
Source : Lefigaro
L’historien Nader Allouche soutient que la République islamique d’Iran est un modèle de développement pour les islamistes sunnites du monde arabo-musulman, et qu’elle n’a rien à envier selon lui aux atrocités commises par les membres du califat de l’EI.
Depuis la «révolution islamique», qui a conduit l’ayatollah Khomeyni, dorloté bien naïvement par la France, au pouvoir, l’Iran vit sous le régime de la wilayat al-faquih, qu’on peut traduire en «gouvernement des clercs». Cette théocratie, la première du genre dans l’Histoire du monde chiite, exécute la Loi islamique telle qu’elle a été codifiée par le jafarisme (l’école de Droit de référence de l’islam chiite iranien). Elle est aussi un modèle pour des mouvements sunnites, comme les Frères Musulmans, qui espèrent pouvoir, un jour, mettre en place une telle république dans les pays sunnites, en particulier dans le monde arabe, comme en Égypte, que le Président iranien Ahmadinejad a visité dès qu’ils s’y sont emparés du pouvoir ; ce fut une première historique depuis trente ans (aucun chef d’État iranien n’avait été admis à visiter l’Égypte depuis la révolution islamique).
Les relations entre les islamistes chiites et sunnites ont l’air de se porter bien. D’ailleurs, l’Iran et la Turquie semblent être les meilleurs alliés au Moyen-Orient. Pourtant, c’est un autre son de cloche que l’Iran voudrait qu’on entende.
Depuis la guerre civile en Syrie, la donne a changé. Les Frères Musulmans (arabes) et le Hamas lui ont tourné le dos, et se sont attaqués à son plus important allié: le syrien Bachar Al-Assad qui a réduit l’islam politique à néant, en persécutant ses leaders et ses partisans. La guerre en Syrie a confessionnalisé les relations entre les islamistes chiites et sunnites, et l’on peut dire que c’est une véritable guerre de religion qui se déroule en Syrie.
Pour retourner l’opinion internationale en sa faveur, l’Iran a mené une campagne de communication pour nous faire croire que l’islam chiite est très différent de son pendant sunnite et que la solution au djihadisme (qui, pour l’instant, ne touche que le monde sunnite) est de s’allier à elle et, d’une manière plus générale, aux chiites. Pour cela, l’Iran a exploité l’avènement de Daesh et sa participation, en effet déterminante, au combat contre l’organisation islamiste, qui a fait plusieurs centaines de morts en Europe. Une bonne partie de nos élus, en particulier chez les Gaullistes et à l’Extrême Droite, est tombée dans le piège, oubliant que Daesh est né dans des conditions troubles, où l’Iran a sûrement joué un rôle.
Quoique l’Iran ait combattu Daesh de façon déterminante, il n’en demeure pas moins qu’elle applique la même charia que lui, et ses efforts pour nous faire croire que le chiisme est plus humaniste que son rival ne peuvent qu’être vains.
République islamique applique une charia aussi monstrueuse que Daesh.
Tout d’abord, il convient de rappeler qu’Al-Azhar, le «Vatican des sunnites» du monde arabe, a reconnu le jafarisme iranien comme la cinquième école canonique de Droit chârié. Il faut dire qu’en matière de Droit pénal, la charia des chiites n’a rien à envier à celle des sunnites. La mort par lapidation y est promise aux femmes adultères, de même que l’âge légal du mariage pour une fille y est établi à six ans. Cela a d’ailleurs inspiré les députés chiites irakiens. En effet, ces derniers ont proposé, le 31 octobre 2017, d’amender la loi sur le statut personnel de 1959, qui interdisait le mariage avant 18 ans. Ce texte, adopté sous l’égide du parti Baath, retirait surtout le droit de la famille des mains des tribunaux islamiques pour le remettre à des tribunaux civils. Les islamistes chiites ont voulu revenir sur cette avancée et rétablir la charia sur ce point.
En Iran, la situation n’est meilleure, et la République islamique applique une charia aussi monstrueuse que Daesh, qu’elle enorgueillit pourtant d’avoir combattu avec succès. Un petit rappel de la Loi iranienne s’impose. Conformément à la charia jafarite, la Loi iranienne considère l’homosexualité comme un crime très grave. À la troisième récidive, les homosexuels sont condamnés à mort, souvent par pendaison publique, tandis qu’à la première condamnation, ils écopent de 100 coups de fouet, donnés en public. Un simple baiser leur vaudra un peu moins: 60 coups de fouet, et la mort à la troisième récidive.
