
Historiquement personne n’a jamais arrêté un génocide. Si on s’en tient au XXème siècle, ni le massacre systématique des Herero et Nama dans le Sud-Ouest africain allemand (1904-1908), ni le génocide arménien par les Turcs (1915-1916), ni la Shoah (Deuxième Guerre Mondiale) , ni le génocide des Tutsi au Rwanda (1994) n’ont été arrêtés. L’exception serait peut-être l’auto-génocide perpétré par le Régime Khmer rouge au Cambodge (de 1975 à 1979) auquel mit fin l’invasion vietnamienne en 1979.
Pour les lecteurs de Dreuz, j’ai traduit la chronique de Jonathan S. Tobin*, parue sur le site du Jewish News Syndicate, le 20 janvier.
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Pourquoi l’argument du bombardement d’Auschwitz est toujours d’actualité
Le refus des Alliés de consacrer des ressources suffisantes au sauvetage et à l’arrêt de l’usine à meurtre nazie est une raison de plus justifiant l’existence d’un État souverain en Israël .
Dans son livre «From Beirut to Jerusalem», publié en 1989, le chroniqueur Thomas Friedman du New York Times, a écrit : « Israël est devenu le Yad Vashem avec une armée de l’air ». Cette phrase représente le genre de mauvaise plaisanterie qui a contribué à faire de Friedman un perroquet de la politique étrangère, installé sur son perchoir dans la page d’opinion du Times, même si ses chroniques sont dépassées et dépourvues de toute réelle perspicacité depuis des années.
Mais sa boutade aux dépens de l’État juif – et le lien entre sa détermination à survivre et la mémoire de l’Holocauste – n’a pas été oubliée.
C’est surtout parce qu’elle représente l’impatience de beaucoup de membres de l’élite bavarde face à l’acceptation par Israël de son rôle de garant ultime de la sécurité du peuple juif.
Depuis que le livre de Friedman est devenu un best-seller, il y a plus de 30 ans, la mémoire de la Shoah est plus que jamais mise en avant, alors que certaines des personnes qui se sont battues pour les six millions ne dénoncent pas le mensonge selon lequel les Israéliens se comporteraient comme des nazis.
Pourtant, en dépit de cette diffamation antisémite, le 75e anniversaire de la libération d’Auschwitz est un moment opportun pour nous rappeler pourquoi le souvenir de ce qui s’y est passé et de ce qui ne s’y est pas passé est toujours au cœur de la raison d’être du sionisme moderne.
Il est impossible d’éluder le fait qu’au moment de l’histoire où les Juifs étaient massacrés par centaines de milliers dans l’usine de mort nazie d’Auschwitz, leur sort était une question mineure, même pour ceux qui, dans le monde civilisé, faisaient la guerre à l’Allemagne. C’est pourquoi le débat actuel sur l’échec des Alliés à bombarder Auschwitz continue d’inspirer la colère et la controverse jusqu’à aujourd’hui.
La question de savoir si Auschwitz aurait dû être bombardé fait l’objet d’un épisode de la série documentaire « Secrets of the Dead » de PBS, qui sera diffusée en première la semaine de l’anniversaire de la libération d’Auschwitz. En dépit de certaines limites évidentes (notamment la pratique lamentable consistant à intégrer des reconstitutions dramatiques d’événements historiques par des acteurs), «Bombing Auschwitz» est une introduction intéressante à un sujet complexe et tragique.
Le film s’ouvre sur l’évasion miraculeuse d’Auschwitz en avril 1944 par deux jeunes prisonniers juifs : Rudolf Verba et Alfred Wetzlter. Les deux ont finalement réussi à se mettre en sécurité et à rapporter en détail ce qu’ils avaient vu aux autorités juives, qui ont ensuite pu transmettre le document au représentant de l’Office américain des réfugiés de guerre en Suisse. Le rapport décrivait en détail le mode de fonctionnement d’Auschwitz, y compris le processus de « sélection », les chambres à gaz et les crématoires où les corps des victimes étaient brûlés.
Ils espéraient avertir les Juifs de Hongrie, qui étaient le prochain groupe principal que les Allemands et leurs collaborateurs avaient l’intention de transporter à Auschwitz pour une mort certaine.
