Publié par Magali Marc le 21 janvier 2020

Cela fait quelques années que je ne regarde plus les nouvelles de la CBC.

Il semble que je ne suis pas la seule à ignorer les nouvelles biaisées de la chaîne publique devenue au fil des années le valet des Libéraux fédéraux. Stephen Harper y était rarement interviewé, même en période électorale et Andrew Scheer a du s’appuyer sur les médias sociaux pour passer son message lors des élections fédérales d’octobre 2019. Pendant ce temps, Justin Trudeau, même pour ce qui est de l’épisode risible de ses déguisements lors de son voyage en Inde, bénéficie toujours d’une couverture favorable.

Pour les lecteurs de Dreuz, j’ai traduit la chronique de Brian Lilley, parue dans le Toronto Sun, le 18 janvier.

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Les Canadiens ont abandonné la CBC, alors pourquoi continuons-nous à la financer ?

Chaque fois que je critique la CBC, on me dit que nous avons besoin du télédiffuseur d’État, que les Canadiens comptent sur lui.
Mais ce n’est pas ce que disent les chiffres.

Que l’on parle de parts d’audience ou de revenus publicitaires, la CBC est un diffuseur en déclin.

Saviez-vous qu’à travers le Canada, sur un total de 27 stations d’un océan à l’autre, l’audience moyenne du journal télévisé de la CBC à l’heure du souper est de 329 000 personnes ?

Il ne s’agit pas de 329 000 personnes par marché, c’est dans tout le pays.
Comparez cela à un seul des journaux télévisés locaux de la chaîne CTV, celui de la CFTO à Toronto, qui a attiré en moyenne 1,4 million de téléspectateurs par nuit au cours de la première semaine de 2020.

Cela n’inclut pas les autres grands marchés comme Vancouver, Montréal, Calgary ou Ottawa, où la CTV dépasse la CBC. Cela n’inclut pas Global News, qui domine dans l’Ouest canadien et qui, comme la CTV, ne reçoit pas de subventions des contribuables à hauteur de 1,5 milliard de dollars par an.

Les cotes d’écoute de la CBC ne sont pas des chiffres que j’ai tirés d’un chapeau, ils figurent dans le dernier rapport annuel de la CBC elle-même et ont été mis en évidence par le Reporter de Blacklock, un média basé à Ottawa.

Parmi les autres joyaux de ce rapport annuel, citons le fait que la part d’audience de la CBC aux heures de grande écoute à la télévision était de 5 %, contre 7,6 % en 2017-18.

Nous avons également appris que la part d’audience totale de CBC News Network représente 1,4 % de tous les téléspectateurs.

Ces baisses d’audience signifient une chute des ventes de publicité, le rapport indique que les revenus publicitaires ont baissé de 21 % dans l’ensemble – la baisse au Canada anglais a en fait été beaucoup plus importante, soit une chute de 37 %. Si la division francophone de la CBC n’avait pas connu une assez bonne année, les choses auraient été bien pires.
Les recettes publicitaires sont passées de 318,2 millions de dollars en 2018 à 248,7 millions de dollars en 2019 et la situation ne devrait pas s’améliorer. Sauf pour ce qui est de l’augmentation des subventions gouvernementales.

Les Libéraux de Justin Trudeau ont été élus sur la promesse d’augmenter le financement de base de la CBC de 150 millions de dollars par an. Cette promesse a été tenue et je suis sûr que Trudeau envisagera bientôt d’accorder encore plus d’argent à son organe d’information et média préféré.

En attendant, comme je l’ai signalé il y a environ deux semaines, la CBC demande au Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (le CRTC) la permission de diffuser moins de contenu canadien à la télévision, même si elle obtient plus d’argent des contribuables canadiens.

Dans le cadre de sa demande de renouvellement de licence de diffusion, le télédiffuseur d’État demande à l’autorité de régulation de la diffusion la permission de diffuser moins de «contenu obligatoire», c’est-à-dire moins de contenu canadien.

Le remarquerions-nous ?

La dernière tentative de la CBC pour orienter les cotes d’écoute dans la bonne direction a vu l’introduction d’une version canadienne de Family Feud. Rien de tel que de parler du Canada aux Canadiens en important un jeu télévisé américain obsolète et de le présenter comme si c’était quelque chose de nouveau.

Quoi d’autre à part ça ? La présentation de Home Alone 2 et la suppression de Donald Trump ?

La CBC réussit bien dans le domaine radiophonique – ayant travaillé pendant des années dans le secteur privé et ayant été en compétition avec la radio de la CBC, je peux dire qu’elle a réellement un public et qu’elle fait du bon travail.

Toutefois, à la télévision, les Canadiens votent avec leur télécommande.

Bien avant que le fait de couper le cordon gouvernemental ne devienne une préoccupation pour les dirigeants de la télévision, la CBC était le troisième cheval dans une course à trois. Elle était l’option la moins choisie pour les comédies, les drames et les informations.

Cela peut choquer certains médias, en particulier sur la Colline parlementaire à Ottawa, mais The National de la CBC est au troisième rang des téléjournaux nationaux les plus regardés depuis des décennies.
Leur récent redémarrage n’a fait qu’empirer les choses, faisant passer l’audience en dessous de 400 000 téléspectateurs par nuit et, parfois, paraît-il, en dessous de 300 000 téléspectateurs.

La CBC est déconnectée des Canadiens et de ce qu’ils veulent voir.
Leurs partisans peuvent dire que l’audimat ne devrait pas compter pour un diffuseur d’État comme la CBC, mais s’ils ne produisent pas, grâce à leur énorme subvention, les émissions que nous voulons regarder, à quoi bon continuer de les financer ?

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Traduction de Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.

Source : https://torontosun.com/opinion/columnists/lilley-canadians-are-ditching-cbc-so-why-do-we-keep-funding-it

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