Au pays des mollahs, comme dans Ali Baba, on voit aussi voler des mains coupées. En effet, les voleurs sont régulièrement condamnés à avoir la main coupée, comme Arash, qui, le 7 mai 2007, a été amputé de la main droite par des Pasdarans, dans une cérémonie publique sur la place Jafaar-Abad, à Kermanchah, à l’ouest de l’Iran.
La République islamique d’Iran, c’est un Daesh réussi.
Que l’Iran ait combattu Daesh ne change rien à la nature de son régime, qui ne vaut pas mieux que l’État islamique. Certes, l’Iran ne commet pas d’attentats spectaculaires en Occident. Pas encore. Elle préfère se concentrer sur le Moyen-Orient, où son objectif est la destruction d’Israël et du pouvoir politique chrétien au Liban, ainsi que l’unification de la région sous la bannière de la République islamique. Elle y parvient doucement. En Irak, au Liban, au Yémen et à Gaza.
La République islamique d’Iran, c’est un Daesh réussi, qui ne commet pas lui-même d’actes terroristes mais les fait exécuter par des milices vassales. Veut-on vraiment croire que l’Iran était notre allié dans la guerre contre Daesh. La vision que j’ai, c’est qu’en fait, la République islamique d’Iran est l’ultime Daesh que nous ne savons pas reconnaître.
Nader Allouche est historien. Il a été à l’initiative du premier forum franco-allemand (2018) sur l’islam en Europe organisé par la fondation politique de la CDU.
tout à fait d’accord, la police des moeurs , les geoles, les élections avec des candidats approuvés par les mollahs, mais la corde à pendre plutot que la kalachnikov
On nous a longtemps vendu depuis 1979 le chiisme, comme étant une sorte d’islam soft, ce à quoi j’ai naïvement cru aussi ( mea-culpa..) à l’instar de beaucoup d’Européens. Foutaises que tout cela !…..c’est kif-kif.
Ce régime inique des mollahs a autant de sang sur les mains que tous les autres régimes islamo.
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Le maître en atrocités dépassé par l’élève, qui à son tour, sera rejeté de la même manière !!!
Merci à Gaia, Dreuz et Nader Allouche pour cet éclairage indispensable sur la dangerosité de l’Iran des Mollahs.
Je pense, comme les auteurs de l’article, qu’il ne faut pas tomber dans le piège grossier qui voudrait nous faire croire que les « méchants » musulmans seraient les islamistes sunnites de Daech, alors que les « bons » — ou au moins acceptables– seraient les gentils et civilisés chiites représentés par le régime des Mollahs.
JP Grumberg a publié ici même le 7 Janvier un excellent article sur l’atroce régime des Mollahs, intitulé » La liste terrifiante des activités terroristes et criminelles de Qassem Soleimani « . Tous les crimes connus de l’Iran des Ayatollahs y sont rappelés.
Nous avons la mémoire courte, mais la liste de ces crimes et attentats commis par des milices ou des terroristes chiites est longue. C’est le Hezbollah, payé et armé par Téhéran, qui a assassiné le président libanais Rafiq Hariri en 2005. Et avant cela, des agents Iraniens étaient venus à Paris tuer l’ancien premier ministre iranien Chapour Baktiar. Des agents de l’Iran avaient aussi trempé dans l’attentat du Drakkar à Beyrouth dans lequel plus de 50 parachutistes Français avaient trouvé la mort. Le régime des Mpllahs est criminel.
L’Islam Sunnite et l’Islam Chiite sont adversaires et parfois ennemis, mais ils obéissent au même dieu, lisent et vénèrent le même Coran, et vouent une haine identique à nous-autres Kouffars… Nous ne devons pas l’oublier.
On peut comparer le combat de l’Iran contre Daech à celui de Staline contre Hitler, du communisme contre le nazisme : c’est bonnet vert combattant vert bonnet. La guerre de deux totalitarismes tout aussi monstrueux l’un que l’autre. Sur ce plan, c’est kif-kif bourricot.
Petit détail que vous avez omis de mentionner : l’Iran est le pays qui exécute le plus de condamnés à mort par habitant, loin devant la Chine (en nombre absolu, la Chine en exécuterait deux fois plus, mais pour une population 18 fois plus nombreuse, donc le taux d’exécution par habitant est 10 fois plus élevé en Iran qu’en Chine.)
Et cela sans compter les massacres et les morts par mauvais traitements.
L’Iran des ayatollahs est probablement le régime le plus criminel en temps de paix que l’on ait connu dans les 40 dernières années.
En comparaison, Pinochet, que nos gauchistes présentent comme le pire du pire, est un amateur.