Mais pendant tout le reste de l’année 1944, les trains pour Auschwitz continuèrent à circuler. Au plus fort de la tragédie, de mai à juillet 1944, environ 55 000 Juifs hongrois étaient déportés vers le camp de la mort chaque semaine. Plus de 5 000 furent gazés et incinérés chaque jour. Pendant toute la durée de la guerre, environ 1,1 million de Juifs furent assassinés à Auschwitz.
Le rapport sur Auschwitz a fini par circuler parmi les dirigeants de la Grande-Bretagne et des États-Unis. Le Premier ministre britannique Winston Churchill a écrit que ce qui se passait était « le crime le plus horrible de toute l’histoire du monde ». Les dirigeants juifs et les responsables du War Refugee Board ont insisté pour que les forces aériennes américaines et britanniques bombardent les voies ferrées et l’usine de la mort elle-même.
L’espoir était que cela pourrait mettre Auschwitz hors service, ainsi que d’envoyer un avertissement aux Allemands que les Alliés étaient conscients de ce qui se passait et que les responsables seraient traduits en justice après la guerre. Mais les Alliés n’ont jamais pris ces mesures.
Les raisons de cette inaction étaient complexes.
Les militaires britanniques et américains estimaient qu’une mission sur Auschwitz était trop difficile.
Pourtant, des avions américains avaient déjà bombardé un complexe d’usines I.G. Farben dans les environs, et certaines bombes étaient tombées par erreur sur le complexe du camp, tuant des gardes nazis ainsi que des détenus.
Les estimations étaient justifiées dans le sens où un véritable bombardement de précision était impossible à l’époque, et les dommages causés par les bombes aux chemins de fer auraient également pu être réparés rapidement.
Pourtant, les obstacles à l’action contre Auschwitz allaient bien au-delà des problèmes techniques.
Certains refusaient de croire les récits des atrocités nazies ou ne pouvaient tout simplement pas comprendre ce qu’on leur racontait. L’une des faiblesses du film de PBS est qu’il prend les informations qui ont été divulguées sur Auschwitz en 1944 indépendamment de ce que les Alliés savaient déjà.
Un an avant le débat sur Auschwitz, le président Franklin Roosevelt avait déjà entendu personnellement Jan Karski, le courageux officier polonais qui s’était faufilé dans le ghetto de Varsovie et dans les camps allemands, puis en était ressorti avec d’autres preuves de l’effort des nazis pour industrialiser le meurtre. Les plans allemands d’anéantissement des Juifs d’Europe étaient également connus et publiés, même s’ils étaient minimisés par les grands médias de l’époque.
Les excuses concernant l’incrédulité ne résistent pas à l’examen.
Le plus important était le sentiment que toute préoccupation autre que celle de gagner la guerre contre l’Allemagne constituait une dangereuse diversion des efforts militaires.
Bien que compréhensible dans le contexte de l’époque, cette attitude ne tenait pas compte du fait que pour les Allemands, tuer les Juifs était une priorité. Ils ont peut-être perdu la guerre, mais gagner la bataille du génocide était tout aussi important pour eux.
Pendant ce temps, certains aux États-Unis, comme le secrétaire adjoint à la guerre John McCloy, ont déclaré que le bombardement du camp pourrait inciter les Allemands à commettre de nouvelles atrocités, comme s’il y avait quelque chose pire qu’Auschwitz.
D’autres craignaient de tuer des détenus au cours des raids, bien que ces craintes n’aient pas inclus l’idée que leurs ravisseurs avaient déjà marqué les Juifs d’Auschwitz pour la mort.
Mais la plupart des responsables alliés ne s’intéressaient tout simplement pas à la question du sauvetage ou de l’arrêt des massacres en cours. Comme le dit l’historienne Deborah Lipstadt dans le film, « personne ne s’en est soucié ».
Si FDR et le reste de son Administration avaient traité la question du sauvetage avec l’urgence historiquement prescrite, beaucoup auraient pu être sauvés des chambres à gaz d’Auschwitz.
La leçon à retenir ici est que les Juifs étaient essentiellement livrés à eux-mêmes dans une guerre génocidaire qui était essentiellement distincte de celle menée par les armées.
