Publié par Gaia - Dreuz le 4 février 2020

Source : Valeursactuelles

Invitée de l’émission animée par Yann Barthès, la jeune lycéenne est revenue sur ses propos au sujet de l’islam et de la religion, regrettant sa vulgarité, mais invoquant son “droit au blasphème”.

« Votre religion, c’est de la merde ». La phrase, prononcée par Mila, une jeune lycéenne de 16 ans depuis sa chambre en Isère lors d’un « live » Instagram, a suscité une véritable polémique, de nombreux internautes la menaçant de mort ou de viol. C’est pour s’expliquer sur ces propos, dont la légalité est garantie par la loi et la Constitution, et pour réagir aux tribunes de ceux qui l’ont soutenue, qu’elle a accepté de venir sur le plateau de Quotidien, lundi 3 février.

« On ne peut pas être raciste envers une religion »

Force est de constater que malgré son jeune âge, la jeune fille a la tête bien sur les épaules, assumant ses propos, tout en regrettant leur vulgarité. « Il y a des choses que je regrette dans cette histoire », explique-t-elle. « C’est de l’avoir dit sur les réseaux sociaux, parce que je n’avais pas mesuré l’ampleur que ça pourrait prendre, et de l’avoir dit d’une manière aussi vulgaire, parce que j’aurais pu argumenter », poursuit-elle, sur un plateau de Quotidien plus silencieux que d’habitude, privé des applaudissements frénétiques qui meublent usuellement l’émission.

À ceux qui l’accusent d’islamophobie, l’adolescente assure qu’ayant « toujours été athée » et critique envers les religions, elle pourrait « bien sûr » blasphémer de la sorte le christianisme ou n’importe quelle religion. Et de rappeler le sens du mot « racisme » dont on la taxe, que beaucoup semblent utiliser comme un mot fourre-tout. « On ne peut pas être raciste envers une religion », assène-t-elle dans un silence de cathédrale. « Les gens incapables de faire cette différence sont débiles ». 

« Je n’ai pas à me cacher »

Mais Mila ne s’arrête pas là. La voix tremblotante, mais le regard fixe, l’adolescente clame qu’elle restera fidèle à elle-même et ses convictions. « Je n’ai pas à me cacher pour cette raison, à arrêter de vivre pour ça », estime celle dont la scolarité a été interrompue pour lui éviter des représailles. « Mais je tiens quand même à dire que je m’excuse un petit peu pour les personnes que j’ai pu blesser, qui pratiquent leur religion en paix. Je n’ai jamais voulu viser des êtres humains, mais j’ai simplement voulu blasphémer », détaille-t-elle. « J’ai voulu parler d’une religion, dire ce que j’en pensais, et voilà ».

Est-il possible de blasphémer une religion sans blesser ceux qui la pratiquent ? Pour quiconque s’y aventure, la critique religieuse prend souvent des allures de numéro d’équilibriste. Mais comme le rappelait l’écrivain Caroline Fourest dans une tribune parue dans Marianne« les blasphémateurs ne sont jamais fins ni délicats ». « S’il ne fallait tolérer que des propos mesurés au trébuchet pour ne pas finir au bûcher, nous ne serions plus en démocratie », avait-elle écrit. À bon entendeur.

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