits.

Comme je l’ai déjà écrit, le régime n’a plus les moyens de financer les organisations terroristes islamiques qu’il finançait.

Il tient encore le Liban, la Syrie, l’Irak pour sa partie Sud, une part du Yémen : et le Hezbollah, les Pasdaran, les milices chiites irakiennes, les milices Houthi ne rendront pas les armes si aisément, mais ces groupes terroristes sont le dos au mur. Les mollahs ne peuvent plus leur donner d’argent. Ils ne peuvent plus les activer sous peine d’être foudroyés eux-mêmes.

Les slogans criés en Iran demandent très explicitement le départ de Khamenei et de sa clique infecte. Et les manifestants ne sont pas dupes : ils savent ce qui est arrivé à l’avion ukrainien.

A la différence de ce qui s’est passé en 2009 sous Obama, ils se savent soutenus par les Etats-Unis et par Donald Trump, qui leur a transmis un message twitter en farsi.

A la différence de 2009 sous Obama, les mollahs se savent surveillés de très près par les Etats-Unis, et savent que les 52 cibles évoquées par Trump sont dans la ligne de mire des drones américains, et que Trump peut achever leur régime en quelques heures.

Ce n’est pas encore, dans une partie d’échec, ce qu’on peut appeler une situation d’échec et mat, mais cela s’en approche peu à peu. Le crépuscule du régime peut durer des semaines ou des mois, mais il s’approche.

Ni la Russie ni la Chine ne défendront les mollahs jusqu’au bout. J’ai déjà expliqué pourquoi.

Les Européens, eux, ont de plus en plus de mal à les défendre.

Ils demandent au régime de revenir dans l’accord de juillet 2015, et font lâchement semblant de ne pas voir que le régime n’a jamais respecté l’accord et que celui-ci est mort.

Ils pourraient bien être bientôt, avec les groupes terroristes placés le dos au mur, les derniers soutiens du régime, mais ils ne peuvent plus afficher ouvertement leur soutien, car l’horreur inhérente au régime est désormais flagrante et difficile à cacher.

Les commentateurs français ne savent visiblement pas comment parler de la situation. Ils ne peuvent pas reconnaitre que Donald Trump a mené une stratégie remarquable et a réalisé un coup de maître en éliminant Qassem Souleimani, ils préfèreraient mourir que dire du bien de Donald Trump. Il se trouvera chez eux encore quelques crétins bilieux tels le dénommé Jean-Pierre Filiu, qui, dans Le Monde, après avoir montré sa lucidité extraordinaire en notant voici peu que la menace terroriste mondiale la plus inquiétante aujourd’hui vient de l’extrême droite et des suprématistes blancs (quelle remarquable analyse !) voit maintenant dans ce qui se passé en Iran et en Irak ces jours derniers une immense victoire des mollahs. Sans doute dira-t-il quand le régime s’effondrera complètement que c’est le triomphe absolu du régime. Mais les crétins bilieux de ce genre vont se faire bien moins nombreux.

Trump veut la recomposition du Proche-Orient, un régime iranien très affaibli ou en chute totale et mis hors d’état de nuire. Il veut la paix entre Israël et le monde Sunnite (et je le précise à l’attention de ceux qui s’intoxiquent les neurones en lisant la presse française : l’Arabie Saoudite n’est pas aujourd’hui un ennemi du monde occidental, et ceux qui ignorent ce qui s’est passé à Riyadh entre Donald Trump et Mohamed ben Salman en mai 2017  devraient lire d’urgence mon livre Ce que veut Trump, dans lequel je donne des explications détaillées: de manière significative, l’Arabie Saoudite est très critiquée en France depuis qu’elle est entrée dans une alliance anti-terroriste avec l’administration Trump et s’est rapprochée d’Israël).

Il faudra sans doute à Trump un deuxième mandat pour que la paix vienne, mais les choses sont en marche, et le deuxième mandat viendra.

J’ai connu l’Iran d’avant les mollahs. L’un de mes proches amis, aujourd’hui décédé,  s’appelait Fereydoun Hoveyda, ambassadeur de l’Iran du shah aux Nations Unies (son frère Amir Abbas, premier ministre du shah pendant  treize ans, a été assassiné par les  mollahs en février 1979, et Christine Ockrent, pour la télévision française, est venue lui donner le coup de pied de l’âne juste avant son assassinat) J’ai écrit un livre consacré à l’Iran du shah et à Fereydoun, Mille et une vies, et je le recommande à ceux qui veulent comprendre.

L’Iran avant les mollahs était un pays qui avançait vers le développement, et était imprégné d’une volonté de rester proche de l’Occident. C’était un allié des Etats-Unis et d’Israël. C’était un régime autoritaire qui savait devoir se garder des islamistes et des communistes, et qui ne s’est, hélas, pas gardé suffisamment. Les mollahs sont parvenus à fanatiser les gens des zones rurales. Le shah a été trahi par Carter et Giscard en France. Le régime des mollahs a fait tomber sur le pays l’ombre, la régression et la terreur, pendant quarante ans. Ombre, régression et terreur pourraient bientôt prendre fin. C’est une excellente nouvelle.

Comme on l’a vu, les manifestants à Téhéran ces derniers jours ont refusé de marcher sur les drapeaux américains et israéliens peints sur le sol par les mollahs.

Cela leur vaudra peu de sympathie dans la classe politique française, dans les colonnes du Monde, et chez les démocrates américains, mais beaucoup de sympathie dans l’Amérique qui soutient Trump et en Israël. Cela leur vaut toute ma sympathie, et celle de tous les Iraniens qui ont fui l’Iran en 1979.

© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.

PS : Je n’ai pas parlé de l’Irak. Mais comme il se dit en France que les troupes américaines vont être chassées d’Irak, je dois en dire un mot. Le gouvernement américain ne demandera en aucun cas le départ des troupes américaines : elles sont tout ce qui protégé le gouvernement de l’Irak d’une recrudescence du terrorisme venant des résidus de l’Etat islamique.  Les milices chiites irakiennes sont à bout de souffle et désorganisées. Les mollahs ont pu faire pression sur le parlement irakien pour qu’il vote en faveur de l’expulsion des troupes américaines. Ce n’est qu’un vote sous pression et sans importance.

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