Lorsqu’en 2003, l’armée de l’air israélienne a effectué un survol d’Auschwitz, c’était plus qu’un simple coup de publicité. Elle reste ancrée dans la conscience de ceux qui sont chargés de la défense du peuple juif aujourd’hui.
Israël est bien plus qu’un mémorial de l’Holocauste et un établissement militaire ; pourtant, la capacité de se défendre représente une garantie que plus jamais les Juifs n’attendront en vain des amis pour sauver ceux qui sont en danger.
S’il est souhaitable que le souvenir de l’Holocauste motive le monde à prévenir de nouveaux génocides, les 75 dernières années ont prouvé à maintes reprises qu’il s’agit là d’un espoir généralement déçu.
C’est la nécessité de préserver la capacité et la volonté des Juifs de se défendre – et non la rhétorique vide entendue lors de la Journée de commémoration de l’Holocauste – qui est la véritable leçon d’Auschwitz.
*Jonathan S. Tobin est le rédacteur en chef de JNS – Jewish News Syndicate. Il contribue également à la National Review et est chroniqueur pour le New York Post, Haaretz et d’autres publications.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Traduction de Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.
Sources :
- https://www.jns.org/opinion/why-the-bombing-auschwitz-argument-still-matters/
- http://www.memorialdelashoah.org/archives-et-documentation/quest-ce-que-la-shoah.html
Merci Magali, c’est si juste!
Je ferai une seule remarque, le mot « holocauste » est réservé aux sacrifices du Temple offerts à Dieu!
Shoah (catastrophe) est plus approprié et ne mélange pas les genres, il n’ y avait là rien d’offert à Dieu!
Mais il est étrange de découvrir que le mot Auschwitz en allemand correspond au nom polonais « Oświęcim » signifiant le « Lieu saint », lieu de l’ offrande nazie par excellence au dieu de la mort!
« Historiquement personne n’a jamais arrêté un génocide. »
L’affirmation n’a guère de sens, puisque par définition si le génocide a été arrêté avant, il n’a pas eu lieu. On ne peut donc pas savoir. Peut-être que des génocides ont été arrêtés par une quelconque intervention, des génocides qui se seraient produits si elle n’avait pas eu lieu.
« Nous dépendons de nos propres efforts, de la puissance créatrice de toute l’armée et de tout le peuple ». Mao Tsé Toung, 10 janvier 1945
« Nous insistons sur la nécessité de compter sur nos propres forces », Mao, 13 août 1945
La révolte du ghetto de Varsovie a mis en oeuvre cette conception.
Merci, Magali, pour la traduction de cet article de J. Tobin.
Je crois que « le bombardement d’Auschwitz était d’actualité »
plus qu’urgente, en 44, alors que les Alliés avaient débarqué
en Normandie le 6 Juin.
Or, le dernier convoi partit de Drancy le 31 Juillet 44 !
La CGT n’a pas fait grève, à cette époque: elle ne s’est mise
en grève générale que le 18 août, soit une semaine avant la
Libération de Paris.
Maintenant, que l’on fasse des séries télévisées sur ce sujet
fascinant ne change rien à l’affaire: la « solution finale » était
connue des « sachants » de l’époque: politiques, religieux,
intellectuels….
Stefan Zweig avait fui au Brésil; Bronislaw Huberman, en
Palestine; le Pape Pie XII était informé; les Alliés aussi,
bien sûr — qui avaient d’autres priorités, c’est entendu.
Vous rappelez le témoignage de Jan Karski.
Celui du Grand rabbin Kaplan est incontournable.
Les Alliés ont bombardé Caen, Brest, Lorient… J’en passe.
Mais les voies ferrées menant aux camps d’extermination?
Il ne fallait pas faire de victimes « collatérales », comme on
dirait, aujourd’hui ?
Cela ne passe pas.
Pourquoi ne pas rappeler qu’à l ‘époque, il existait une
« question juive » ?
Qu’ Hitler y apportait sa solution ?
Qu’elle satisfaisait pas mal de monde, en somme ?
Le peuple juif n’était-il pas considéré comme « déicide » ?
(jusqu’à Vatican II ?).
Cela explique qu’il n’y ait eu que si peu de « Justes parmi
les Nations ».
Que Churchill ait écrit que « ce qui se passait était le crime le
plus horrible de toute l’histoire du monde » n’a rien changé
à la politique anglaise: l’ « Exodus » ramenant en Palestine
mandataire fut refoulé vers…. l’Allemagne par les Anglais.
La « commémoration de l’Holocauste » ( terme bien impropre)
qui va se tenir, ces jours-ci , à Yad va Shem, fait craindre que
ce ne soit un show de mauvais goût auquel assisteront des
individus comme Macron.
Ce dernier, qui installe en France , des génocidaires coranistes
s’en prenant aux Français juifs et chrétiens, n’a, évidemment
pas sa place en Israel, ce jour-là.
Le cynisme est-il sans limites ?
SASKIA,
Mille fois BRAVO et Merci pour votre mise au point sincère et complète .
Sans aigreur aujourd’hui, mais avec réalisme, une leçon évidente de cette période de l’histoire du siècle précédent s’impose avec force au peuple juif qui a survécu malgré toutes les lâchetés, les indifférences, et les trahisons aussi , quoi qu’on en veuille mettre en doute… : aujourd’hui la montée du nouvel antisémitisme dénommé antisionisme devra compter avec une nouvelle « Jeune Garde » devenue , avec l’aide de D.ieu, le super outil d’intelligence internationale connu sous le nom de Mossad. TREMBLEZ lâches ennemis d’Israel , le SEIGNEUR VEILLE et ne permettra plus jamais l’aboutissement de vos desseins criminels. Que la PAIX préserve les hommes de bonne volonté qui rendent Grâces à D.ieu au plus haut des cieux. Que le courage et la force décuplent leur efficacité car ils sont les précurseurs du Messie.
AMEN !
@ Gisèle: Merci pour vos mots aimables.
@ gigobleu
@ Hélios et à d’autres commentateurs: Lisez, s’il vous plaît,
l’histoire (courte) de Hanna Szenes, sur wikipedia.
Je l’ai entendue raconter, pour la 1ère fois, par des amis de
mon père, hongrois, lorsque je travaillais comme volontaire
au kibboutz Sdot Yam. (1969).
Cette jeune héroïne hongroise , qui avait embrassé le
judaïsme, émigré en Palestine, voyant la « précarité » des Juifs
de Hongrie (1939), rejoint les services secrets anglais, et
s’était fait parachuter sur le sol européen avec les conséquences
que vous apprendrez, n’a pas eu besoin qu’on lui fasse un dessin.
Malgré son héroïsme, il n’est pratiquement rien resté de la
communauté juive hongroise.
Tous les témoignages de rescapés que j’ai pu entendre, parlaient
d’un bombardement possible des VOIES FERREES. pas du
camp lui-même, ou des camps, nombreux, répartis sur
l’Allemagne et la Pologne. L’armée allemande était d’une
puissance infernale.
Les prisonniers de guerre, libérés par les Russes, SAVAIENT,
je dis bien: savaient ce qui les attendait, s’ils étaient transférés
d’un camp rude à un autre, encore pire, d’où ils ne reviendraient
pas: Rawa Ruska en faisait partie.
@ Saskia. Merci pour l’histoire émouvante d’Hanna Szenes que j’ignorais. Ceci dit, comme rappelé par Hélios d’Alexandrie, les équipages de bombardiers alliés subissaient de lourdes pertes en hommes et matériels et donc priorité était donnée aux objectifs militaires et non humanitaires. Remarquez qu’aujourd’hui, pour nous faire avaler la pilule du vivre ensemble via l’invasion migratoire, les crimes commis par l’EI par exemple sont systématiquement censurés pour éviter d’heurter nos sensibilités et ceux qui veulent dire la vérité systématiquement poursuivis. La propagande a encore fait d’immenses progrès et produit de nouveaux ravages avec la bénédiction de Bergoglio, Soros et autres malfaiteurs de l’humanité.
Gigobleu : Vous avez raison dans la 2ème partie de votre
propos: aujourd’hui, nous savons ENCORE MIEUX ce qui
se passe, vu les formidables moyens d’info dont nous
disposons: internet, en tête. A nous d’AGIR.
En France, il ne manque pas d’associations à rejoindre, de
toute urgence: VPF, G.I. , entre autres.
Les livres contrant la propagande pro-islam sont pléthore.
Ceux de Ivan Rioufol, depuis des années, d’ Alexandre
Del Valle, des Généraux Martinez et Tauzin sont à
acheter et à lire en priorité: ils nous enjoignent d’agir.
@ Saskia. Il me semble quand-même que toute l’horreur de ce qui s’est passé dans les camps n’a été découvert qu’à la libération. Les nazis s’efforçaient de cacher leurs crimes et les informations, surtout en temps de guerre, n’arrivaient qu’au compte-goutte. C’est dur à dire mais les camps n’étaient pas une priorité militaire et donc ne représentaient pas une menace directe pour les alliés. Même Eisenhower a été profondément bouleversé lorsqu’il a découvert l’horreur des camps et Patton, un dur de dur a vomi. Personne ne parvenait à concevoir qu’un tel enfer sur terre eu pu exister. Je ne veux prendre la défense de personne en disant ces choses mais juste essayer de me mettre à la place de ceux qui ont découvert cet enfer.
Bonjour Magali et merci pour cette traduction d’article.
J’ai regardé hier soir sur Arte, ce documentaire.
S’il est vrai qu’il y avait une reconstitution des faits et des situations, avec des acteurs, il y avait de nombreux témoignages de rescapés et d’historiens.
Personnellement, j’ai beaucoup appris en regardant ce documentaire, notamment sur les comportements des anglais et américains, en sachant qu’à chaque fois, il y avait ceux qui étaient pour le bombardement et ceux qui étaient contre. Puis, pour faire simple (très simple), Churchill comme Roosvelt étaient plutôt favorables au bombardement mais n’ont absolument pas pesé de tout leur poids pour faire valoir leur point de vue.
J’ajouterais deux arguments qui étaient avancés par les « contre » et que vous n’avez pas cité: Certains pensaient que si les alliés avaient bombardé le camps, les Allemands les auraient inévitablement accusés de tuer des juifs. Ca vaut ce que ça vaut mais c’était un des arguments avancés.
L’autre argument, était qu’il ne fallait pas instiller dans l’esprit de la population notamment américaine, que cette guerre était uniquement pour sauver les juifs. Là encore, ça vaut ce que ça vaut.
Hormis ce qui précède, cet article résume bien ce premier volet du documentaire que j’ai regardé hier et que j’ai trouvé intéressant et plutôt bien équilibré.
Peut-être ne suis-je pas assez critique mais je trouve que c’est tellement rare que la télévision et Arte en particulier propose ce que j’appelle un bon documentaire, que je m’en serais voulu de ne pas le dire.
En fait on savait, sans savoir, tout en se doutant, ce qui n’aide pas à prendre des décisions. Un livre qui résume (et une page qui le résume) les moyens mis en oeuvres pour cacher : http://bouquinsblog.blog4ever.com/le-terrifiant-secret-walter-laqueur
Peut-être cela n’intéressait-il tout simplement pas les belligérants alliés, qui pensaient en premier à libérer l’Europe de la main de fer et de la folie de Hitler. Les Juifs, hélas étant en seconde position………
@ niou. Si les alliés avaient bombardé Auschwitz, nul doute qu’ils auraient été accusés d’antisémitisme et d’avoir participé activement au génocide. C’était beaucoup plus rentable politiquement de laisser faire … Je sais, c’est horrible. Mais chacun était obligé de penser à la suite du programme de répartition de l’Europe d’après guerre.
gigobleu, merci pour ce point de vue ! Evidemment cela aurait porté préjudice car cette attaque aurait été une épée à double tranchant pour les alliés ; ce que je n’avais pas perçu….
Bonne Année 2020, qu’elle vous apporte le meilleur que vous pouvez souhaiter, ainsi qu’à vos proches et amis
@niou. Merci niou. Autant de ma part pour l’année 2020. A bientôt pour de nouvelles aventures épistolaires.
on peut toujours refaire l’histoire…
Lire David .S.Wyman » The abandonment of the Jews » 1984 .
Franklin D.Roosevelt n’ etait pas du tout décidé a sauver les juifs du massacre . Quand il reçut Jan Karski l’èmissaire de la resistance polonaise qui s’etait évadé du camp d’internment d »Izbica Lubelski et avait observé les rafles et les executions en masse , FDR – en juillet 43 – l’interrogea sur le sort des chevaux dans le conflit mais lui coupa la parole quand Karski aborda le sujet du sort des juifs .
Le gouvernement polonais en exil a Londres diffusa le rapport Karski aux pays alliés sans grandes consequences .
Le secretaire d’Etat US a la guerre , John Mc Cloy lui etait absolument opposé au bombardment d’Auschwitz – pour des motifs techniques comme le manque d’avions – alors que les avions anglais et US bombardaient l’usine de caoutchouc du camp de prisonniers de Buna a 5 km d’Auschwitz .Les avions US-GB ont bombardé des usines a Auschwitz no.III ( Monwitz-Birkenau ) le 26 juin-le 7 juillet -le 20 aout- le 26 decembre 1944 , a 5 km du camp I sans bombarder ni les lignes de trains ni les chambres a gaz .
Le sous- secretaire du State Department Breckinridge Long en charge des visas d’ admission des réfugiés bloqua la délivrance de 500,000 visas aux juifs des pays occupés. John Pehle du US War Refugee Board réclama a J.Mc Cloy de bombarder Auschwitz mais Mc Cloy refusa . Au sein de l’armée US , le general d’ aviation Carl Spaatz exprima le 2 aout 1944 son souhait de bombarder le camp de la mort mais Mc Cloy s’y opposa .
A noter que Mc Cloy devient le gouverneur americain de l’Allemagne, rehabilita la plupart des industriels allemands ayant soutenu les nazis ( Krupp – Flick etc..) et continua sa carrière de haut fonctionnaire .
Quant a la GB, bien que Churchill prit le pouvoir contre Chamberlain en 1940 ,il continua d ‘appliquer la politique anti-juive et anti-sioniste de Chamberlain ( l’arret de l’immigration juive en Palestine : le livre blanc de 1939 ) .
Gardez moi de mes amis , je me charge de mes ennemis …telle est la morale de cette triste histoire .
En dehors de toute autre considération, bombarder Auschwitz aurait anéanti non seulement les 5 000 gardiens allemands, mais également quelque 20 000 prisonniers.
d’Aout 1943 a Aout 1944 , la 15 eme armée aeronautique des forces americaines basée en Italie du sud forte de 1800 quadrimoteurs et 600 chasseurs , avait la supériorité aérienne totale sur toute l’europe centrale et orientale , le sud de la France et le nord de l’Italie . Le General Spaatz a proposé le bombardment du camp de la mort d’Auschwitz mais le secretaire a la Guerre John Mc Cloy a refusé .
Un prisonnier disait « Nous étions déjà morts, mais avec le bombardement nous aurions eux une chance de survivre. « … mais les b-24 bombardiers moyen n`ont pas été utillisés, « d`autres prioritées « ,selons les autoritées U.S.!?
Et de nos jours certains croient, que le camp est une attraction touristique!??, avec selfie et bonhumeure!?,LA HONTE!! sur eux!!!
Dans l’esprit des gens l’être humain avait beaucoup moins de valeur en 1944 qu’aujourd’hui.
Pour rappel les pertes en avions (et donc en équipages soit huit hommes en moyenne par bombardier, tous âgés de moins de 30 ans ) étaient de 5% à 15% par raid aérien. Chaque équipage était assigné à un total de 20 missions de bombardement et un grand nombre d’entre eux étaient abattus par la DCA et les chasseurs allemands, bien souvent dès leur première mission. Les pertes en hommes et en appareils étaient donc énormes. D’autre part à cause du mauvais temps les bombardiers restaient cloués au sol, dès que la météo se montrait favorable, les bombardements stratégiques reprenaient sur des cibles ayant une importance stratégique: usines d’armements ou de pièces mécaniques (roulements à billes), usines pétrochimiques, nœuds ferroviaires et gares de triage etc. Ces cibles étaient prioritaires.
Détruire la machine de guerre allemande avait donc la priorité et pour cause: il fallait hâter la fin de la guerre afin de réduire les pertes humaines, non seulement chez les soldats mais également chez les civils.
Tout cela explique en partie l’hésitation des alliés à bombarder les camps de la mort, qui plus est les bombardements étaient imprécis du fait que les bombes étaient larguées à très haute altitude et qu’il fallait plus de cent bombardiers pour anéantir un site aussi vaste qu’Auschwitz. Il aurait donc fallu « sacrifier » les milliers de juifs qui s’y trouvaient dans l’espoir d’empêcher que d’autres y soit conduits.
Les questions qui se posent sont les suivantes: la destruction d’Auschwitz aurait-elle empêché les nazis de poursuivre le génocide? N’auraient-ils pas trouvé une autre façon de poursuivre l’horreur? N’auraient-ils pas acheminé les trains de la mort à d’autres camps? À bien y penser la haine génocidaire était trop fortement ancrée dans les âmes damnées, et la « solution finale » avait la priorité sur le chapitre des ressources.
Ceci dit détruire Auschwitz aurait malgré tout envoyé un signal fort aux nazis et aurait sans aucun doute empêché les générations suivantes de s’interroger sur les raisons justifiant l’inaction.
@ Hélios d’Alexandrie. Les alliés ont choisi de bombarder Dresde à la fin de la guerre pour porter un coup au moral des allemands mais leur fanatisme était tel que ce bombardement eu l’effet inverse. Les allemands ont consacré jusqu’à la fin des moyens importants pour accomplir leur génocide au lieu de consacrer ceux-ci à l’effort de guerre. Ouf! il y eu environ 5000 trains de déportés, imaginez ci ceux-ci avaient été utilisés pour la guerre. Peut-être que Stalingrad serait tombée?
@ gigobleu,
Le bombardement de Dresde a été à mon avis une grave erreur de jugement de la part des alliés et à la limite un crime de guerre. Il faut cependant noter qu’il a été décidé à la demande expresse des soviétiques, sous prétexte que la ville servait de point de ralliement aux armées allemandes et que sa destruction hâterait la fin de la guerre.
Le bombardement de Dresde a malheureusement servi à relativiser les crimes de guerre des nazis. Nombre d’allemands n’ont vu dans le procès de Nuremberg qu’une tentative de faire porter la responsabilité des horreurs de la guerre aux seuls dirigeants allemands; pour eux les responsables du bombardement de Dresde, mais également des autres villes importantes telles que Berlin, Francfort et Hambourg, devaient faire partie des accusés.
La machine de propagande allemande était d’une redoutable efficacité, elle a servi principalement à aveugler les allemands sur les réalités de la guerre qui se déroulait sur tous les fronts. Tant que les civils allemands étaient isolés de la réalité, ils continuaient à croire à la propagande et appuyaient tacitement les nazis.
Les bombardements ont donc servi principalement à infliger aux allemands un choc psychologique propre à les ramener à la réalité et à leur ôter l’envie de résister. C’était aussi une forme de punition collective qui leur a été appliquée pour avoir appuyé le régime hitlérien.
Si la « solution finale » a obtenu la priorité, alors que les nazis étaient en train de perdre la guerre, cela prouve que les convictions idéologiques extrêmes ont prévalu sur toutes les autres considérations; en dernière analyse la « logique » nazie a tenu jusqu’au bout. Cela justifie à posteriori les bombardements massifs des alliés, il leur fallait écraser une fois pour toutes le nazisme et le militarisme allemands.
C’est la nécessité de préserver la capacité et la volonté des Juifs de se défendre – et non la rhétorique vide entendue lors de la Journée de commémoration de l’Holocauste – qui est la véritable leçon d’Auschwitz.
elle est parfaite, cette phrase. Déplorer le passé est inutile, car on ne peut revenir en arrière.
Le passé n’est bon que pour éclairer l’avenir. Et que nous dit le passé ? que personne ne fera rien pour nous. Il est donc essentiel de nous prendre en charge, cad d’avoir un état à nous et une armée forte et qui fasse peur aux génocidaires et à ceux qui prétendent etre nos amis et qui on la langue fourchue (européens).
C’est à ce prix que nous survivrons, n’en déplaise aux juifs honteux qui jouent contre leur camp.
Bonjour, que pensez-vous de cet article (au sujet des camps) ?
https://www.retronews.fr/conflits-et-relations-internationales/chronique/2020/01/23/avril-1945-photos-univers#
Je le trouve au minimum maladroit : il dit que la littérature sur les camps est « orientée » au service d’une « vision » de nature politique. Je pense que l’auteur aurait dû expliquer davantage.